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Les compétences d'équipe effectives des deux groupes

5.3 Résultats, Conclusions et Discussion

5.3.1. Résultats

5.3.1.2. Les compétences d'équipe effectives des deux groupes

L’exploitation des données, concernant les compétences d’équipe effectivement mises en jeu dans la réalisation de la préparation de l’animation par les deux équipes, s’est faite en référence aux réponses des sujets sur le questionnaire 2. Étant donné le type de données, l’exploitation est davantage qualitative que quantitative. L’analyse est réalisée suivant les variables retenues au point 5.1.3.

En ce qui concerne l’organisation dans la réalisation des tâches, il ne semble pas y avoir de différences entre les équipes. Les deux équipes suivent des étapes semblables et rapportées par tous les membres dans les questionnaires : échanges et discussion sur les jeux, puis décisions et choix, puis préparation des animations (règle, déguisements…).

Néanmoins, quatre membres de l’équipe B répondent à la question sur ce point, en intégrant une activité supplémentaire « le jeu de pistache » : « discussion avec jeté de pistache … élaboration puis

ramassage des pistaches » (sujet 8), « discussion autour d’un jeté de pistache dans un gobelet … » (sujet 10), « préparation orale (discussion), jeté de pistache, installation… » (sujet 12) et « jeter de pistache dans un gobelet, pour détendre l’atmosphère, mise en commun des idées… » (sujet 13). Sans constituer une étape dans l’organisation des tâches, il semble que ce « jeu » ait constitué un élément important et démonstrateur d’une dynamique positive (cf. ci-après).

En ce qui concerne la prise de décisions et le leadership exercé au sein des équipes, les résultats sont difficiles à analyser qualitativement. Ainsi, tous les membres de l’équipe B indiquent avoir participé aux décisions, sans apporter de commentaires. En ce qui concerne l’équipe A, cinq membres sur sept de l’équipe A indiquent avoir participé aux décisions. Ces deux autres membres justifient la situation par « l’énergie, la connaissance des lieux, l’animation et la dynamique » (sujet 3) ou « le dynamisme et l’ambition » (sujet 5) de certains membres.

La dynamique, dans sa dimension « prise de décision », semble donc avoir été plus apprécié par les membres de l’équipe B que ceux de l’équipe A, les premiers ayant estimé avoir tous participé aux décisions de l’équipe, alors que les autres pas.

En ce qui concerne les relations et les modes de communication, il faut constater une rupture entre les deux équipes. Ainsi, alors que les membres de l’équipe B semblent avoir bénéficié d’échanges multidirectionnels entre tous, les membres de l’équipe A exprime des écarts. Trois membres rapportent un système de communication ouvert et des interactions importantes avec les autres, alors que quatre membres semblent avoir eu des échanges limités à quelques membres, voire à ne pas avoir d’échanges du tout (cf. tableau 7).

Pour 3 membres (sujets 1, 2, 3 et 5) Pour 2 membres (sujets 4 et 7) Pour 2 membres (sujet 6) Equipe A Equipe B

Pour les 7 membres

Tableau 7 – Sociogrammes des équipes A et B. Sociograms of teams “A” and “B”.

En ce qui concerne la résolution de problèmes et des différents, les membres de l’équipe B n’apportent pas d’informations, except le sujet 11 « pas de différents » et le sujet 10 « il n’y en a pas eu ». Il est possible d’émettre l’hypothèse pour l’équipe B de l’existence d’une dynamique positive, qui n’a pas nécessité de compromis et de résolution de différents. A l’inverse, en ce qui concerne l’équipe A, il semble que certains membres aient évoqué des difficultés : « chacun a essayé de proposer ses idées, puis on a essayé de les combiner… mais la communication a été difficile parfois » (sujet 4), « … par l’écoute de chacun et des décisions prises avec raison et tolérance. Mais certains différents sont passés à la trappe en raison d’un manque de communication et d’une volonté maîtrisée, incomplète, biaisée… » (sujet 7).

Au sein de l’équipe A, les membres ont a priori plus de difficultés que l’équipe B pour construire des réponses collectives à leurs problèmes. Certains ont en effet exprimé certaines difficultés, notamment pour être écoutés et entendus. La coopération s’est avérée plus difficile. Les décisions, nécessitant en équipe de la négociation et des compromis, n’ont a priori pas satisfait tous les membres de l’équipe A.

Donc, on s’aperçoit que :

− l'organisation dans la réalisation de la tâche (les étapes) fut relativement équivalente dans les deux équipes : (1) discussion et échanges, (2) choix des jeux, lieux …, (3) préparation active avec matériel, locaux … Et, il apparaît dans les réponses de l’équipe B, un détachement relatif pendant l’activité (un temps convivial et récréatif), ces membres ont instauré un jeu : "le lancé de pistaches dans le gobelet", offrant ainsi une dimension ludique et cohésive à la tâche.

− la participation des membres fut importante dans chaque équipe, même si deux membres de l’équipe A reconnaissent que tous n’ont pas participé aux décisions.

− la résolution des différents et la possibilité de compromis furent collectives dans les deux cas, même si deux membres de l’équipe A regrettent une communication et des échanges difficiles.

Pour résumer, les deux équipes, A et B ont réussi à s’organiser et à se répartir les tâches sans difficultés majeures. Chaque membre a pu participer et s’exprimer, et les problèmes, quant ils existaient, ont pu être résolus dans les deux équipes. Néanmoins, il semble qu’en terme d’échanges, et de qualité de ces échanges, l’équipe A ait souffert d’une rupture au sein de son groupe, alors que l’équipe B a bénéficié d’une dynamique plus coopérative avec un jeu fédérateur. Un manque de communication, exprimé, est apparu au sein de l’équipe A, écartant ainsi deux membres du reste du groupe.

Globalement, alors qu'il était attendu, conformément aux hypothèses, que l’équipe A, plus compétente, expérimentée, diplômée… soit marquée davantage que l’équipe B par des compétences d’équipe plus importantes sur les différentes dimensions considérées, il semble que ce soit l'inverse. En effet,

l’équipe A ne semble pas se démarquer positivement sur ces dimensions, elle est au niveau de l’équipe B. D’ailleurs, en ce qui concerne la nature de ses échanges et de sa communication, il semble que ce soit l’équipe B qui se démarque positivement.

Ces résultats et analyses ne valident donc pas, dans le sens attendu, les cinq hypothèses opérationnelles (H1, H2, H3 et H4) formulées, mettant en relation les facteurs individuels structurants de l’équipe et la dynamique de l’équipe, illustrée par les compétences d’équipe.

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