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Connaissances bibliographiques de la maladie du Swollen Shoot du cacaoyer

8.2. Les caractéristiques environnementales du Togo

8.2.1. Les zones éco-floristiques

La végétation du Togo comme celle de la plupart des pays de l‟Afrique de l‟Ouest a été étudiée par Aubréville et organisé en différentes zones éco-floristique (Aubréville, 1937). Cette subdivision tient compte des conditions écologiques, ainsi que des domaines floristiques et physionomiques. Ainsi le Togo est caractérisé par cinq zones éco-floristiques :

Zone éco-floristique I

La zone éco-floristique I est une zone continentale et sèche marquée par des pluviométries annuelles qui varient entre 1100 et 1300 mm avec 3 à 5 mois de sécheresse. Cette zone correspond aux savanes boisées guinéennes et occupe la plus grande partie du territoire togolais. Elle est aussi marquée par la présence de nombreuses galeries forestières le long des cours d‟eau.

Zone éco-floristique II

La zone éco-floristique II est une zone littorale et sèche. Elle est marquée par une pluviométrie bi modale qui varie entre 800 et 1100 mm. Elle constitue la région la moins pluvieuse du Togo avec 3 à 4 mois de sécheresse. Cette zone est aussi caractérisée par un sol ferralitique très fertile et une humidité relative très élevée. On y rencontre comme culture le palmier à huile, soit à l‟état naturel, soit à l‟état semi-naturel. C‟est aussi une zone de très forte pression démographique, ce qui contribue fortement à la dégradation des forêts semi-décidues qui sont progressivement remplacées par des savanes arborées, des jachères et des cultures vivrières.

68 Zone éco-floristique III

C‟est la zone continentale très sèche qu‟on retrouve dans l‟extrême nord du Togo. Elle est marquée par une pluviométrie comprise entre 900 et 1100mm avec 5 à 6 mois de sécheresse. C‟est la zone de la végétation arbustive.

Figure 14: Carte du Togo. (a) : Les limites frontalières du Togo avec les cinq régions, les villes principales, et la zone d'intérêt comprenant la région du Litimé et celle du Kloto. (b) : Les préfectures productrices de cacao et de café au Litimé.

Zone éco-floristique IV

La zone éco-floristique IV est une zone subhumide avec des altitudes moyennes de 300 à 900m et une pluviométrie annuelle qui varie entre 1400 et 1700mm. Cette zone caractérise le milieu potentiel forestier le plus important du Togo.

MARITIME PLATEAUX CENTRALE SAVANE GHANA BENIN KARA Kpalimé Lomé Sokodé Sansanne Mango Atakpamé Zone d’intérêt D. LITIME C. KLOTO D C

(a)

(b)

69 Zone éco-floristique V

Cette zone est le prolongement vers le Nord de la zone éco-floristique IV, caractérisée par une altitude moyenne comprise entre 300 et 800 m, par une pluviométrie annuelle comprise entre 1200 et 1500 mm et trois mois de saison sèche. Ces cinq zones éco-floristiques caractérisent l‟organisation forestière des différentes régions du Togo.

8.2.2. Organisation forestière d’après Aubréville (1937) Forêts denses semi-décidues

Ce sont des formations forestières de basses et de moyennes altitudes qui perdent une bonne partie de leurs feuilles au cours de la saison sèche. Ce sont des forêts qui subsistent dans la zone éco-floristique IV située le sud Ouest du Togo où elles constituent une bande discontinue entre Atakpamé, Amlamé, Kpalimé, Agou et Kévé, précisément dans la partie ouest de la région des Plateaux. Ces forêts, par suite des exploitations abusives sont actuellement en voie de disparition et n‟existent désormais que sous la forme d‟îlots forestiers. Ces forêts semi-décidues ont entièrement disparues dans le Litimé en raison de la forte pression démographique et surtout de l‟intensification de la culture du cacao.

Forêts denses sèches

Les forêts denses sèches, à l‟origine peu étendues, appartiennent à la zone éco-floristique I. Elles sont situées dans les régions Centrales et des Plateaux, précisément dans les préfectures d‟Est-Mono, Moyen Mono et de Haho. Mais aujourd‟hui, ces forêts sont complètement dégradées et subsistent sous forme d‟ilots forestiers et de galeries forestières.

Forêts denses sèches de montagne

Ce sont des mosaïques de forêts de montagne et de versants de montagnes (Mont Agou, Mont Haito…) qu‟on trouve dans la région des Plateaux et un peu dans la région Centrale (Blitta), spécifiquement dans les préfectures de Agou, Haho, Kloto, Amou, Danyi et Wawa. C‟est le domaine de la zone éco-floristique IV.

Recrues forestiers

Les recrus forestiers sont des formations secondaires qui résultent de l‟exploitation des forêts primaires. Ils sont localisés dans les zones éco-floristiques I, IV et V et surtout dans les aires protégées (les forêts de Togodo, d‟Assrama, et de Haïto).

Savanes boisées

Elles appartiennent à la zone éco-floristique I et sont localisées dans les préfectures de Haho, Moyen Mono, Ogou, Est-Mono, Blitta, Sotouboua, Tchaoudjo et Tchamba. Elles constituent la formation végétale la plus étendue au Togo.

70 Savanes arborées

Cette formation végétale est située dans le Sud, dans la zone sèche du littoral et dans le Nord du Togo. Elle est caractéristique dans le sud de la zone éco-floristique II et dans le Nord de la zone éco-floristique I.

Savanes arbustives

Les savanes arbustives sont des stades de dégradation des savanes boisées et des savanes arborées. Elles sont essentiellement rencontrées dans la zone éco-floristique III dans l‟extrême nord du Togo mais aussi en partie dans les zones éco-floristiques I et II.

Savanes herbeuses

Les savanes herbeuses sont rares au Togo, mais au cas où elles existent, elles proviennent des dégradations des savanes arborées dans la partie septentrionale du Togo où l‟aridité est très importante.

Jachères agricoles

Les jachères agricoles se retrouvent dans toutes les zones éco-floristiques du Togo, mais d‟une façon plus importante dans les zones éco-floristiques I, IV et V.

A la suite de cette analyse descriptive des caractéristiques environnementales du Togo, il convient de retenir que la culture du cacao est plus importante dans la zone éco-floristique IV. Cette zone représente le milieu des forêts denses semi-décidues et des forêts sèches de montagne. Ces forêts ont tendance de nos jours à disparaître à cause de l‟intensification de la cacaoculture, faisant progressivement place à des recrues forestiers et des jachères agricoles.

9 LA CULTURE DU CACAO AU TOGO