Traitement adjuvant
A- Les antituberculeux de première ligne
Ils sont au nombre de 4 : la Rifampicine, l’Isoniazide, L’Ethambutol et le Pyrazinamide. Ces médicaments agissent différemment sur les mycobactéries du complexe tuberculosis. (Tableau I).
Tableau II : Spectre antibactérien des antituberculeux majeurs(71)
Principe actif Mycobactéries sensibles Type d’effet et Cibles principales Rifampicine Mycobacterium tuberculosis, M. Bovis, M. Africanum, M. Kansasii Bactéricide Bactéries extracellulaires et intra-macrophagiques
Isoniazide M. Tuberculosis, M. Bovis, M. Africanum
Bactéricide Bactéries extracellulaires de surface Éthambutol M. Tuberculosis, M. Bovis,
M. Africanum, M. Kansasii, M. Avium, M. Xenopi Bactériostatique Bactéries extracellulaires et intra-macrophagiques Pyrazinamide M. Tuberculosis, M. Africanum
Bactéricide Bactéries intra-macrophagiques et du caseum
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L’isoniazide
Découverte en 1952, l’isoniazide agit par inhibition de la synthèse des acides mycoliques en se liant à l’enoyl ACP réductase NADH-dépendante InhA.
Posologie :
4 mg/kg/j p.o.s. Ou i.v.
(Enfant : 10 mg/kg/j) Max-300 mg
Effets indésirables :
Hépatite(a), polynévrite, algodystrophie, troubles psychiques, amaigrissement
Surveillance :
Dosage des ASAT, ALAT
La rifampicine
Découverte en 1963, elle fait partie de la famille des Rifamycines qui sont de puissants inhibiteurs de l’ARN polymérase bactérien.
Posologie : 10 mg/kg/j p.o.s. Ou i.v. Max-600 mg
Effets indésirables : Coloration orangée des urines et des sécrétions, nausées,
vomissements, hépatite(a), fièvre, allergie, hémolyse, thrombopénie
Surveillance : Dosage des ASAT, ALAT
Interactions médicamenteuses : anticoagulants oraux, hypoglycémiants oraux, corticoïdes,
estrogènes, kétoconazole, anti-VIH, ciclosporine, digitaliques, phénytoïne
Le pyrazinamide
Son mode d’action est la perturbation du potentiel membranaire puis l’interférence avec la production d’énergie nécessaire à la survie des mycobactéries.
Posologie : 15-30 mg/kg/j p.o. Max-2 g
Effets indésirables : Hépatite(a) (dose-dépendante), hyperuricémie, arthralgies, fièvre,
nausées, vomissements, phototoxicité, allergie cutanée
Surveillance : Dosage des ASAT, ALAT
L’éthambutol
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Posologie : 15-20 mg/kg/j p.o.s. Ou i.v. Max-2,5 mg
Effets indésirables : Névrite optique rétrobulbaire, nausées, vomissements, céphalées,
vertiges, allergie cutanée
Surveillance : Examen ophtalmologique (Surveiller le champ visuel et toute modification
de la vision.)
Tout patient recevant isoniazide, rifampicine, et/ou pyrazinamide doit consulter en cas de symptômes évocateurs d’hépatite : anorexie, nausées, vomissements, ictère, malaise général, fièvre de plus de 3 jours, douleurs abdominales.(53)
Les rifamycines
Trois rifamycines semi-synthétiques à savoir La rifalazil (RFL), la rifabutine (RFB) et la rifapentine (RFP) présentent des demi-vies (T½) beaucoup plus longues et des CMI plus élevées pour M. Tuberculosis que la rifampicine RIF. La RFL n’a pas d’intérêt en raison de sa toxicité et de son manque d’efficacité chez l’homme. La RFB, de par sa T½, permet une prise bihebdomadaire. En cas de contre-indication à la RIF, la RFP peut la remplacer dans la thérapie antituberculeuse, l’OMS la recommande pour le traitement de la tuberculose latente. Le remplacement de la RIF par la RFB dans la quadrithérapie antituberculeuse constitue un traitement de choix chez le patient VIH positif, en raison de la moindre interférence de la RFB avec le métabolisme les inhibiteurs des protéases. (72)
45
46
Tableau III : Formes galéniques et dosages des antituberculeux présents au Maroc (Informations assemblées depuis le site web http://medicament.ma)
Molécules Spécialité Forme Dosage mg Rifampicine +Isoniazide RINIAZIDE Gélules 150 / 100 ISO – BK 300 / 150 Rifampicine + Isoniazide + Pyrazinamide RIP K3 Comprimés 150 / 75 / 400 Rifampicine + Isoniazide +Pyrazinamide+ Ethambutol ERIP K4 Comprimés 150 / 75 /400 /275 Rifampicine Rifampicine Pharma Gélules
Suspension
150 – 300 - 2 % BK – CID Gélules 150 -300 Isoniazide Isonial Comprimés 150 – 50 Ethambutol chlorhydrate Etham 500 Ethambutol Pharma Comprimés 400 – 500 Pyrazinamide PYRAZIN PZA Comprimés 500 PIZEDA 400 – 500
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B-Les antituberculeux deuxième ligne
L’OMS a établi une liste de médicaments de 2e intention dans le traitement de la tuberculose multirésistance : Amikacine Bédaquiline Capreomycine Clofazimine -Cyclosérine mais la Térizidone peut être une alternative - Délamanide -Ethionamide, le Prothionamide peut être une alternative - Kanamycine - Lévofloxacine - Linézolide - Moxifloxacine -Acide para-amino-salicylique-Streptomycine. (73)
Les médicaments de deuxième ligne sont classés par l’OMS en quatre groupes (tableau 4) et sont recommandés pour le traitement de la tuberculose résistante à la rifampicine et multirésistante. La classification a été mis à jour car le Délamanide et la Bédaquiline ont reçu l'approbation pour le traitement des patients atteints de TB-MR.(53)(67)
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Tableau IV : Classification des anti-tuberculeux indiqués dans le traitement de la TB MDR – RR
Pharmacologie(57)(41)(74)(75)(72)(53)(76)
Fluoroquinolones (FQ)
L’intérêt majeur pour cette classe est dû à ses trois caractéristiques : • son action inhibitrice stable de l’ADN gyrase : bactéricide contre Mt • ses paramètres pharmacocinétiques et dynamiques favorables • sa bonne tolérance sur le long terme.
Groupes Antituberculeux Groupe A Fluoroquinolones (FQ) Lévofloxacine Lfx Moxifloxacine Mfx Gatifloxacine Gfx Groupe B Médicaments injectables Streptomycine (S) Kanamycine (Km) Amikacine (Amk) Capreomycine (Cm) Groupe C Médicaments bactériostatiques de deuxième intention par voie orale
Ethionamide / prothionamide Eto / Pto Cycloserine / terizidone Cs / Trd Linézolide Lzd
Clofazimine Cfz
Groupe D : les agents additionnels (qui ne
font pas partie du régime de traitement systémique de la tuberculose multirésistante).
D1 : Pyrazinamide Z Éthambutol E
Isoniazide à forte dose Hh D2 : Bédaquiline Bdq Délamanide Dlm
D3 : Acide para-amino-salicylique PAS Imipenème plus Cilastatine Ipm /Cls Meropeneme Mp,
Amoxicilline + clavulanate Amx-Clv Thioacétazone T
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Mécanisme d’action
Elles agissent en inhibant la topoisomérase II (DNA gyrase) importante à la survie bactérienne. La Gatifloxacine et Moxifloxacine, les plus récents fluoroquinolones, ont montré meilleure activité in vitro contre M tuberculosis que l’ofloxacine et ciprofloxacine, les plus anciennes fluoroquinolones
Figure 6 : Structure de la Gatifloxacine Figure 5 : Structure de la Moxifloxacine
R =Les amines secondaires, tertiaires et cycliques améliorent l'activité.
R1 = O-alkyle, le système cyclique contenant de l'O améliore l'activité.
R2 = groupe cycloalkyle ou R =Les amines secondaires, tertiaires et cycliques améliorent l'activité.
R1 = O-alkyle, le système cyclique contenant de l'O améliore l'activité.
R2 = groupe cycloalkyle ou cycle fusionné avec R' est préférable et responsable d'un meilleur profil pharmacocinétique.
F = Essentiel pour l'interaction avec la cible et aide à la diffusion à travers la membrane. Le groupe carboxylique en position C3 du noyau central de quinolone et un groupe carbonyle en position C4 sont essentiels pour l'activité et la liaison au complexe ADN-gyrase.
Figure 7: Structure générale des fluoroquinolones
50
Lévofloxacine
Posologie
Adultes : Habituellement, on utilise au moins 750 mg/jour et la dose peut être augmentée à 1000 mg si elle est tolérée
Enfants : 15-20 mg/kg/jour une fois par jour ou deux fois par jour pour les enfants plus jeunes (PO ou IV).
Forme galénique
Comprimés (250 mg, 500 mg, 750 mg) ; solution pour injection 25 mg/ml ; 250 mg dans un contenant de 50 ml ; 500 mg dans un contenant de 100 ml ; 750 mg dans un contenant de 150 ml. La suspension orale est de 25 mg/ml.
Effets indésirables
Nausées et ballonnements.
Maux de tête, étourdissements, insomnie ou tremblements.
Rare rupture des tendons, arthralgies (peut généralement être traitée symptomatiquement). Prolongation de l'intervalle QT, hypoglycémie.
Contre-indications
Intolérance aux fluoroquinolones, prolongation de l'intervalle QT, grossesse (contre-indication relative)
Surveillance
Surveillance des effets secondaires, mais aucune surveillance spécifique en laboratoire n'est requise.
Gatifloxacine (figure 6)
Posologie
Posologie habituelle : 400 mg/j
Forme galénique
Comprimés (200 ou 400 mg), ampoules (20 ou 40 ml) ou contenants souples (200 ou 400 ml), renfermant des solutions aqueuses ou à 5 % de dextrose pour traitement de catégorie IV, équivalentes à 200 ou 400 mg.
51 Elle est généralement bien tolérée.
Effets occasionnels : intolérance gastro-intestinale ; migraines céphalées, malaises, insomnie, agitation, vertiges, réactions allergiques, diarrhée, photosensibilité, augmentation des tests de la fonction hépatique (TFH), rupture tendineuse (observation d’une incidence accrue de ce phénomène chez des hommes âgés recevant en même temps des corticostéroïdes)
Contre-indications
Grossesse, intolérance aux fluoroquinolones. Surveillance
Pas d’exigences en matière d’examens biologiques.
Moxifloxacine (figure 7)
Posologie
Adultes : 400 mg par jour par voie Orale ou IV Les enfants : Aucune dose établie.
Insuffisance rénale/dialyse : Aucun ajustement de la dose n'est nécessaire.
Forme galénique
Comprimés (400 mg) ; solution aqueuse (400 mg/250 ml) pour injection IV.
Effets indésirables
Nausées et diarrhée.
Maux de tête et étourdissements. Rare rupture du tendon ; arthralgies. Hépatotoxicité rare.
Prolongation de l'intervalle QT, hypo/hyperglycémie.
Contre-indications
Intolérance aux fluoroquinolones, prolongation de l'intervalle QT, grossesse (contre-indication relative).
Surveillance
Surveillance symptomatique.
Interactions médicamenteuses
52
des patients recevant des antiarythmiques de classe Ia (tels que la quinidine ou la procaïnamide) ou de classe III (tels que l’amiodarone et le sotalol). Sucralfate : diminution de l’absorption des fluoroquinolones du fait de la chélation par les ions aluminium contenus dans le sucralfate. Antiacides (magnésium, aluminium, calcium, tampon Al-Mg présent dans la didanosine) : l’antiacide se lie aux antituberculeux de type fluoroquinolones, d’où une moindre absorption et une perte d’efficacité thérapeutique. Probénécide : ce médicament interfère avec la sécrétion tubulaire rénale des FQ, ce qui peut entraîner une augmentation de 50 % de la concentration sérique de ce médicament. Vitamines et minéraux contenant des cations divalents ou trivalents tels que les ions du fer ou du zinc ; la formation de complexes fluoroquinolone-ion provoque une diminution de l’absorption des fluoroquinolones. Mexilétine : les fluoroquinolones peuvent inhiber le cytochrome P450 1A2, d’où une augmentation de la concentration de Mexilétine. Warfarine : cas signalés d’amplification de l’effet anticoagulant de la warfarine par la gatifloxacine.
En outre, la prudence est conseillée lorsqu’on utilise la gatifloxacine en concomitance avec d’autres médicaments connus pour exercer un effet de ce type (p. ex., les antihistaminiques astémizole et terfénadine, le cisapride, l’érythromycine, la pentamidine, les phénothiazines ou les antidépresseurs tricycliques).
53
Médicaments injectables : Aminoglycosides
Figure 8 : Structure de la Streptomycine(53)
54
Figure 10 : Structure de l’Amikacine
Mécanisme d’action
Les aminoglycosides inhibent la synthèse des protéines par liaison irréversible à la sous-unité ribosomale 30S.
Streptomycine (S) (figure 9)
Découverte en 1944 par Waksman, la Streptomycine est un aminoglycoside extrait des souches de Streptomyces griseus. La Streptomycine a été le premier antituberculeux majeur avant l’isoniazide.
Forme galénique
1 g sous forme de sulfate, poudre pour préparation injectable,
Posologie
Adultes : 15 mg/kg/jour en une seule dose quotidienne, 5 à 7 jours par semaine (la dose maximale est généralement de 1 gramme, mais une personne musclée de grande taille pourrait en recevoir davantage et devrait faire surveiller les concentrations).
55
Kanamycine (figure 10)
Forme galénique
1g sous forme de sulfate, poudre pour préparation injectable.
Posologie
Adultes : 15 mg/kg/jour en une seule dose quotidienne l, soit habituellement de 750 mg à 1 g, 5 à 6 jours par semaine.
Les concentrations doivent être suivies de près.
Amikacine (figure 11)
Posologie
La dose optimale est de 15 à 20 mg/kg de poids corporel, soit habituellement 750 mg à 1 g administrés quotidiennement ou 5 à 6 jours par semaine, sous forme d’injection intramusculaire profonde
Forme galénique
Sulfate d’Amikacine, solution incolore à 250 mg/ml (ampoules de 2 ou 4 ml) et à 500 mg/ml (ampoules de 2 ml). Poudre pour injection : 100 mg ; 500 mg ; 1 g (sous forme de sulfate) dans le flacon.
Effets indésirables
Fréquents : douleurs au point d’injection, protéinurie, troubles hydro électrolytiques (notamment hypokaliémie et hypomagnésémie).
Occasionnels : ototoxicité cochléaire (perte auditive, relation dose/effet avec les concentrations cumulées et les pics de concentration, risque accru en cas d’insuffisance rénale, potentiellement irréversible), néphrotoxicité (relation dose/ effet avec les concentrations cumulées et les pics de concentration, risque accru en cas d’insuffisance rénale, souvent irréversible), neuropathie périphérique, éruption cutanée, toxicité vestibulaire (nausées, vomissements, vertiges, ataxie, nystagmus, éosinophilie). Ototoxicité potentialisée par certains diurétiques (en particulier les diurétiques de l’anse), l’âge avancé et l’utilisation prolongée. Amplification potentielle de l’effet non dépolarisant des myorelaxants. Antagonisme in vitro avec les pénicillines.
56
La Streptomycine serait moins néphrotoxique que l'Amikacine
Contre-indications
Grossesse - Contre-indication relative (surdité congénitale observée avec la Streptomycine et la Kanamycine pendant la grossesse).
Hypersensibilité aux aminoglycosides.
Attention en cas d'insuffisance rénale, hépatique, vestibulaire ou auditive.
Interactions médicamenteuses
Diurétiques de l’anse (bumétanide, furosémide, acide étacrynique, torasémide). La coadministration d’aminoglycosides et de diurétiques de l’anse est susceptible d’avoir un effet toxique additif ou synergique sur l’audition. Il semble que l’ototoxicité soit dose-dépendante et augmente en présence d’un dysfonctionnement rénal. Des cas d’ototoxicité irréversible ont été rapportés. L’administration concomitante de ces médicaments est donc à éviter, faute de quoi il faut ajuster avec précautions la posologie chez les patients atteints d’insuffisance rénale et surveiller de près l’ototoxicité. Myorelaxants non-dépolarisants (atracurium, pancuronium, tubocurarine, triéthiodure de gallamine) ; risque d’amplification de l’action des myorelaxants non-dépolarisants pouvant entraîner une dépression respiratoire. Agents néphrotoxiques (amphotéricine B, foscarnet, cidofovir) ; néphrotoxicité additive. Pénicillines : inactivation in vitro (possible). Ne pas mélanger les médicaments avant l’administration.
Surveillance
Surveiller la fonction rénale en documentant la créatinine au moins une fois par mois (plus fréquemment en cas d'insuffisance rénale ou hépatique) ; documenter la clairance de la créatinine s'il y a une insuffisance rénale de base ou tout autre problème ; documenter l'examen audiologique de base et mensuel ; suivre les électrolytes mensuels, le magnésium et le calcium. Interroger régulièrement le patient au sujet des plaintes vestibulaires et effectuer des examens vestibulaires en série. Documenter les concentrations maximales et minimales au départ s'il y a des doutes sur la fonction rénale. Certains experts surveillent régulièrement les concentrations d'aminoglycosides, indépendamment de la fonction rénale. Surveiller les concentrations en série pour les patients atteints d'insuffisance rénale.
Capréomycine
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Figure 11 : Structure de la Capréomycine (53)
Mécanisme d'action
Elle inhibe la translocation du peptidyle-ARNt et l’amorçage de la synthèse protéique.
Forme galénique
1g sous forme de sulfate, poudre pour préparation injectable.
Posologie
15 à 20 mg/kg de poids corporel par jour. La posologie habituelle est une dose quotidienne unique de 1 g. En cas de nécessité, il est possible d’administrer la même dose totale de ce médicament 2 ou 3 fois par semaine pendant la phase d’entretien, en surveillant de près l’apparition d’éventuels effets indésirables.
Effets indésirables
Fréquents : néphrotoxicité (20 à 25 % des cas), dysfonctionnement tubulaire rénal, azotémie, protéinurie, urticaire ou éruption macro-papuleuse.
Occasionnels : ototoxicité (vestibulaire > auditive), anomalies électrolytiques (baisse du taux de calcium, de magnésium ou de potassium dans le sang), douleurs, induration ou abcès stérile au point d’injection.
Contre-indications
Hypersensibilité à la capréomycine. Très grande prudence en cas d’insuffisance rénale ou de déficit auditif préexistant.
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Interactions médicamenteuses
Éviter l’administration en concomitance avec des myorelaxants non dépolarisants. Si l’administration concomitante d’un tel agent est vraiment nécessaire, ajuster très progressivement la posologie de l’agent myorelaxant non dépolarisant et surveiller étroitement la fonction neuromusculaire. Bien qu’on ne dispose d’aucun signalement de ce type pour la capréomycine, des blocages neuromusculaires ont été rapportés pour d’autres antibiotiques de type polypeptidique administrés en même temps que des myorelaxants non dépolarisants. Éviter la coadministration d’autres agents néphrotoxiques ou ototoxiques en raison du risque d’effet additif.
Surveillance
Dosage une fois par mois de la créatinine et du potassium sérique chez les patients à faible risque (jeunes sans comorbidité), plus fréquemment chez ceux à haut risque (personnes âgées, diabétiques, VI H-positives ou atteintes d’insuffisance rénale). Si le taux de potassium est bas, contrôler également les taux de magnésium et de calcium. Les troubles électrolytiques sont plus fréquents chez les patients sous capréomycine qu’avec les autres agents injectables. Procéder à un examen audiométrique de référence et à une surveillance mensuelle chez les patients à haut risque. En cas de troubles de l’équilibre, envisager d’augmenter l’intervalle d’administration.
Médicaments bactériostatiques de deuxième intention par voie orale
Ethionamide/ prothionamide (Figure12)
Ce sont des thionamides dérivées de l’acide isonicotinique et ont des structures chimiques très voisines (respectivement éthyl et propyl de la même molécule).
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Figure 12 : Structure chimique de l’Ethionamide et du prothionamide(76)
Mécanisme d’action
Ce sont des médicaments bactériostatiques qui interfèrent avec la synthèse de l'acide mycoliques. L’Ethionamide est en grande partie métabolisé, probablement au niveau du foie en sulfoxyde actif et en d’autres métabolites inactifs et moins de 1 % de la dose se retrouve sous forme inchangée dans les urines.
Forme galénique
L’Ethionamide et le Prothionamide sont sous forme de comprimés de 125 mg ou 250 mg.
Posologie
Adultes : 15-20 mg/kg/jour fréquemment divisés (dose maximale de 1 gramme par jour) ; habituellement 500-750 mg par jour en 2 doses divisées ou en une seule dose quotidienne. La plupart des patients présenteront une intolérance gastro-intestinale avec des doses d'Eto supérieures à 1 gramme par jour.
Enfants : 15-20 mg/kg/jour habituellement divisé en 2 à 3 doses. Une seule dose quotidienne peut parfois être administrée au coucher ou avec le repas principal.
Effets indésirables
Troubles gastro-intestinaux et anorexie : Parfois intolérable (les symptômes sont modérés par la nourriture ou la prise au coucher). Goût métallique, Hépatotoxicité.
Effets endocriniens : Gynécomastie, perte de cheveux, acné, impuissance, irrégularité menstruelle et hypothyroïdie réversible - traiter avec un remplacement thyroïdien.
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Neurotoxicité (les patients qui prennent de l'Ethionamide doivent prendre de fortes doses de vitamine B6).
Les effets secondaires peuvent être exagérés chez les patients qui prennent également de la Cyclosérine.
Contre-indications
Les thionamides sont contre-indiqués en cas d’atteinte hépatique sévère et d’hypersensibilité à ces médicaments.
Interactions médicamenteuses
Cyclosérine : risque d’augmentation de l’incidence des effets médicamenteux neurotoxiques. Ethionamide : il a été constaté que sa prise pouvait faire augmenter temporairement les concentrations sériques d’isoniazide. Les thionamides sont susceptibles de potentialiser les effets indésirables des autres antituberculeux administrés en même temps. Dans des cas de coadministration d’Ethionamide et de Cyclosérine, on a signalé en particulier l’apparition de convulsions. Il faut éviter une ingestion excessive d’éthanol en raison du risque d’effets psychotiques. PAS : possibilité d’augmentation de l’hépatotoxicité, surveiller les enzymes hépatiques, risque d’hypothyroïdie en cas de coadministration.
Surveillance
Surveiller la TSH pour déceler les signes d'hypothyroïdie nécessitant un remplacement. Surveiller la fonction hépatique.
Il convient aussi de procéder à des examens ophtalmologiques avant et régulièrement pendant le traitement.
Les patients diabétiques doivent être tout particulièrement avertis du risque d’épisodes hypoglycémiques.
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Cyclosérine (CS) / Térizidone (TZ)
Figure 13 : Structure chimique de la Cyclosérine
Mécanisme d’action
La Cyclosérine est un analogue structural de la D-alanine qui agit en inhibant la synthèse des peptidoglycanes de la paroi bactérienne. Elle peut également inhiber la d-alanine racémase (ALRA) nécessaire pour la conversion de l-alanine en d-alanine. La TZ est la combinaison de deux molécules de Cyclosérine et d’une molécule de téréphtalaldéhyde.
Forme galénique
Les médicaments se présentent sous forme de Gélules de 250 mg pour la Cyclosérine et 300 mg pour la Térizidone
Posologie
Cyclosérine 15–20 mg/kg/j Térizidone 15–20 mg/kg/j
Effets indésirables
Fréquents : troubles neurologiques et psychiatriques, notamment céphalées, irritabilité, troubles du sommeil, agressivité et tremblements, gingivite, pâleur, dépression, confusion, vertiges, agitation, anxiété, cauchemars, céphalées sévères, somnolence diurne.
Occasionnels : modifications de la vue, éruption cutanée, engourdissement, fourmillement ou sensation de brûlure au niveau des doigts et des pieds, ictère, douleurs oculaires.
Rares : convulsions, psychose aiguë avec risque de suicide.
Les effets secondaires de la TZ sont similaires à ceux de la CS, mais dix fois moins fréquents, excepté la tendance suicidaire.
Contre-indications
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Insuffisance rénale sévère Consommation concomitante excessive d’alcool
Interactions médicamenteuses
Isoniazide : effets secondaires additifs sur le système nerveux.
Phénytoïne : possibilité d’élévation des concentrations de phénytoïne. Effet toxique en association avec l’alcool, risque accru de convulsions.
Surveillance
Lorsque c’est possible, surveiller la concentration sérique du médicament pour déterminer une posologie optimale (ne pas administrer plus de 30 μg/ml)
Oxazolidinones
Ces composés avoir un large spectre d'activité contre les bactéries gram positif et mycobactéries. Le linézolide, le premier médicament approuvé de la classe, a été utilisé avec succès dans le traitement de la MDR.
Mécanisme d’action
Le mode d'action de Linézolide est l'inhibition a une étape précoce dans la synthèse des protéines en se liant à la sous-unité ribosomal 50s.
Forme galénique
Comprimés : 400 et 600 mg ; solution intraveineuse : 2 mg/ml : Sacs de 100, 200 ou 300 ml. Poudre orale pour suspension : 100 mg/5 ml.
Posologie
Adultes : 600 mg une fois par jour.
Enfants : 10 mg/kg/dose toutes les 12 heures.
Effets indésirables
Des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales), Neuropathie optique et périphérique
Myélosuppression.
Contre-indications
Hypersensibilité aux oxazolidinones, Symptômes de neuropathie (douleur, engourdissement, picotement ou faiblesse des extrémités).
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Le linézolide ne doit généralement pas être administré aux patients qui prennent des agents sérotoninergiques, comme les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO), en raison du risque de réactions graves du SNC, comme le syndrome sérotoninergique.
Surveillance
Surveillez la neuropathie périphérique et la névrite optique.
Clofazimine
La Clofazimine est un dérivé de la phénazine, principalement connue pour son activité anti-lépreuse depuis 1962.
Figure 14 : Structure chimique de la Clofazimine(77)
Mécanisme d'action
Le mécanisme n’est pas encore bien défini mais il semble que la Clofazimine se lie préférentiellement à l’ADN mycobactérien (principalement aux séquences de base contenant la guanine) et inhibe la réplication et le développement des mycobactéries.