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Chapitre 1 : Données bibliographiques

3. Les annexes cutanées

Les annexes cutanées regroupent les glandes cutanées (glandes sudoripares eccrines, apocrines et glandes sébacées) et les phanères (poils et ongles). Ces annexes sont d’origine épidermique mais situées dans le derme et l'hypoderme. En règle générale, les glandes sébacées sont annexées aux poils, l'ensemble constituant les follicules pilo-sébacés. Les glandes sudoripares apocrines (produisant et excrétant un soluté riche en protéines, intervenant peu dans le processus de thermorégulation) sont annexées à certains de ces follicules pilo-sébacés. Alors que les glandes sudoripares eccrines (intervenant dans la sécrétion et la réabsorption d’électrolytes, et de cellules myoépithéliales) sont toujours indépendantes des poils. Ainsi, la face superficielle de l'épiderme est criblée d'une multitude de petits orifices correspondant aux ostiums pilaires et aux pores sudoraux. Ces annexes cutanées remplissent de nombreuses fonctions importantes. Les poils et les ongles remplissent un rôle de protecteur, défensif et utilitaire tandis que les glandes sudoripares participent à la thermorégulation.

II. FFoonnccttiioonnssddeellaappeeaauu

La peau est un organe complexe qui a de multiples fonctions. Elle assure non seulement une fonction de protection, mais participe aussi largement à l’homéostasie thermique et hydrique de la peau, ainsi qu’a la communication sensorielle. Elle est également impliquée dans la défense immunitaire de l’organisme, en particulier grâce aux cellules de Langerhans. Le stratum corneum joue un rôle capital dans ces différentes fonctions.

1. Généralités

a. Maintien de la température corporelle

Lutte contre le froid

Une vasoconstriction cutanée artériolaire s’effectue par le renforcement du tonus sympathique. La circulation cutanée se fait alors principalement dans les couches profondes, le

tissu adipeux jouant un rôle d’isolant thermique. En surface cutanée, les échanges caloriques entre le sang et le milieu extérieur se trouvent ainsi limités. En cas de vasoconstriction forte et prolongée, la peau peut souffrir de la diminution de l’apport d’oxygène par le sang, pouvant aller jusqu’à la nécrose : ce sont les gelures.

Contre la chaleur

Une vasodilatation permet au sang de circuler près de la surface cutanée, accentuant ainsi la déperdition de chaleur par convection et par rayonnement. La sudation joue un rôle considérable dans le refroidissement. La sueur, sécrétée et excrétée par les glandes sudoripares, est un soluté hypotonique formé à partir du plasma sanguin. Elle est principalement composée d’eau et d’électrolytes, dont les principaux sont le chlorure de sodium, le potassium, et les bicarbonates. Le flux sudoral est modulé en fonction des besoins de la thermorégulation. En cas d’élévation de la température interne, l’hypothalamus stimule la production et l’évacuation de sueur par l’intermédiaire du système nerveux sympathique. La stimulation des glandes eccrines peut également être déclenchée par des stimuli émotionnels, trouvant leur origine dans le cortex cérébral.

b. Perception

Les terminaisons nerveuses sont sensibles à la chaleur, au froid, au toucher. Ces perceptions ont un intérêt de défense et d’adaptation au milieu environnant (mobilisation, échanges thermiques), La peau joue un rôle dans la 205H205Hnociception (fonction défensive d’alarme).

Les terminaisons nerveuses contenues dans la peau, et notamment au bout des doigts, permettent à l'homme d'explorer son environnement par le 206H206Htoucher. La peau permet ainsi une sensibilité à la

207H207H

pression, à la 208H208Htempérature, et à la 209H209Hdouleur. Elle possède quatre types de récepteurs, qui réagissent

en fonction de 210H210Hstimuli différents : cellules de Merkel (pression), corpuscules de Meissner (tactile),

corpuscules de Ruffini (chaleur), corpuscules de Pacini (tactile) et corpuscules de Krause (froid). Ces récepteurs transmettent à la moelle épinière et au tronc cérébral, des influx qui sont acheminés vers le cerveau.

c. Respiration cutanée

La peau respire essentiellement de « l'intérieur », elle est naturellement oxygénée par le système circulatoire au niveau du derme. La peau absorbe aussi directement l'oxygène de l'air et rejette du gaz carbonique.

d. Protection

La peau dresse au moins trois types de barrière entre l’organisme et l’environnement : une barrière chimique, une barrière physique et une barrière biologique.

Barrière chimique

La peau assure une protection chimique grâce à la sécrétion de sébum via les glandes sébacées. Les glandes sébacées sont localisées dans le derme moyen. Chaque glande est associée à un poil au niveau d’un follicule pilo-sébacé. Les cellules sébacées, en fin de maturation, se désagrègent et libèrent leur contenu lipidique dans le canal pilo-sébacé. Le sébum remonte le long du poil jusqu’à la surface de la peau. Là, il engaine les tiges pilaires et s’étale à la surface de la couche cornée, se mélangeant aux autres lipides de surface (d’origine épidermique) et à la phase aqueuse (eau, sueur) du film hydrolipidique de surface. La séborrhée a essentiellement comme fonction la constitution du film hydrolipidique de surface ; elle forme avec les lipides épidermiques (céramides) la phase huileuse recouvrant la couche cornée, et s’insinue dans les espaces inter-cornéocytaires les plus superficiels.

Barrière physique

La peau assure une protection physique par ses qualités de résistance aux chocs, à l’étirement et à la traction. Cette résistance est particulièrement due au stratum corneum via la cohésion de la kératine, des desmosomes et du ciment intercellulaire. L’épaisseur de l’épiderme est directement adaptée à l’importance des traumatismes potentiels : il est dix fois plus épais au niveau des mains et des pieds qu’au niveau du reste du corps. D’autre part, le derme procure également une résistance par ses vertus d’élasticité et de souplesse grâce à la présence de collagène et d’élastine.

Barrière biologique

La peau dispose de différents procédés pour former une barrière aux microbes, bactéries ou autre corps étrangers. La flore cutanée inhibe le développement des champignons et des bactéries. Certaines enzymes présentes dans la sueur (lysozymes) peuvent détruire les parois cellulaires des bactéries. Si un corps étranger parvient à passer cette première ligne de défense, en raison d’une lésion de la peau par exemple, il est pris en charge par le système immunitaire de la peau. Les principales cellules impliquées dans la défense immunitaire cutanée sont les cellules de Langerhans (épiderme) et les cellules dendritiques (derme). Ces cellules interagissent avec les lymphocytes T situés dans les ganglions lymphatiques.

La peau est également équipée d’un système de protection très important contre le rayonnement solaire, les UV pouvant avoir à la fois des effets positifs (synthèse de vitamine D) et des effets néfastes sur la peau (brûlure, vieillissement et induction de cancers cutanés).

Les mélanocytes localisés dans la couche basale de l’épiderme ont pour rôle de protéger la peau de ces rayonnements UV. Les mélanines, pigments présents dans l’épiderme représentent l’un des principaux chromophores de la peau. Leur rôle est d’absorber l’énergie lumineuse et d’empêcher l’endommagement de l’ADN par les UV. La mélanogenèse assure un niveau basal de pigmentation de la peau dès la naissance et constitue par la suite un processus évolutif et adaptatif capable de répondre à certains stimuli extérieurs, comme les rayonnements ultraviolets de la lumière solaire.