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Chapitre 4 L’analyse quantitative de la sécurité environnementale interne

2. Les activités anthropiques et l’environnement

Globalement, le gouvernement, le peuple, les organisations non gouvernementales, les institutions internationales et les chercheurs s’accordent sur le bilan critique de l’environnement en Chine. Précisément, au-delà de la surexploitation et de la captation des ressources naturelles, la principale lacune du phénomène environnemental demeure massivement la problématique de la dégradation des ressources144. Les externalités anthropiques sur l’environnement sont l’ensemble des effets économiques, sociaux et politiques – positifs et négatifs – que produisent les Chinois sur leur environnement.

a) Les externalités économiques

La littérature suggère que l’économie en Chine produit des externalités notables sur la qualité de l’environnement ainsi que sur l’équitable gestion de celui-ci en termes de justice sociale. Que cela soit la surexploitation de certaines ressources, la dégradation de la plupart d’entre elles ou leur captation au profit d’une élite économique et politique, les externalités représentent un coût environnemental hors-norme pour un pays tel que la Chine. L’exemple des émissions de dioxyde de carbone de 1990 à 2003 est significatif lorsque les émissions de CO² ont progressé de plus de 73 % faisant de la Chine le deuxième

143 VERMANDER, B., 2006, op. cit., page 310

144 SCHMIDT, C. W., 2002, « Economy and Environment, China Seeks a Balance », Environmental Health

émetteur au monde145. En 2008, la Chine devenait le premier émetteur de gaz carbonique au monde avec près d’un quart des émissions totales146.

La croissance économique signifie par exemple, une consommation croissante des matières premières, et les « […] production and consumption processes generate material wastes that pollute the environment. Unlimited economic growth therefore tends to deplete natural resources and cause environmental degradation.147 ». Néanmoins, Wan rappelle que le développement économique et la croissance peuvent accroître les capacités financières dévolues à la protection de l’environnement et à la diffusion de la conscience collective-environnementale148. À cet égard, le PNUE faisait remarquer qu’« En 2010, la Chine est le nouveau leader mondial en matière de nouveaux investissements financiers dans les énergies renouvelables avec un montant de plus de 48,9 milliards de dollars (soit 28%149). »150.

Concrètement, il serait ambitieux de faire état de toutes ces externalités au sein de ce travail, ainsi je proposerai les principales d’entre elles. Par ailleurs, il semble ardu de présenter une hiérarchie stricte des externalités économiques sur l’environnement. Néanmoins, l’énergie, l’industrie, l’agriculture et le transport sont les principaux responsables de la crise environnementale chinoise.

En ce qui concerne la production énergétique, deux types de production posent des problèmes majeurs au niveau de l’environnement, à savoir l’énergie provenant du charbon et la production hydro-électrique. Les autres types d’énergie demeurent anecdotiques, principalement à cause des immenses réserves charbonnières et des potentiels hydrologiques chinois. En 2009, la production du charbon représentait 77,3 % de la

145 HU, C. et X. HUANG, 2008, « Characteristics of Carbon Emission in China and Analysis on Its Cause »,

Chinese Society for Sustainable Development and Research Center for Sustainable Development of Shandong Province, Vol. 18, N° 3, page 38

146 MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ÉNERGIE, 2012, « Statistiques du développement durable. », République française

147 WEN, D. et M. LI, 2007, « China : Hyper-development and environmental crisis », dans PANITCH L. et LEYS C., 2007, Coming to Terms with Nature : Socialist Register 2007, Socialist Register Anthology, page 133

148 WAN, M., 1998, « China's Economic Growth and the Environment in the Asia-Pacific Region », Asian

Survey, Vol. 38, N° 4, page 366

149 Des investissements mondiaux.

production énergétique totale chinoise, le pétrole 9,9 %, le gaz 4,1 %, la production hydro- électrique, nucléaire et éolienne environ 8,7 %151. Le charbon demeure une source de pollution importante et, même si la Chine fait d’énormes progrès pour rendre son utilisation plus propre, plus efficace et pour se tourner vers des énergies moins polluantes, il continue à représenter un enjeu environnemental majeur152 :

La combustion de charbon par les foyers domestiques, les industries et les centrales thermiques n’est pas la seule source d’émissions polluantes dans un pays qui continue à brûler de grandes quantités de biomasse dans des installations peu efficaces et qui joue la carte d’une rapide expansion du transport routier. […] Les volumes de dioxyde de soufre (SO2) semblent avoir augmenté de 50% et ceux de particules de 67% entre

1980 et 1995, avant de diminuer de 20% pour les uns et de 60% pour les autres jusqu’en 2002. À cette date, les deux émissions polluantes, dont 80 à 90% proviennent de la combustion du charbon, ont repris une ascension, particulièrement marquée pour le SO2153.

Les perspectives à venir ne sont pas très optimistes vis-à-vis de l’utilisation de cette forme d’énergie :

Forecastin result shows that China’s future coal demand will be [sic] in increasing trend and coal’s share in the primary ener y will decline radually; however, it will still be the main energy form. Coal used in the power industry will be a main factor that contributes to increased coal demand. […] In total, China’s coal demand is 2620– 2850 million tons in 2010 and 3090–3490 in 2020154.

L’énergie hydro-électrique connaît depuis quelques décennies un essor sans précédent en Chine avec l’implantation d’une multitude de barrages et d’ouvrages de très grande envergure, à l’instar du barrage des Trois Gorges. Cependant, la réalisation et l’opérationnalisation de ces infrastructures ont des externalités environnementales importantes. Le barrage des Trois Gorges est le barrage hydro-électrique le plus imposant au monde et sa capacité de production est équivalente à celle d’un pays comme le Tchad155. Toutefois, sa construction a entraîné une perte colossale de surfaces forestières156 et de

151 NATIONAL BUREAU OF STATISTICS OF CHINA, 2010, op. cit.

152 ASIAN DEVELOPMENT BANK, 2003, « Electricity demand in the People’s Republic of China :

Investment requirement and environmental impact », Manille, Asian Development Bank, ERD Working Paper N° 37, 25 page 22

153 MARTIN-AMOUROUX, J-M., 2007, « Charbon chinois et développement durable. », Perspectives

chinoises, N° 1, Réchauffement climatique : l'enjeu chinois, page 47

154 WANG, Y. et J. LI, 2008, op. cit., page 155

155 STONE, R., 2008, « Three Gorges dam : Into the unknown. », Science, Vol. 321, page 632

156 GUO, G., 2010, « Environmental Security Concerns and the Three Gorges Reservoir Basin in China »,

terres arables, bouleversant du même coup les écosystèmes locaux. D’autre part celle-ci a contribué à l’alcalinisation des sols et à la réduction des ressources halieutiques. Ainsi, une part non négligeable de la biodiversité locale a été touchée157.

Les premiers [les journalistes de la presse] mettent en avant des questions techniques, comme la sédimentation dans la retenue, les effets de la pollution urbaine dans le plan d’eau, l’atteinte portée à des espèces rares comme le dauphin blanc du Yangtsé, l’esturgeon ou la grue de Sibérie, les effets sur le chenal aval et sur le delta, qui sera privé de sédiments et devrait reculer, etc158.

De plus, l'énorme quantité de béton, d'acier et d'autres matériaux ainsi que l'énergie utilisée au cours des dix-sept années de construction ont généré d'importantes émissions de dioxyde de carbone159. Enfin, au-delà des externalités directes, les spécialistes estiment qu’un tel barrage représente une menace encore plus grande pour les populations et l’environnement, dû à la fragilité d’une telle infrastructure face à la menace sismique. En effet, les tremblements de terre sont fréquents et de grande ampleur en Chine qui court le risque d’une catastrophe majeure si une brèche survenait dans les barrages des Trois Gorges160.

Le transport, à l’instar de l’ensemble de l’économie, véritable moteur du développement, a connu en Chine une explosion sans précédent. On considère qu’un Chinois sur cent possède une voiture161, soit environ moins de quinze millions de véhicules domestiques. L’automobile, le train et l’aviation chinois ont enregistré une croissance inégalée dans le monde et la Banque Asiatique de Développement donnait en 2008 des chiffres vertigineux : « The hi hway system has increased nearly 300% in 26 years, and the proportion of private passen er vehicles to total vehicles increased from 6.8% in 1980 to 78.2% in 2006. […] ». En l’espace de deux années, la Chine compte à elle seule pour plus

157 Ibid.

158 BRAVARD, J.-P., 2001, « Un enjeu hydropolitique et environnemental majeur pour la Chine : le transfert Sud-Nord. », Hérodote, Vol. 3, N° 102, page 58

159 GUO, G., 2010, op. cit., page 4 160 STONE, R., 2008, op. cit., page 632

161 LAMY, J., 2006, « D’un G8 à l’autre : sécurité énergétique et changement climatique », Institut français

de 30 % de la comsommation mondiale d’hydrocarbures liquides et l’on estime que la consommation chinoise devrait être multipliée par 3,5 d’ici les trente prochaines années162.

Les externalités environnementales du transport sont essentiellement de trois ordres. Tout d’abord, le développement du transport exige de plus en plus d’espace afin de construire un réseau autoroutier capable d’absorber la croissance du nombre d’automobiles, incluant à la fois les routes et les aires de stationnement. Pour le transport aérien et ferroviaire, le problème de l’espace reste identique et les réquisitions d’espace se font au détriment des surfaces cultivables et forestières. Dans un second temps, dans un pays où la fourniture énergétique est avant tout liée à la production du charbon et des hydrocarbures – avec 90,6 % de la production énergétique totale en 2010163 – le développement du transport entraîne une hausse croissante de la consommation des matières premières et surtout d’énergie, participant à la surexploitation des ressources naturelles. La Banque Asiatique de Développement indique que 35% de la consommation pétrolière de la République Populaire de Chine est destinée au secteur du transport164. Enfin, l’explosion des moyens de transport aérien, ferroviaire et automobile produisent des dégradations environnementales (pollutions atmosphériques) extrêmement importantes, autant dans la production des moyens de transport, de la consommation énergétique, que des recyclages de ces moyens.

Les industries lourde et manufacturière sont encore désuètes et polluantes en Chine, consommant essentiellement du charbon pour leur fonctionnement165. Par exemple, « la sidérurgie et la cimenterie chinoises sont des industries peu efficaces énergétiquement. Les procédés de production consomment environ un tiers d’énergie de plus que ceux des pays développés. »166.

162 ASIAN DEVELOPMENT BANK, 2008, « Climate Change and Transport : Promoting Environmentally Sustainable Transport in the People’s Republic of China », Mandaluyong City, Asian Development Bank, page 1

163 NATIONAL BUREAU OF STATISTICS OF CHINA, 2010, « Total Production of Energy and Its Composition. », BNSC

164 ASIAN DEVELOPMENT BANK, 2008, op. cit., page 1

165 WANG, Y. et J. LI, 2008, « China’s Present Situation of Coal Consumption and Future Coal Demand Forecast. », China population, ressources and environment, Vol. 18, N° 3, page 152

166 ALLAIRE, J., 2007, « L’impact du développement urbain en Chine sur le réchauffement climatique »,

De son côté, l’agriculture subit d’une part les effets des dysfonctionnements environnementaux et, d’autre part, elle participe à la surexploitation et à la destruction des ressources naturelles. En Chine, l’agriculture, par exemple, consomme beaucoup d’eau167 et utilise énormément d’engrais chimiques168.

Favorisées par les rejets agricoles (l’agriculture chinoise est première consommatrice mondiale d’engrais) notamment de nitrates, et par les eaux usées domestiques, les marées rouges s’étendent dans les mers de Chine et la mer Jaune (et occasionnellement dans les principaux fleuves chinois). D’une surface pouvant atteindre jusqu’à 10 000 km², une marée rouge paralyse l’activité économique pendant plusieurs semaines (pêche, tourisme…)169.

L’agriculture est tributaire du climat, ainsi entre « […] 1999 et 2003, les récoltes ont chuté de 17,5 % et sur la seule année 2000, où la sécheresse a été particulièrement marquée, la production de grains a diminué de 10,5 %170. ». Parallèlement, les pratiques culturales ont changé à cause de l’industrialisation et de la mécanisation de l’agriculture, au détriment des pratiques respectueuses de l’environnement171. Les effets de l’agriculture intensive posent des problèmes d’emploi et de migrations internes, mais ils sont avant tout les résultats des dégradations environnementales172 : « Roughly 20 million hectares of farmland is contaminated by heavy metals. Given the average size of a family farm, that translates into about 130 million farmers who are negatively impacted. In some of the worst hot-spots, pollution has become a life and death issue173. ».

b) Les externalités politiques

Les théoriciens de la sécurité environnementale reconnaissent que dans la perspective d’une relation entre la variable environnementale et les variables sécuritaires, d’autres variables peuvent avoir une influence additionnelle ou complémentaire, tout en ayant des relations d’interdépendance entre elles. Parmi celles-ci, la variable politique

167 ROUSSET, N., 2007, « Impacts du changement climatique, sécurité hydrique et enjeux agricoles »,

Perspectives chinoises, N° 1, Réchauffement climatique : l'enjeu chinois, page 38

168 HUANG, J. et S. ROZELLE, 1995, « Environmental Stress and Grain Yields in China », American

Journal of Agricultural Economics, Vol. 77, N° 4, page 861

169 TAITHE, A., 2008, « La sécurité environnementale du Japon, confrontation ou coopération régionale ? »,

Fondation pour la recherche stratégique, page 5

170 ROUSSET, N., 2007, op. cit., page 37 171 WEN, D. et M. LI, 2007, op. cit. , page 135 172 Ibid., page 142

intervient pour aggraver ou compenser l’incidence de la variable environnementale sur celle de la sécurité. L’action gouvernementale est une des composantes de la variable politique en amont des problématiques environnementales, économiques et sociales. Dans le cas présent, nous nous intéresserons à l’influence de l’action gouvernementale sur l’environnement, en posant deux questions. D’une part, comment l’action gouvernementale en matière environnementale se traduit-elle dans les faits et, d’autre part celle-ci est-elle efficace pour compenser les désordres environnementaux et ainsi réduire les externalités sur les sécurités internes de la Chine ?

Premièrement, les autorités centrales et provinciales sont conscientes de la crise environnementale, ce qui est déjà, dans un pays comme la Chine, un progrès significatif en direction d’une résolution des problèmes. Dès 1972, les autorités politiques chinoises parlent de la mise en place d’une gouvernance environnementale174. Durant les années 2000, le pouvoir politique va multiplier les déclarations en ce sens, répondant aux inquiétudes de la société civile d’une part et de la communauté scientifique d’autre part.

174 MEIDAN, M., 2007, « La Chine dans une architecture post-Kyoto : réconcilier pressions internes et externes. », Perspectives chinoises, N° 1, Réchauffement climatique : l'enjeu chinois, page 69

En effet, le Centre de recherche sur la théorie de Deng Xiaoping de la province du Sichuan déclarait, au sujet de la vision de la sécurité nationale de Jiang Zemin :

La sécurité économique est la base, la sécurité politique est le principe, la sécurité militaire est l’assurance, la sécurité technologique est la clé, la sécurité culturelle est l’âme, la sécurité de l’information est le centre, la sécurité écologique est la sauvegarde175.

Lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Der Spiegel, Pan Yue, le ministre de l’Environnement chinois en 2005, tenait des propos radicaux pour un officiel chinois :

This miracle will end soon because the environment can no longer keep pace. Five of the ten most polluted cities worldwide are in China; acid rain is falling on one third of our territory; half of the water in China’s seven lar est rivers is completely useless; a quarter of our citizens lack access to clean drinking water; a third of the urban population is breathing polluted air; less than a fifth of the rubbish in cities is treated and processed in an environmentally sustainable manner176.

Plus tard, sous l’impulsion du gouvernement de Hu Jintao et Wen Jiabao, l’environnement s’inscrira dans la rhétorique politique officielle177. Ce dernier mentionnera quarante-huit fois les termes d’environnement et de pollution, en 2007 devant l’Assemblée nationale du peuple178. L’ensemble des déclarations et des politiques environnementales chinoises illustrent dans un premier temps la prise de conscience gouvernementale des dangers représentés par la crise environnementale. Pourtant, les experts s’interrogent sur l’efficacité de ces politiques et se demandent si le développement durable souhaité saura remplir les attentes des générations futures tout en comblant les besoins des citoyens actuels179.

Le parti communiste chinois se retrouve donc face à dilemme qui repose sur la difficulté d’assurer d’un côté la croissance économique et l’enrichissement de la majorité de la population et, de l’autre, de préserver l’environnement qui pourrait, par ses

175 VERMANDER, B., 2007, Chine brune ou Chine verte ?, Paris, Sciences Po Presses, Collection, Nouveaux Débats, page 31

176 Ibid., page 57

177 MEIDAN, M., 2007, op. cit., page 69 178 VERMANDER, B., 2007, op. cit., page 18

179 OBRINGER F., 2007, « La croissance économique chinoise au péril de l’environnement : une difficile prise de conscience », Éditions La Découverte, Hérodote, N° 125, page 96

déséquilibres, porter atteinte à la sécurité sociale, économique et politique de la nation. Finalement, même si l’environnement est une préoccupation officielle, il n’est pas en définitive prioritaire sur l’économie180.

Le choix entre environnement et économie ouvre la porte à une multitude de conflits politiques internes en Chine entre les différents acteurs du pouvoir. D’un côté, on assiste à une recrudescence des pressions visant à la poursuite de la croissance économique (les groupes d’intérêts industriels et certains ministères, au niveau national et local) et de l’autre, certains officiels, scientifiques et organisations non gouvernementales181 réclament le développement d’une économie plus respectueuse de l’environnement182.

Les analystes concèdent que d’une part « la faiblesse des acteurs gouvernementaux chargés de la question environnementale leur permet difficilement de concurrencer les intérêts industriels183 » et que c’est le rapport de force, entre les différents groupes de pression, qui façonne les politiques finales au sein du pouvoir central en matière d’environnement184. Malgré tout, la Chine agit politiquement, socialement et économiquement en faveur de la protection de son environnement, favorisant l’émergence d’une économie verte, durcissant ses politiques et ses contrôles sur le terrain et s’ouvrant sur la participation des acteurs non étatiques au débat « Voir Annexe C » note 2 ; Lois chinoises sur l’environnement :

There is increasing public awareness of environmental issues in China, often encouraged by the Chinese government since environmental protection is generally not re arded as bein politically sensitive. […] Political reform in China would make it easier for Chinese citizens to form environmental groups to serve as advocates and watchdog185.

En 1994, les autorités acceptent la création de l’organisation non gouvernementale Friends of Nature, la première en Chine en 1994. Beijing fait preuve d’ouverture tout en

180 QI Y., MA L. et L. ZHANG, 2007, « Climate Change Governance in China: A Case Study », Chinese Society for Sustainable Development and Research Center for Sustainable Development of Shandong Province, Vol. 17, N° 2, page 9

181 MEIDAN, M., 2007, op. cit., page 68 182 Ibid.

183 Ibid. 184 Ibid.

entretenant une position ambiguë avec les ONG, compliquant leurs activités et créant en permanence des tensions relationnelles. Ces dernières ont compris qu’elles devaient tenir une position de non-affrontement direct avec le pouvoir de la capitale186. Au niveau institutionnel, dès 1988 la Chine se dote de la National Environmental Protection Agency, chargée de l’ensemble de la législation environnementale, de l’élaboration de règlements administratifs et de standards nationaux, de la gestion de problèmes de pollution et de la coordination avec l’ONU187. La Chine, qui fut le premier pays en voie de développement à mettre en place une stratégie de développement durable dès 1979188 (adoption de l’Agenda 21 au niveau national en 1994)189, créé un ministère de l’environnement à part entière, la SEPA (State Environmental Protection Administration) en 2003. Immédiatement à son arrivée en 2003, Pan Yue, en charge du ministère, demande « la fermeture de 6 143 usines et [sic] mis en place un indicateur de « produit national brut » vert liant développement économique et problèmes environnementaux. »190.

A contrario, si « […] China has the resolution to reverse the trend of “focusin on economic development and i norin environmental protection” and to implement sustainable development through adjustment of industry structure and improvement of environmental protection and insisting on development with savings, with cleaner technology, with safety191 », les résultats sont largement insuffisants dans la réalité. La Chine reconnaît d’ailleurs humblement ses échecs en la matière192. Malgré le règlement et la neutralisation de certains dysfonctionnements environnementaux, la majorité des problèmes perdure et l’économie chinoise demeure une des plus inefficaces et inefficientes au monde en matière d’utilisation des énergies primaires polluantes. De plus, le déficit forestier, l’érosion des sols, les pollutions atmosphériques et aquatiques ainsi que les pertes de