PARTIE III : Les adolescents français, l’École et la culture numérique
Chapitre 4 ‐ Le numérique et les jeunes, une dynamique culturelle
4.3 Les acquis (rang E)
Michel de Certeau décrit le caractère acquis de la culture (les « artifices acquis ») comme s’opposant à l’inné, soit à tous les déterminismes et prédispositions héritées de ce qu’il qualifie de « combine de la nature ». En ce sens, l’inné est le produit des seules interactions humaines. Cette conception, fondée sur l’opposition philosophique du naturel et de l’artificiel, est depuis toujours mise à mal par les avancées des recherches scientifiques, notamment dans les domaines de la biologie et des neurosciences. Dans un article de synthèse sur les statuts respectifs de l’inné et de l’acquis dans les neurosciences contemporaines, Bernard Feltz (2000, p. 711) expose en préambule les deux points de vue opposés. D’une part « de nombreuses analyses sociologiques tendent à montrer l’impact de l’environnement social sur le développement intellectuel des individus et concourent par conséquent à induire l’image d’un comportement profondément marqué par « l’acquis » ».
D’autre part, « les biologistes, en étudiant la structure et le fonctionnement des organismes,
88 Source : Enquête TNS‐SOFRES, http://www.tns‐sofres.com/_assets/files/2009.10.06‐ados‐mobiles.pdf (document consulté le 13 juin 2011)
tendent à rendre compte du comportement humain en fonction précisément de cette structure ». Pourtant, les développements des neurosciences montrent que la problématique est plus compliquée : « le choix ne se pose plus entre une position innéiste qui tend à ramener tous les comportements à une détermination ultime par la structure génétique, et une position behavioriste qui n’accepte de prendre en compte que les déterminations par l’environnement » (ibidem, p.730). Discutée sur son principe, sans cesse repositionnée, la ligne de partage traduit l’adaptation de l’homme à son milieu. Au niveau individuel, elle rend compte des processus d’appropriation chers à Michel de Certeau et rend compte de la culture au niveau collectif qui se définirait par « tout ce qui est acquis ». D’une certaine façon, toutes les autres dimensions de la culture proposées par Michel de Certeau se retrouvent en celle‐ci. On peut tout de même y recourir à des fins d’analyse pour souligner en quoi les technologies numériques viennent modifier des comportements profondément arrimés à des éléments naturels.
4.3.1 Médiation relationnelle (classe E4)
La façon dont les adolescents de notre enquête organisent leur relation tient beaucoup aux technologies numériques. En ce sens, la disponibilité des technologies numériques, par la médiation relationnelle qu’elles opèrent, contribuent à l’élaboration de rapports sociaux au‐
delà de ce que les moyens de communication antérieurs permettaient. S’il se dégage des tropismes partagés qui font culture, leurs pratiques se différencient selon différentes variables de clivage sociologiques et psychologiques. Pascal Lardellier (2006), par exemple, a bien montré comment la pratique parfois addictive d’un outil de communication (téléphone mobile, messagerie instantanée, … ) pouvait être attachée à une tranche d’âge très étroite ou à un groupe social très limité. Notre travail de terrain montre aussi que le recours à l’anglicisme « addictif » est souvent exagéré, l’usage préférentiel et intensif de certains outils ne relevant pas réellement de comportements de dépendance. S’il y a des signes de dépendance, elle s’exerce essentiellement à l’égard des pairs, comme une difficulté à se séparer. L’usage compulsif des SMS, jusqu’en cours ou au beau milieu des repas familiaux en témoigne. Les déclarations des jeunes montrent que tous les services en ligne n’appellent pas la même frénésie. Marc Valeur (2010), spécialiste des addictions pathologiques à l’hôpital Marmottan, a mis en évidence les caractéristiques des applications susceptibles d’entraîner (ou d’instrumenter) des addictions. Ces applications sont en réseaux et impliquent un nombre potentiel d’utilisateurs connectés très importants (massivement multiutilisateurs). Elles continuent de fonctionner y compris lorsque l’on se déconnecte (univers persistants). Elles sont immersives au sens où elles embarquent de nombreux éléments de contexte qui procurent un sentiment de réalité. Le débat n’est pas tranché entre ceux qui, comme Serge Tisseron (2010), estiment que l’on ne peut pas parler d’addiction car il n’existerait pas d’addiction sans drogue qui modifie le fonctionnement cérébral et ceux, comme Marc Valeur (2010) pour qui l’addiction sans drogue est tout à fait réelle. Elle se signale par l’impossibilité dans laquelle se trouve un individu qui souhaite mettre fin à l’usage fréquent d’une application d’y parvenir. Marc Valeur qui dirige les
consultations à l’hôpital Marmottan montre, par l’exemple des patients qu’il reçoit, la réalité des addictions et leur nombre finalement restreint des personnes concernées. Plusieurs des adolescents de notre panel d’étude (comme Alix) déclarent avoir ressenti une forme de dépendance à l’égard des technologies numériques en général et aux jeux vidéo en particulier. Au‐delà des joueurs, beaucoup reconnaissent être des utilisateurs intensifs des services numériques qui présentent une partie des caractéristiques addictives énoncées plus haut. C’est le cas du téléphone et des messageries instantanées. C’est aussi le cas de Facebook sur lequel il convient de revenir.
La sociabilité Facebook comme « artifice acquis »
Si Facebook était un pays, sa population (≈ 650 millions de comptes) le situerait au troisième rang mondial après la Chine et l’Inde, devant les Etats‐Unis d’Amérique et l’Indonésie. Quant à sa croissance démographique, elle battrait tous les records. Plus de 100% au cours des 12 derniers mois ! Toutes ces données, publiées en février 2011 par Facebook Ads, sont éloquentes. Dans le même temps, la métaphore démographique gêne.
Quoi qu’en dise parfois Marc Zuckerberg, Facebook n’est pas un pays. Encore moins une nation ! Ni l’existence bien que virtuelle de son territoire ni la réalité de sa population ne sont en cause. Pour accéder au rang de nation, il lui faudrait pouvoir au minimum se définir de l’intérieur (sentiment d’appartenance nationale de ses citoyens) comme de l’extérieur (reconnaissance internationale de ses institutions). Le poids de l’histoire lui fait également défaut et rien ne lui garantit un avenir. En revanche, la puissance évocatrice de la formule est intéressante. Elle montre la place prise par Facebook dans les pratiques de beaucoup et dans l’imaginaire de tous. L’usage de Facebook n’est pas l’apanage des jeunes puisque plus de 8 des 21 millions de comptes français de Facebook sont détenus par des personnes de plus de 30 ans. Les adolescents et les jeunes adultes en sont tout de même les plus grands utilisateurs, à la mesure des usages qu’ils font de la téléphonie portable et de tous les outils de communication en réseaux. 99% des jeunes âgés de 15 à 19 ans disposent d’un compte Facebook. Même s’il convient de pondérer ces chiffres en raison du nombre significatif (mais inconnu) de comptes inutilisés et du nombre important d’utilisateurs détenant plusieurs comptes, un tel succès d’audience ne peut que concerner l’École tant il témoigne d’une évolution culturelle dont l’École ne saurait raisonnablement rester à l’écart.
Notons quand même l’abus de langage gênant, une synecdoque qui confond l’artefact (Facebook) avec les réseaux sociaux qu’il instrumente. Le réseau social, c’est l’ensemble des individus liés par des interactions de différentes natures et non la plateforme de service en ligne. La question est bien sûr de comprendre les modifications induites par l’usage de cette dernière. Les premiers travaux conduits sur les réseaux sociaux fournissent des éléments de réflexion. Pour Barnes (Barnes, 1954) par exemple, un réseau social se caractérise par sa taille et par la nature des liens entre les individus qui le composent. Il distingue trois catégories de taille : les petits réseaux (5 à 10 membres), les réseaux de taille intermédiaire et les grands réseaux (plus de 80 personnes). Ces catégories semblent bien modestes à l’égard de la taille des réseaux instrumentés par Facebook. Pourtant, s’il n’est pas rare
d’observer des réseaux de plusieurs centaines de personnes (Barack Obama en affichait plus de 19000 au début du mois d’avril 2011), la moyenne semble avoisiner les 120 personnes, même si les réseaux des adolescents français sont généralement plus importants. Voilà qui situe tout de même les réseaux Facebook dans la catégorie des grands réseaux selon les catégories établies par Barnes. Pas tant que cela si l’on se réfère aux travaux de l’anthropologue Robin Dunbar qui estime qu’un individu peut entretenir des relations personnelles directes avec 150 personnes au plus. On parle d’ailleurs du « nombre de Dunbar », valeur compatible avec l’estimation de la taille moyenne des réseaux que l’on trouve dans Facebook (Dunbar, 1993). Reste que l’on ne communique pas de la même façon avec tous les membres d’un tel réseau. Dominique Cardon (Cardon, 2008) a mis en évidence deux modes de communication qui caractérisent deux sous groupes : les proches avec lesquels on entretient une certaine intimité et les autres. Les premiers n’hésitent pas à répondre aux messages qui vous affichez sur votre mur s’ils ont un caractère très personnel alors que les autres ne s’y sentent pas autorisés. Ce premier cercle est généralement très étroit et sa taille moyenne est estimée à 10 pour les hommes et 16 pour les femmes.
Dominique Cardon qualifie ce comportement relationnel de « clair‐obscur ». Les principaux protagonistes sont sous la lumière et les autres, bien que présents, restent dans l’ombre. Le deuxième mode de communication concerne les messages dont l’émetteur souhaite qu’il s’adresse à tous. C’est le mode « phare ». L’appartenance au premier ou au deuxième cercle dépend de la nature de la relation qui justifie l’appartenance à ces réseaux égocentrés.
Egocentrés car le titulaire du compte Facebook est au centre de son réseau ; tous les membres du réseau sont en lien direct avec lui. Les pratiques des adolescents ne démentent pas cette analyse. Céline Matuszack (2010, p. 50) évoque la « course effrénée à la popularité en comptabilisant le nombre d’amis sur Facebook » comme un moyen d’inclusion sociale. Le nombre « d’amis Facebook» des adolescents est bien plus important que celui de leurs connaissances avec lesquels ils entretiennent des relations personnelles. Il y a donc bien un fonctionnement à deux strates, celle au sein de laquelle les véritables échanges ont lieu et la deuxième qui reste le plus souvent spectatrice. Une recherche de master (Silvia Salinas) actuellement en cours au sein du master Euromime porte sur les processus d’élections amicales opérés par les jeunes adultes au sein de Facebook. Concrètement, la question consiste à comprendre les règles par lesquelles le titulaire d’un compte Facebook gère son réseau et en particulier comment il procède au moment de répondre à une demande
« d’amitié ». Bien que la recherche ne soit pas terminée et bien qu’elle ne porte pas sur la même tranche d’âge (jeunes adultes de 18 à 30 ans), elle révèle des profils comportementaux récurrents. Deux semblent également caractériser les adolescents de notre étude. Le premier consiste à reproduire au sein de Facebook une sociabilité déjà existante. Ainsi acceptent‐ils la plupart de leurs condisciples, de leurs voisins, de leurs cousins ou des membres des associations auxquelles ils participent. Le deuxième, beaucoup plus sélectif, est un processus de rejet qui vise à refuser une minorité des demandeurs pour des raisons spécifiques. Les deux niveaux de la relation (clair‐obscur et phare) sont instrumentés au moyen des fonctionnalités offertes par la plate‐forme (possibilité de
publication sélective des informations, chat interne … ). Et, malgré les inquiétudes de leurs parents, la plupart des jeunes ont conscience de la nécessité de sécuriser leurs échanges et réservent l’accès à leur profil à leurs amis. On observe là, un processus déjà observé il y a quelques années avec les blogs : publication à la cantonade, commentaires des amis et fermeture progressive des accès par mots de passe.
La nature de la relation instrumentée par Facebook peut être appréhendée par le concept, issu des sciences économique de proximité. Olivier Bouba‐Olga et Michel Grossetti (2008) distinguent ainsi la proximité géographique (ou physique) qui se définit par une distance et la proximité organisationnelle (ou socio‐économique) qui exprime les interactions entre les membres d’une organisation. Cette dernière peut elle‐même prendre deux formes : la proximité relationnelle fondée sur des interactions interpersonnelles d’une part et la proximité de ressources d’autre part qui n’implique pas nécessairement d’interactions préalables mais la disponibilité partagée d’éléments matériels ou non mis à disposition par l’organisation. Dans tous les cas, la constitution du réseau Facebook d’un individu dépendra à la fois de sa sociabilité, c’est‐à‐dire de sa capacité à construire et entretenir des relations sociales, de l’objectif qu’il assigne à l’usage qu’il fait de Facebook (amical, professionnel, … ) et des compétences dont il dispose pour utiliser Facebook au mieux. Concrètement, la construction de son réseau dépendra de la façon dont il invitera de nouveaux membres et du comportement qu’il adoptera en cas de sollicitation d’un nouvel ami potentiel. Parfois, le réseau social Facebook reflètera l’une des facettes de la personnalité de l’individu et sa composition se réduira à l’ensemble de ses relations avec lesquelles il partage les mêmes caractères de proximité (réseau des élèves de ma classe, par exemple). Dans d’autres cas, on retrouvera dans le même réseau, des personnes avec lesquelles les relations sont d’ordres différents (mes condisciples et mes parents par exemple). On observe un effet de transitivité, analogue dans les réseaux instrumentés avec Facebook à ce qu’il est par ailleurs.
Mais ce principe qui veut que les amis de mes amis soient mes amis n’a qu’une valeur probabiliste. Il se peut non seulement que les amis de mes amis ne soient pas mes amis mais aussi que mes amis ne soient pas amis entre eux. Il y a là matière à réfléchir sur les comportements à adopter dans l’usage de Facebook, ce dont témoignent aussi certains jeunes sans qu’ils aient tous conscience des problèmes concrets que cela induit.
Bien des parents s’inquiètent de l’inscription de leurs enfants à Facebook. Certains aimeraient bien en savoir plus sur ce qui se passe dans leurs réseaux sociaux et il en est qui tentent même d’en faire partie et s’y invitent. S’il y a de bonnes raisons de s’interroger sur les dangers relatifs aux usages d’internet, s’il y a lieu de réclamer de l’École qu’elle contribue à une éducation aux médias digne de ce nom, rien n’incite à penser que Facebook recèle des risques insensés. La plupart des réseaux des adolescents sont homogènes et établis en fonction de leurs relations amicales. On observe un isomorphisme très important entre leur sociabilité scolaire et leurs réseaux Facebook. La nature des relations qu’ils entretiennent avec leurs amis Facebook relève pour l’essentiel d’une proximité physique et organisationnelle. Tous ou presque se côtoient à l’École (mieux, en classe) qui est aussi
l’institution qui les lie. Les inconnus sont rares ou absents. La plupart des profils sont
« fermés », c’est‐à‐dire qu’il est nécessaire de faire partie du réseau d’amis du titulaire du compte pour accéder à ses données. Souvent les jeunes disposent de plusieurs profils pour sérier leurs relations en réseaux distincts : les amis, les parents … Tous les problèmes ne sont par pour autant écartés. La question des traces que l’on abandonne au gré des autres internautes lorsque l’on publie des textes ou des photographies reste entière et c’est bien là que l’éducation aux médias s’impose. L’adhésion des jeunes à Facebook a été relativement lente et ce sont d’abord les jeunes adultes qui s’en sont emparés. Aujourd’hui, la limite d’âge imposée par Marc Zuckerberg (13 ans minimum) est souvent oubliée. Il suffit de déclarer une date de naissance postérieure à la date réelle pour valider son inscription. Selon le baromètre Calypso89, 55% des jeunes français âgés de 11 à 15 ans disposaient d’un compte Facebook en juin 2010. Dans un article publié dans le quotidien Le Monde, en date du 26 avril 2011, Laure Belot rapporte la situation de Mathias, 11 ans, avec ses 350 amis dont la plupart ont le même âge que lui.
L’engouement des jeunes à l’égard de Facebook nous questionne sur le sens qu’ils accordent à son usage. Personne, à commencer par les concepteurs de cette plateforme dont tout le monde connaît l’histoire, n’aurait pu prévoir un tel succès. Il ne suffit pas d’invoquer l’attirance que les technologies de l’information et de la communication produisent sur les jeunes. Tous les équipements et services numériques disponibles n’exercent pas le même attrait sur eux. Pour comprendre cette élection, il faut appréhender ce que les technologies représentent dans la vie des adolescents. Le rôle qu’elles jouent dans la conquête que les jeunes font de leur autonomie dans un contexte où elle leur est le plus souvent refusée en est l’explication la plus importante, comme l’a montré notre étude. Comme l’exprimait récemment un chef d’établissement lors du colloque de l’AFAE90 à Tours, « les jeunes se sentent cernés de toutes parts, par les parents et par l’École ».
89 Source Calysto : http://www.tousconnectes.com/wp‐content/uploads/2010/12/Barometre‐Calysto‐Enfants‐Internet‐
d%C3%A9cembre‐2010.pdf (document consulté le 1er mai 2011)
90 Colloque « École et société : tensions et mutations", organisé par l’Association Française des Administrateurs de l’Éducation (AFAE) les 1er, 2 et 3 avril 2011 à Tours (http://www.afae.fr/spip.php?rubrique77)
P ERSPECTIVES
appelons, avant de conclure, la démarche qui encadre ce rapport d’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR). Le travail présenté poursuit quatre objectifs articulés les uns avec les autres. Il vise en premier lieu à identifier et circonscrire un objet de recherche : la culture comme cadre d’analyse et de compréhension des usages des technologies numériques par les jeunes, à l’École et au‐delà. Il s’attache ensuite à conceptualiser la culture numérique, en élaborant des points de repères dans la complexité des travaux et des approches qui se succèdent et se complètent au sujet des cultures et de leurs dynamiques depuis près de trois siècles. Ce faisant, il cherche à écarter au mieux les mésusages du vocable « culture numérique » que consacrent bien des discours faciles mais imprudents. La plupart d’entre eux en réduisent la portée à l’identification d’un groupe social par son âge (adolescents et jeunes adultes) et par ses pratiques médiatiques soutenues quant à l’informatique et à internet. Dans un troisième temps, il se propose de construire les moyens d’une exploration des rapports dialectiques entre la culture et l’usage des technologies numériques. Parmi les différentes voies possibles, c’est celle de l’étude de la genèse des activités instrumentées qui est choisie, pour appréhender le mouvement qui lie culture et usage des technologies numériques. La genèse des usages y est considérée comme un processus d’apprentissage considéré dans une logique d’acculturation. Sont ainsi mis en évidence des processus symétriques qui se répondent. D’une part l’individu instrumente son activité en actualisant des usages potentialisés par des déterminants culturels. D’autre part, on peut observer les processus par lesquels les usages des technologies numériques rétroagissent sur la culture elle‐même. Dimensions culturelles et registres de médiation instrumentale forment ainsi la matrice des interactions entre l’individu, sa culture et les usages qu’il réalise des technologies numériques. L’analyse des dimensions culturelles proposée par Michel de Certeau et les registres de la médiation instrumentale définis par Daniel Peraya fournissent non seulement le cadre théorique pour penser ces interactions mais aussi les moyens requis pour élaborer des outils de collecte et d’analyse de données pour un travail empirique. Enfin, la dernière partie du document s’appuie sur plusieurs travaux de terrain pour une première mise à l’épreuve du dispositif de recherche.
La conclusion s’attache à répondre de façon concise à des questions traitées longuement au fil des pages du document. La première question abordée sera terminologique pour fixer précisément les règles d’emploi du vocable « culture numérique » et le positionnement de l’expression et des concepts qui lui sont associés par rapport à l’autre locution très usitée elle aussi de « culture informationnelle ». Dans un deuxième temps, un retour sera proposé sur le cadre théorique qui a été élaboré, au travers de la première application à un travail
R
empirique. L’analyse portera à la fois sur les aspects conceptuels et méthodologiques. La troisième question abordée est celle de l’extension de ce travail. En parallèle de l’écriture de ce document, des projets de recherche ont été élaborés dont certains arrivent aujourd’hui en
empirique. L’analyse portera à la fois sur les aspects conceptuels et méthodologiques. La troisième question abordée est celle de l’extension de ce travail. En parallèle de l’écriture de ce document, des projets de recherche ont été élaborés dont certains arrivent aujourd’hui en