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Les accidents de rupture :

Dans le document Kyste hydatique compliqué chez l’enfant. (Page 89-92)

OBSERVATIONS CLINIQUES

A- Les accidents de rupture :

1- La rupture dans les voies biliaires. [3, 17,26]

La rupture dans les voies biliaires est la plus fréquente des complications de l’hydatidose hépatique. Son mécanisme passe par différents stades évolutifs qui sont régit par le rapport kyste-voies biliaires:

-Stade de compression : au fur et à mesure que le kyste hydatique augmente de volume, les éléments du parenchyme hépatique ainsi que la trame vasculo-biliaire au contact de ce kyste sont repoussés, refoulés et finalement comprimés

-Stade de fissuration : sous l’effet de la compression kystique et l’anoxie qui fait suite aux thromboses vasculaires, la paroi des canaux biliaires peu épaisse et vascularisée uniquement par des capillaires intra pariétaux se nécrose ; si bien que son épithélium s’ulcère et se fissure. Entraînant ainsi une connexion bilio-kystique. Entre le liquide hydatique sous

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forte pression et la lumière canalaire, la fragile membrane hydatique laisse filtrer puis passer le liquide.

-Stade d’ouverture large : à ce stade, le kyste a un contenu très remanié: son adventice est scléreuse, infiltrée de calcaire. Cette calcification maintient béante la fistule bilio-kystique ce qui explique que la cavité du kyste n’ait aucune tendance à l’affaissement. Le contenu kystique peut ainsi passer dans les gros canaux biliaires et migrer vers la voie biliaire principale. Il s’agit d’un matériel, fait de débris de membranes ou parfois de vésicules filles source de stase, d’infection et d’angiocholite avec ses conséquences locales et générales. 2- La Rupture dans la cavité péritonéale. [3,20,27,28]

La rupture du kyste hydatique dans la cavité péritonéale peut être spontanée favorisée par le siège superficiel du kyste, sa grande taille, sa paroi mince et une pression intrakystique élevée ou secondaire a un traumatisme.

La rupture traumatique est le plus souvent iatrogène lors d’une intervention chirurgicale ou d’un geste diagnostic (ponction biopsie du foie, cholangiographie trans-hépatique...), elle peut être également due à un accident de la voie publique, domestique ou autre.Ainsi s’en suit un déversement du contenu kystique dans la cavité péritonéale , qui est habituellement éradiqué par les mécanismes de défense de l’hôte .Cependant en l’absence de traitement ,le contenu kystique échappant aux défenses de l’hôte , reste viable et est responsable d’une greffe sous séreuse avec développement de kystes péritonéaux .Il peut s’agir soit d’une forme généralisée multiple avec parfois plus de 100 kystes ou d’une forme localisée à une région de l’abdomen.

Plus rarement le contenu kystique rompu est isolé du reste de la cavité péritonéale par l’existence d’une membrane d’enkystement néoformée aboutissant à la formation de collections enkystées.

3- La rupture dans le thorax. [10, 17]

L’ouverture dans le thorax est une complication de plus en plus rare mais grave et de traitement difficile. Au cours de leur développement, kystes adjacents au diaphragme, en

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particulier ceux du dôme du foie droit, entrent en contact avec le diaphragme et le refoulent. Ainsi se produisent des adhérences inflammatoires et une réaction pleurale aboutissant à une symphyse kysto-pleuro-diaphragmatique qui peut être longtemps latente.

En l’absence de traitement et sous l’effet de l’infection, de facteurs mécaniques et de l’action corrosive de la bile, une brèche diaphragmatique et une fistule kystobronchique, par l’intermédiaire d’une cavité pulmonaire, sont créées. Le contenu du kyste, mélange de vésicules filles de membranes hydatiques de pus et quelquefois de bile, va être « aspiré » vers le thorax. Le kyste peut exceptionnellement s’ouvrir dans la plèvre, entraînant une hydatidose pleurale.

4- La rupture dans les gros vaisseaux. [29,30]

C’est une complication rare, découverte dans les quelques cas rapportés, lors de l’intervention chirurgicale, et se déclare à l’ablation du parasite par une hémorragie massive ou une embolie gazeuse, voire par une embolie pulmonaire hydatique. C’est une complication redoutable dont le traitement est difficile et le pronostic sombre.

L’embolie pulmonaire hydatique est due à l’ensemencement d’éléments hydatiques dans la circulation pulmonaire. Il s’agit d’une entité de description rare. Son point de départ est habituellement un kyste hydatique du cœur droit. Plus rarement elle peut être secondaire à la rupture d’un kyste hydatique hépatique, elle est exceptionnellement bronchogène.

La fistulisation d’un kyste hydatique du foie dans la veine cave inferieure entraîne la migration de vésicules filles dans la circulation veineuse de retour vers l’oreillette droite, le ventricule droit puis l’artère pulmonaire. Les débris hydatiques circulants peuvent alors entrainer une thrombose des branches de l’artère pulmonaire et donc se présenter dans un tableau clinique d’embolie pulmonaire.

Les emboles parasitaires peuvent, en obstruant les vaisseaux artériels, aboutir à l’installation d’une hypertension artérielle pulmonaire. Ils peuvent donner naissance à des lésions hydatiques secondaires responsables d’une destruction du parenchyme pulmonaire et de l’arborisation bronchique. L’association de ces phénomènes sera à l’origine ultérieurement d’une insuffisance respiratoire chronique et d’un cœur pulmonaire chronique.

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5- La rupture dans d’autres organes :

L’ouverture dans le tube digestif et la fistulisation à la peau demeurent des complications exceptionnelles et relèvent d’un double mécanisme mécanique et inflammatoire.

B- La surinfection

L’érosion des canalicules biliaires du périkyste et l’écoulement de bile sont à l’origine de l’inoculation bactérienne du kyste. La prolifération bactérienne de germes pyogènes entraîne la suppuration et parfois la transformation du kyste en une collection pyogazeuse au sein de laquelle flottent les membranes parasitaires qui vont être rapidement lysées.

Dans le document Kyste hydatique compliqué chez l’enfant. (Page 89-92)

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