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Diagnostic clinique :

Dans le document Kyste hydatique compliqué chez l’enfant. (Page 95-100)

OBSERVATIONS CLINIQUES

A- Diagnostic clinique :

1- Le kyste hydatique compliqué du foie :

Les complications du kyste hydatique du foie peuvent être révélatrices de la maladie et leur fréquence a diminué avec la généralisation de l’échographie, qui permet un diagnostic précoce et une prise en charge avant le stade des complications [26].

a- La rupture dans les voies biliaires :

C’est la complication la plus commune .Elle semble surtout fréquente au niveau des kystes hydatique du foie droit. Le tableau clinique est évocateur en présence d’un ictère rétentionnel ou d’une poussée d’angiocholite qui en fait la gravité. Mais les formes latentes sont le fréquentes, impliquant la recherche systématique de fistule kysto-biliaire lors de l’exploration chirurgicale. [14,26]

Le diagnostic n’est pas toujours évident car les symptômes sont polymorphes et peu spécifiques. Cependant certains signes sont fréquemment retrouvés à savoir [32] :

-Douleur abdominale :

Il s’agit d’une douleur de l’hypochondre droit et/ou de l’épigastre. C’est le symptôme le plus fréquemment retrouvé d’où la nécessité de réaliser une échographie abdominale compte tenu du contexte épidémiologique de la maladie.

-Ictère :

Il s’agit d’un ictère de type rétentionnel par migration de vésicules filles ou de membranes hydatiques dans les voies biliaires.il s’accompagne dans les formes où la rétention est complète d’urines fonces, de selles décolorés et d’un prurit.

-Hépatomégalie :

Il s’agit le plus souvent d’une hépatomégalie douloureuse, secondaire à l’expansion kystique et la conséquence de celle-ci qui est l’hypertrophie du parenchyme sain hépatique. -Fièvre :

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Elle est inconstante et traduit le plus souvent une suppuration kystique. -Angiocholite :

Elle est secondaire à la migration de matériel infecte dans les voies biliaires. Elle se manifeste dans sa forme typique par la triade de Charcot qui associe douleur, fièvre et ictère.

C’est une complication redoutable par ses conséquences à savoir la survenue d’une insuffisance rénale aigue et d’une septicémie d’où l’intérêt d’évoquer le diagnostic en zone d’endémie.

L’angiocholite a été retrouvée chez 2 de nos patients. -L’état général :

Il est le plus souvent concerné, son atténuation traduit le stade avancé de la maladie hydatique.[32]

b- La rupture dans le péritoine

Il s’agit d’un phénomène rare qui est caractérisé par son polymorphisme clinique traduisant aussi bien sa forme aigue que sa forme insidieuse et très évoluées.

 La rupture aiguë intrapéritonéale est le plus souvent de découverte per opératoire lors d’une laparotomie d’urgence. Toutefois deux formes cliniques la caractérisent :

-La péritonite aigu, la plus fréquente, qui se traduit par un syndrome douloureux aigu de l’épigastre et/ou de l’hypochondre droit accompagné de vomissements et d’un état de choc plus ou moins marqué avec à l’examen clinique un syndrome péritonéal franc.

-Le choc anaphylactique, éventualité certaine mais qui reste rare. [1, 20,28]

 Les formes classiques, tardives et insidieuses, ont une symptomatologie dominée par la douleur abdominale et les signes de compression : ictère, hypertension portale, signes urinaires et rectaux. L’état général reste longtemps conservé. L’examen physique retrouve habituellement des masses abdominales multiples, fermes, de tailles variables et bien limitées réalisant au maximum un gros ventre hydatique .Dans d’autres cas c’est un énorme abdomen d’allure ascitique volontiers évocateur de l’hydatidose péritonéale secondaire si l’état général est conservé. [20]

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c- La rupture dans le thorax :

C’est une complication rare, qui résulte de la proximité du kyste hydatique hépatique avec le diaphragme. Ses manifestations cliniques peuvent être d’installation brutale et évoquer la sémiologie d’un épanchement pleural, par une douleur basi thoracique et une dyspnée. Une symptomatologie de broncho-pneumopathie suppurée non spécifique, une toux ou des expectorations purulentes peuvent être présente. La vomique hydatique constitue un signe typique de kyste hydatique rompu dans les poumons mais ne présume pas de sa localisation pulmonaire ou hépatique. Le diagnostic est évident lorsqu’il existe une bilio-hydatidoptysie témoignant d’une fistule bilio-kysto-bronchique d’origine hydatique. Cette ouverture concomitante du kyste hydatique du foie dans les voies biliaires et dans les bronches est un phénomène rare. [26,33]

d- L’embolie pulmonaire hydatique

Les signes correspondant à l’embolie pulmonaire hydatique constituent un complexe symptomatique polymorphe.

La phase initiale contemporaine de la rupture du kyste primitif est parfois accompagnée d’un choc anaphylactique ou d’un cœur pulmonaire aigu pouvant entraîner le décès brutal ; plus souvent, cette phase prend l’aspect d’une pneumopathie aiguë fébrile ou passe totalement inaperçue.

Au décours d’une phase de latence de durée variable, apparaissent les manifestations d’hydatidose métastatique installée avec hémoptysie, fébricule, vomique hydatique à répétition et dyspnée d’effort. [30]

Dans notre cas les symptômes retrouvés étaient la douleur thoracique, une dyspnée de repos dans un contexte de fièvre et d’altération de l’état général.

e- Les autres manifestations cliniques

La surinfection se traduit souvent dans les formes mineures par des douleurs de l’hypochondre droit ou de l’épigastre, peu intenses avec parfois des accès fébriles. Un tableau

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de suppuration de l’hypochondre droit, voire un état de choc septique peuvent se voir dans les formes graves.

Les compressions des veines sus-hépatiques ou de la veine cave inférieure sont le fait des kystes du dôme hépatique. Elles sont responsables d’un syndrome de Budd-Chiari et d’une hypertension portale dont témoignent la circulation collatérale abdominale et la splénomégalie.

Les douleurs abdominales brutales avec brusque diminution du volume du kyste et rejet des vésicules filles lors des vomissements (hydatimèses) ou dans les selles (hydatidentérie) sont très évocatrices de l’ouverture du kyste dans le tube digestif.

Quant à la fistulisation de la peau, elle se manifeste le plus souvent par un orifice cutané laissant sourdre du pus et parfois des membranes hydatiques [26].

2- Le kyste hydatique compliqué du poumon : a- La fissuration intra-bronchique :

Les hémoptysies sont le symptôme principal de la fissuration. Elles sont récurrentes, peu abondante, tenace, s’accompagnant de dyspnée, de toux qui amène une expectoration banale ou déjà purulente. Le malade est souvent subfébrile et en mauvais état général.

b- La rupture intra bronchique :

Il s’agit d’une rupture communicante, qui laisse échapper le contenu du kyste dans l'arbre tracheo-bronchique. Habituellement spontanée et sans prodromes elle se traduit par une douleur thoracique violente à type de déchirement.

La rupture intra bronchique est caractérisée par la vomique hydatique, très évocatrice, qui est un rejet par la bouche ou le nez, après un effort de toux, d’une quantité abondante de liquide clair « eau de roche », au goût salé et pouvant contenir des fragments de membrane rappelant des « peaux de raisin sucées ».

La vomique peut être à l’origine d’accident allergique, de suppuration broncho-pulmonaire et de dissémination bronchogénique.

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La rupture intra bronchique peut cependant être discrète et passer inaperçu ou être masqué par une hémoptysie. [4,34]

c- La rupture intra pleurale :

La rupture du kyste hydatique peut survenir de façon spontanée, selon le mode aigue et se traduire par une détresse respiratoire, un pneumothorax parfois associé à un état de choc anaphylactique ou par un pyopneumothorax.

Par Ailleurs, elle peut se produire de façon insidieuse intéressant les kystes anciens avec adventice épaisse et une pression intra kystique faible et conduire à un ensemencement secondaire de la cavité pleurale en passant par trois phases cliniques successives :

o Une phase bruyante concomitante à la rupture du kyste marquée par l’installation aigue d’un syndrome pleural fait de douleurs thoraciques et de dyspnée d’intensité variable. L’examen physique trouve un syndrome d’épanchement liquidien ou aérique et parfois une distension thoracique importante.

o Une phase de latence correspondant au développement des kystes hydatiques dans la cavité pleurale.

o Une phase d’état caractérisée par une symptomatologie non spécifique dominée par la dyspnée et les douleurs thoraciques [4, 35].

D’autres signes sont souvent rapportés:

La vomique hydatique et/ou l’hémoptysie qui traduisent une rupture simultanée du kyste dans les bronches, la toux ou la fièvre en cas de surinfection bronchique, de pneumopathie et ou d’un prothorax.

Dans nos deux cas il s’agissait d’une douleur thoracique associée à une toux et une fièvre.

La vomique hydatique n’a pas été rapportée dans notre série. d- L’infection :

C’est une complication la plus fréquente du kyste hydatique pulmonaire. Elle fait suite à une rupture qui est responsable de la connexion de l’endokyste avec le système sanguin de

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l’hôte. [27].Elle réalise un tableau de suppuration broncho-pulmonaire associant une fièvre, une toux avec une expectoration purulente et altération de l’état général [4,34]

e- Les compressions :

L’hydatidose ne se manifeste que rarement par des signes de compression nerveuse ou vasculaire du fait de l’élasticité et de la mobilité du parenchyme pulmonaire.

Elle peut se traduire par une dysphonie par atteinte du nerf récurrent gauche ou de paralysie phrénique secondaire à un kyste hydatique basal volumineux. [36,37]

Dans le document Kyste hydatique compliqué chez l’enfant. (Page 95-100)

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