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LA NOUVELLE LEÇON D’ANATOMIE DES BIOTECHNIQUES

II.1.1 Le vivant comme dispositif d’artificialisation

Voyons donc plus précisément dans quel sens la technique moderne touche, dans son application à la vie, à sa signification la plus profonde et la plus problématique.

Essayons d’éclairer cet aspect en considérant rapidement différents objets techniques dans leur rapport à la « maîtrise de la nature ». Par exemple, un pont175, un chemin de fer ou un bâtiment sont des objets techniques qui s’insèrent dans la nature et qui changent sans doute sa physionomie, mais en créant une continuité essentielle entre le naturel et l’artificiel, continuité qui est assurée de surcroît par la transparence de l’objet dans le cadre de son

175 Heidegger explique au moyen d’un exemple devenu classique, celui de la centrale hydraulique, la particularité de la technique moderne qui s’installe (stellt) dans la nature au point d’en faire partie intégrante.

« La centrale n’est pas construite dans le courant du Rhin comme le vieux pont de bois qui depuis des siècles unit une rive à l’autre. C’est bien plutôt le fleuve qui est muré dans la centrale. Ce qu’il est aujourd’hui comme fleuve, à savoir fournisseur de pression hydraulique, il l’est de par l’essence de la centrale » M. Heidegger, « La question de la technique » in Essais et conférences, op. cit., p. 22.

usage humain. Ainsi, un pont, par exemple, sert de façon évidente à réunir deux espaces dissociés, un chemin de fer supporte et transporte de façon stable une charge, un bâtiment crée un espace clôt pour la protection de l’homme, etc. Tous ces objets techniques demeurent, en grande mesure, sous l’emprise de la nature et exhibent de façon claire l’espace qu’elle a laissé pour l’action humaine. Ces objets techniques « maîtrisent » donc la nature au sens où ils répondent à un problème d’adaptation de l’homme à son milieu naturel. Entre ces objets techniques premiers et une machine automatique existe sans doute une transition sans rupture, mais aussi un changement profond du sens de « maîtrise de la nature ». Une machine, plus précisément un automate, est un objet technique dans lequel la continuité entre nature et artifice semble se « fissurer » et devenir plus abstraite,176 car, même s’il s’agit d’automates simples, les mécanismes qui supportent son action deviennent cachés et invisibles. Autrement dit, l’automate ne mime plus les produits de la nature, mais leurs dynamismes : ils fonctionnent comme certains êtres de la nature, tout en débordant les rapports immédiats de réciprocité entre le naturel et l’artificiel. Ainsi, si l’on considère une machine complexe ou un ensemble de machines qui fonctionnent dans un réseau – nous pensons, par exemple, aux réseaux informatiques ou de communication –, nous voyons qu’il est de plus en plus difficile d’interpréter ces objets dans le cadre d’une « lutte », d’une

« conquête » ou d’une « confrontation » avec la nature, interprétation qui va de soi lorsqu’il s’agit d’un objet technique premier comme un outil. Ces objets ne comblent, pour ainsi dire, aucun espace vide laissé par la nature. Les machines ou les systèmes techniques de ce type concrétisent en effet une nouvelle logique d’action qui s’éloigne de toute fonction naturelle immédiate : elles se rapportent plutôt à la nature à travers un corpus de connaissances scientifiques qui la décompose en mécanismes utiles à la construction de machines inédites. On pourrait dire que dans ces objets techniques seconds l’idée de

176 On pourrait dire que dans ce contexte le rapport symbolique entre l’artificiel et le naturel prend le pas sur un rapport de simple imitation ou subordination. L’artifice gagne du poids en sa qualité d’objet imaginaire évoquant le naturel.

maîtrise de la nature s’accomplit à travers la création d’un système parallèle à la nature qui permet à l’homme d’échapper en grande mesure aux systèmes naturels.

Ces deux modèles d’objet technique et de « maîtrise de la nature », ceux qui s’insèrent en continuité avec elle et ceux qui construisent une sorte de parallélisme naturel (une para-nature177), se confondent dans l’action technique sur le monde vivant. En effet, l’action sur les organismes exige d’emblée une considération de leurs dynamismes propres : l’élevage ou l’agriculture, par exemple, activités techniques très anciennes, ne peuvent pas se passer de cycles naturels, des saisons, d’une rythmique naturelle qu’il faut connaître et suivre en grand partie. Les objets techniques que l’on emploie dans ce domaine sont l’exemple paradigmatique du continuum nature-artifice, au point qu’il est difficile de déterminer la part de « naturalité » ou d’« artificialité » dans ces interventions qui sont devenues nécessairement mixtes. La production du lait dans une ferme ou du vin dans un vignoble, avec l’ensemble des savoir-faire mis en place dans ces activités, est-elle une activité naturelle ou artificielle?178 Établir une distinction tranchée entre nature et artifice est considérablement difficile dans ces types d’activité, car la nature arrive à des résultats naturels qu’elle n’effectue pas pourtant spontanément (naturellement) de cette manière-là.

Mais, les êtres vivants peuvent aussi fonctionner comme des machines automatiques : le vivant peut non seulement être interprété comme un automate comme nous l’avons déjà vu dans notre première partie, mais il peut – comme c’est le cas dans les biotechniques les plus récents – être aussi entièrement « produit » et exploité comme des machines dans des systèmes complètement artificiels. Nous pensons, par exemple, à la

177 Dans ce cas, le parallélisme nature-artifice n’est pas conçu selon un rapport d’imitation, mais plutôt selon une démarche de déchiffrage et de démontage des mécanismes naturels, lesquels seront réorganisés dans la construction de nouveaux artifices.

178 Canguilhem critique à cet égard l’alternative que l’écologie pose entre la technique ou la vie : « la réponse pourrait être : la technique et la vie, s’il est vrai que la technique est originairement la forme humaine de l’organisation de la matière par la vie ». G. Canguilhem, « La question de l’écologie. La technique ou la vie » in François Dagognet, Considérations sur l’idée de nature, Paris, J. Vrin, 2000, p. 190.

production d’êtres naturels structurellement modifiés comme les souris conçues pour des expériences scientifiques ou d’autres organismes transgéniques. Ce qui nous intéresse de souligner c’est que dans l’action technique sur le vivant les deux significations de

« maîtrise de la nature » coexistent et se développent simultanément : la maîtrise qui implique une « écoute » de la nature et celle qui implique (nous le verrons surtout dans les biotechniques actuelles) une radicale artificialisation et mécanisation de ses processus.

Cela est possible parce que, à la différence de la matière inorganique qui participe de l’action technique uniquement comme « résistance », le vivant s’intègre à l’action technique comme élément actif. Depuis la plus simple intervention de bouturage jusqu’aux techniques les plus complexes de fécondation in vitro, le vivant reste un « dynamisme coopératif », plastique et modifiable. Même dans son extrême artificialisation (que l’on songe par exemple au clonage) les dynamismes du vivant sont à la base de l’action technique et se confondent avec elle. Pour le dire dans les termes que nous avons définis tout à l’heure, le vivant peut être traité comme un objet technique second sans jamais abandonner complètement sa condition d’objet technique premier. Dans notre interaction technique avec le vivant, on vérifie depuis longtemps que la vie est composée de dynamismes (de récurrences, de rythmes) et qu’elle peut s’accorder à l’interpellation de l’artificiel179. On pourrait dire que la réciprocité entre naturel et artificiel que la modernité formule180 se vérifie déjà de façon intuitive dès les premiers gestes techniques qui réussissent la domestication d’une parcelle du monde vivant. Ainsi, la sédentarisation et

179 J.-F. Lyotard formule un point de vue similaire lorsqu’il affirme « l’artificialité » de la nature comme système « filtrant » de l’information : « Vous savez, la technique n’est pas une invention des hommes. Plutôt l’inverse. Les anthropologues et les biologistes admettent que l’organisme vivant même simple, l’infusoire, la petite algue synthétisée au bord de flaques il y a quelques millions d’années par la lumière, est déjà un dispositif technique. Est technique n’importe quel système matériel qui filtre l’information utile à sa survie, la mémorise et la traite, et qui induit, à partir de l’instance régulatrice, des conduites, c’est-à-dire des interventions sur son environnement, qui assurent au moins sa perpétuation. L’humain n’est pas différent par nature d’un tel objet. » Jean-François Lyotard, L’inhumain. Causeries sur le temps, Paris, éditions Galilée, 1988, p. 21.

180 Nous pensons ici au motif cartésien – déjà énoncé à plusieurs reprises – qui considère que la « naturalité » de la production de la nature relève du fonctionnement de l’artificiel.

l’invention de l’agriculture font découvrir à l’homme que, sous certaines conditions, les dynamismes de la vie répondent à son interpellation, conditions qui sont à la fois artificielles et naturelles, car la nature répond uniquement dans le cadre d’une action humaine « codifiée » par certains instruments, certains gestes rituels, brièvement dit, par à un ensemble d’artifices. À cet égard, l’équivalence que la science moderne établira entre naturel et artificiel est la réinterprétation d’un rapport originaire dans les termes d’un projet qui cherche à convertir la totalité de la nature dans un dispositif technique. Vu de plus près, le rapprochement conceptuel entre naturel et artificiel de la philosophie moderne constitue une rupture de l’unité nature-artifice des premiers gestes techniques appliqués au vivant.

L’équivalence moderne entre nature et artifice cherche plutôt, comme nous l’avons déjà mentionné, à faire de la nature une machine capable de produire d’autres artifices, à faire de la nature un dispositif inépuisable d’artificialisation. La réciprocité conceptuelle entre

« naturel » et « artificiel » n’a pas été inventée par la modernité, mais elle l’exploitera dans un sens bien particulier, c'est-à-dire dans le cadre d’une épistémologie mécaniciste qui s’approprie progressivement leurs dynamismes.

Le contrôle du vivant est le point capital du devenir comme « maîtres et possesseur de la nature » qu’annonce la modernité et l’on pourrait dire que, depuis ses origines au XVIIe siècle, la science moderne – même si elle se consolide sur le terrain de la physique – place son regard d’instrumentalisation dans le domaine de la vie. L’exemple de Descartes qui pense comme un ensemble Le Monde (son traité physique) et L’homme (son traité anatomique) est assez éloquent de cet esprit qui cherche dans la physique une assurance pratique de tout ce qui concerne la vie et, en particulier, la vie humaine. Mais la spécificité de la démarche de maîtrise du vivant à l’époque moderne nous révèle d’autres aspects importants du projet technique de la modernité. Comme nous venons de le voir, la maîtrise du vivant, même dans les techniques les plus simples de l’agriculture ou l’élevage, est

possible grâce à la plasticité des dynamismes de la vie, dynamismes qui non seulement acceptent l’intervention des artifices humains (dans le sens où un fleuve peut accepter une digue pour produire de l’énergie électrique), mais qui sont aussi coproducteurs de l’artificiel. Que le naturel et l’artificiel puissent fonctionner réciproquement signifie essentiellement que les dynamismes du vivant peuvent devenir eux-mêmes – face à l’interpellation de l’homme – des dynamismes producteurs d’artifices. Qu’est-ce que, par exemple, les techniques de fermentation – connues déjà par la plupart des cultures anciennes – sinon une manière de « faire produire » à la nature ce qu’elle ne produit pas spontanément ? Et toutes les techniques de culture (animale ou végétale) ne sont-elles pas des procédures pour convoquer la productivité de la nature tout en la détournant de ce qu’elle fait sans l’intervention de l’homme ? Dans toutes ces techniques biologiques de base, l’utilisation des forces de la nature signifie essentiellement diversifier artificiellement leurs effets naturels, autrement dit, ouvrir d’autres voies à sa productivité.

Résumons donc, avant d’analyser la logique propre des techniques biologiques actuelles, les différents aspects qui caractérisent la « maîtrise du vivant » des temps modernes. En effet, avec la science du XVIIe siècle, et sous son regard mécaniciste, la maîtrise du vivant prendra une dimension différente dont les enjeux commencent à transparaître plus clairement dans nos techniques contemporaines. Nous aimerons souligner trois aspects de cette « maîtrise du vivant ». Le premier concerne la logique de potentialisation au cœur de la technique moderne et surtout au cœur de l’instrumentalisation de la vie. Avec le terme de « potentialisation », Dominique Janicaud désignait l’une des caractéristiques fondamentales de la technicité moderne, celle qui consiste à transformer le savoir en puissance « sans qu’aucune limite ou fin ne soit assignable à cette montée ». Ainsi, dans la science moderne,

« la hiérarchie onto-théologique ayant disparu, le possible n’est plus pensé pour lui-même, selon un en-soi éternel, mais en fonction de sa productivité et de sa créativité exploitables (telle est la logique

de la Recherche). Dans le complexe techno-scientifique, la potentialisation s’opère doublement : par une exploitation systématique du possible, par une réalisation accélérée du virtuel »181.

Comme nous l’avons commenté tout à l’heure, c’est dans le domaine du vivant que le possible et le virtuel jouent un rôle central, non seulement dans l’ouverture de nouvelles voies naturelles, mais aussi dans l’affirmation du principe de plasticité intrinsèque à la vie.

S’il existe un domaine dans lequel la potentialisation de la technique dont nous parle Janicaud trouve un sol fertile à son expansion, c’est dans l’application aux dynamismes du vivant : les dynamismes de la vie fonctionnent eux-mêmes, naturellement et dans sa confrontation au milieu, comme une actualisation des possibles. La technique moderne trouve ainsi dans les dynamismes de la vie des mécanismes exploitables, non pas uniquement comme objets soumis à l’instrumentalisation, mais aussi en tant que dynamismes producteurs de nouvelles potentialités. On comprend mieux depuis cette perspective ce qu’implique pour la technique moderne de faire de la nature un dispositif producteur d’artifices : il ne s’agit pas simplement de contraindre certains dynamismes de la vie à produire de nouvelles entités naturels, il s’agit surtout de transformer les dynamismes de la vie en dynamismes continuellement ouverts à des nouvelles possibilités de potentialisation. Nous verrons bientôt à cet égard que dans les biotechniques contemporaines ce trait de l’artificialisation de la vie est largement employé.

Le deuxième aspect du projet de maîtrise de la vie que déploie la modernité c’est la radicale artificialisation du vivant, démarche qui met en cause la différence même entre l’organique et l’inorganique. Comme nous l’avons commenté plus haut, depuis ses origines l’action technique sur la vie a toujours impliqué une artificialisation de la nature, démarche qui cherchait essentiellement à orienter sa productivité, autrement dit, à élargir sa naturalité dans un sens bien déterminé. La logique technique que la modernité inaugure transformera cette condition d’une façon paradoxale. En effet, la maîtrise moderne du

181 D. Janicaud, La puissance du rationnel, Paris, éditions Gallimard, 1985, p. 158.

vivant continue à orienter la nature dans un sens déterminé, c'est-à-dire continue à profiter de la plasticité des dynamismes de la vie, mais en gommant toute différence entre l’organique et l’inorganique. On pourrait dire qu’à l’époque moderne la plasticité du vivant sera interprétée à l’aune d’une vision technoscientifique qui réduit la vie à ses composants matériels, c'est-à-dire une vision qui cherche de plus en plus à la « morceler » en parties, à la fixer en processus, brièvement dit, à la mécaniser. Nous avons eu déjà l’occasion d’étudier comment ces démarches se déploient dans la conception moderne de la vie et de la corporalité : la plasticité du vivant se manifeste non pas essentiellement dans la considération de la totalité organique, mais dans la capacité de l’organisme à être soumis à l’analyse et au démontage de ses composants. Plus encore, et comme nous le verrons en analysant le cas spécifique des biotechniques, la science moderne annonce déjà un rapport directement proportionnel entre plasticité et « démontage » du vivant : plus on avance dans la considération de la vie en termes d’unités reconductibles à d’autres unités mineures (l’organe, le tissu, la cellule, la molécule), plus le vivant devient soumis à sa propre plasticité.

Le troisième aspect qui caractérise le projet de maîtrise du vivant de la modernité, c’est la transformation du rapport entre le naturel et l’artificiel. Si l’entreprise scientifique moderne instaure bien une interprétation interchangeable entre ces deux termes, elle oublie aussi une forme primordiale de continuité entre nature et artifice chez le vivant humain.

Cette continuité se manifeste dès les premiers efforts de distanciation de l’homme par rapport à son milieu et dès les premiers gestes de contrôle de ses fonctions vitales (comme la douleur, la faim ou la pulsion sexuelle) et se prolonge enfin tout au long de la « chaîne » de domestication de son environnement. Nous avons affirmé que ce rapport initial entre le naturel et l’artificiel – qui est à la base de son processus d’humanisation – est un rapport de

« réciprocité » dans la mesure où ces deux termes constituent les deux faces indissociables

de son action sur le monde. On pourrait dire que s’il existe « réciprocité » entre le naturel et l’artificiel c’est parce qu’il existe un dynamisme propre au vivant humain à la lumière duquel il faut envisager ses gestes techniques de maîtrise de la vie. C’est parce que l’homme est un vivant avant d’être un agent technique ou, plus précisément, parce que l’homme est un agent technique en tant que vivant, qu’il affronte la vie à travers la construction d’artifices et que nature et artifice forment un continuum. La modernité scientifique postule une unité entre nature et artifice qui voile le sens de ce continuum, car elle s’effectue sous le signe de la force technique, de la domination de l’artificiel sur la nature, condition qui inverse – comme disait Canguilhem – le rapport de priorité entre machine et organisme182.

Mais, la transformation du rapport entre nature et artifice – c'est-à-dire l’oubli d’une forme de continuité et l’émergence d’une unité à l’aune de l’image de la machine – instaurera une instabilité et une tension permanentes entre ces deux concepts. Certes, on pourrait dire que chez l’homme a toujours existé une tension entre le naturel et l’artificiel, mais cette tension n’est que l’expression propre d’un phénomène qui concerne tout vivant : sa plasticité dans sa confrontation au milieu. Avec le projet de maîtrise moderne, la tension entre nature et artifice prend un caractère différent. La condition de potentialisation des dynamismes naturels, spécialement ceux du vivant, ainsi que l’usage méthodique de cette plasticité grâce à une réduction vers l’inorganique que nous avons déjà commentée sont deux des aspects qui expliquent la nouvelle tension entre nature et artifice. Plus précisément, dans le projet de maîtrise du vivant de la modernité s’annonce une situation technique inusitée : l’ouverture d’un domaine d’artificialisation qui se déploie au cœur des dynamiques les plus « intimes » de la vie. Voyons les choses de plus près. S’il est possible de tracer une ligne de division, comme nous l’avons fait, entre les objets techniques

182 Cf. G. Canguilhem, « Machine et organisme » in La connaissance de la vie, op. cit., p. 130.

premiers (en situation de continuité avec la nature) et les objets techniques seconds ( au sens où ils créent une para-nature), nous verrons que les applications techniques sur la vie issues de la vision moderne s’orientent vers la construction d’un troisième type d’objet technique : un objet qui, tout en poussant l’artificialisation des dynamismes de la vie à son extrême, « touche » pour ainsi dire le fond des mécanismes du vivant et s’agence de façon

premiers (en situation de continuité avec la nature) et les objets techniques seconds ( au sens où ils créent une para-nature), nous verrons que les applications techniques sur la vie issues de la vision moderne s’orientent vers la construction d’un troisième type d’objet technique : un objet qui, tout en poussant l’artificialisation des dynamismes de la vie à son extrême, « touche » pour ainsi dire le fond des mécanismes du vivant et s’agence de façon