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Chapitre 2 : Le mécanisme moderne comme vision technique de l’homme

I.2.2. Le mécanisme moderne : mouvement et inertie

La science moderne, on l’entend souvent, à la différence d’autres modèles de connaissance, est un savoir expérimentaliste, c'est-à-dire un savoir qui trouve son fondement ultime dans la confrontation avec les faits. On entend aussi très souvent relativiser cette affirmation en disant que les faits sont des constructions scientifiques qui existent uniquement dans le cadre d’une théorie qui leur donne un sens. D’autres interprétations courantes considèrent que la science moderne se définit surtout par rapport à la production d’artifices (machines, automates) qui seraient les applications et, en quelque sorte, les concrétisations des connaissances scientifiques. Certains relativisent cette vision en précisant que les artifices modernes ne sont pas uniquement des produits dérivés de la science, mais très souvent les moyens mêmes de sa construction (objets de mesure, instruments de calcul, etc.) Face à ces représentations courantes, comment

caractériser de façon précise la nouveauté de la science moderne ? Quelle est la place exacte de l’expérience et le rôle des artifices dans sa dynamique de connaissance ? Et surtout, comment entendre l’expression si souvent attachée à la science moderne de

« science mécaniciste » ? En quoi consiste son caractère mécanique ? Quelle diversité de sens renferme l’idée de mécanisme ? Ces questions préliminaires nous aiderons à dégager l’horizon conceptuel dans lequel s’insère l’image de la machine, image qui fera de la science moderne, depuis ses origines, une science technicienne par l’esprit et la vision de la nature.

C’est dans son texte La nouvelle alliance que Prigogine et Stengers, en suivant Koyré, donnent une caractérisation assez claire de la science moderne, laquelle se fonderait dans ce qu’ils appellent un « dialogue expérimental » :

« Le dialogue expérimental renvoie à deux dimensions constitutives des rapports homme-nature : comprendre et modifier. L’expérimentation ne suppose pas la seule observation fidèle des faits tels qu’ils se présentent, ni la seule quête de connexions empiriques entre phénomènes.

L’expérimentation exige une interaction entre théorie et manipulation pratique qu’implique une véritable stratégie. Un processus naturel se trouve arraisonné comme clef possible d’une hypothèse théorique ; et ce en tant que tel qu’il est alors préparé, purifié, avant d’être interrogé dans le langage de cette théorie. C’est là une entreprise systématique qui revient à provoquer la nature, à lui faire dire de manière non ambiguë si elle obéit ou non à une théorie »37

La spécificité de la démarche scientifique moderne tient justement à cette relation étroite entre comprendre et modifier. On pourrait dire que la recherche scientifique trouve ses réponses uniquement dans l’action directe sur la nature, dans sa confrontation avec le réel. Plus précisément, la science moderne ne connaît qu’une seule façon de poser des questions à la nature, à savoir la formulation artificielle et préalable d’un cadre de réponses possibles. Les affirmations de Bacon sur la manière d’obéir à la nature en la commandant38 ainsi que la célèbre formule de Kant dans la préface de la Critique de la raison pure qui

37 I. Prigogine et I. Stengers, La nouvelle alliance. Métamorphose de la science, Paris, Gallimard, 1979, p. 32.

38 Francis Bacon dira : « En effet, l’homme, ministre et interprète de la nature, n’étend ses actions et ses connaissances qu’à mesure de ses observations sur l’ordre de la nature, en s’appuyant ou sur les oeuvres ou sur l’esprit. Il ne sait ni ne peut rien de plus. Et il n’existe aucune force qui puisse arrêter ou briser la chaîne des causes ; et on ne triomphe de la nature qu’en lui obéissant (neque natura aliter quam parendo vincitur) » F. Bacon, Novum organum, traduction par M. Malherbe et J.-M. Pousseur, Paris, PUF, 1986, p. 87

parle de « tournant copernicien »39 sont des expressions nettes de cette attitude : désormais on doit interpeller la nature, car elle seule ne saurait nous guider. Il est intéressant de souligner que dans cette attitude s’exprime déjà une valorisation particulière de la nature qui aura de lourdes conséquences sur l’attitude technique moderne : elle est « aveugle » et

« muette » ; elle ne communique pas avec nous et ne nous apprend rien sur son essence ; elle ne se dévoile pas dans ses phénomènes. La nature n’est pas à proprement parler un interlocuteur et, si elle paraît l’être, c’est parce que nous l’obligeons à répondre dans le cadre d’un système de significations ad hoc. La nature est une entité « renfermée » en elle-même et notre « dialogue » avec elle doit seulement résider en l’invention de moyens d’interaction efficaces. Le jeu de la science consiste ainsi, non pas à formuler principalement des questions, mais surtout à créer des conditions de réponse très spécifiques qui nous permettront un « échange » instrumental avec la nature. À cet égard, on peut dire qu’à proprement parler, nous ne dialoguons pas avec la nature. Il est important de souligner cet usage métaphorique du terme « dialogue » implicite dans le texte de Prigogine et Stengers, de la même façon qu’il est important de se garder de toute extrapolation simple de l’idée de « langage » de la nature. On sait que Galilée affirmait que la nature est un livre écrit en langage mathématique. Cette métaphore est risquée parce que, bien qu’elle montre de façon juste le caractère systématique et ordonné de la nature, elle nous incite à penser qu’elle est un être de communication, avec un système symbolique qui pourrait éventuellement servir à un échange anthropomorphique. Pour la démarche

39 Dans la préface à la deuxième édition de la Critique de la raison pure, Kant décrit la révolution copernicienne opérée dans les sciences, et affirme la nécessité d’effectuer cette même révolution dans la métaphysique : « Jusqu’ici, on admettait que tout notre connaissance devait nécessairement se régler d’après les objets ; mais toutes les tentatives pour arrêter sur eux a priori par concepts quelque chose par quoi notre connaissance eût été élargie ne parvenait à rien en partant de ce présupposé. Que l’on fasse donc une fois l’essai de voir si nous réussirions pas mieux, dans les problèmes de métaphysique, dès lors que nous admettrions que les objets doivent se régler d’après notre connaissance […] Il en est ici comme avec les premières idées de Copernic, lequel comme il ne se sortait pas bien de l’explication des mouvements célestes en admettant que toute l’armée des astres tournait autour du spectateur, tente de voir s’il ne réussirait pas mieux en faisant tourner le spectateur et en laissant au contraire les astres immobiles » E. Kant, Critique de la raison pure, traduction de A. Renaut, Paris, Aubier, 1997, p. 78.

scientifique moderne, en revanche, la nature est loin de ressembler à un langage et la recherche scientifique se distingue clairement de tout processus d’apprentissage ou interaction langagière. Comme nous l’avons tous éprouvé, une langue s’apprend dans l’écoute, dans l’imitation et dans la répétition. La science moderne refuse non seulement de se plier à cette expérience de connaissance attachée à la figure traditionnelle de l’autorité et de la répétition, mais elle se garde aussi de considérer la nature comme un véritable interlocuteur – ce qui est plutôt le cas dans les visions animistes ou vitalistes. Bien que maints écrits du XVIIe et XVIIIe siècle utilisent l’idée d’un « langage de la nature », il faut souligner que, dans l’utilisation de cette métaphore, le langage est déjà interprété techniquement, c'est-à-dire comme « échange » déterminé par le « commandement ».

Ainsi, on peut dire que la vision de la nature instaurée par la science moderne dès ses origines nous confronte, non pas à un sujet de communication, à un interlocuteur40, mais à une nature comprise comme simple objet d’interaction. L’importance de la manipulation dans la démarche scientifique moderne tient à ce fait : la seule façon d’apprendre quelque chose à l’égard de la nature, c’est de « la faire réagir », de la traiter comme un « système de réactions possibles » sans se soucier de l’agent ou de la raison ultime qui se trouve à la base de ces réactions. Nous nous approchons ainsi de ce qui constitue à proprement parler une vision mécanique de la réalité. En quoi consiste-t-elle précisément ?

Que la révolution scientifique de l’époque moderne se soit réalisée dans le domaine de la physique et, plus spécifiquement, de l’astronomie, est un fait qui aura d’importantes répercussions dans la conception du mécanisme. À cet égard, les recherches de Galilée sont intéressantes parce qu’elles nous révèlent l’ampleur et la teneur des changements scientifiques en cours. Le premier changement concerne le rapport entre comprendre et

40 I. Prigogine et I. Stengers considèrent que « l’homme du XVIIe siècle n’a réussi à communique avec la nature que pour découvrir la terrifiante stupidité de son interlocuteur ». I. Prigogine et I. Stengers, La nouvelle alliance, op. cit., p. 34. La métaphore de la « communication avec la nature » sert sans doute à souligner le caractère « stupide » de l’interlocuteur. Mais elle ne doit pas pour autant nous abuser quant à la nature de cette « communication » que nous préférons appeler simplement « interaction »

modifier que nous avons déjà mentionné. Galilée abordera l’étude de la nature en plaçant observation au centre de l’activité scientifique et en faisant d’elle une démarche techniquement contrôlée. Ses expériences d’observation du ciel au moyen de lunettes en sont le témoignage. Cette instrumentalisation de l’expérience ne s’effectue pourtant pas sans problèmes. Galilée est l’un des premiers à voir les implications épistémologiques de l’observation guidée et, en général, de l’interrogation technique de la nature. Ainsi, bien que la technique soit capable d’ouvrir des domaines d’expérience inconnue jusqu’à alors, il faut reconnaître aussi que « la natura è piena d’infinite ragione che non furon mai in isperienza »41. À travers la technique, on découvre qu’il n’existe pas d’expérience neutre ou immédiate. Par exemple, le nouveau champ de visibilité ouvert par les lunettes de Galilée pose la question de savoir si ce que nous observons est le résultat d’un

« agrandissement » de l’objet ou d’un « raccourcissement » de la distance qui nous sépare de lui. Et la réponse à cette question technique (révélée par la technique) n’a rien de technique (c'est-à-dire limitée à l’usage de l’outil) dans la mesure où elle engage une prise de position d’ensemble par rapport au problème de la taille de l’univers42.

Mais au-delà de ces problèmes épistémologiques, les recherches astronomiques constitueront le terrain sur lequel les explications mécanicistes prendront forme.

L’astronomie sera non seulement le domaine où la révolution scientifique de l’époque moderne gagnera ses premières batailles, mais aussi le terrain conceptuel au sein duquel seront élaborés ses principaux principes épistémologiques. Ainsi, le principe d’inertie, un des principes fondamentaux du mécanisme classique, se formulera dans le cadre

41 F. Minazzi explique que « Galileo inizia a rendersi conto che “la natura è piena d’infinite ragioni che non furon mai in isperienza” proprio perché, come ha scritto E. Cassirer, “il numero delle ‘ragioni’ che non si sono mai presentate nell’esperienza è infinito e per questa ragione non potrà mai essere completamente esaurito da nessun grado di conoscenza”. Naturalemente con il cannocchiale Galileo inizia unicamente a scoprire questa ricchezza infinita del piano empirico e si fa pertanto orgogliosamente, ‘baditore’ delle novità celesti che a lui, per primo, si sono mostrate non appena ha deciso di osservare sistematicamente il mondo giovandosi di uno strumento tecnico in grado di mostrargli livelli di realtà precedentemente ignoti » F.

Minazzi, Galileo, filosofo geometra, Milano, Rusconi, 1994, p. 28.

42 A. Koyré, Du monde clos à l’univers infini, traduit de l’anglais par R. Tarr, Paris, Gallimard, 1973, p.122.

d’explication du mouvement de la Terre et, en général, on pourrait dire que la nouvelle science moderne se constitue dans l’effort d’expliquer les différents types de mouvement problématiques à cette époque : le mouvement des novas dans le ciel, le mouvement des marées, le mouvement des astres récemment découverts, etc. Ce que nous voulons souligner ici, c’est le fait que la naissance d’une vision mécaniciste du monde est liée au contexte d’explication des grands mouvements célestes. L’interprétation mécanique – qui commence à révéler nettement ses contours avec Galilée et qui va prendre sa forme définitive avec Descartes et Newton – s’élabore en contemplant l’imposante précision et la régularité mathématique d’un univers devenu infini. L’explication mécanique peut être ainsi perçue comme une réponse définitive aux problèmes structuraux de la réalité, une réponse dont la simplicité paraît être la garantie même de sa véracité.

Mais, qu’est-ce, à proprement parler, qu’une explication mécanique du mouvement ? Autrement dit, quel est le rôle du mouvement dans l’explication mécanique moderne ? On sait que pour Aristote l’explication du mouvement impliquait déjà une double distinction : d’une part, il distinguait les mouvements des corps célestes des mouvements des corps terrestres et, d’autre part, il établissait une différence entre les mouvements dits naturels et les mouvements violents. La première des distinctions servait à marquer une position fondamentale de sa vision de la réalité : les mouvements du ciel sont tous circulaires et parfaits, à l’image de l’éternité, tandis que les mouvements des choses sublunaires sont rectilignes et soumis à la contingence. D’un autre côté, la différence entre mouvements naturels et violents pointait le fait que la nature est ordonnée par des finalités, des tendances qui créent des récurrences essentielles (les mouvements naturels), tandis que les mouvements violents (ceux qui détournent la dynamique de la nature) ne sont pas des dispositions permanentes et s’épuisent rapidement43.

43 La définition de la nature proposée par Aristote au livre II de sa physique rend compte de ces différences fondamentales intrinsèques au mouvement : « Parmi les êtres, en effet, les uns sont par nature, les autres par

Par opposition à cette conception aristotélicienne du monde, Galilée affirmera que l’univers répond dans sa totalité aux mêmes principes. Dans son texte, Les deux systèmes du monde, il dira que le mouvement circulaire est le mouvement qui régit tous les mouvements44 et soulignera le fait que dans l’univers n’existe point d’immuabilité ; même le monde céleste réputé être parfait et définitif selon Aristote, montre des signes de changement, comme en témoignent les taches solaires45. Nous trouvons ainsi l’une des caractéristiques importantes de l’explication mécanique du mouvement : elle se formule par une vision unificatrice de la réalité où infinitude et mutabilité jouent désormais un rôle primordial. La force de l’interprétation mécanique à cette époque – et l’on pourrait dire, la force de tout mécanisme comme vision du monde – tient à ce fait : elle nous livre une suivante : pour Descartes, ces deux termes – mécanisme et mouvement – sont intimement liés au point que l’un n’est que le revers de l’autre. Dans Le Monde, texte articulé, de sa

d’autres causes ; par nature, les animaux et leurs parties, les plantes et les corps simples, comme terre, feu, eau, air ; de ces choses, en effet, et des autres de même sorte, on dit qu’elles sont par nature. Or, toutes les choses dont nous venons de parler diffèrent manifestement de celles qui n’existent pas par nature ; chaque être naturel, en effet, a en soi-même un principe de mouvement et de fixité, les uns quant au lieu, les autres quant à l’accroissement et au décroissement, d’autres quant à l’altération. Au contraire, un lit, un manteau, et tout autre objet de ce genre, en tant que chacun a droit à ce nom, c'est-à-dire dans la mesure où il est un produit de l’art, ne possèdent aucune tendance naturelle au changement, mais seulement en tant qu’ils ont cet accident d’être en pierre ou en bois ou en quelque mixte, et sous ce rapport ; car la nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement, par essence et non par accident » Aristote, Physique, 192b, traduction de H. Carteron, Paris, Les Belles Lettres, 1990, p. 59.

44 « On peut, me semble-t-il, fort raisonnablement en conclure que , pour maintenir l’ordre parfait entre les parties du monde, il faut dire que les mobiles ne peuvent avoir qu’un mouvement circulaire ; s’il y en a qui ne se meuvent pas circulairement, c’est nécessairement qu’ils sont immobiles, puisque, en dehors du repos et du mouvement circulaire, il n’y a pas d’autre mouvement qui puisse conserver l’ordre » G. Galilée, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, traduction de R. Fréreux, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 67.

45 Dans son texte Istoria e dimostrazioni intorno alle macchie solari, publié en 1613, Galilée montre que les taches solaires se forment et se dissolvent comme les nuages autour de la terre. Il en conclut que le ciel n’est pas – comme le pensait Aristote – incorruptible.

conception à sa publication au texte L’homme, Descartes pose le mouvement comme le phénomène-principe de la réalité. Dans un passage assez poétique, au début du chapitre III, Descartes décrit comment dans le monde il y a une « infinité de divers mouvements qui durent perpétuellement »46. Les mois, les jours, les vapeurs, la flamme, tous ces phénomènes répondent à un changement incessant. Le ton presque héraclitéen de sa description et le fait qu’il reprend dans ce passage – comme le souligne Anne Bitbol-Héspèries47 – les catégories du changement d’Aristote ne doivent pourtant pas nous confondre sur la portée du mouvement comme principe de la réalité et de la science.

Descartes voit dans le mouvement l’explication ultime de la nature des choses ; grâce à lui,

« il y a moyen d’expliquer la cause de tous les changements qui arrivent dans le monde et de toutes les variétés qui paraissent sur la Terre »48. Plus encore, tout ce qui a échappé jusqu'à lors à une explication convaincante doit être réinterprété comme le résultat de mouvements de petites parties qui agissent sans que nos sens puissent s’en apercevoir. La flamme, par exemple, est composée selon Descartes de particules invisibles à l’œil nu et en constante agitation, ce qui explique sa capacité à brûler les objets en contact avec elle. Il dira à cet égard :

« Je conclus de ceci que le corps de la flamme qui agit contre le bois est composé de petites parties qui se remuent séparément l’une de l’autre, d’un mouvement très prompt et très violent, et qui, se remuant en cette sorte, poussent et remuent avec soi les parties des corps qu’elles touchent et qui ne leur font point trop de résistance »49.

Comme on peut le voir dans ce passage, le mouvement peut être un principe d’explication de la nature parce qu’il nous permet de concevoir tout phénomène comme le résultat d’interactions immédiates d’éléments simples. Ainsi, l’agitation, le contact, l’entrechoquement des particules, seront les termes suffisant à éclairer non seulement l’action de la flamme, mais aussi de n’importe quel autre phénomène : ces actions peuvent

46 Descartes, Le Monde, l’homme, textes établis et annotés par A. Bitbol-Hespériès et J.-P. Verdet, Paris, Éditions du Seuil, 1996, p. 12.

47 Ibid., p. 67.

48 Ibid., p. 13.

49 Ibid., p. 11.

expliquer la différence entre un corps liquide et un corps solide ou la différence entre la flamme et l’air50. Nous sommes ainsi devant une vision mécanique qui fait de la nature un système de « bits of extended matter and collisions of particules »51. Le mouvement n’est pas à cet égard pour Descartes un phénomène parmi d’autres. Il donne corps à toute une nouvelle vision de la nature (un système d’enchaînements) et fonde une métaphysique qui verra dans ces interactions simples (agitation, contact, entrechoquement) le fond ultime du réel.

Mais la conception cartésienne du mouvement introduit d’autres éléments importants pour comprendre le sens du mécanisme moderne. Le mouvement cartésien, à la

Mais la conception cartésienne du mouvement introduit d’autres éléments importants pour comprendre le sens du mécanisme moderne. Le mouvement cartésien, à la