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4.2 Les nouvelles hypothèses du modèle

4.2.3 Le producteur

Les dépenses en infrastructures publiques ou investissements publics affectent la pro- ductivité des firmes via la fonction de coût. En effet, le coût fixe en capital peut être réduit grâce à la qualité des infrastructures publiques qui favorisent les échanges et l’ac- cumulation du capital.

Les dépenses publiques concernées sont surtout celles relatives aux infrastructures de transport, de télécommunication ainsi que les infrastructures qui favorisent la for- mation du capital humain. La fiscalité est donc à l’origine des investissements publics qui exercent un pouvoir d’attractivité sur le choix de localisation des capitaux mobiles. Les externalités positives engendrées par les dépenses publiques d’une région donnée ne bénéficie qu’aux firmes localisées dans cette région. On suppose, par ailleurs, l’absence d’effets de congestion et d’exclusion à l’intérieur des régions.

production d’une unité requière une quantité fixe de capital (α) et une quantité variable de travail (ax(i)).

Comme au chapitre 3, nous supposons w = 1 dans les deux régions.En revanche, pour

davantage de simplificité dans la définition du prix d’équilibre, nous posons a = σ−1σ .La

fonction de coût d’un entreprise localisée dans la région 1 s’écrit :

CT1(i) = α1r1+

σ− 1

σ x1(i) (4.13)

r est la rémunération du capital, x(i) le nombre d’unités produites de la variété i.

Nous supposons ici que l’impact positif des dépenses publiques sur la productivité des entreprises se traduit par une baisse du coût fixe en capital. Cette hypothèse permet de rendre compte de l’effet des infrastructures publiques sur la production.

Nous proposons donc de définir le paramètre du coût fixe (α) en fonction du niveau

de dépenses publiques affecté aux investissements publics (Gi) : α(Gi)

α(Gi) = 1

Gi + α0 (4.14)

Dans notre modèle, le coût fixe est une fonction décroissante du niveau de dépenses publiques dans la région. En effet, plus le niveau des investissements publics est élevé, plus le coût fixe supporté par les firmes en terme de capital est faible. En complément, nous supposons que la productivité des investissements publics est décroissante : l’impact positif des infrastructures publiques sur la productivité des entreprises s’estompe au fur et à mesure de l’accroissement des dépenses publiques.

dα(G)

dG < 0 et

d2α(G)

dG2 > 0 (4.15)

On voit apparaître ici le second instrument des gouvernements locaux pour influen- cer la localisation des activités industrielles. En plus de l’instrument fiscal (fixation du taux d’imposition), ils disposent d’un instrument de politique budgétaire : le niveau de

dépenses en investissements publics.

Par ailleurs, nous pouvons reformuler α0 sans perte de généralité (voir Charlot et

Caigné [2002]) :

α0 =

σ− 1

σ (4.16)

Le coût fixe (α) devient :

α = 1

Gi +

σ− 1

σ (4.17)

Etant donné l’hypothèse qui définit le bien agricole comme numéraire (pA= w = 1)

et celle qui définit la quantité variable de travail nécessaire à la production d’une unité

de bien égale à a = σ−1σ , les conditions du premier ordre données par la maximisation

du profit nous permettent de déterminer les nouveaux prix d’équilibre :

p∗11(i) = 1 et p∗12(i) = φ

1

1−σ (4.18)

Avec p11(i), le prix de vente de la variété i produite et vendue dans la région 1 et

p12(i),le prix de vente de la variété i produite dans la région 1 et vendue dans la région

2.

Grâce au résultat ci-dessus, nous pouvons réecrire les indices des prix dans les deux régions sous une forme simplifiée :

H1 = [n1+ φn2] 1 1−σ (4.19) H2 = [φn1+ n2] 1 1−σ (4.20)

Comme l’entreprise décide du niveau de sa production de sorte à ce qu’elle puisse juste couvrir ses coûts fixes, à l’équilibre, les profits sont entièrement absorbés par le coût du capital. En substituant le prix d’équilibre dans l’équation du profit et en égalisant à zéro, on trouve la quantité d’équilibre offerte par l’entreprise représentative :

x∗(i)(1 σ− 1

La quantité d’équilibre offerte par l’entreprise produisant la variété i dans la région 1 est donnée par :

x∗1(i) = α1r1σ (4.22)

Quelque soit la quantité produite, il faudra couvrir le coût fixe, c’est-à-dire α unités de capital. Ainsi, les conditions d’équilibre sur le marché du capital nous permettent de déterminer le nombre d’entreprises (et donc de variétés) dans chacune des deux régions

(n1et n2)comme le rapport entre le nombre d’unités de capital présentes dans la localité

et le coût fixe en capital (α1ou α2).

n1 = λ α1(Gi1) = λσG i 1 σ + Gi 1(σ− 1) (4.23a) n2 = (1− λ) α2(Gi2) = (1− λ)σG i 2 σ + Gi 2(σ− 1) (4.23b)

La technologie de production diffère d’une région à l’autre en raison des investisse- ments publics. Elle affecte donc les quantités produites et le nombre de firmes présentes dans chaque localité puisqu’elle intervient au niveau des coûts fixes supportés par l’en- treprise.

Conformément aux hypothèses formulées précédemment sur le comportement du gou- vernement, le gouvernement de la région 2 ne se préoccupe que des préférences des tra- vailleurs car aucune entreprise n’est localisée sur son territoire : Gi

2 = 0 et n2 = 0.

Dans le cadre de notre analyse sur la concurrence fiscale au sein de l’Union européenne, nous concentrons notre réflexion sur l’analyse de la concurrence fiscale entre des localités asymétriques dans le sens où des pays comme l’Allemagne ou la France ne présentent pas la même structure économique que les nouveaux entrants comme la Slovénie. Dans cette optique, nous nous intéressons plus particulièrement à l’émergence et au maintien d’une structure spatiale centre-périphérie car elle permet de rendre compte de la concurrence fiscale lorsque le secteur industriel est concentré dans une seule des deux régions.

dire que nous supposons un niveau de coût de transport suffisamment bas pour garantir la stabilité de l’équilibre centre-périphérie (T<Ts). En d’autres termes, nous nous plaçons

d’emblée dans le cadre où φ > φs et nous étudions la stabilité de l’équilibre concentré.

C’est-à-dire celui où il existe une agglomération totale du capital dans une seule des deux localités. En conséquence, la suite de notre analyse sera consacrée uniquement à la détermination et à l’étude de la stabilité de l’équilibre concentré.

4.3

Conditions d’équilibre et localisation des firmes