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Le modèle d’Innovation

1.1 Le modèle Uppsala

1.1.1 Le modèle d’Innovation

Dans ce modèle, l’internationalisation est présentée comme une innovation au sein de l’entreprise, une approche d'apprentissage. Les fondateurs de ce modèle décrivent le processus en s’inspirant du modèle de diffusion de l’innovation1 (Rogers 1962). Ils l’ont appliqué aux entreprises de différentes tailles, tout en parvenant à une conclusion ; que le I-modèle se différencie entre le processus d’internationalisation dans les grandes et les petites entreprises2 (Brennan, D. Garvey, 2009). Les modèles les plus connues sont développés par Bilkey et Tesar (1977)3, Cavusgil (1982)4, Cinzkota (1982)5 et Reid (1981)6. On peut les schématiser dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Principaux modèles du processus d’internationalisation de l’entreprise7

Auteur Caractéristiques du modéles

Bilkey et Tesar (1977)

Stade 1 : L’entreprise qui n’est pas intéressée par l’export ne répond même pas à une commande non sollicitée.

Stade 2 : Elle est prête à répondre à une commande sollicitée, mais elle ne fait aucun effort pour explorer la possibilité de développer une activité d’exportation.

Stade 3 : Elle explore activement la possibilité de développer une activité d’exportation.

Stade 4 : Elle exporte sur une base expérimentale vers des marchés

proches psychologiquement.

Stade 5 : Elle est une exportatrice confirmée et adapte son niveau d’exportation de manière optimale.

Stade 6 : Elle explore les possibilités de développer une activité d’exportation vers des pays psychologiquement plus distants. Reid (1981, 1983) Stade 1 : Connaissance de l’export – l’entreprise est consciente

des problèmes de reconnaissance d’occasions d’affaires, de reconnaissance d’un besoin.

Stade 2 : Intention d’exporter – il se développe au sein de l’entreprise des sentiments de motivations et d’attentes à l’égard de l’exportation.

3

BILKEY, W J et TESAR, G., 1977. An attempted integration of the literature on the export behaviour of firms, Journal of International Business Studies. N°1. PP. 33 - 46.

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Stade 3 : Tentative à l’export – l’entreprise récolte les fruits de son engagement à l’international.

Stade 4 : Acceptation de l’export – au vu des résultats, l’entreprise accepte ou refuse l’export.

Cavusgil (1982) Stade 1 : Pré-engagement – l’entreprise n’est présente que sur son marché domestique et n’est pas intéressée par l’exportation. Stade 2 : Engagement réactif – l’entreprise évalue la possibilité d’exporter et recherche des informations pour développer cette activité.

Stade 3 : Engagement expérimental limité – l’entreprise exporte vers des pays proches psychologiquement.

Stade 4 : Engagement actif – l’entreprise explore systématiquement toutes les possibilités d’exporter et recourt à la distribution directe.

Stade 5 : Engagement intense – l’entreprise partage ses ressources entre son marché domestique et les marchés étrangers pénétrés.

Czinkota (1982) Stade 1 : L’entreprise est complètement désintéressée par l’export ; elle n’explore même pas la possibilité d’exporter. Stade 2 : L’entreprise est partiellement désintéressée par l’export ; elle explore la possibilité d’exporter qui apparaît comme une activité incertaine.

Stade 3 : L’entreprise est intéressée par l’export ; elle explore activement les possibilités qu’offre l’exportation et commence à planifier cette activité.

Stade 4 : L’entreprise exporte de façon expérimentale ; son attitude envers l’export est favorable même si elle n’exploite pas encore toutes les possibilités qu’offre l’international.

Stade 5 : L’entreprise devient une petite exportatrice ; son attitude est favorable et son engagement à l’international, actif. Stade 6 : L’entreprise est une exportatrice expérimentée ; elle a une attitude très positive à l’égard de l’exportation et planifie tous ces engagements futurs.

Moon et Lee (1990)

Stade 1 : Le niveau d’engagement à l’export est faible. Stade 2 : Le niveau à l’international devient modéré.

Stade 3 : Le niveau d’engagement sur les marchés étrangers est très important.

Crick (1995) Stade 1 : L’entreprise est complètement désintéressée par l’exportation.

Stade 2 : Elle devient partiellement intéressée. Stade 3 : L’entreprise commence à exporter. Stade 4 : L’exportation reste expérimentale.

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Stade 6 : L’exportation devient une activité importante au sein de l’entreprise.

Source : Ageron (2001)

L’ensemble de ces modèles considèrent que chaque étape du processus est distincte de l’autre et constitue une innovation qu’il importe de bien gérer1. Les seules différences se situent dans le nombre des étapes et la façon dont ces derrières sont décrites. Cependant, ces modèles représentent un modèle d’internationalisation progressive basé sur l’adaptation de l’entreprise. Le rôle de la distance psychologique est aussi cohérent dans chacun des quatre I-modèle mentionnés ci-dessus. Les entreprises exportent d’abord vers les pays proches psychologiquement, avant d’exporter vers les pays plus distants2. Leonidou et Katsikeas (1996)3 ont résumé ces étapes en trois principales phases :

1. Le pré-engagement : cette phase inclut les entreprises intéressées uniquement par le marché national, celles qui envisagent sérieusement l’exportation et celles ayant déjà exporté mais ne le faisant plus.

2. La phase initiale : cette phase englobe les entreprises exportant de façon irrégulière, il s’agit des entreprises ayant le potentiel d’étendre leurs activités à l’étranger.

3. La phase avancée : cette phase implique les entreprises qui exportent de façon régulière avec une expérience étendue à l’étranger et celles qui envisagent d’autres formes d’engagement à l’international.

Andersen (1993)4 a mis en évidence que le U-modèle est supposé être valable pour les entreprises de toute taille, cependant les I-modèles peuvent être appliquées seulement aux petites et moyennes entreprises. Les deux U et I-modèles reflètent les premiers stades de l'internationalisation de la période avant de vendre à l’international à l'initiation du processus l'internationalisation.

Anderson (1993)5 a stipulé que les deux modèles (U et I) sont basés sur une analyse comportementale, et que le motif d’internationalisation progressive est attribué au manque de connaissances, d’expériences et à l’incertitude relative à la décision d’internationalisation. Il y a

1CAVUSGIL, S., 1980. On the internationalization process of firms, European Research. N°6. P. 273-281.

2CAVUSGIL, S., 1980. On the internationalization process of firms, European Research. N°6. P. 273-281.

3

LEONIDOU, L C ET KATSIKEAS, C S., 1996, The export development process: an integrative review of empirical models, Journal of International Business Studies. Vol. 27, N° 3, PP. 517-551.

4

ANDERSEN, O., 1993. On the international process of firms : a critical analysis , Journal of International Business Studies, 2e

trimestre, PP. 209-231.

5ANDERSEN, O., 1993. On the international process of firms : a critical analysis , Journal of International Business Studies, 2e

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eu de nombreuses études en dehors des pays scandinaves soutenant le modèle d’internationalisation progressive, ainsi que ses hypothèses. En général, le processus d’internationalisation graduel tel présenté par les deux modèles U / I a été validé par d’autres études. On peut citer à cet effet, Luostarinen (1980) et Larimo (1985) qui sont arrivés aux mêmes conclusions pour la Finlande ; Buckley (1982) pour le Royaume-Uni. Coviello et McAuley (1999) ont identifié huit études différentes confirmant le processus d'internationalisation progressive pour les petites entreprises.