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Interprétation des résultats

En termes d’impact sur le processus d’internationalisation, cette recherche montre que les entreprises algériennes partagent quelques caractéristiques identiques à celles observées au niveau des entreprises des pays en développement.

Dans les pays en voie de développements telle que l’Algérie, surmonter les contraintes liés à l’environnement des affaires comme l’accès au financement, au foncier, les lourdeurs administratives,…etc. Ainsi que les politiques publiques peuvent jouer un rôle stimulant au développement international des entreprises. Ces politiques visant à améliorer le climat des affaires, se traduisent par des facilitations, d’accès au financement, d’accès au foncier industriel, l’allègement des procédures douanières et les exonérations fiscales.

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Une étude menée par Cheng et all (2000) portant sur les déterminants de l’internationalisation des entreprises chinoises a indiqué que l’amélioration du climat des affaires contribue de manière significative à accroitre le nombre d’engagement des entreprises à l’international. Dkhissi (2014), dans le contexte marocain a essayé de vérifier le lien existant entre le climat des affaires et la possibilité des entreprises à exporter et à se développer à l’international. Les résultats de la recherche ont démontré que le gouvernement doit mettre en œuvre quatre services essentiels à la promotion des entreprises à l’international : l’accès aux financements bancaires, l’accès au foncier, la politique fiscale et les facilitations liées au commerce extérieur. Le lien empirique que cette étude a établi entre les indicateurs de l’environnement des affaires et la décision d’exportation est robuste. Cela suggère que le rôle des pouvoirs publics dans la mise en place d’un cadre réglementaire plus favorable, d’un accès aux financements bancaires et au foncier plus facile, d’une politique fiscale plus adéquate et de facilitations du commerce extérieur plus appropriés, est particulièrement décisif pour stimuler les exportations et l’internationalisation des entreprises.

Les résultats indiquent, que le financement par un crédit bancaire constitue un frein pour l’exportation pour les PME de notre échantillon. Nous pouvons justifier cela par le fait que le capital des entreprises algériennes est souvent constitué de fonds propres (capital familial). Ces entreprises ne peuvent supporter les coûts induits par les crédits bancaires en matière de taux d’intérêt qui sont généralement trop élevés. Une autre interprétation est que les marchés financiers associent un plus grand risque d’affaires aux entreprises exportatrices des pays en développement, et l’accès au crédit est toujours tributaire de garanties.

Concernant l’accès au foncier industriel, qui constitue un élément important dans la promotion des investissements et des exportations, les résultats obtenus indiquent que les entreprises ayant moins de difficultés d’accès au foncier industriel sont plus susceptibles d’exporter.

La taille de l’entreprise constitue également une contrainte majeure dans ce processus internationalisation. Dans ce contexte, la majorité des entreprises algériennes internationalisées de notre échantillon, soit un taux de 70% sont de grande taille dépassant les 250 effectifs, alors que, le tissu industriel algérien se constitue de quelques grandes entreprises et principalement de PME/ PMI, dont 97% de ces entreprises sont des TPE se situant sur la tranche d’effectifs 0-9 salariés. Cela, d’une part, justifie le très faible nombre des entreprises algériennes à l’international et d’autre part, montre que les PME/PMI algériennes ont moins de chances de s’internationaliser par rapport aux grandes entreprises, qui se caractérisent par une gestion plus performante, des moyens humains et financiers plus importants et une expérience plus grande. Cela peut s’expliquer

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également par leur manque de compétitivité lié à l’insuffisance de leurs efforts en R&D, qui lui-même résulte d’un manque de ressources financières et de personnel qualifié, facteurs qui peuvent être directement reliés à leur faible taille. Sans négliger le caractère rentier de l’économie algérienne. Les perspectives de rentabilité étant beaucoup plus élevées dans les secteurs du commerce et de l’immobilier, le secteur privé n’a aucune incitation à investir dans les entreprises du secteur industriel.

Notre enquête indique, que la majorité des entreprises algériennes internationalisées appartiennent au secteur agroalimentaire, ce type de secteur est confronté à une forte concurrence étrangère, en effet, les entreprises multinationales agroalimentaires sont fortement présentes, soit directement à travers des filiales de production, soit via des joint-ventures avec des partenaires locaux, ce qui a permis aux entreprises algériennes de construire des avantages concurrentiels qui les permettent de se montrer compétitives et d’élaborer une stratégie d’internationalisation, ce qui va confirmer notre hypothèse ; Avec ouverture économique, les entreprises algériennes seront confrontées à d’importantes menaces concurrentielles internationales qui vont les pousser à se montrer compétitives.

En effet, le facteur de la recherche et développement constitue un élément important dans le processus d’internationalisation des entreprises. Il s’avère qu’une proportion de 20% des entreprises algériennes de notre échantillon prennent conscience de l’importance du secteur de R&D pour la pérennité et la survie de leur entreprise d’abord au niveau local et puis au niveau international, ces entreprises consacrent un budget de dépenses de R&D qui leur permettent de construire des compétences internes qui permettront de créer de nouveaux produits et de meilleurs procédés. Ces connaissances nouvelles permettent alors à ces entreprises d’atteindre de meilleures performances économiques, en améliorant leur productivité, qui leur permet d’internationaliser. Concernant, le mode d’internationalisation des entreprises algériennes, nous avons relevé que les entreprises algériennes se tourne vers les marchés extérieurs, et ce, sous de multiples manières, bien que l’exportation représente la voie principale pour participer au processus d’internationalisation.

Donc, il parait plus approprié de considérer les entreprises algériennes, qu’elles relèvent du modèle d’internationalisation « classique » dans lequel l’exportation est perçu comme étant la forme la plus aboutie et généralement la seule citée du processus d’internationalisation qui intervient à l’issue d’un processus long et incrémental caractérisé par l’adoption d’une stratégie prudente par laquelle par laquelle l’entreprise procède par étapes. Certaines des entreprises de

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notre enquête entreprennent des exportations non régulières. De ce fait elles se situent dans la première étape postulée par le modèle Uppsala.

Chacune des étapes signifie pour les entreprises un engagement croissant sur les marchés étrangers, tant sur le plan des ressources mobilisées (d’un engagement léger et flexible vers des modalités plus lourdes et irréversibles) que des pays visés (des pays géographiquement et psychologiquement proches vers des pays plus éloignés). D’après notre enquête la majorité des exportations des entreprises de notre échantillon sont destinées vers les pays du Maghreb. Ensuite, elles accroissent leur présence dans les marchés loin géographiquement et proche psychologiquement (Vers l’Afrique subsaharienne) afin d’éviter les risques relatifs aux marchés inconnus. Très peu de ces entreprises prennent positions sur des marchés lointains notamment vers les marchés d’Asie et d’Amérique.

L’exportation est considérée comme le mode le plus adapté aux entreprises car, ce mode offre une certaine sécurité et un engagement limité de ressources. Ce processus incrémental est régulé par deux facteurs principaux qui interagissent. Lorsqu’une une ressource est engagée sur un marché international, cela déclenche un processus d’apprentissage par le truchement de la confrontation de l’entreprise aux conditions du marché étranger. Ainsi ce processus d’apprentissage résulte de l’accumulation de connaissances sur l’organisation des marchés étrangers. Nous pouvons constater que le processus d’internationalisation des entreprises algériennes s’inscrit dans la tradition du modèle Uppsala. Cependant, il parait qu’il n’existe pas une seule stratégie pour l’ensemble des entreprises algériennes. Chacune présente une forme de développement à l’international qui lui est propre.

Les résultats de notre enquête nous montrent que les entreprises algériennes se développent au niveau domestique avant de tenter des opérations à l’étranger. Aucune de ces entreprises n’a fait l’exception de s’engager à l’international dès la naissance de ses activités. L’internationalisation et plus précisément l’exportation représente pour ces entreprises, l’unique démarche à l’international, c’est la conséquence d’une économie bâtie autour d’une logique de satisfaction de la consommation nationale, corroborée par une forte protection contre l’importation des produits étrangers, de ce fait leurs productions ne sont pas concurrentielles, car elles sont longtemps demeurées coupées des standards internationaux de concurrence et de qualité.

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Conclusion

D’après notre étude on constate que la majorité des entreprises internationalisées sont des entreprises de grande taille. Les entreprises se caractérisent par un degré d’internationalisation très faible ne dépassant pas le premier stade d’internationalisation qui est l’exportation sauf quelques une telle que Sonatrach et Cevital qui ont atteint le stade d’une multinationale. En effet la sonatrach réalise 96%, de son chiffre d’affaire à l’international, elle a aussi élargi sa stratégie de globalisation. Elle est également présente dans certains pays étrangers comme la libye, le Yemen, au Pérou, l’Irak pour diversifier ses activités. Le nombre d’effectifs est passé de 51 521 agents à la fin de 2011 pour atteindre 58200 à la fin des années 2015.

L’internationalisation des activités de la Sonatrach s’inscrit dans une logique de Compagnie pétrolière et gazière est également dans sa contribution, en tant que première force économique génératrice d’un financement externalisée du pays, à l'insertion de l'économie algérienne à l'économie mondiale. Le rôle de locomotive perçu jusqu'alors essentiellement en termes de stratégie d'intégration nationale s'adapte aux évolutions et notamment à la mondialisation des stratégies de production et de commercialisation en établissant des différents types d’accords pour assurer son développement.

Des facteurs diversifiés ont favorisé le développement à CEVITAL à l’exportation d’être présente dans les marchés internationaux. Sa stratégie de diversification lui ont permis de s’assurer des centre d’approvisionnement dans différents pays a d’Afrique et d’Amérique latine pour alimenter ses centres de production, en outre profitant des opportunités d’investissements, ce groupe a réussi des acquisitions pour diversifier des gammes de productions dont les perspectives de profit sur les marchés locaux sont élevés (des groupes français FAGOR-BRANDT et OXXO). L’accord avec Michelin lui a permis de continuer à développer la commercialisation des pneumatiques aux marques qui ce groupe cette une décision prise dans un contexte de marché européen déprimé et extrêmement concurrentiel. Il bénéficie ainsi du meilleur des deux mondes : des capacités de production, d’une marque et d’un savoir-faire en Europe, d’un marché en forte croissance en Algérie. Enfin, il a acquis des infrastructures portuaires au Brésil et en Italie, dans le cadre de ses opérations sucrières.

Les chiffres prévisionnels avancés, augurent d’une croissance soutenue de la production nationale située à 5,3% en 2006 et des exportations hors hydrocarbures pour espérer réaliser 15% de son CA à l’exportation en 2020. Ses avantages quant à l’exportation se résument dans les points suivant (disponibilité d’une forte flotte de transport pour le transfert des produits finis aux

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entrepôts de stockage, mais également pour les expéditions au port ; sa proximité des grandes villes lui confère un avantage indéniable, en effet cela lui permet de gagner énormément de temps tout en réduisant les coûts d’expédition de par sa situation géographique qui la place au milieu des administrations avec lesquelles elle est implantée).

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