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Chapitre 3 Méthodologie

3.2 L’analyse de contenu

3.2.2 Le choix du corpus

Ainsi, nous avons étudié les politiques publiques pour rendre compte de l’évolution des finalités de l’université dans notre société. Pour témoigner de la situation actuelle, mais également pour avoir une vision évolutive des représentations émanant des politiques québécoises, partir des États généraux sur l’éducation nous est apparu constituer un point de départ pertinent. Il s’agit en effet d’une période durant laquelle le Québec a conduit une importante réflexion sur tout le système d’éducation, laquelle a mené à la première (et unique) politique sur les universités. La période couverte s’étend ainsi de 1998 à 2009; il aurait certes été intéressant d’étudier l’évolution des finalités depuis la Révolution tranquille, mais le corpus étant large sur le plan méthodologique, il aurait conduit à un travail trop colossal. Plutôt que de faire une analyse historique sur un nombre restreint de thèmes, nous avons fait le choix de nous limiter à une période de temps spécifique afin d’explorer le plus de paramètres possibles, ce qui nous permettrait d’avoir un portrait d’ensemble et de saisir les enjeux actuels inhérents à la mondialisation. La période couverte est d’ailleurs marquée par une intensification du phénomène de mondialisation, surtout en Occident. Comme nous l’avons vu en problématique, le phénomène de la mondialisation s’est nettement accéléré depuis le début des années 2000, notamment par le biais de l’explosion des technologies de l’information; ensuite, la description des dimensions de la mondialisation que nous avons faite dans le cadre conceptuel témoigne de leur caractère contemporain, et ces aspects sont susceptibles d’avoir des effets importants dans les systèmes d’éducation et d’avoir influé les orientations des politiques.

Pour faire échos à la définition de politique publique que nous avons précisée ci-haut, nous avons par ailleurs sélectionné des documents publiés et écrits par le ministère de l’Éducation lui-même, puisque c’est lui qui a autorité en matière universitaire. Nous avons dû inclure des politiques écrites par deux autres ministères, soient ministère du Développement

Économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE) et le ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MRST), ceux-ci ayant autorité en matière de recherche. La sélection s’est faite sur cette base, donc, de documents officiels qui se penchent directement sur la question universitaire. Il s’agit principalement des politiques en matière universitaire, de même que des plans stratégiques du ministère de l’Éducation et du MDEIE.

La pertinence des documents sélectionnés est précisée dans les lignes suivantes. Le corpus d’analyse s’ouvre sur le document de consultation L’université devant l’avenir (MEQ, 1998), publié par le gouvernement du Québec à l’issue des États généraux sur l’éducation menés en 1996 et 1997. Comme nous le verrons de façon plus détaillée dans le chapitre de présentation des résultats33, c’est cette démarche des États généraux qui a mené à la publication de la Politique québécoise à l’égard des universités (MEQ, 2000a), et ses corollaires sur le plan des finances, la Politique québécoise de financement des universités (MEQ, 2000b), et sur le plan plus spécifique de la recherche, la Politique québécoise de la

science et de l’innovation (PSI) (MRST, 2001). Comme leur titre l'indique, les deux premières

politiques traitent spécifiquement des universités, et leur apport pour notre recherche est sans conteste. Quant à la politique du MRST, il importe de savoir que dès la fin de 1998, la fonction de recherche de l’université ne relève plus du ministère de l’Éducation, mais de celui de la Recherche, de la Science et de la Technologie, « qui a aussi le mandat de doter le Québec d’une politique en ces matières» (Bertrand et Rhéaume, 1999, p.31), et c’est pourquoi elle a aussi une valeur fondamentale pour notre thèse. Les autres documents soumis à l'analyse sont les plans stratégiques du ministère de l’Éducation (MEQ, 2001; MELS, 2005; MELS, 2009); ils sont déterminants pour l'analyse puisqu’ils constituent la matérialisation et le suivi des engagements ayant été pris dans les politiques précédentes, et ils représentent les priorités mises de l’avant de façon ponctuelle. Nous avons également sélectionné le rapport de la Commission sur la qualité, l’accessibilité et le financement de l’université (MEQ, 2004), puisqu’il se penche précisément sur les enjeux que nous souhaitions aborder dans notre

33 Le chapitre d'analyse débute en effet par la présentation des documents soumis à l'analyse en les replaçant dans

recherche. Nous avons de plus inclus la Stratégie québécoise de la recherche et de

l’innovation que le ministère du Développement Économique, de l'Innovation et de

l'Exportation (MDEIE) a publiée en 2005, parce qu'elle campe plus spécifiquement les orientations en matière de recherche en s'inscrivant dans la continuité de la Politique sur la

science et l’innovation.

Dans la présente recherche, tel que nous venons de l’exposer, l’échantillonnage des documents a répondu à un critère de pertinence et de convenance. La quantité des documents étudiés a été jugée suffisante pour être exhaustive et représentative, mais n’a pu être excessive puisqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une recherche qualitative et considérant la profondeur du traitement que nous avons opéré. Nous estimons que les documents sélectionnés ont permis de faire ressortir la place que les politiques publiques font aux universités dans le contexte actuel de mondialisation. Le matériel à l’étude a permis de répondre aux trois questions de recherche; la période couverte débute en effet un peu avant la première politique des universités (1998), et a permis, comme le montrera le chapitre suivant, d’abord de faire ressortir la définition des missions selon les documents, de dégager certaines thématiques à la lumière des dimensions de la mondialisation, et d’appréhender la question des finalités de l’université. Comme nous le verrons dans le chapitre d’analyse, l’étude des documents du corpus a permis d’observer des évolutions intéressantes des différentes thématiques.

Il importe finalement de noter que la teneur et l’ampleur des documents est variable. À titre d’exemple, la Politique québécoise de la science et de l’innovation (MRST, 2001) comporte 168 pages; le Plan stratégique 2009-2013 du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS, 2009) en contient quant à lui une vingtaine. Il va de soi que leur poids relatif se répercute dans l’ampleur du traitement qui en résulte dans la présentation des résultats.