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III. L’ANALYSE DU CORPUS UNILINGUE

4. Le cadre temporel

En 1997, la Loi fédérale sur la protection de l’environnement (LPE) a été modifiée, en application du principe du pollueur-payeur, pour prévoir que « les coûts de l’élimination des déchets urbains […] soient mis […] à la charge de ceux qui sont à l’origine de ces

déchets122 ».

Or, les autorités genevoises se sont montrées très sceptiques à l’égard d’une taxe-poubelle. En raison de la situation géographique de Genève, de sa forte proportion de résidents étrangers et

120 Propos recueillis lors de l’entretien avec G. Pralong, chargé de communication au SIC, le 18 juillet 2008;

ENVRIONNEMENT-INFO, Campagne de sensibilisation au tri du papier et du verre, 2004, pp. 2-3

121 Propos recueillis de l’entretien avec G. Pralong, chargé de communication au SIC, le 18 juillet 2008.

122 LPE, Art. 32a1, al. 1 (http://www.admin.ch/ch/f/rs/814_01/a32a.html)

de leur grande mobilité ainsi que d’habitudes culturelles, certains effets pervers liés à

l’introduction d’une taxe sont à craindre (élimination illégale, « tourisme » transfrontalier des déchets, etc.).

Aussi, en vertu de la directive qui régit l’application de la Loi fédérale sur la protection de l’environnement, le canton de Genève est-il habilité à se soustraire au principe du pollueur-payeur si l’introduction d’une taxe est contre-productive, pour autant que des mesures compensatoires soient prises (par exemple : des campagnes de sensibilisation). En effet, tant que le taux de recyclage augmente de manière régulière, la Confédération tolère l’exception genevoise. En 2007, le taux de recyclage des déchets urbains à Genève s’est monté à 43%

contre une moyenne suisse de 51%, alors qu’il valait 31% en 2000 et 10% en 1990123.

A cet égard, la priorité donnée à la sensibilisation au détriment de la pression financière est le fruit d’une volonté politique124. En effet, l’essor des campagnes d’information fait suite à l’élection de Robert Cramer, en 1997, au Conseil d’Etat genevois. Ce député est le premier écologiste à être élu, en Suisse, dans un gouvernement cantonal.

Par conséquent, le corpus unilingue comprend l’ensemble des campagnes genevoises de sensibilisation destinées au grand public sur le thème des déchets, les premières ayant été réalisées en 1999 et les dernières en 2006.

B. LES CRITERES D'ANALYSE

Sur la base des aspects théoriques développés ci-dessus, nous sélectionnerons les critères qui serviront à l'analyse des dix-neuf éléments du corpus. Pour chacun des critères, nous

comptabiliserons le nombre d'occurrences dans le corpus et présenterons les résultats sous forme de pourcentage, exemple :

123Voir le site http://etat.geneve.ch/dt/dechets/actualite-genevois_ont_recycle_leurs_dechets_2007-8834.html;

voir Plan de gestion des déchets du Canton de Genève 2009-2012 (http://etat.geneve.ch/dt/dechets/actualite-plan_gestion_dechets_canton_geneve_2009_2012-10226.html)

124 FARINELLI X., op. cit., vendredi 18 juin 2001, p. 3

Pour le critère du format, 16 éléments, sur les 19 constituant le corpus, sont diffusés au format F4, ce qui correspond à 84% du corpus (84/100 = 16*100/19).

Pour chaque critères, le nombre d’occurrence est signalé en bleu et le pourcentage en rouge (voir résultats en annexe).

1. La structure du message de communication publique (voir annexe 2, p. 125) Sur la base de l’ouvrage d’Adam et Bonhomme, nous élaborerons trois grilles d’analyse ayant trait respectivement :125

1. à la structure du message publicitaire et à son caractère interactif, 2. aux constituants du message publicitaire,

3. au parcours de lecture.

Nous étudierons tout d’abord le canal de la communication sur la base de trois critères : le format, le support et l’emplacement. Puis, nous analyserons l’influence du référent en repérant le procédé argumentatif utilisé : direct ou indirect, analytique ou synthétique.

Par ailleurs, nous mesurerons l’influence du destinataire en recherchant les groupes socioculturels auxquels les annonces s’adressent de manière privilégiée. Enfin, nous étudierons l’influence de l’émetteur et déterminerons les contraintes éthiques qui conditionnent la production de son discours.

Nous rechercherons, sur le plan linguistique, les actes illocutoires qui marquent l'ouverture d’un dialogue entre l’annonceur et le lecteur. A cet égard, nous identifierons la valeur de ces

Grille 1 tableau 1

Influence d’éléments extralinguistiques

Canal Référent Destinataire Emetteur

Format Support Emplacement Argumentation directe/indirecte

Argumentation analytique/synthétique

actes : directive (« achetez juste, achetez utile »126) et interrogatives (« Cette enveloppe mystérieuse deviendra bientôt votre quotidien préféré ! Magique ?* » 127). Nous relèverons aussi les marques de ponctuation des discours rapportés.

Grille 1 tableau 2

Pour les indices personnels, nous rechercherons tout d’abord les marques de la 1ère personne du pluriel, qui dénotent l’extension du lien référentiel. Puis, nous relèverons les indices personnels (2ème pers. pl. et 1ère pers. sg.) qui permettent de personnaliser le message. Parmi ces derniers, nous relèverons les cas où s’opère, d’une part, un glissement du circuit

interlocutif (lecteur) vers le circuit pratique (« trieur ») et, d’autre part, un glissement du circuit figuratif (représentant iconique) vers les circuits interlocutif (lecteur) et / ou pratique (« trieur »).

Grille 1 tableau 3

Indices personnels et glissements entre les circuits communicationnels Extension du lien référentiel Personnalisation du message Usage de la 1ère personne du pluriel Usage de la 2ème personne du pluriel

Lecteur-« trieur » Représentant iconique – lecteur / « trieur »

Nous identifierons la présence d’un signifiant linguistique, d’un logo ainsi que celle d’un signifiant iconique.

126 Voir corpus unilingue, éléments 1 et 2

127 Voir corpus unilingue, éléments 14, 15, 16, 17

Dimension dialogique

Actes illocutoires initiatifs d’un dialogue Discours rapportés Actes directifs Actes interrogatifs Marques de ponctuation

Parmi les slogans, nous distinguerons les phrases d’accroche des phrases d’assise. Puis, nous identifierons les logos et en définirons la nature (figurative, non-figurative). Nous repérerons les différentes signatures ainsi que les fonctions qui leur sont attribuées (fonctions

testimoniale, référentielle de singularisation et thématique). Enfin, nous relèverons les

éléments du corpus dont le signifiant linguistique développe une argumentation sous forme de rédactionnel.

Grille 2 tableau 1

Constituants du discours publicitaire

Signifiant linguistique Logo Signifiant iconique Slogan Rédactionnel Signature

Accroche Assise

Nous détaillerons les différents éléments qui marquent la progression du parcours de lecture.

Celui-ci est de type scriptural pour l’ensemble de notre corpus. Par ailleurs, nous étudierons l’agencement des différents constituants des annonces de notre corpus.

Nous examinerons les vecteurs iconiques qui canalisent la lecture de l’annonce dans sa globalité. Nous déterminerons si les masses figurées sont représentées de façon dégradée ou continue, puis nous identifierons les cas où les couleurs sont utilisées de manière redondante et/ou complémentaire.

Grille 3 tableau 1

Vecteurs iconiques

Masses figurées (dégradé / continuité) Couleurs (redondance, complémentarité)

Nous examinerons les éléments qui facilitent la lecture du signifiant linguistique. A cet égard, nous nous attarderons sur les balises linguistiques qui, dans le cadre de notre corpus, sont de deux ordres: typographique (segmentation typographique, variation de la taille des

caractères) ; iconique (polychromie - utilisation de la couleur dans un texte en caractères noirs ou blancs).

L’accroche, située en haut à droite, ainsi que le point de verrouillage, situé en bas à droite, constituent les moments forts dans la lecture d’une annonce. A cet égard, nous examinerons si l’accroche et le point de verrouillage sont de nature textuelle ou iconique. Ainsi, nous

pourrons évaluer, dans chaque annonce, l’importance attribuée aux constituants linguistique et iconique, en prenant également en compte leur importance respective.

Nous relèverons l’ordre dans lequel les différentes composantes du constituant linguistique sont agencées ainsi que l’emplacement du rédactionnel.

Balises textuelles

Balises typographiques Balises iconique

Segmentation typographique Variation de la taille des caractères Polychromie

Disposition des constituants au niveau global

Signifiants linguistique et iconique d’importance égale Signifiant iconique prépondérant Accroche

Grille 3 tableau 4