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(Chapitre III) L’apport de la linguistique systémique fonctionnelle

3.2 Le modèle architectural de la langue en LSF

3.2.1 La stratifi cati on

Comme nous l’avons soutenu dans la section 3.1.2, le concept de stratification occupe une place indispensable dans la théorie systémique. Il renvoie singulièrement au principe d’organisateur global permettant à la fois de contextualiser, d’ordonner et de regrouper les différents types d’analyse selon la strate du système linguistique à l’étude. Ceci peut être appréhendé au moyen du cas de figure suivant.

73 Avec des apprenants de langue étrangère, disons que nous voulons étudier leur production orale et écrite. Pour l’oral, il pourrait être question d’étudier la production de segments sonores de manière globale ou de prêter une attention particulière à la segmentation de sons discrets et distincts présents dans la langue cible mais non encore maitrisés chez les apprenants. Autrement dit, la prononciation de certaines voyelles et consonnes ou le rythme ou intonation globale adoptés. Inutile de dire ici que pour la production écrite, la grammaticalité et l’orthographie pourraient être parmi les premiers éléments étudiés : et ce, avant de s'aventurer sur des aspects plus délicats tels que l’acceptabilité par rapport au contexte de rédaction ou le genre textuel attendu. La stratification en LSF permet donc de visualiser ces différents niveaux d'analyse linguistique en montrant les relations directes ou immédiates entre les éléments étudiés par rapport à l'ensemble du système de la langue.

Figure 5 : Un exemple de stratification dans la production en L2

Cette représentation graphique permet de faire un premier constat lors de la production du discours : à savoir, celle de la dépendance des éléments en fin de l’axe output (i-iv) les uns par rapport aux autres dans la création du sens final. En effet, nous pouvons voir que le sens final de l’objet à l’étude résulte d’abord de la mise en mots, qui à l’oral se réalise par le biais de segments sonores distincts et ainsi de suite. En LSF, ces quatre instances en fin de l’axe output représentent chacun un niveau d’analyse différent ; de ce fait, ils comportent chacun une valeur sémiotique intrinsèque.

i. Créations de sens Sémantique Contenu

ii. Mise en mots Lexico-grammaire

iii. Organisation des segments sonores distincts Phonologie Expression iv. Matérialisation des segments sonores Phonétique

Tableau 7 : La stratification approfondie

Pour aller plus loin dans cette analyse, la stratification permet de distinguer toute utilisation de la langue en fonction du cadre fonctionnel mis en jeu : soit en termes de contenu (comprendre, le sens final) soit en termes de l’expression des moyens employés pour réaliser le contenu. Suite à cela, les éléments sont ordonnés selon l’environnement linguistique immédiat par rapport à la langue en tant que système dans tous les emplois sémiotiques que ce soit.

74 Au vu de la complexité de la langue, la stratification regroupe donc les éléments selon un principe d’interdépendance ou leur lien de corrélation. Halliday & Matthiessen (2004) proposent donc de visualiser la langue en ce qu’ils nomment les cinq dimensions de la langue (cf. tableau 8). Notons que ce visuel illustre, dans une certaine mesure, la stratification à la fois en tant que principe organisateur à une petite échelle et à l’échelle du système entier, puisque le fait de catégoriser les dimensions relève lui aussi de la stratification.

Dimension Principe Ordre

1 Stratification Réalisation sémantique ~lexico-grammaire ~phonologie ~phonétique 2 Instanciation actualisation potentiel ~ sous-potentiel ou type d’instanciation ~ instance 3 structure (ordre syntagmatique) Rang proposition ~syntagme ~ mot ~ morphème

4 système (ordre paradigmatique) Finesse Grammaire ~ lexique [lexico-grammaire]

5 métafonction métafonction Idéationnelle ~ interpersonnelle ~textuelle Tableau 8 : Les cinq dimensions identifiées dans la langue : adapté de Halliday & Matthiessen 2004

3.2. 2 L ’ins tan ciation

L’instanciation est le processus par lequel la langue est considérée par rapport à son potentiel systémique global et son utilisation effective dans un contexte donné. Autrement dit, c’est la relation qu’entretient la langue en termes de potentiel sémantique infini et une occurrence linguistique individuelle. Il est important de souligner ici que l’instanciation est un élément clé dans la conception systémique de l’analyse du langage ; et ce, de la même manière que la stratification.

Notamment en raison du fait qu’elle renvoie à des considérations métalinguistiques, permettant à l’analyste de visualiser à nouveau l’ensemble du système de la langue lors de son analyse. Mais au lieu d’ordonner les différents niveaux d’analyse en strates, le principe sous-jacent est d’établir un lien direct entre l’objet linguistique produit en fin de discours et sa relation par rapport au système global. Cette conception relationnelle a été nommée observer perspective par Matthiessen (2007 : 515).

De manière analogique, Halliday & Matthiessen comparent la relation entre le système de la langue et l’instanciation d’une occurrence donnée, aux systèmes météorologiques : le climat entendu au sens large serait l’ensemble du potentiel du système tandis que le temps qu’il fait à un moment donné serait l’instanciation dudit système.

Climate and weather are not two different phenomena; rather, they are the same phenomenon seen from different standpoints of the observer. What we call ‘climate’ is weather seen from a greater depth of time — it is what is instantiated in the form of

75 weather. The weather is the text: it is what goes on around us all the time, impacting on, and sometimes disturbing, our daily lives. The climate is the system, the potential that underlies these variable effects. (2004 : 27).

Cependant, en dépit du fait que ces deux caractéristiques de composition nommés potentiel et instance (cf. Figure 6) remontent au début des années 1970, il a fallu attendre les années 1980 et 1990 pour que le concept soit repris, théorisé et testé par des algorithmes en linguistique informatique (Matthiessen 2007 : 528-529). Il est également à noter que Matthiessen souligne le fait que ces deux terminologies ont été introduites de manière à désambiguïser le terme firthien initial d’exponence43 qui avait été repris par Halliday lors de ses premières descriptions du phénomène et notamment dans la première version de la Scale and Category Grammar. (cf. section 3.1.1).

Figure 6 : L'axe d'instanciation de Halliday& Matthiessen 2004 (reprise et adaptée par Matthiessen 2007)

De plus, Halliday fournit un graphique illustrant la mise en commun à la fois des principes de l’instanciation et de la stratification. Ceci a le mérite, singulièrement dans notre projet de recherche, de constituer une nouvelle façon de classer, d’interpréter et éventuellement de remédier aux occurrences erronées de notre corpus. Et ce, en raison du fait que cette mise en commun apporte un nouveau regard sur une question épineuse : à savoir comment expliquer et classer les erreurs en langue étrangère. D’après la figure 6, nous pouvons émettre l’hypothèse que certaines erreurs seront plus près de certains points sur le graphique. Par exemple une erreur se situant près de

43 Notons que cette clarification a permis de préciser davantage les paires « potentiel – instance » du principe de

« réalisation et actualisation » (cf. tableau 8 : Les dimensions identifiées dans la langue)

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« système de la langue » serait plutôt d’ordre grammatical, tandis qu’une autre se situant au-dessus du « potentiel » serait grammaticale mais non acceptable en raison du contexte.

Figure 7 : Le regroupement des axes d’instanciation et de stratification (Halliday 2002, Matthiessen 2007)

En outre, en extrapolant davantage d’après la figure 7 ci-dessus, il nous est possible de soutenir que les erreurs situées au niveau lexico-grammatical seront limitées à des erreurs grammaticales ou des erreurs de lexique (dites erreurs du système de base) ; celles relevant de la construction du sens se limiteront donc à la strate sémantique ; et le contexte culturel serait responsable pour les différents types d’écart situationnels ou institutionnels. (cf. chapitres I et II). Ceci peut être schématisé davantage en partant de haut en bas par des erreurs d’acceptabilité, de compréhension et de grammaticalité. Notons, toutefois, que cela ne signifie pas qu’ils sont distinctement séparés les uns des autres ; mais plutôt qu’ils facilitent une meilleure compréhension de certains phénomènes linguistiques.

3.2. 3 L ’ordre syn tagmatiqu e (s tru cture)

La troisième dimension hallidayienne dans l’architecture de la langue est celle de l’ordre syntagmatique44. Il est important de souligner ici que ce concept est très répandu suivant les différentes théories linguistiques, mais avec des considérations assez disparates. Il nous parait judicieux donc de redéfinir sa conception tant en linguistique traditionnelle qu’en linguistique systémique, de manière à le désambiguïser pour la suite. En effet, la syntagmatique est une des notions phares dans la linguistique moderne depuis son introduction dans le cours de linguistique générale de F. de Saussure (1979)45. Ce dernier y voyait trois caractéristiques propres : tout d’abord

44 Nous adoptons le terme ordre syntagmatique au lieu de l’axe syntagmatique, en raison du fait que la valeur sémantique accordée à l’ordre fonctionnel des constituants est elle-aussi porteuse de sens dans le cadre LSF.

45 Il s’agit de l’édition critique, éditée chez Payot. La version originale étant de 1916.

77 celle d’un rapport double, à savoir un enchaînement d’unité avec des rapports fondés sur le caractère linéaire de la langue (ibid. : 170) ; ensuite le fait qu’un rapport syntagmatique suppose que l’analyse se fait uniquement à partir des éléments in praesentia (ibid. : 171) ; et enfin le principe de compositionnalité a été esquissé.

De manière générale, la première caractéristique renvoie à l’enchainement au sens strictement syntaxique dans lequel les éléments individuels se combinent selon des règles d’agencement définies. Le tableau 5 et notamment la figure 4 témoignent de cet aspect syntaxique en identifiant quelques éléments de base avec leur combinaison au niveau des syntagmes. La notion de in praesentia suppose que l’analyse syntagmatique ne peut comprendre que les éléments effectivement employés dans l’énoncé – ceci est à mettre en opposition avec l’ordre paradigmatique (cf. section 3.3.3) qui prend en compte non seulement les éléments employés, mais également ceux qui auraient pu l’être ou encore ceux qui pourraient par exemple faire l’objet d’une commutation avec des éléments d’une même catégorie grammaticale. Enfin le principe de compositionnalité n’a pas été clairement identifié en tant que tel. Cependant, l’allusion est faite – dès lors que de Saussure souligne la chose suivante :

La notion de syntagme s’applique non seulement aux mots, mais aux groupes de mots, aux unités complexes de toute dimension et de toute espèce (mot composés, dérivés, membres de phrase, phrases entières). Il ne suffit pas de considérer le rapport qui unit les diverses parties d’un syntagme entre elles […] il faut tenir compte aussi de celui qui relie le tout à ses parties. (1979 : 172)

Ces multiples considérations n’ont pas été reprises ou étudiées voire « adoptées » de la même manière. A titre d’exemple, certains limitent désormais le phénomène syntagmatique aux règles de combinaison syntaxiques : c’est-à-dire, la première caractéristique mise en avant par Saussure. La définition de Johnson et Johnson (1999) nous donne une illustration assez représentative de la réduction radicale que le concept a subi au cours des années. Ces derniers soutiennent, en effet, que le rapport syntagmatique se limite à l’étude des unités qui précèdent ou se succèdent sur une séquence linéaire. Or, il semblerait que de Saussure ait essayé de mettre en garde contre cette réduction en affirmant :

[…] la syntaxe, c’est-à-dire, selon la définition la plus courante, la théorie des groupements de mots, rentre dans la syntagmatique, puisque ces groupements supposent toujours au moins deux unités distribuées dans l’espace. Tous les faits de syntagmatique ne se classent pas dans la syntaxe, mais tous les faits de syntaxe appartiennent à la syntagmatique (1979 : 188)

78 Hélas, la syntagmatique aujourd’hui renvoie dans un premier temps aux rapports syntaxiques – ou combinatoires entre unités grammaticales dans un énoncé donné et la notion de composition s’avère reléguée au second plan. C’est justement ici que nous relevons un des premiers points de démarcation de la syntagmatique chez Halliday, dans la mesure où la composition est remise au premier plan. Dans sa conception actualisée, le principe organisateur de ce niveau d’analyse est ce qu’il nomme le « rang » (rank, en anglais). Le principe de compositionnalité se retrouve alors comme objet d’étude principal dans cette strate.

Dimension Principe Ordre

Ordre syntagmatique (structure) Rang proposition ~ syntagme ~ mot ~ morphème Tableau 9: L’ordre syntagmatique (LSF)

Nous notons cependant que la conception saussurienne de la syntagmatique se démarque de celle de Halliday sur un autre point. Pour le premier, elle se limite à l’étude de l’énoncé en raison notamment du fait qu’il est entendu comme étant le dénominateur le plus large de l’analyse syntaxique ; et ce, notamment en grammaire traditionnelle. En effet comme nous l’avons souligné (cf. section 3.1.1 et Bloor & Bloor (2004)), la proposition est le point de départ de l’analyse systémique – ainsi, une analyse est possible en examinant sa composition avec un « regard d’un bas », c’est-à-dire les éléments individuels qui la composent ; a contrario, la proposition peut également être analysée comme élément singulier dans une composition plus large. Et pour Halliday, la syntagmatique suppose avant tout d’être en mesure d’expliquer les constituants de toute structure discursive qui crée du sens – aussi petit ou large que soit l’ensemble.

Ce principe de compositionnalité (qui est traduit grossièrement de constituency en anglais) peut être entendu comme un principe à trois facettes qui se réalisent conjointement : à savoir compositionnel, hiérarchique et structural. Compositionnel étant donné qu’une unité lexicale est composée d’une ou plusieurs lettres ; hiérarchique au vu de la perspective obtenue après analyse, par exemple « d’un haut » ou « d’un bas » ; enfin structural puisque la combinaison de plusieurs éléments crée une unité de sens – et ce sens final n’est que le résultant direct de l’ensemble structuré selon les attentes du système linguistique global.

En définitive, il est important de souligner que la notion de compositionnalité hallidayienne ne se limite ni à la strate lexico-grammaticale ni à la strate sémantique. Elle est applicable sur le plan de l’expression – tant en phonologie qu’en phonétique et ainsi de suite (cf. tableau 7). Mais pour les besoins de la présente étude, nous examinons uniquement le plan dit du contenu et non celui de

79 l’expression46. Enfin, notons également comme le soutient Halliday (1994, 2003) que l’aspect proprement syntagmatique en linguistique systémique n’est pas le plus exploité par les systémistes.

Mais il faut convenir qu’il n’en est pas moins essentiel. Tout cela s’explique par le fait que la paradigmatique prime sur la syntagmatique dans l’approche systémique, essentiellement parce que la notion de choix y est importante : par exemple le fait de choisir un type d’instance par rapport à un autre est considéré comme porteur de sens à part entière. Soulignons, de plus, que l’aspect syntagmatique permet de hiérarchiser les constituants dans une strate donnée afin d’expliciter les différentes fonctions actualisées par les instances choisies. Autrement dit, il facilite par exemple la schématisation de la construction grammaticale en termes de combinaisons syntaxiques. Il est donc important non pas pour la partie systémique de la théorie (en tant que système), mais plutôt pour l’aspect à la fois fonctionnel et compositionnel (vis-à-vis de la structure globale de la langue).

3.2. 4 L ’ordre p arad igmatiqu e (système)

Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, aborder la paradigmatique repose sur l’appréhension préalable de la syntagmatique. Il s’ensuit de ce constat que certains semblent baser l’ensemble des propriétés intrinsèques de la paradigmatique sur l’axe dit vertical, par rapport à l’axe communément représenté comme linéaire ou horizontal de la chaîne parlée. Cette simplification schématise de manière prématurée ces deux termes en grammaire traditionnelle et prêterait rapidement à confusion si l’on transposait cette allusion à la conception systémique fonctionnelle de la langue.

Figure 8: Les deux axes en grammaire traditionnelle

En grammaire traditionnelle donc, tout élément ayant un rapport associatif au sens saussurien avec un item sur l’axe linéaire est considéré comme appartenant à l’axe vertical. Ceci peut être explicité en reprenant l’exemple de l’énoncé de notre corpus introduit ci-dessus : à savoir The cartoon

46 Une d’esquisse d’un cadre d’analyse syntagmatique (dit de constituency) est présentée de manière détaillée pour plusieurs strates dans Halliday & Matthiessen (2004) et Halliday (1994).

80 underlines environmental issues in our globalised economy. Le premier axe voudrait que l’on représente l’énoncé de la manière suivante en précisant les différentes catégories ou classes grammaticales: Déterminant + Nom + Verbe + Adjectif + Nom + Préposition + Adjectif + nom. Le deuxième axe, en prenant comme point d’ancrage le premier, suppose que l’on puisse librement commuter le déterminant the par un autre item appartenant à la même catégorie grammaticale. Il serait donc possible de procéder à une commutation avec a, all, my, that, their, this, et ainsi de suite. L’approche paradigmatique est perçue corollairement donc comme étant dépendante et liée aux items lexicaux figurant sur la chaîne linéaire.

Un premier point de démarcation de cette conception en linguistique systémique serait le fait que la paradigmatique ne constitue pas une approche singulièrement lexicale. C’est-à-dire que cet axe dépasse la simple commutation d’un mot avec un autre, voire d’un trait distinctif avec un autre, par exemple en phonétique. La notion d’in absentia que Saussure lui avait conférée se voit alors reprise et développée davantage chez les systémistes. En effet, dans la perspective systémique le système prime sur la structure. Le choix ou la sélection joue, de ce fait, un rôle primordial dans l’analyse linguistique – non seulement par rapport à ce qui a effectivement été choisi comme instance finale, mais également par rapport à l’ordre paradigmatique qui suppose ici que l’on s’intéresse à tous les choix qui ont été opérés, à ceux qui étaient possibles et ceux qui sont mutuellement exclusifs ou inclusifs.

Figure 9 : Une conceptualisation en LSF montrant les deux axes en opposition

La figure 9 illustre la conception systémique des deux axes. D’emblée, l’on comprend pourquoi l’utilisation des termes d’axe vertical ou horizontal/linéaire n’est plus à même de schématiser l’étendue du phénomène à l’étude. Tout particulièrement, pour ce qui est de l’ordre paradigmatique, l’analyse de la sélection peut désormais se porter sur tout élément choisi comme instance finale : qu’il soit question d’un mot, d’un syntagme, d’une proposition ou de façon plus systémique des différentes possibilités offertes par les différentes strates notamment lexico-grammaticale et sémantique. La perspective verticale de l’ordre paradigmatique renvoie à l’ensemble des choix relativement associatifs à l’instance choisie, alors que le sens horizontal permet de signaler ce que

81 l’on appelle la délicatesse allant du plus général au plus spécifique (c’est-à-dire la dernière instance ou item choisi).

Pour expliquer davantage cette conception de sélection en LSF, il faut se rappeler que la sélection à laquelle on s’intéresse doit être étudiée en contexte : à savoir la situation contextuelle d’où l’item est issu. Et c’est justement ici que la notion de paradigmatique entre en jeu. En effet, le simple fait de choisir un mot par rapport à un autre ou encore un type de phrase (déclarative par opposition à interrogative) permet de bien construire un message – puisque le sens ne découle pas strictement de ce qui a été formulé, mais du choix que le système entier propose. Reprenons l’exemple de la phrase au sens traditionnel. Selon le sens que l’on veut donner à son message, la langue fournit deux options au départ, soit une phrase de type impérative soit indicative. Si l’indicatif est choisi, une nouvelle sélection s’impose, étant donné que chacune présente des spécificités propres. Enfin si l’interrogatif est retenu, la langue anglaise propose une dernière sélection entre des questions de type dites yes (y) ou no (n), ou encore des questions en WH. Ceci peut est schématisé de la façon suivante :

Figure 10 : Schématisation de la phrase interrogative en anglais

Toutefois les options de la langue ne sont pas toutes aussi simples. Examinons maintenant la figure 11. Pour que le type A se réalise sémantiquement, le locuteur (ou scripteur) choisit entre trois conditions d’entrée (a1-a3) ; par exemple si a3 est choisi, la suite se porte sur ce qui est désigné comme étant première ou deuxième option – tout autre sélection entraînera une erreur de sélection.

Toutefois les options de la langue ne sont pas toutes aussi simples. Examinons maintenant la figure 11. Pour que le type A se réalise sémantiquement, le locuteur (ou scripteur) choisit entre trois conditions d’entrée (a1-a3) ; par exemple si a3 est choisi, la suite se porte sur ce qui est désigné comme étant première ou deuxième option – tout autre sélection entraînera une erreur de sélection.