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La difficulté à saisir l’objet de la littérature

Oralité et dramatisation, critères de définition des genres littéraires africains

1.2. Les genres littéraires africains comme une littérature spécifique

1.2.1. La difficulté à saisir l’objet de la littérature

Cette question peut paraitre anodine, peut-être même dépassée. Mais tant que cette science existera, cette question ne saura être éludée. Elle demeure en actualité étant donné la caractéristique fugitive de son objet. La littérature pose un certain nombre de problèmes liés aussi à son objet qu’à sa définition. Question polémique et sans fin, définir la littérature est une tâche ardue qui dérange les spécialistes.

Dans la plupart des cas, nous comprenons que l’effort de définition de la littérature consiste à spécifier son objet d’étude ainsi que le reconnaissent certains auteurs spécialistes de cette discipline. Comment définir la littérature, qu’est-ce que la littérature ou qu’est-ce qui détermine la littérature? Autant de questions qui souvent laissent les analystes dans leur soif inassouvie. Face à cet effort de spécifier l’objet de la littérature, plusieurs auteurs ont pensé et ont proposé. De manière générale, il nous semble que la littérature se définit en rapport avec ce qu’elle n’est pas. Ceci est fonction de l’objet même de la littérature. Le langage n’étant pas réductible à la littérature seulement, dire ce qui n’est pas littérature pour définir la littérature participe, à notre sens, de la distinction entre littérature et non littérature, c’est en d’autres termes distinguer l’imaginaire du réel. Evidemment, c’est cette distinction qui crée la littérature. Sa signification passe par l’aspect indirect de son langage. Car nous ne devons pas perdre de vie que «L’une des caractéristiques essentielles du texte littéraire [et, en particulier, des fictions] est en effet le caractère indirect de sa signification: le sens passe toujours par la médiation d’une histoire ou d’une représentation». (Jouve, 2010:85).

C’est le point de vue qui ressort chez plusieurs auteurs. La littérature sur la littérature est abondante. Nous ne saurons énumérer les points de vue de tous les spécialistes ici. De façon générale, et à titre indicatif, nous avons sélectionné quelques auteurs à partir desquels nous canalisons notre point de vue.

Bessière (2011) pense que l’effort pour spécifier la littérature n’est d’abord qu’effort pour marquer la distance du symbolique à l’imaginaire, de l’indice du discours commun à la ponctualité de l’écrit littéraire [qui du reste dépend de son objet d’étude, il se pose à la fois à cet objet, mais aussi à la reconnaissance de cet objet comme faisant partie de la littérature]. En effet, comment définir la littérature sans spécifier son objet. C’est même une des exigences de la littérature; l’autre exigence de la science littéraire «Serait de pouvoir reconnaître la

spécificité de cet objet par rapport à tous les autres discours que prend en charge l’événement littéraire [..]».(Todorov 1970; Moisan 1987:194). A cet effet, nous considérons fondamentalement les composantes ci-après que nous reprenons en couple: auteur/lecteur, discours commun (ordinaire)/discours littéraire, fait/interprétation comme très impliquées dans la détermination de l’objet et la définition de la littérature. Nous voulons donc comprendre par ces propos que définir la littérature consiste à déterminer comment chaque élément ainsi constitué se comporte. L’intention de la part de l’auteur à produire la littérature doit être couplée à l’interprétation du lecteur ou de l’auditeur à comprendre cette intention. La schématisation qu’en donne Moisan (1987:196) nous permet de mieux saisir cette trilogie:

Phénomène littéraire

↕ ↕

Vie textuelle ↔↔↔ vie anthropo-sociale

Par ce schéma, Moisan fait comprendre que le phénomène littéraire est un système, un tout où différents éléments ont rôle participatif. Ainsi, explique t-il, Vie signifie la dynamique de ces sous-systèmes du texte et de l’institution. Le phénomène littéraire est appelé anthropo-social pour tenir compte de toutes les composantes de ce système: l’homme, comme lecteur, producteur, agent, et la société comme structure de régulation, de contrôle et de sanction. La circulation entre ces trois pôles du triangle va dans tous les sens; les éléments de l’une (vie textuelle) se retrouvent dans l’autre (vie anthropo-sociale) et les deux renvoient au système dans sa totalité: le phénomène littéraire.

Ceci permet de comprendre que la compréhension [ici nous entendons la composition, la réception et la production] de l’œuvre se situe à divers niveaux, entre autres le temps et l’époque. C’est pourquoi la communication littéraire suppose une compétence linguistique commune entre l’auteur et le lecteur. Elle implique également que le lecteur et l’auteur «Participent à un même code esthétique, celui-ci pouvant varier d’une époque à une autre, d’un pays à un autre, d’une catégorie sociale à une autre […] La communication littéraire implique enfin que le lecteur participe là encore dans une certaine mesure au mode culturel de l’auteur». (Fraisse & Mouralis, 2001:63,64). Fraisse et Mouralis (2001: 191) pensent que la littérature exprime un universel d’un autre type, fondé sur une expérience particulière qui ne prend tout son sens que dans la mesure où le sujet qui la formule prend conscience de la dimension anthropologique de celle-ci et se trouve ainsi conduit à dépasser le stade de l’imaginaire pour accéder au niveau symbolique. Dans cette perspective, en effet, soulignent-ils, le sujet cesse de

se percevoir dans une sorte d’unicité absolue et de percevoir l’Autre, non tel qu’il voudrait qu’il soit, mais dans ce qu’il peut avoir de commun avec lui, son appartenance partagée à l’Humanité envisagée dans ce qui la constitue: la culture.

C’est par rapport à tous ces éléments que nous apprécions les œuvres. Comme nous le savons bien, «Chaque siècle, avec des circonstances qui lui sont propres, produit des sentiments et des beautés qui lui sont propres. Nous n’admirons les arts révolus que dans la mesure où l’histoire nous en ouvrira la compréhension, qui est d’abord compréhension de l’époque». (Nisin, 1960:34). En effet, une œuvre n’a de valeur que dans son encadrement, et l’encadrement de toute œuvre renvoie à son époque: critère d’appréciation selon le goût de l’époque, et par rapport à la critique scientifique. De cette manière, nous disons comme, l’avait déjà pensé Rey (1984), que la littérature, définie comme ensemble des discours retenus par la société comme empreints de littérarité, suppose de nombreux codes supplémentaires par rapport au code de la langue et des usages de la langue. Comme nous venons de le montrer ci-haut, l’auteur et le lecteur contribuent bien à préciser l’objet de la littérature qu’est le langage. Sartre (1940) dans l’imaginaire montre que si l’auteur existait seul, jamais l’œuvre comme objet ne verrait le jour. C’est l’effort conjugué de l’auteur et du lecteur qui fera surgir cet objet concret et imaginaire qu’est l’ouvrage de l’esprit. Il est intéressant de mentionner la lecture de Kerbrat-Orrechionni (1984) sur le théâtre où elle montre que le théâtre se caractérise par un emboîtement d’instances émettrices et réceptrices. «En croisant les deux critères type de dialogie [interne et externe] et type de destinataire [direct, indirect, additionnel], on est à même de mieux comprendre le statut de chaque actant de la communication théâtrale [texte et représentation]». (Narjoux et alii, 2009:20).

Et nous le verrons dans le chapitre 5 avec Barthes concernant l’intertextualité que le sens d’un texte découle de la productivité qui résulte de la confrontation de deux textes: celui du scripteur et celui du lecteur. Et cet objet se définit comme littérature par rapport à son comportement spécifique. La définition de la littérature tient donc de cette constatation. Qu’est-ce qui est littéraire et qu’est-Qu’est-ce qui ne l’est pas? Qu’est-Qu’est-ce qui détermine la littérature et de quelle manière? Comment le langage comme objet principal de la littérature se comporte-t-il face à d’autres circonstances [non littéraires]? Comment les autres composantes [non littéraires] concourent-elles à déterminer cet objet? On ne manquera pas de constater dans les travaux des théoriciens de la littérature ces débats sur la littérature en tant que tel et notamment sur les modalités permettant de distinguer littérature et non littérature.

Lanson (1965:22) énumère six lois qui éclairent le fonctionnement du fait littéraire-social. La quatrième loi permet d’expliciter l’implication auteur-lecteur-société dans la

compréhension d’une œuvre d’art. Loi de corrélation des formes et des fins esthétiques, i.e. l’usage d’une forme, que des circonstances variées ont fait éclore ou importer, précède la conception des propriétés et de la puissance de cette forme; l’esprit agissant sur les données qui lui ont été présentées les éprouve, les analyse, les organise et peu à peu détermine toutes leurs aptitudes esthétiques.

En plus, il est évident que la littérature, c’est une spécificité. Et comme le reconnaît Munch (2001:489), «Tous les grands problèmes de théorie littéraire sont aussi sous l’influence du singulier de l’art littéraire». Mais peut-on souligner une spécificité sans indiquer sa situation générale? En effet, c’est en fonction du général que l’on déduit le spécifique. Un discours est spécifique parce qu’il porte les marques du discours qui le fait spécifique. La littérature existe parce que les autres langages existent aussi. Ce sont eux, d’ailleurs, qui lui permettent d’exister pleinement. Bessière (2011:24) fait remarquer même que le littéraire est dans l’ordinaire non pas son autre, non pas son ailleurs, mais cela qui recueille la question du quotidien: le quotidien parce qu’il expose les limites du langage ordinaire et celles de l’idéologie qu’il porte. Ainsi, pense-t-il, un discours ne peut être spécifique sans porter les marques ultimes de sa spécificité. Aucun discours ne peut prétendre exposer une manière de justesse par lui-même et exclure que, par cette justesse, il dise les mots justes et, en conséquence, ultime. Qu’en est-il de ce même discours qui sait sa propre élaboration, sa propre construction, et, en conséquence, sa propre convention? Qu’en est-il de ces discours de tous puisqu’il est discours détaché, discours disponible, réitable, et qui se reconnaît tel que par l’inévitable d’une recontextualisation? Qu’en est-il de ce discours qui se différencie des discours quotidiens et qui vise explicitement la communauté sans partage?

Quelque peu dans le même esprit que Bessière, réfléchissant sur le «qu’est-ce que la littérature?» Fraisse et Mouralis (2001) attestent évidemment que nous nous épuisons bien souvent à en définir la nature; c’est-à-dire, ceci est ou ceci n’est pas de la littérature. Ainsi l’atteste, par exemple, l’intitulé de l’ouvrage de Yvert (2008), Ceci n’est pas de la littérature. C’est la réaction de la plupart des auteurs. Concernant cet objet, nous sommes sans ignorer qu’il pose des problèmes inhérents à sa spécificité. Sa nature signifiant crée quelques problèmes dans la considération de la littérature. Rey (1984:505) atteste assez clairement cela quand il énonce:

On voit donc qu’il n’est guère possible de réduire l’énoncé littéraire à l’expression d’un sens simple, défini une fois pour toutes. Le code linguistique en offrant au producteur du message la possibilité de mettre l’accent tout autant sur le contenu sémantique de celui-ci que sur sa forme ou sur le code permettant de le produire est déjà par lui-même générateur de polysémie puisqu’il est toujours

difficile de déterminer à coup sûr ce qu’il y a de plus important dans un message. Les connotations dont les termes qu’on emploie sont chargés viennent encore renforcer cet effet: véhiculant des valeurs morales, religieuses, politiques, sociales, esthétiques, elles constituent des codes supplémentaires qui viennent se superposer au code linguistique proprement dit et renvoient notamment à l‘idée que l’écrivain et le lecteur, en fonction de l’époque dans laquelle ils vivent et leur place dans le champ social, se font de la littérature.

Jouve (2010:32) le reconnait en martelant que «L’art littéraire tire cependant sa singularité du fait que le matériau qu’il utilise –le langage – est déjà lui-même signifiant». De ce point de vue, comme nous l’avons fait remarquer ci-haut, l’auteur et le lecteur, comptent autant que le discours dans la détermination de l’objet de la littérature. Parce que, nous le verrons par la suite, chacun est lié au langage et le charge.

Sartre (1969:17,18) le fait observer de manière quelque peu antithétique et imagée. Pour Sartre, les poètes sont des hommes qui refusent d’utiliser le langage. Il constate que le poète s’est retiré d’un seul coup du langage-instrument; il a choisi une fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes. Car l’ambiguïté du signe implique qu’on puisse à son gré le traverser comme une vitre et poursuivre à travers lui la chose signifiée ou tourner son regard vers sa réalité et le considérer comme objet. Ces propos confirment, en effet que, la littérature est du langage et de ce point de vue signifiant outre mesure.

Quand on questionne le langage qui est l’objet par excellence de cette discipline, on tombe sur une réflexivité qui nécessite d’être analysée. La réflexivité de la littérature se caractérise par son autonomie et son hétéronomie. Le langage replié sur lui-même [qui traduit d’ailleurs l’immanence du langage littéraire], mais aussi un langage ouvert aux autres. C’est par rapport aux autres, nous l’avons dit ci-haut qu’elle tire son autonomie. Ce qui signifie que si la littérature a des lois propres, c’est qu’elle réfère à d’autres lois qui relèvent d’un usage commun. L’œuvre en elle-même ne se suffit pas, c’est-à-dire, le discours de l’œuvre comme entité autonome est défini dans son rapport aux autres discours.

En effet, parlant du littéraire, Bessière (2011) fait observer qu’il est par les discours, et il est cependant un moyen spécifique au sein de ces discours. Il ne se conclut pas à quelque autorité de l’œuvre. Le littéraire se caractérise comme une typologie du contact –jeu de renvoie en lui-même par sa structure réflexe, jeu du renvoie à l’égard de tous les discours par glissements métonymiques –et se définit, en conséquence, comme la seule possibilité d’activation ou de réactivation d’un parcours langagier.

notation de son écart. L’écart étant entendu comme la caractéristique essentielle qui permet de distinguer la forme littéraire des autres formes. Il se pose cependant un problème, c’est que l’écart n’épuise pas tout dans la définition de la littérature. Cela parce que même si l’écart est l’un des éléments déterminants de la littérature, il est lui-même faisant partie de cette complexe entité «le langage». Et, ce faisant, il se construit dans le contour du langage. La littérature est du langage, sa constitution n’exclut pas les lois du langage commun. Moisan (1987:26) stipule dans cette logique que «Les signifiants littéraires [les formes] s’adossent au langage commun et de ce point de vue portent des signifiés courants [manger, voyager, etc…]». Cela explique que la littérature use de mots de tous les jours, mais qui dans le domaine littéraire sont hautement chargés et font appel à une interprétation seconde, qui, quelque fois, leur fait porter d’autres significations. Mais en littérature, ces signifiants [les formes] du langage commun sont disposés –par les procédés de fabrication ou d’écriture – de telle sorte qu’ils comportent des significations [fonctions] du second degré. Ces fonctions littéraires [signifiés second] se distinguent entre elles par un jeu d’oppositions qui sera le paradigme littéraire; elles se combinent entre elles [le syntagme] et elles se manifestent à plusieurs niveaux [règle d’intégration]. Ceci revient à dire qu’étant un arrangement sémantique, elle impose de revenir aux lois de la production et de la réception de sens. L’esthétique littéraire étant le beau réalisé par le moyen linguistique.

A cet effet, nous devons considérer que, et Nisin (1960:62) y avait déjà fait allusion, l’acte commun, l’opération commune du lisant et du lu, synthèse de la perception et de la création, la lecture d’une œuvre littéraire fait à la fois référence à un objet qui ne prend existence que par et dans un sujet et à un sujet qui ne perçoit l’objet que dans la mesure où elle le recrée. Pour John Dewey, ainsi que le rapporte Shusterman (1991:22) l’art est toujours le produit d’une interaction entre l’organisme vivant et son environnement, un mélange d’action et de réception qui entraîne une réorganisation des énergies. Ce substrat physiologique essentiel n’est pas limité à l’artiste. Le lecteur et l’auditeur doivent eux-aussi, pour apprécier l’art, engager leur affect, leurs énergies naturelles et leurs réponses sensorielles de façon à constituer, grâce à leur propre expérience esthétique, un objet en œuvre d’art. Quel est donc le moyen de cette extraordinaire synthèse, du moins pour la littérature, si ce n’est le langage! En effet, la littérature est un lieu dialectique: chacun de ses objets est un artefact qui fournit l’occasion de la reconstruction de la littérature. Le rapport de l’universel au singulier est celui de cette construction même, comme la construction de l’artefact est jeu sur l’universel et le singulier, hors de toute réduction de l’un et de l’autre. Chaque composante concourt à la construction de l’œuvre littéraire.

La question que l’on peut se poser est celle de savoir comment les différentes variables (auteur/lecteur, discours ordinaire/littéraire, fait/interprétation) concourent-elles à la caractérisation de la littérature?

En effet, Moisan (1987:22) montre que «Toute œuvre littéraire est un phénomène social. C’est un acte individuel, mais aussi un acte social de l’individu. Le caractère essentiel, fondamental de l’œuvre littéraire, c’est d’être une communication d’un individu et d’un public». Dans ce contexte, il faut comprendre que la littérature ne dépend pas seulement de l’intention de l’auteur, ni du langage; mais aussi de l’apport du lecteur et de tout ce qui confère à l’œuvre son statut d’œuvre littéraire. Dans ce contexte, la littérature devient créatrice. D’où découle cette capacité créatrice de la littérature? Barthes (1997:819) pense que

Le langage littéraire […] devient créateur dans la mesure où il laisse une marge entre le mot et sa signification immédiate; par cette marge, l’imagination du lecteur s’introduit, le mot s’évade du réel et glisse vers ce qu’il faut bien appeler la “littérature”. Ce point de vue contemporain de la théorie du texte veut que la théorie du texte […] ne considère plus les œuvres comme de simples messages, ou même des énoncés[c’est-à-dire des produits finis, dont le destin serait clos une fois qu’ils auraient été émis], mais comme des productions perpétuelles, des énonciations, à travers lesquelles le sujet continue à se débattre; ce sujet est celui de l’auteur sans doute mais aussi celui du lecteur.

C’est pourquoi donc Fraisse et Mouralis (2001:220) précise qu’«A l’intention de l’auteur et à celle de l’œuvre vient s’ajouter l’intention de lecteur». De ce point de vue, faisant le rapport entre l’œuvre et la communication, Nisin (1960:69) pense que l’œuvre n’est pas seulement communication, mais elle n’est d’abord possible que grâce à un langage qui nous permet de communiquer. Dans ce sens, il souligne que l’œuvre peut être considérée comme un mot global que le lecteur remplit d’un sens selon sa connaissance de la langue et son expérience personnelle. Cette expérience ne correspond pas nécessairement à celle de l’auteur, ni à celle d’un autre lecteur. Dans le sens de ces propos, nous pensons, comme Bessière (2001:8), que la littérature tire sa singularité de ses différences. En effet, Jouve (2010) montre que tenter d’identifier le littéraire se confond avec l’effort pour rendre compte de sa dualité: marquer la