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Autres occurrences et examen d'une objection

1. La correspondance : un double appel de Dieu

Au fil de son écrit autobiographique de 1654, Marie rapporte deux expériences spirituelles dans lesquelles elle s'est vue invitée par Dieu à vivre la correspondance. Ainsi, ces deux événements tendent à montrer que l'importance de cette vertu spirituelle n'est pas seulement pour elle le fruit d'une réflexion personnelle. Cette attitude semble lui être demandée explicitement par Dieu lui-même.

1.1 Le 25 janvier 1633 : premier appel explicite à la correspondance

1.1.1 Le contexte

C'est au chapitre XXXVI du huitième état d'oraison que, pour la première fois, Marie de l'Incarnation parle de la correspondance comme d'une demande reçue de Dieu. Cet appel lui fut adressé le jour de sa profession religieuse chez les Ursulines, le 25 janvier 1633. Elle y était entrée depuis le 25 janvier 1631. Cette même année 1631, elle avait vécu une

« troisième extase trinitaire1 », puis fait sa prise d'habit. Peu après celle-ci, elle fut plongée

dans une période d'obscurité intérieure, assaillie par « des tentations de blasphème, de déshonnêteté, d'orgueil2 ». Soutenue par Dom Raymond jusqu'à son départ de Tours, elle

s'abandonnait au Seigneur qui allégea finalement lui-même ses souffrances en rendant doux ce joug sans pour autant le lui retirer. Dans le chapitre XXXVI, elle parle du Seigneur qui la poussait, petit à petit, à s'adresser aux Pères Jésuites, puisque Dom Raymond avait dû quitter Tours pour d'autres fonctions dans sa communauté. Le tout se passait au début de l'année 1633.

1.1.2 L'appel proprement dit

Afin de mieux en tirer les éléments pertinents pour ce travail, le récit de l'expérience lors de laquelle cet appel à correspondre a retenti sera cité dans son ensemble:

Le jour de ma profession arriva, que je fis de bon cœur. Notre-Seigneur me visita ce jour-là avec soulagement, ou plutôt éloignement de mes croix. Au retour du chœur, entrant en ma cellule, je me prosternai pour présenter derechef à Notre-Seigneur le sacrifice que je venais de lui présenter en public. Étant en cette posture et en une grande familiarité avec sa divine Majesté, j'entendis en mon intérieur qu'elle me signifiait que désormais, à l'imitation des Séraphins du prophète Isaïe, je volasse continuellement en sa présence et à son saint service avec six ailes: premièrement, par la fidèle garde des vœux que je venais de professer; en second lieu, par l'adhérence continuelle à son amour et divine union, et que, comme le battement des ailes des Séraphins était continuel, aussi il ne fallait pas que mon amour et ma correspondance eussent des trêves, bornes ni limites, tant par mes vœux et vertus que par les trois puissances de mon âme, rapportant le tout à sa très étroite et très intime union. Quoique [cette] instruction fut efficace par le nourrissement intérieur et pour l'entière inclination <de mon âme du côté> [de Dieu], c'était d'une secrète et intime façon qui ne me délivra pas des peines intérieures que je portais, qu'au moment de cette grâce, alors que je professai mes vœux, et que toute moi-même eût passé par les flammes, pour Lui faire mon sacrifice avec plus de pureté et de disposition intérieure et extérieure, s'il eût été besoin. Ce fut le

1 G.-M. OURY, L'expérience de Dieu avec..., p. 49. 2 RI654, 8e E.O., chap. XXXV, p. 178.

3 C'est nous qui soulignons par le caractère gras. Prendre note que tous les mots mis en caractère gras dans les diverses citations de ce chapitre le sont par initiative de notre part afin de mettre en évidence certains

jour de la Conversion de saint Paul, le 25e de janvier 1633, et le 33e de mon

âge4.

1.1.3 Quelques résultats d'analyse

La répétition des mots «jour », « sacrifice » et l'évocation, tant au début qu'à la fin, de la profession de ses vœux amène à détecter la présence d'un encadrement ou inclusion qui délimite l'essentiel du récit tout en en précisant les circonstances :

Premier appel à la correspondance Encadrement du récit

Début du récit Fin du récit

« Le jour de ma profession arriva, que je fis de bon coeur. [...] Notre-Seigneur me visita ce jour-là avec soulagement, ou plutôt éloignement de mes croix. Au retour du choeur, entrant en ma cellule, je me prosternai pour présenter derechef à Notre-Seigneur le sacrifice que je venais de lui présenter en public5. »

«alors que je professai mes voeux, et que toute moi-même eût passé par les flammes, pour Lui faire mon sacrifice avec plus de pureté et de disposition intérieure et extérieure, s'il eût été besoin. Ce fut le jour de la Conversion de saint Paul, le 25e de janvier

1633, et le 33e de mon âge6. »

Tableau 6. Premier appel à la correspondance. Encadrement du récit

Non seulement ces deux passages délimitent le récit de son expérience spirituelle, mais ils précisent du même coup les circonstances de cet appel à la correspondance. Le tout arrive le jour de sa profession, alors qu'elle est en prière, prosternée et seule dans sa cellule, et

4 RI654, 8e E.O., chap. XXXVI, p. 182-183. s Ibid., p. 182.

qu'elle s'offre toute entière en sacrifice au Seigneur. Comme ce fut le cas pour l'expérience du Sang de 1621, elle décrit le tout avec multiples détails (date, lieu et circonstances), ce qui est signe de la marque profonde laissée par cette expérience.

Dans le récit de cet événement, Marie de l'Incarnation précise également sous qu'elle forme a retenti en elle cet « appel » à la correspondance : «Étant en cette posture et en une grande familiarité avec sa divine Majesté, j'entendis en mon intérieur qu'elle me signifiait7 [...] ». La modalité de l'appel semble donc être d'une certaine façon celle de

paroles intérieures perçues ou « entendues » à l'occasion d'une « grande familiarité » avec le Seigneur.

Marie de l'Incarnation énonce ensuite la forme générale de l'appel qui lui est adressé par l'emploi d'une comparaison: Dieu l'invite à s'inspirer des Séraphins dont il est question dans le livre du prophète Isaïe et, comme eux, à se tenir continuellement en la présence de Dieu et « voler » à son service. La réponse à cet appel sera à faire de deux manières particulières. «Premièrement, par la fidèle garde des vœux8 » qu'elle venait de prononcer

et deuxièmement « par l'adhérence continuelle à son amour et divine union9 ».

Elle reformule et précise ensuite ce même appel en parlant cette fois du battement d'ailes continuel des Séraphins qui est à imiter : « aussi il ne fallait pas que mon amour et ma correspondance eussent des trêves, bornes ni limites, tant par mes vœux et vertus que par les trois puissances de mon âme, rapportant le tout à sa très étroite et très intime union10. »

La répétition du champ sémantique de la continuité est ici frappant : l'adjectif « continuel11 » revient deux fois, l'adverbe « continuellement12 » une fois et elle emploie

aussi l'expression « sans trêves, bornes ni limites13 ». Ces mots et qualificatifs tendent à

1 Ibid.,p. 182. 8 Ibid.

9 Ibid.

10 RI654, 8e E.O., chap. XXXVI, p. 182-183. 11 Ibid., p. 182.

12 Ibid

préciser ce qu'elle doit imiter des Séraphins : leur vol ou « battement d'ailes » continuel qui les fait se tenir constamment en présence de Dieu et à son service. En effet, Marie est invitée à demeurer en Dieu et à son service par la fidélité à ses vœux et « par l'adhérence continuelle à son amour et divine union14 » et par la constance de sa correspondance.

Marie se trouve ainsi appelée par Dieu à un amour et à une correspondance indéfectibles, sans intermittence ni limite dans la durée : « sans trêves, bornes ni limites15 ». Sa

correspondance semble aussi devoir être sans limite d'objet, c'est-à-dire qu'elle doit impliquer tout son être, toutes ses puissances (entendement, mémoire, volonté).

Correspondance et pureté

La radicalité de la correspondance qui lui est demandée ne semble pas être indépendante de la radicalité de l'engagement et du sacrifice qu'elle vient de sceller par ses vœux religieux. Et la notion de pureté, déjà remarquée lors de la première occurrence de la notion de correspondance au quatrième état d'oraison, est à nouveau ici présente dans les propos de Marie de l'Incarnation qui souligne cet appel à correspondre. Parlant des dispositions de ce jour elle dit : « toute moi-même eût passé par les flammes, pour Lui faire mon sacrifice

avec plus de pureté et de disposition intérieure et extérieure, s'il eût été besoin1 . »

L'exigence de la correspondance se trouve donc à nouveau liée par Marie à son désir de pureté.

Correspondance, union à Dieu et <c adhérence à son amour »

La correspondance apparaît également comme un moyen d'union à Dieu. Elle décrit la manière appropriée de se tenir « en sa présence17 ». On pourrait d'ailleurs déduire de ses

propos que la correspondance est une sorte d'« adhérence continuelle à son amour18 ».

)4 Ibid,p. 182. 15 Ibid.,p. 183. 16 Ibid

17 Ibid., 8e E.O., chap. XXXVI, p. 182. "ibid.

L'âme adhère continuellement à l'amour de Dieu en répondant ou correspondant « sans trêves, bornes ni limites19 » aux appels que Dieu lui adresse amoureusement. Ainsi le

concept de correspondance n'est peut-être pas sans lien avec le concept d'adhérence qui est aussi fort présent dans la spiritualité Bérullienne. La correspondance apparaît donc d'une certaine manière comme une vertu permettant de se maintenir en présence de Dieu et de lui être uni.

La manière de correspondre

Enfin, ce passage précise aussi « comment » se fera la correspondance : « tant par mes vœux et vertus que par les trois puissances de mon âme, rapportant le tout à sa très étroite et très intime union21. »

Si tous ces éléments venant d'être dégagés contribuent à enrichir la compréhension de ce que désigne l'expression correspondance dans la Relation de 1654, ils font aussi progresser la réponse à la question principale de ce mémoire.

1.1.4 État de la question principale

Le passage ci-haut cité contribue à confirmer l'hypothèse qui stipule que la place accordée par Marie de l'Incarnation à l'attitude désignée par la notion de correspondance dans la Relation de 1654 est majeure. Marie y dévoile en effet que ce n'est pas seulement le fruit de ses réflexions qui l'invite à considérer cette attitude comme majeure. Dieu lui-même l'appelle à se tenir sans cesse en sa présence et à une « adhérence continuelle à son

19 Ibid., p. 183.

20 Molien décrit cette notion d'adhérence chez Bérulle : « C'est du mot adhérence que le P. de Bérulle use le plus souvent pour désigner l'union de l'activité humaine avec l'activité divine ou quelque chose de semblable; appartenance, liaison, application, servitude reviennent aussi fréquemment aussi sous sa plume et ont à peu près le même sens ». (A. Molien, « Bérulle », dans M. VILLER (dir.), Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique. Doctrine et histoire, vol.l, Paris, Beauchesne, 1937, col. 1564.).

amour22 » dans la correspondance. L'importance de la correspondance lui a été signifiée

dans une « instruction23 », dit-elle, venue du Seigneur lui-même.

De plus, dans cet extrait, la correspondance est à nouveau présentée comme étant une nécessité. Ce caractère de nécessité est exprimé par l'emploi du verbe falloir : le Seigneur lui donne de comprendre que «désormais [...] il ne fallait pas que mon amour et ma correspondance eussent des trêves, bornes ni limites24 ». Ce « désormais » qui introduit le

récit laisse clairement entendre que la correspondance devra s'étendre à l'ensemble de sa vie qu'elle vient de donner par la profession de ses vœux. De plus, l'expression sans « trêves, bornes ni limites » montre la radicalité de la correspondance à laquelle Dieu l'appelle.

1.2 Février 1639 : second appel à la correspondance

1.2.1 Contexte

Marie relate son second appel à la correspondance au chapitre XLVI du onzième état d'oraison de son autobiographie. Dans cet état d'oraison, elle raconte comment la Providence conduisit finalement elle-même le projet de sa vocation particulière pour le Canada. Depuis plusieurs années déjà, Marie de l'Incarnation avait en effet reçu du Seigneur un appel à partir au Canada pour aller y établir « une maison à Jésus et à Marie ». Cependant, ce projet dépassant ses seuls moyens humains tardait à se concrétiser. Dans cet état d'oraison, elle ne cesse de bénir la conduite de Dieu et sa Providence qui a levé une multitude d'obstacles les uns après les autres. Elle confesse alors qu'il « est infiniment fidèle en ses promesses, vocations et conduites27. » Elle mentionne que Madame de la

Peltrie obtint finalement ses permissions de venir au Monastère des Ursulines de Tours

22 Ibid, p. 182. 23 Ibid, p. 183. 24 Ibid, p. 182-183. 25 Ibid, p. 183.

26 Ibid, 9e E.O., chap. XLI, p. 204. 27 Ibid, 1 Ie E.O., chap. XLV, p. 229.

pour y prendre Marie de l'Incarnation et une autre ursuline, afin de mener à bien son projet de fondation d'un séminaire pour jeunes filles en Canada.

Dans le chapitre XLVI, Marie de l'Incarnation raconte l'accueil de Madame de la Peltrie dans le Monastère de Tours, ainsi que l'action de grâce et jubilation dans lesquelles se trouve l'ensemble des religieuses. Marie de l'Incarnation se voit choisie avec Mère Marie de Saint-Bernard28 pour la fabuleuse entreprise. C'est dans ce chapitre qu'elle parle d'une

« chose » qui lui arriva et qui lui dura trois jours, juste avant son départ définitif du Monastère de Tours, donc entre le 19 et le 22 février 1639. Elle en parle aussi comme d'une « occupation30 » du Seigneur, qui la laissait à peine manger et dormir...

1.2.2 L'appel proprement dit

Cette occupation intérieure se caractérise par la vue de ce qui l'attendait au Canada et par des paroles intérieures la sommant d'être fidèle et de correspondre aux croix qui lui étaient montrées. C'est à l'intérieur de ce cadre que retentit le second appel à la correspondance rapporté par Marie de l'Incarnation dans son autobiographie de 1654. Citons donc le passage où elle raconte cette vue et les paroles qui lui venaient en même temps au cœur :

J'eus une vue de ce qui me devait arriver en Canada. Je vis des croix sans fin, un abandon intérieur de la part de Dieu et des créatures en un point très crucifiant, que j'allais entrer en une vie cachée et inconnue. Il m'était avis que la Majesté de Dieu me disait, par une insinuante pénétration: « Allez, il faut que vous me serviez maintenant à vos dépens; allez me rendre des preuves de la fidélité que vous me devez par la correspondance fidèle aux grandes grâces que je vous ai faites. » Je ne puis dire l'effroi qu'eut mon esprit et toute ma nature en cette vue31.

28

Elle avait fait vœu à saint Joseph de prendre son nom s'il lui obtenait le difficile consentement de ses parents pour partir au Canada. (Marie de l'Incarnation, « Lettre CXL, De Québec, à la Communauté des Ursulines de Tours, printemps 1652 », Correspondance, p. 449.)

29 RI654, 1 Ie E.O., chap. XLVI, p. 236. i0 Ibid, p. 237.

Les guillemets introduisant le passage au langage direct permettent d'isoler la phrase qui contient le cœur de ce second appel à la correspondance. Ce passage a été l'objet d'une étude plus approfondie dont voici les principaux résultats.

1.2.3 Quelques résultats d'analyse

Avant de s'attarder aux éléments nouveaux que dévoile cette phrase, on peut remarquer que si l'appel prend la forme d'une « insinuante pénétration », exprimée par Marie de l'Incarnation en parole, il vient aussi par le moyen de cette « vue ». Marie parle en effet au début et à la fin de ce bref passage d'une « vue », et elle utilise également le verbe « voir ». Ce qu'elle voit, ce sont des croix et le sentiment d'abandon de Dieu et des hommes qui l'attendent au Canada. C'est en lien avec cette vue que retentit ce second appel à correspondre.

Une consigne missionnaire

Un premier élément d'analyse rhétorique qui ressort est la répétition du verbe à l'impératif « allez » pour ouvrir les deux segments de phrase. D'une part, cette répétition donne la couleur d'un envoi en mission. On sait d'ailleurs que cette demande lui est adressée la veille de son départ de Tours pour le Canada. Elle devient alors comme une consigne missionnaire. D'autre part, ce double « allez » confère un caractère incisif aux commandes formulées dans ces deux fragments de phrase. L'ajout de l'expression verbale « il faut que33 » dans la première section et « vous me devez34 » dans la seconde, accentue l'idée du

caractère impératif de l'appel ici adressé. Marie de l'Incarnation parle donc une fois de plus de la correspondance comme d'une nécessité. Elle est absolument requise par une demande explicite du Seigneur formulée cette fois-ci à l'occasion de son départ pour le Canada.

i2Ibid. 33 Ibid. 34 Ibid.

Correspondance et fidélité

On peut également remarquer la présence du champ sémantique de la fidélité qui est ici exprimé d'abord par la présence du substantif, puis par celle de l'adjectif qui qualifie la

l e

correspondance. Dieu demande à Marie de l'Incarnation une « correspondance fidèle » qui attestera que son attachement à Dieu et à ses grâces sont vrais. Dieu lui rappelle d'ailleurs, à l'occasion de cette demande, qu'il lui a donné de « grandes grâces36 » et qu'il

lui a manifesté tant de marques de son amour pendant ces trente-neuf années à Tours. On peut d'abord évoquer les grâces de son enfance, celle d'être née fille de l'Église et ainsi d'avoir pu le connaître. Mais il y a aussi la grande grâce de sa conversion et de son appel à la vie intérieure où elle se vit plongée et rachetée par le précieux sang que Jésus-Christ a versé pour elle. Elle a aussi bénéficié de faveurs uniques l'immergeant dans le mystère de la Trinité et surtout cette belle grâce des épousailles avec le Verbe Incarné par laquelle il s'est uni à elle. Si Dieu s'est livré en sacrifice pour elle, il attend maintenant une réponse d'amour de sa part. La correspondance de Marie de l'Incarnation deviendra une marque de fidélité de l'épouse qui aime au point de perdre sa vie pour celui qu'elle aime37.

En terminant ce point autour du lien entre fidélité et correspondance, on peut rappeler que le champ sémantique de la fidélité était déjà présent au chapitre X où pour la première fois Marie parlait de la correspondance comme nécessité. Après avoir évoqué la disproportion entre la pureté de Dieu et celle de l'homme, ainsi que la grande tendance à l'union, persistant toujours en l'âme, elle disait : « Je frémis quand j'y pense, et combien il importe

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d'être fidèle . » Correspondance et fidélité avait aussi été rapprochées dans le récit de son premier appel à la correspondance39. Ces emplois simultanés de l'une et l'autre notion,

tendent à révéler que la notion de correspondance est intimement liée à celle de fidélité.

35 Ibid. i6lbid.

37 Jn 15, 13 : « Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis. » 38 RI654, 4e E.O., chap. X, p. 93.

39 « Elle me signifiait que désormais, à l'imitation des Séraphins du prophète Isaïe, je volasse continuellement en sa présence et à son saint service avec six ailes: premièrement, par la fidèle garde des vœux que je venais de professer; en second lieu, par l'adhérence continuelle à son amour et divine union, et que, comme le battement des ailes des Séraphins était continuel, aussi il ne fallait pas que mon amour et ma correspondance

1.2.4 Appel à la correspondance dans la croix et réponse de Marie de l'Incarnation

Les effets de cette vue et de cet appel à correspondre dans les croix en Canada produisirent un « effroi40 » dans son esprit et dans toute sa nature, dit-elle. Malgré l'épouvante causée

par ces croix à venir, elle eut le courage et la force, par la grâce de Dieu, de répondre « oui » à cet appel, comme elle l'indique elle-même : « Toutefois, je satisfis en moi-même