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Chapitre IV Le modèle Arapey

4.14 L‟utilisation du modèle en tant que repère conceptuel pour le Projet

Le processus de construction du modèle, ses limitations et ses résultats ont été présentés en détail au corps technique de l‟Institut du Plan Agropecuario et, en partie à partir de nos discussions, nous avons élaboré un projet, qualifié comme central au sein de l‟Institut, et qui consiste à accompagner les exploitations d‟éleveurs avec le double objectif d‟améliorer leur fonctionnement et de tirer des leçons pouvant servir à d‟autres acteurs impliqués, qu‟ils soient éleveurs, techniciens, chercheurs ou politiques. L‟idée centrale proposée est qu‟il est nécessaire d‟identifier les variables et les stratégies qui semblent être essentielles lorsqu‟il s‟agit de développer durablement les exploitations à long terme. Dans la mesure où nous ne disposons pas d‟une description des variables qui affectent cette durabilité, ni de comment influencer les décisions des éleveurs, nous considérons qu‟un suivi de 4 ans pourrait permettre d‟élaborer un corps de connaissances au sujet de ces variables. Celles-ci pourraient être utilisées à différentes fins, mais surtout pour améliorer le processus d‟accompagnement des éleveurs.

Spécialement intéressante, et directement liée à l‟image que donne Arapey du fonctionnement des exploitations, la modélisation des décisions stratégiques des éleveurs et de leurs effets au-delà d‟un simple exercice est apparue comme importante.

Projet : Intégration des connaissances I) Antécédents et justification

L‟IPA a un mandat légal pour que dans le cadre de sa mission et vision institutionnelle, il exprime les aspirations de la société à « favoriser le développement personnel, familial et humain des éleveurs» et à « promouvoir le développement du secteur ». Il se propose aussi de « soutenir le développement d‟un système d‟information et d‟innovation permanent pour le secteur agricole d‟élevage ».

Le fonctionnement du secteur de l‟élevage a vécu différentes phases tout au long du temps. L‟action des institutions a de façon générale été soutenue par le « paradigme du transfert de technologie », qui a montré ses limites. Il est surtout devenu évident que l‟efficacité des processus productifs n‟a pas toujours été associée à la bonne marche des exploitations, et qu‟en même temps les relations entre le fonctionnement du secteur et celui des exploitations sont diffuses.

La vision qui prédomine quant à l‟analyse du système est qu‟il faut prendre en considération l‟information agrégée (macro), qui ne reflète pas nécessairement la situation des entreprises (micro). Néanmoins, le résultat global est affecté par ce qui se passe au niveau des entreprises, raison pour laquelle une meilleure description du fonctionnement des entreprises et des stratégies appliquées par les éleveurs contribuera à améliorer les actions des différents acteurs impliqués dans le secteur. Elle permettra en particulier d‟avoir plus d‟éléments pour anticiper les manières d‟agir au niveau des exploitations face aux différentes propositions liées aux changements techniques, aux politiques appliquées, etc.

Tout cela suppose qu‟il faut proposer un nouveau champ d‟observation et d‟étude qui n‟a pas été pris en considération jusqu‟à maintenant, dans le cas de l‟Uruguay.

D‟autre part, les exploitations ont des résultats variables, pas toujours acceptables, et il n‟y a pas eu de propositions satisfaisantes sur une gestion intégrale qui réponde aux finalités des Unités de décision-exécution (UDE).

Si nous considérons cette problématique et ses antécédents, nous nous devons de proposer un « accompagnement stratégique » comme élément central du travail institutionnel de ce projet. Il s‟agit d‟établir des relations à long terme qui produisent une amélioration de la compréhension mutuelle entre les éleveurs, les techniciens et les autres acteurs concernés par le secteur de l‟élevage.

Cette proposition s‟appuie fondamentalement sur trois idées de base :

 L‟apprentissage est un processus autodirigé.

 Il existe au niveau des éleveurs des connaissances et des manières

de travailler qu‟il faut sauver et valoriser.

 Le projet devra faciliter un apprentissage collectif, et

éventuellement favoriser une meilleure action d‟ensemble des divers acteurs impliqués : les institutions publiques, les organisations privées de différentes natures, les acteurs privés, etc.

Ce projet a été élaboré au sein du Plan Agropecuario. Une formation de tous les techniciens a été mise en œuvre sous le nom de « Modélisation des exploitations agricoles d‟élevage et suivi stratégique », dans le cadre de laquelle a été effectuée une révision collective quant à la possibilité d‟utiliser une approche globale afin d‟améliorer la possibilité de faire des recommandations pertinentes aux éleveurs. L‟innovation méthodologique par rapport à celle décrite par Marshall et al (1994) a consisté à proposer l‟UML pour modéliser la conduite du système d‟opération. Cette modélisation se réfère aux trois

conduite des principaux processus productifs. Au départ, nous ne proposions pas de simulations informatiques car nous n‟avions pas de compétences dans ce domaine, mais nous avons proposé des voies alternatives, malgré tout moins efficaces. Cela comprend l‟exploration du fonctionnement du système modélisé dans diverses circonstances, comme les accidents climatiques, les changements de marché ou de nouvelles étapes du cycle familial.

Le processus d‟élaboration a inclus une présentation – afin d‟obtenir un aval et un appui – faite auprès des associations nationales de producteurs agricoles d‟élevage, de la Commission Nationale de Développement Rural, de Coopératives Agricoles Fédérées, de l‟Association Rurale de l‟Uruguay, de la Fédération Rurale de l‟Uruguay, et du Ministère de l‟Elevage, dans la capitale du pays. Nous avons aussi réalisé quatre réunions à l‟intérieur du pays, Lascano, Tacuarembó, Durazno et Valentìn, ainsi que lors de l‟Assemblée annuelle de l‟Association Rurale de Tacuarembó.