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176 L'6tat de t'eau au Qu6bec / La qualit6 de I'eau qq9!e99E9

Dans le document eu treEc SYMPOSIUM (Page 192-195)

La deuxidme est un peu plus s6rieuse, elle concerne les eaux souterraines. Quand on 6coute le discours de monsieur'Gelinas par rapport aux eaux de surface, on constate qu'on a une d6ficience de connaissances sur ta qualite des eau* souterraines, dans les capacit6s d'exploitation ponctuelle' Je ," por" une question un peu philosophique: Comment est-ce qu'on peut concilier cette d6ficience d,informations, ce discours qui' presente les eaux souterraines comme une inconnue face i une population qui est craintive fate d I'exploitation des eaux souterraines et qui a peur qu'on exploite les eaux souterraines en pensant que la qualit6 va changer, alors que dans un c6t6 on dit que' comme communaut6 scientifigue, on en connait peu ? Quelles seraient les actions A faire pour am€liorer la situation ?

M. Pierre G6linas

C'est effectivement une question qui dEpasse un peu mes capacit6s. Mais essayons de la prendre de la fagon dont je l'ai pr€sent6e. On manque de connaissances sur I'ampleur des inventaires qui ont 6te faits. Le territoire du euebec est immense par rapport i la population, donc il y a trds peu d'6tudes qui ont €t6 faites sur la contamination des eaux. Par contre, sur les eaux naturelles, un peu partout, il y a des inventaires qui ont €t6 faits. Si on se demande si ce qui a 6t6 fait dans les ann6es 1970 est statistiquement valide, souvent par grandes r6gions de 1000 km'ou il y avait un ou deux Echantillons, c'est un inventaire qui est relativement petit. Ce qu'on sait de 9a, c'est que la qualit6 naturelle de I'eau, normalement, est bonne. C'est de l'eau qui, dans beaucoup de cas, est potable, sauf pour de petites corrections comme nous le disait monsieur de Marsily. MOme dans les eaux embouteillees, le fer, le mangan6se, sont des 6l6ments qui peuvent 6tre facilement oxydables et enlev6s de l'eau. Donc, dans ce sens, pour la qualit6 naturelle de I'eau, il n'y a pas de surprises 6normes d'un endroit d un autre au Qu6bec.'Par contre, lorsqu'on parle de zones o0 I'activite agricole est intense, les points d'6chantillonnage ont souvent €t6 soit cibl€s par le Ministdre de l'Environnement dans des zones ou il y avait de la culture de pomme de terre ou de la culture du mais, ou dans des cultures intenses. A ce moment, on retrouve plusieurs puits or) la contamination, indiqu6e par des indices de contamination, peut se produire.

Comment expliquer 9a i la population ? ll faut aussi voir d quelle €chelle se font les projets de d€veloppement des taux souterraines. Je prends un peu A contre-pieds monsieur de Marsily : en Europe I'eau embouteillEe, ga d l'air d'6tre le sauveur de la Nation, alors qu'ici c'est I'ennemi public num6ro 1 d ce qu'on voit. ll semble qu'il y ait un probldme de communication avec le public.

Autrement dit, une ressource, la meilleure possible est vue comme €tant la pire chose qui puisse aniver dans un village ou dans une communaut6, alors qu'ailleurs dans le monde ce serait la manne, et on aurait une ressource exceptionnelle. Dans ce lens ld, la communication entre les scientifiques ou les responsables de programmes gouvernementaux et le public reste d taire.

Question d6pos6e en salle d'ordinateurs

D'og peut donc provenir la prOsence d'cestrogdnes dans I'eau de consommation ? Monsieur de Marsily ?

M. Ghislain de Marsily

Reprenons le probldme de la st€rilit6 masculine. D'abord, j'ai bien dit qu'on la constate en Europe, je ne sais pas ce qu'on dit en Am€rique du Nord ou au Canada. On constiate une baisse de fertilit€ de 30%. On n'en sait pas actuellement la cause, donc on n'a pas de relation cause A effet cestrogene

-@ o n o e | ' e a u a u Q u 6 b e c t 1 0 . 1 , | . 1 2 d 6 c e m b r e 1 9 9 7 l M o n t r 6 a |

PERIoDE DE QUESTIoNS / La qualit6 de I'eau qu6b6coise

fertilit6. ll y a d'autres hypothdses qui ont 6t6 6mises, en particulier le fait qu'on reste trop longtemps assis, qu'on ne mdne pas une vie assez saine, etc. ll est clair qu'il est possible que les cestrogdnes aient un effet sur la fertilitE masculine et comme ces estrogdnes, si on approvisionne en eau qui a deja 6t6 circul€e et trait6e dans les r€seaux, passent d travers, on peut imaginer que la pilule qui est utilisee par les femmes, rejetde dans les urines et quise retrouve dans les eaux d'€gouts et finalement dans le milieu naturel, persiste, qu'elle n'est pas Eliminee. Mais ce n'est pas la seule source. ll y a d'autres produits : il y a les ch6lates qui finissent par produire des cestrogdnes, il y a m€me des plastiques, je crois, qui ont la possibilit6 de fabriquer des cestrogdnes.

On se trouve devant des m6canismes qu'on ne connait pas et sur lesquels on n'est pas pr6t de connaitre trds vite la r6ponse. On est dans le domaine des faibles doses, c'est A dire qu'on constate sur une population entidre qu'ily a cet effet, mais on ne sait pas quelle est la cause. ll faut essayer de trouver des corrElations. Autrement dit, si on savait dans telle partie de telle province de tel pays qu'il y a moins de fertilit€, et que par ailleurs on a 6galement plus d'estrogdnes dans les eaux de ce pays ld, alors on pourrait dire qu'ily a une corr6lation. Donc, c'est une fagon d'6tudier ce probldme des faibles doses, c'est ce qu'on appelle l'6pid6miologie. On va essayer de voir s'il y a une corrdlation entre des teneurs de quelque chose dans I'eau et l'€tat de maladie de la population desservie. C'est extr6mement difficile, parce qu'il y a tellement de variables qu'on ne sait pas si c'est la bonne. Est-ce que c'est les estrogdnes ou est-ce que c'est autre chose ? L'alternative c'est quoi ? C'est prendre des souris i qui on injecte des cestrogdnes, et on regarde si elles sont fertiles ou pas. Le probldme est qu'on entre dans le domaine des faibles doses. Donc si vous avez deux souris, F ne suffit pas car vous allez en mettre tellement peu, qu'une souris un peu costaud va €tre fertile et que I'autre ne le sera pas. On ne doit pas avoir deux souris, mais 1 000 souris, 10 000 souris. Donc c'est le probldme des faibles doses. Pour aniver I faire de l'expErimental sur du mat6riel, je dirais analogue au mat6riel humain, qui sont les souris en g6n6ral, on est obligE de multiplier d I'infini les matOriels sur lesquels on doit faire les exp€riences, ce qui devient infaisable, pour pouvoir rester dans le domaine des doses relativement faibles telles que celles dues aux concentrations o0 ces produits se trouvent dans l'environnement. Si on ne fait pas ga, on monte les doses, on va faire 10, 100 fois plus. Vous vous rappelez le petit diagramme que j'avais dessin6 de la relation dose-effet: c'est lin€aire. On n'en sait strictement rien, est-ce qu'ily a un effet de seuil, est-ce qu'il n'y a pas d'effet de seuil ? lly a des gens qui disent que c'est beaucoup plus 6lev6 quand les doses sont faibles, ce sont les homOopathes. Les hom6opathes vous disent Similia similibus curantur. C'est i dire que si je prends un poison i trOs faible dose, il est trds efficace. Moins il y en a, plus c'est efficace. Si vous croyez A I'hom€opathie, i ce moment-ld c'est fini, on ne peut rien faire. La moindre trace de quelque chose dans I'eau, et vous 6tes atteint, c'est fini.

M. Alain Saladzius, Associafion professionnelle des ingAnieurs du gouvernement du Qudbec Pour r€pondre A la question de monsieur Chapuis concemant le nombre de personnes qui travaillent dans le domaine des eaux souterraines, je sais qu'il y a dans la salle des gens du Ministdre qui auraient pu r€pondre plus tacilement et avec plus de pr6cision que moi, mais je vais le faire d votre place. A ma connaissance, il y aurait environ 5 ou 6 personnes qui travaillent d la Direction des ressources des eaux souterraines au Ministdre de I'Environnement. Je sais qu'il y a au moins un ing6nieur dans notre syndicat, et qu'il y en a un deuxi€me qui n'est pas du syndicat, mais ce n'est pas prus que F.

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Symposium sur la gestion de I'eau au Qu6bec I 10-11-12 d6cembre 1997 / Montr6al

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lnteruenant non identifi6

Je voudrais vous rappeler I'intervention que j'ai faite ce matin. L'eau est une denr6e, on la consomme, et le plus grand risque est d'€tre coniamine par des micro-organismes. Oui il peut y avoir des estroienesi oui il peut y avoir des produits canc6rigdnes, mais les risques sont g6n6ralement minim6s. On sait qutaux Et"tr-Unir, les eaux souterraines, qui sont justement consid€r6es potables telles qu'eltes, soni la plus grande source d'6pid€mie. Les principales €pid€mies sont des 6pid6mies caus6es pat jes virus, a hdpatite A en particulier. La raison principale d 9a, c'est que les virus, une fois qu'its ont atteint la nappe souterraine, peuvent y survivre pendant des ann6es. ll y a des notions de connaissances qu'il va falloir acquErii au Qu6Oec, qu'on n'a pas pr6sentement, soit de voir comment nos nappes sont contamin6es. Et ga c'est reli6 d un aspect d'eau de surface. On parlait tant6t de zones prot6g€es, que ce soit la ville de New York, que ce soit la Californie qui a d'6normes bassins d'eau, le risqire principal c'est la prEsence de l'humain et il n'existe plus de terrains vierges dans le monde. Essentiellement ce que I'on voit, c'est que m6me lorsqu'on essaye de protOger de trds grands bassins versants contre une pollution, I'humain est toujours pr€sent, les animaux sont aussi iouiours pr6sents, et ils excr€tent des micro-organismes continuellement. Et m€me un bassin comme cetii proteg6 par la ville de New York, qui pensait avoir une eau trds propre - on a parl6 de Cryptosporiaium tant6t, c'est un micro-organisme, qu'on met dans de l'eau de Javel pour le purifier en taO6ratoire-, imaginez que lorsqu'il y a des animaux dans un bassin versant, on peut penser au rat musqu€, aux orignaux, aux grands mammifdres, il y a des risques importants. Le plus grand risque que vous avez, que ce soit p6ur tes eaux souterraines oi c'est les virus, ou les eaux de surface ou ce seront les parasites, ga resie les micro-organismes. Je pense qu'on doit garder 9a en m6moire parce que notre m6connaissance des eaux souterraines est trds grande.

M. Bemard Beaudin, Fondation de la Faune

pour r6pondre i votre question, Madame, quelle serait la meilleure stratEgie pour d€polluer ? Demain on aura un atelier et je pourrai vous entretenir un peu ptus longtemps, mais en particulier je pense que les usages perdus dans certains cours d'eau, s'ils sont retrouvds, peuvent €tre un apport €conomique substanliel. Dans un sens, une strat€gie de d6pollution a des b6n€flces Economiques et il faudrait valoriser ces b6n6fices 6conomiques. La d6pense en matidre de d€pollution peut aussi Otre un investissement d ce titre. Une strat€gie qui s'attache en autres au milieu agricole nous apparait prioritaire. Et vous savez, ces €cosystdmes sauvages qu'on avait avant, on ne les retrouvera pas en milieu agricole. Le paysage est chang6. Le r€gime hydrique aussi est chang6 et modifi€. Donc il va falloir ddvelopper des-strJtegies sp€cifiques pour recr6er une dynamique dans ces cours d'eau. Une dynamique pour recr6er del milieux favorables d la faune aquatique, qui peut 6tre un €l6ment dynamique et €conomique majeur. Ce ne devrait pas etre une soustraction mais une addition pour l'6conomie du Qu6bec. Je pense qu'on a plusieurs €l6ments pour trouver des solutions. On en parlera un peu plus i notre atelier demain.

M. Jean-Piene Villeneuve, directeur de l'INRS'Eau

Je pense qu'on vous avait promis qu'on terminerait i 5 h, j'ai A ma montre 5 heures moins 01. On a pass6 une trOs bonne joum6e, les conf€renciers ont fait un travail extraordinaire. En mon nom et en votre nom, je souhaiterais les remercier. Merci beaucoup Messieurs. Je vous souhaite une bonne soir6e et on se retrouve demain matin i t h 30. Bonsoir.

e a u a u Q u 6 b e c t 1 o . 1 , | . 1 2 d 6 c e m b r e 1 9 9 7 , M o n t r 6 a |

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