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L’origine catholique, le temps de l’ardeur de la foi et les déficiences de la formation

Heidegger avant 1919 et le refus de la notion de l’éternité

I. L’enracinement dans la tradition catholique et la formation scolastique

1. L’origine catholique, le temps de l’ardeur de la foi et les déficiences de la formation

Né dans une région et dans une famille catholiques, Heidegger a une éducation chrétienne sans faille. Son père est sacristain, au service de la liturgie au sein de l’église du village. C’est lui qui fait sonner les cloches de la tour de l’horloge qui « ont leur relation propre au temps et à la temporalité »1. Les méditations du vieux Heidegger sur son enfance font du clocher du village une figure emblématique qui, en référence au temps, abrite également « un des mystères les plus enchanteurs et salutaires et durables […], pour le dispenser à chaque fois, transformé et non itérable, jusqu’à l’ultime bourdonnement dans l’abritement de l’estre (Seyns) »2. Le petit Martin est, bien sûr, encore très loin de prendre conscience de cette conjonction de l’être et du temps. Sans pouvoir le montrer, nous pouvons juste supposer que celle-ci avait pourtant déjà un impact sur la formation du monde du petit Heidegger, comme celui-ci semble le suggérer soixante ans plus tard. Quelque soit le statut de ces considérations du vieux philosophe, la formation intellectuelle de ses jeunes années se déroule toutefois sans la moindre possibilité d’apercevoir une telle conjonction ; bien au contraire, elle s’inscrit totalement dans le schéma scolastique le plus classique qui lie l’être comme tel à l’éternité toujours en repos, n’accordant au temps que le rôle inférieur de la mesure du mouvement.

C’est auprès du curé de Messkirch, Camillo Brandhuber, que Martin se prépare, en apprenant le latin, à entrer au lycée de Constance3. Mis à part les conseils précieux sur la formation ultérieure du jeune garçon, le curé lui apporte également une aide importante dans l’obtention d’une bourse, car la situation financière de la famille

1HEIDEGGER M., Le chemin de campagne, trad. A. Préau, dans Questions III et IV, Paris, Gallimard,

Tel, pp. 9-15 : 12.

2

Dans GA 13, pp. 115-116, trad. et cité dans GREISCH J., Ontologie et temporalité, Paris, PUF, coll.

Epiméthée, 1994, p. 5.

3OTT H., op. cit., p. 53. Sur la personnalité forte de ce curé, voir pp. 53-54 du livre de H. Ott. Ce livre

est pour nous la source la plus importante des éléments biographiques de Heidegger que nous reproduisons ici.

n’aurait pas permis la poursuite des études. Dans le lycée de Constance, Heidegger rencontre Conrad Gröber, recteur du séminaire des garçons, futur archevêque de Fribourg, à qui il doit « une influence spirituelle décisive »1. Brandhuber et Gröber soutiennent fermement, de point de vu matériel et spirituel, leur élève : « Ne s’agissait-il pas de former un futur ecclésiastique ? »2. Dans les foyers de Saint- Conrad de Constance, Heidegger est également impressionné par un préfet ecclésiastique, chargé des petites classes, Matthaüs Lang, « farouche défenseur d’une stricte obédience à l’Eglise »3. Grâce à une bourse plus importante, destinée à de jeunes catholiques engagés, Martin Heidegger prépare son baccalauréat dans le lycée Bertholde de Fribourg, baccalauréat qu’il décroche avec succès en 1909. C’est au sacerdoce qu’il se destine immédiatement en entrant au noviciat des jésuites. Malgré l’interruption brusque de celui-ci suite à des problèmes de santé, Heidegger entame des études de théologie à l’Université de Fribourg où il rencontre de brillants professeurs, tel Carl Braig, érudit incontestable tout aussi qu’anti-moderniste farouche. Ayant dû délaisser la théologie toujours à cause de sa santé fragile, Heidegger poursuit des études de mathématiques et, enfin, de philosophie au sein de la même Université où, d’année en année, jusqu’à son habilitation en 1916, il est boursier grâce à son statut de catholique-scolastique et au soutien du très influent et très catholique professeur Heinrich Finke ainsi qu’à celui de Justus Knecht, évêque auxiliaire de Fribourg. Il bénéficie également de la protection du prélat Joseph Sauer. Ce n’est pas par hasard que nous voulons répéter cet itinéraire de l’étudiant Heidegger en soulignant l’aspect financier et en pointant les rencontres que Martin fait avec de fortes personnalités catholiques. Nous y reviendrons plus loin en relevant un défaut possible dans la formation de la personnalité du jeune Heidegger.

Les engagements extérieurs du Heidegger étudiant trahissent son état intérieur. Mais ici, il faut distinguer déjà l’étudiant en théologie de celui en philosophie. Le cours de sa pensée, mais aussi celui de ses dispositions intimes et spirituelles, connaît durant ses études des divers métiers une évolution remarquable. Avant 1911, c’est-à- dire avant l’interruption de ses études de la théologie, Heidegger manifeste une ardeur impressionnante, mais peut-être excessive (nous verrons dans quel sens) à l’égard de

1Ibid., p. 90. 2Ibid., p. 54. 3

la foi catholique. Témoin direct des conflits de toute sorte entre « les hommes religieux »1, affecté profondément, indigné, par la crise moderniste au sein de l’Eglise, le jeune Heidegger se révèle un véritable militant catholique. Il suffit de lire ses écrits de l’époque pour être impressionné par le radicalisme de son attitude spirituelle et religieuse, qui caractérise d’ailleurs un grand nombre des esprits croyants d’un certain âge. S’y expriment l’enthousiasme sans borne, le moralisme sans compromis, la fidélité inconditionnelle aux valeurs prônées par l’Eglise ainsi que des blâmes nombreux contre ses ennemis, les modernistes en particulier. Nous allons nous dispenser des citations et des analyses minutieuses de ces écrits, tous publiés dans les revues catholiques conservatrices (Allgemeine Rundschau ou Der Akademiker)2. Notons juste le dualisme métaphysique le plus classique qui empreigne tout naturellement la vision du monde de Heidegger à cette époque. D’un côté, nous trouvons l’éternité de Dieu, de l’autre, la création, le monde dans le temps assujetti à toute sorte de dispersion. Sans cesse le futur philosophe lance un appel à la soumission de l’ici-bas temporel à l’ordre éternel et transcendant. Cette opposition entre le temps et l’éternité, où celle-ci est représentée par l’Eglise et celui-là par toute une pléiade de dangers (l’individualisme, le subjectivisme, le romantisme, le modernisme…), est comprise conformément aux règles de l’Eglise de l’époque et sans le moindre recul critique.

Pourtant Heidegger s’intéressait déjà vivement aux courants divers de la philosophie, comme nous le verrons. A l’âge de vingt ans, ne vivait-il pas déjà d’une certaine manière un conflit intérieur entre ses aspirations philosophiques profondes qui le poussaient à lire Brentano et Husserl, et ses propres efforts à se conformer à tout prix à une vision du monde toute préparée et héritée avec le sang ? Si on peut dire avec D. Thomä que « le vrai point de départ de l’histoire du texte heideggérien n’est pas la Forêt noire, mais l’élément catholique »3, il faut encore voir de quelle manière cet élément a été approprié, dès le début, par l’homme qu’était Heidegger et comment il continuait à agir chez ce penseur jusqu’à la fin.

1 Jusqu’en 1895 Messkirch était un « champ de bataille » entre les « vieux catholiques » et les

« papistes », bataille dans laquelle la famille Heidegger était directement impliquée, voir OTT H., op. cit., pp. 48-50. Dans une toute autre perspective, à l’université de Fribourg, les catholiques se confrontaient souvent aux protestants.

2On peut lire des commentaires qui en sont faits chez OTT H., op. cit., pp. 65-69 ; CAPELLE Ph.,

Philosophie et théologie dans la pensée de Martin Heidegger, Paris, Cerf, coll. Philosophie & Théologie, 2001, pp. 141-143, 148-150 ; GREISCH J., Ontologie et temporalité, op. cit., pp. 5-8.

3

Après avoir relaté le parcours extérieur de l’étudiant Heidegger et jeté un coup d’œil sur ses dispositions intérieures pendant ses études de théologie, nous devons indiquer quelques accidents qui ont eu lieu dans ce parcours et qui en ont changé à chaque fois la direction. D’abord, le 13 octobre 1909, quinze jours après son entrée au noviciat chez les jésuites à Tisis près de Feldkirch, Heidegger est renvoyé sans indication de motifs. Selon H. Ott, la raison plausible de cette brusque interruption aurait été la plainte par le novice de troubles cardiaques1. Nous n’avons pas plus de détails, et ne savons pas comment Heidegger a vécu cet échec. Mais deux ans après, « à la suite de nouveaux troubles cardiaques d’origine nerveuse »2, Heidegger est obligé de rompre sa formation sacerdotale et théologique, cette fois définitivement. Cette « interruption forcée », qui « eut des effets incalculables sur le cours futur de sa vie »3, le plonge dans une profonde crise psychologique et spirituelle. Il est probable que le jeune homme a vécu ce drame comme une sorte d’injustice que le système commit à son égard. Après quelques mois de réflexion, l’ex-séminariste choisit des études qui ne sont pas moins éprouvantes que la théologie, mais qui se déroulent dans un domaine moins encadré par le système ecclésiastique : les mathématiques. Pourtant, quelques mois plus tard, il entame des études de philosophie, en lien étroit avec la chaire de la philosophie chrétienne de l’Université de Fribourg, et non sans impulsions quelque peu contraignantes de la part de ses protecteurs catholiques (Finke, Sauer) qui cherchent des énergies nouvelles pour le développement de la pensée chrétienne. Toutefois, malgré son catholicisme affiché, quand, en 1916, le tout nouveau docteur Heidegger cherchera un poste au sein de cette même chaire de la philosophie chrétienne, il n’en obtiendra aucun. Cette fois-ci, Heidegger vit très mal les décisions de l’institution à laquelle il était attachée dès le début et n’hésite plus à manifester de plus en plus ouvertement son indignation4. Notons au passage que c’est justement le catholicisme de Heidegger qui l’a empêché, l’année suivante, d’avoir un poste de chargé de cours à l’université de Marburg dominée par les protestants5. Il en ressort que les rapports entre l’institution ecclésiastique et le jeune Heidegger étaient bien ambigus : d’un côté, elle ouvrait à l’étudiant toutes les pistes d’avenir et lui fournissait

1

OTT H., op. cit. pp. 61-62.

2Tel est le rapport du directeur du séminaire, le docteur Bilz, cité par Ott H., ibid., pp. 70-71. 3Ibid.

4Ibid., pp. 96-100. 5

des moyens financiers pour s’y engager, de l’autre, elle l’a rejeté, à plusieurs reprises, pour des motifs peu probants à ses yeux.

Quelque soit ces rapports extérieurs avec l’institution ecclésiastique, les recherches intellectuelles de Heidegger, étudiant en philosophie, montrent que le système scolastique perd de plus en plus de crédibilité à ses yeux. Dès 1912, son ami Laslowski l’avertit de ne pas faire trop rapidement des déclarations justes en soi, mais qui peuvent apparaître déplacées du point de vu du système1. Vis-à-vis de la crise moderniste, Heidegger change aussi rapidement d’attitude : il ne supporte plus aucune emprise épistémologique ou institutionnelle sur les recherches philosophiques ou historiques. En 1914, dans une lettre à son ami théologien Krebs, Heidegger se moque déjà assez violemment du Motus proprio de Pie X qui voulait soumettre toute recherche théologique et philosophique des catholiques au système thomiste2. En 1915, le fidèle Laslowski supplie son ami de ne pas rendre publiques ses critiques à l’égard de la scolastique par peur des troubles certains que causerait l’Institution vexée3. Mais il semble que c’est la foi même, dans sa forme catholique, qui est également affectée pendant cette période. Dans une conversation qui a eu lieu en 1919 entre Krebs et l’épouse de Heidegger, celle-ci affirmait à propos de son mari que, « à notre mariage déjà, sa foi était sapée par des doutes »4. Le 9 janvier 1919, Heidegger écrit à Krebs une lettre dans laquelle il fait état de sa rupture déjà consommée avec le « système du catholicisme »5.

Comment expliquer cette évolution du jeune Heidegger qui va de la foi catholique militante jusqu’à la rupture explicite avec l’Eglise ? A notre avis, elle devient intelligible lorsqu’on prend en compte quelle scolastique le jeune Heidegger a pu connaître, ainsi que le fait qu’il identifiait visiblement cette scolastique-là avec tout

1

« Certes, le catholicisme ne cadre ‘absolument pas avec tout le système philosophique moderne’. A [l’avis de Laslowski], Heidegger devra dire un mot à ce sujet dans vingt ans ‘si possible du haut d’une chaire berlinoise, un mot qui devra faire date (dans le bon sens, s’il te plaît !)’ », ibid., p. 80.

2Ibid., pp. 87-88. Cf. CAPELLE Ph., Philosophie et théologie dans la pensée de Martin Heidegger, op.

cit., p. 151 ; GREISCH J., Ontologie et temporalité, op. cit., p. 8.

3« S’il te plaît, reste maintenant prudent dans tes jugements sur la scolastique. Je ne te donnerais pas un

tel conseil de grand-mère si tu n’y avais toi-même fait allusion dans ton avant-dernière lettre, comme si les maîtres tendaient l’oreille. Et tu sais bien que, précisément dans les milieux de la théologie la sensibilité est quasiment hypertrophiée, de même que le ‘sentiment de la responsabilité’ quand il s’agit notamment d’intriguer contre un ‘individu peu sûr’. Tes critiques viendront bien assez tôt pour les cénacles concernés », OTT H., op. cit., p. 96.

4Ibid., p. 115. Ce mariage a eu lieu en 1917. 5

le catholicisme. Avant d’expliciter cette conclusion, tirons déjà, de ce que nous avons dit, trois éléments qui ont favorisé la rupture de Heidegger avec le catholicisme, rupture qui a eu des conséquences importantes sur sa philosophie.

Le premier élément nous renvoie aux origines « socio-catholiques » de Heidegger, à ce que Ph. Capelle nomme « l’évidence d’un ‘sol de croyance’ qui s’impose à Heidegger et requiert son adhésion »1. Cela peut paraître paradoxal. En quoi, en effet, l’origine et l’éducation chrétienne sans faille peuvent-elles nuire à la maturation ultérieure de la foi ? Le problème apparaît quand on pose la question en ces termes : l’environnement social, quand il trace un chemin quasi unique pour quelqu’un qui aspire au développement spirituel et intellectuel, surtout quand cet environnement est le seul à pouvoir fournir les moyens matériels pour cheminer vers ce but, ne risque- t-il pas d’usurper le for interne et entraver la liberté de la personne ? Nous avons vu que le petit et le jeune Martin Heidegger a pu accéder à la formation intellectuelle uniquement grâce à des nombreuses bourses2qui lui ont été accordées en échange de sa fidélité envers une structure spirituelle toute prête et toute pré-donnée ; aussi grâce à de fortes personnalités ecclésiastiques qui n’imaginaient pas une autre carrière pour Heidegger que celle d’un homme de l’Eglise ou d’un philosophe chrétien classique. L’enthousiasme avec lequel Martin s’est jeté dans cette voie, ne comporte-t-il pas quelque chose d’inauthentique, de forcé, de violent vis-à-vis de soi-même ? Ainsi la partie refoulée de sa nature devait se réveiller et secouer tout ce qui lui a été imposé3.

Le deuxième élément, c’est cet enthousiasme même, l’ardeur excessive de la foi qui est à son sommet dans les années 1909-1911. Mais : s’agissait-il de l’ardeur de la foi, ou d’une autre chose ? C’est le vécu psychologique de la foi chez le jeune Heidegger qui nous paraît suspect. Ce vécu, n’allait-il pas à l’encontre des aspirations les plus profondes du futur philosophe en favorisant le conflit intérieur ? Ainsi, après une étape du radicalisme religieux, a suivi une période de refroidissement et une rupture. Le conflit de Heidegger avec l’Eglise catholique pourrait donc s’expliquer, en

1CAPELLE Ph., Philosophie et théologie dans la pensée de Martin Heidegger, op. cit., p. 170.

2A chaque fois, H. Ott explique longuement la nature de toutes ces bourses. Il s’agit toujours d’une

bourse destinée à quelqu’un qui s’engage, souvent par écrit, à prôner certaines valeurs bien pré-établies (le système scolastique thomiste, notamment). Op. cit., pp. 55, 59-60, 83-85, 88.

3« Nous pouvons aisément imaginer reconstituer le conflit intérieur auquel a dû être confronté le jeune

Heidegger : derechef – comme déjà lorsqu’il était lycéen et étudiant – tributaire de l’appui matériel de la part de l’Eglise catholique, en tant que fils d’une famille modeste, et pleinement conscient qu’on attendait de lui une attitude orthodoxe », ibid., p. 88.

partie, par des raisons psychologiques. On ne peut que se demander quel aurait été le déroulement de sa pensée philosophique si quelqu’un l’avait aidé, à cette époque, à intégrer convenablement la psychologie au sein du mystère de la foi.

Mais nous n’avons aucun élément qui témoigne que Heidegger, pendant sa période de crise, aurait rencontré, dans l’Eglise, quelqu’un qui soit solidement enraciné tant dans le mystère de la foi que dans l’humanité. Au lieu d’un directeur spirituel compétent, l’institution ecclésiastique lui proposait une doctrine figée. Mais surtout elle le rejeta à plusieurs reprises pour des raisons telles que la santé (en 1909 et 1911) ou l’incompétence (en 1916)1. Ceci est le troisième élément qui favorisa le rejet de l’Eglise par Heidegger : les conflits extrêmement pénibles avec l’institution. De ces conflits, subits dans sa jeunesse, Heidegger semble ne s’être jamais remis complètement, comme le suggère H. Ott en expliquant par là l’hostilité de Heidegger vis-à-vis des corps ecclésiastiques durant toute sa carrière universitaire2.

Nous avons suivi le parcours extérieur et psychologique de Heidegger avant 1919, parcours qui a abouti au rejet du « système catholique ». Suivons maintenant son parcours intellectuel qui aboutira au rejet du concept d’éternité, de l’idée classique de la transcendance et du dualisme métaphysique traditionnelle : autant de mots pour dire le choix philosophique capital que fait Heidegger du temps. Le « système catholique » et le concept d’éternité sont étroitement liés. Le rejet du premier a sans doute influencé le rejet du second. Dans la genèse de la pensée de Heidegger, il faut comprendre cette influence.

1

« L’été 1916 infligea au privat-docent Heidegger une profonde blessure morale, dont les effets traumatiques dureront toute sa vie ; ce fut le coup décisif. Souvenons-nous : déjà rejeté par les jésuites à cause d’une santé trop fragile, rejetée par l’archevêché pour les mêmes raisons, il se voyait maintenant rabroué par les milieux catholiques ! Le premier « tournant », pas intellectuel celui-là ! s’amorçait : l’éloignement par rapport au catholicisme, au système catholique », ibid., p. 101.

2Ibid., pp. 59, 78, 101. Suivant l’interprétation de H. Ott, dans cette hostilité de Heidegger on peut

détecter même des éléments de vengeance pour toutes les injustices subites naguère, voir, par exemple, la page 283. Dans sa Postface au livre de H. Ott, J.-M. Palmier approuve lui-aussi cette interprétation, ibid., p. 408, même s’il reste réticent quand au terme même de « vengeance », p. 388.