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CHAPITRE 4. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

4.2 LE CAS DE WASSILA

4.2.1 LA DESCRIPTION DU REGROUPEMENT D’ÉLÈVES RÉALISÉ PAR WASSILA

4.2.1.4 L’intervention de Wassila

Wassila n’intervient pas auprès des sous-groupes hétérogènes quand les élèves s’entraident. Elle intervient seulement quand il y a une difficulté que le sous-groupe n’arrive pas à résoudre : « C’est sûr qu’ils vont m’appeler parce que je reste, je tourne72, si je vois qu’ils font rien, ça veut dire qu’il y a un problème quelque part… un problème de compréhension; puis j’interviens » Entr-3.

De façon à détecter la difficulté, son intervention consiste à poser des questions de genre : « Qu’est-ce qui va pas? Est-ce que ça va ici? Ça marche? Ça marche pas? Où est-ce que ça bloque? » Entr-3.

Effectivement, lors des observations, Wassila intervient d’un sous-groupe à l’autre d’une manière systématique. Ainsi, au moment où les élèves préparent le matériel, elle leur indique « J’aimerais qu’on discute ensemble par équipe : "Qu’est-ce que vous voulez faire?

Qu’est-ce que vous suggérez de faire pour avoir cette accélération constante? Est-ce que vous avez compris? Très bien" » (Gr2-S3-O3). Avec l’autre groupe-classe, elle leur dit : « Alors, aussitôt que vous avez installé votre matériel, on va discuter ensemble sur un point particulier » (Gr1-S4-O4). Par la suite, au moment où elle passe d’une équipe à l’autre, elle

utilise avec les membres de chaque équipe sensiblement les mêmes questions : « Première

partie, comment vous la faites? La vitesse constante? […] Ici, comment vous faites pour la vitesse constante, les filles? […] Ici, comment vous allez réaliser la vitesse constante? […] Alors, ici les filles, comment vous allez faire pour avoir la vitesse constante? […] ». Ces

questions adressées à l’ensemble de l’équipe consistent à connaître le « comment » de sa démarche. Avec certaines équipes, elle adresse le même genre de questions, mais en désignant un seul élève : « Comment tu vas faire pour la rendre constante, relativement constante? » Parfois, elle désigne l’élève par le nom : « Prince, explique-moi comment tu vas faire la

vitesse constante […] Alors, Fred, comment tu fais? À quoi vous avez pensé? »

L’enseignement magistral est présent de l’introduction à la clôture de la séance de regroupement. Rappelons brièvement que lors des observations, Wassila s’est adressée au

groupe-classe durant la démonstration; l’explication de la fiche de travail individuel et la correction de la fiche. Tout au long de la séance, Wassila adresse des consignes à tout le groupe-classe lors du passage des sous-groupes d’une tâche à l’autre, comme lors de la détermination du temps qui reste pour effectuer telle ou telle tâche; elle s’adresse aussi à tous quand il s’agit d’une consigne donnée à propos du matériel et du rangement. Enfin, vers la fin de la séance, l’enseignante s’adresse à tout le groupe-classe en effectuant le bilan de la période, le travail qui a été effectué et ce qui reste à faire.

Wassila explique son intervention auprès d’un groupe-classe qu’elle considère comme faible du point de vue de l'acquisition scolaire. Sa stratégie consiste à expliquer plus lentement la notion scientifique et d’expliquer certains détails qu’elle juge nécessaires pour leur compréhension :

« Pour expliquer une notion, on va beaucoup plus dans le détail […] Il y a aussi la vitesse à laquelle je passe dans les explications; il y a plus de détails, il y a une vitesse plus lente. Je n’ai pas le choix sinon… pour m’assurer qu’ils vont comprendre. C’est ça que… j’applique dans le fond comme stratégie avec ce groupe-là » Entr-3.

Pour Wassila, la répétition est aussi un moyen souvent utilisé pour aider certains élèves en difficulté et pour consolider l’apprentissage chez d’autres élèves :

« Il y a certains qui sont, comme un peu partis. Pour revenir, il faut que je répète pour qu’ils puissent entendre ce qu’ils n’ont pas entendu, parce qu’ils étaient, leurs têtes étaient ailleurs […] Aussi, pour la consolidation, je fais de la répétition aussi » Entr-2.

En dernier recours, la récupération est un autre moyen d’aider les élèves en difficulté. Avec 32 élèves par groupe-classe et une seule période de 75 minutes, Wassila n’a pas suffisamment de temps pour expliquer davantage. Quand l’élève, malgré les répétitions, manifeste toujours son incompréhension, l’enseignante le convie à la récupération :

« Pendant le cours, on essaye de leur expliquer; on répète l’explication, on répète une troisième fois, deux fois, trois fois. Si au bout de trois fois, on voit que l’élève a toujours le point d’interrogation dessiné sur son visage, là je les invite automatiquement à la récupération » Entr-3.

En résumé, lors des observations, les interventions de Wassila au sein des sous-groupes sont systématiques avec le même genre de questions qui visent à connaître la démarche de chaque binôme et à s’assurer de la compréhension de tous les élèves. En mode de

regroupement hétérogène, Wassila aide les sous-groupes qui n’arrivent pas à résoudre certains problèmes. Ainsi, elle leur pose des questions afin de déterminer la difficulté. Même quand les élèves travaillent en sous-groupes, Wassila intervient en magistral à plusieurs reprises afin de guider l’ensemble des élèves pour expliquer une notion scientifique. Dans cette optique elle distingue ses interventions magistrales avec un groupe-classe faible, elle dit avoir recours à des explications plus en profondeur et à un rythme plus lent. Également, Wassila a souvent recours à la répétition afin d’aider l’élève qui ne comprend pas. En dernier, recours, elle le dirige vers la récupération.

4.1.2.5 Conclusion

Wassila utilise toujours le même local « mixte » pour réaliser une mise en place planifiée des sous-groupes selon certaines conditions (le programme d’études et la progression de l’apprentissage des élèves, la disponibilité de la technicienne de laboratoire ainsi que son expérience d’une année à l’autre). Elle prédétermine le même nombre d’élèves par sous- groupe et fixe au hasard un emplacement stable pour chaque binôme, sauf en cas d’imprévu. En effet, quand il s’agit de matériel non disponible pour tous les sous-groupes, d’absence d’élèves, de comportement inadéquat de la part de certains élèves elle opère quelques changements. La connaissance qu’elle a de ses élèves lui permet de tenter de garder les sous- groupes hétérogènes.

Au cours des regroupements, il y a des moments où Wassila intervient auprès de tout le groupe-classe. Ainsi, en collaboration avec la technicienne, elle s’adresse à tous les élèves afin de présenter le matériel et son fonctionnement. Au moment de cette démonstration du matériel expérimental, certains élèves échappent à ce rassemblement de groupe-classe en restant à l’écart. À d’autres moments, elle intervient, dans le cadre de son enseignement magistral, auprès de tous les élèves, afin de leur présenter le travail qu’ils auront à faire par la suite en sous-groupes. Aussi, sa manière d’expliquer diffère d’un groupe-classe à l’autre. Avec le Gr2, elle détaille ses explications alors qu’avec le groupe-classe Gr1, elle explique brièvement en allant directement à l’essentiel. À ce sujet, Wassila dit avoir recours à des explications plus en profondeur et à un rythme plus lent avec un groupe-classe faible.

Au cours des regroupements, les élèves travaillent en sous-groupes, mais ils s’adonnent également à certaines tâches individuelles comme la lecture d’une fiche qui présente le

protocole expérimental à élaborer en sous-groupes ainsi que la rédaction de réponses aux questions reliées aux différentes manipulations successives. Wassila considère l’apprentissage comme étant un processus cognitif individuel et en ce sens, la tâche individuelle prend une place importante.

Le regroupement ne se limite pas à la séance durant laquelle les élèves travaillent en sous-groupes. Nous attirons tout d’abord l’attention sur le fait que les élèves sont toujours installés en dyades en salle de classe mixte. Ensuite, nous précisons que le travail expérimental effectué à une période se poursuit avec sa correction à la période suivante, comme la correction du travail de laboratoire durant les séances d’observation S5-P3-Gr2 et S6-P3-Gr1. C’est dans ce contexte que la question de l’élève Yasmina nous est apparue comme un événement significatif. Le retour sur cette situation lors de l’entretien Entr-3 nous laisse croire que Wassila s’interroge sur sa méthode d’enseignement. Ainsi, plus spécifiquement en classe, Wassila est à la recherche d’un outil autre que le schéma au tableau afin de réexpliquer à l’élève ce qu’elle n’a pas compris.

Lors des regroupements, Wassila intervient auprès de tous les sous-groupes d’une manière systématique afin de savoir quelle était leur démarche pour l’objectif désigné. Avec certains sous-groupes, elle pose des questions et les incite à réfléchir. Quand il s’agit d’un élève qui n’a pas compris, Wassila dit avoir recours à la répétition afin de l’aider. En dernier recours, elle peut le diriger vers la récupération.

4.2.2

LES

INTENTIONS

DE

WASSILA

QUANT

AU