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ALFEDIAM, 1998 ; WHO, 1998 ; IDF, 2005) (497)

3.7. L’insuffisance rénale chronique :

 Définition et classification de la maladie rénale chronique : L’insuffisance rénale chronique est définie comme une diminution progressive, irréversible et permanente depuis plus de 3mois du DFG < 15ml/min/1,73m2 ; c’est une étape avancée de la maladie rénale chronique avec diminution du débit de filtration glomérulaire.

Tableau 5 : Classification de la maladie rénale chronique.

 La Relation entre l’insuffisance rénale chronique et la

cardiopathie ischémique :

L’insuffisance rénale chronique (IRC) est corrélée à un risque accru de développement de maladies cardiovasculaires (125), Un lien significatif a pu être démontré entre l’IRC et la survenue d’événements cardiovasculaires et cérébraux majeurs après infarctus de myocarde (126). Un sujet porteur d’une pathologie rénale chronique a une plus grande probabilité de décéder d’une complication cardiovasculaire que de développer une insuffisance rénale terminale (IRT) (127). Les insuffisants rénaux décèdent bien plus en nombre absolu dans le stade pré-dialytique qu'en insuffisance rénale terminale (128).

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Selon la National Kidney Foundation (NKF) La mortalité due à des causes cardiovasculaires est responsable de 50% de décès chez les patients en insuffisance rénale terminale et est environ 10 à 20 fois plus élevée que dans la population générale, en dépit de la stratification pour l’âge, le sexe et l’ethnie. Après ajustement pour l'âge le risque de mortalité CVD chez les patients dialysés reste plus élevé 500 fois à l’âge de 25-35 ans et 5 fois à l’âge de 85 ans par rapport à la population générale (129).

Un taux de létalité élevé chez les patients dialysés a été observé après infarctus aigu du myocarde et insuffisance cardiaque. La mortalité chez les patients dialysés à 1 an et 2 ans après infarctus du myocarde était de 59% et 73%, respectivement (130).

Chez les receveurs de greffe de rein les maladies cardiovasculaires représentent 35% à 50% de la mortalité toutes causes confondues. Ce le taux de mortalité cardiovasculaire est au moins deux fois plus élevé que dans un échantillon de la population générale stratifié selon l'âge. Toutefois, il est nettement inférieur à celui de la population de dialyse stratifié selon l'âge (129) (131).

L’association entre les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance rénale chronique est liée à la gravité de l’insuffisance rénale chronique ; Un DFG réduit à moins de 45 ml / min / 1,73 m² est facteur prédictif puissant de la survenue d’un infarctus aigu de myocarde par rapport à l'angine de poitrine stable chez les patients ayant manifesté initialement la maladie coronarienne (132).

Une diminution même modérée du débit de filtration glomérulaire (DFG) ou la présence d’une microalbuminurie est associée à une majoration du risque cardiovasculaire, et ce, indépendamment des facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels (133).

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Le déclin de la fonction rénale aux stades 4 et 5 est associé à un risque accru de mortalité, d’infarctus de myocarde, d’accident vasculaire cérébral ischémique et d’accident ischémique transitoire par rapport aux malades dont le débit de filtration glomérulaire ≥ 60 ml/min (119).

3.8. La sédentarité :

En moyenne 7,5 heures d’inactivité physique /j en dehors du sommeil est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires (535).

 La Relation entre la sédentarité et la cardiopathie

ischémique :

La sédentarité est un facteur de risque cardiovasculaire, le risque relatif de mortalité coronarienne chez les sujets sédentaire est de 1,9 par rapport aux sujets actifs (197), l’activité physique régulière diminue le risque de maladie coronarienne et de mortalité cardiovasculaire et de toutes causes confondues chez les deux sexes (198) (199) (200).

L’activité physique même modérée est associé à un risque sensiblement plus faible d’obésité, de diabète sucré (201) et de coronaropathie (202), le risque cardiovasculaire décroit avec le niveau d’intensité d’exercice physique indépendamment de la durée consacrée à l’activité (203), chez les sujets âgés la marche régulière est associée à un taux global de mortalité plus faible (204) et à un risque de maladie coronarienne d’autant plus réduit que la distance parcourue est augmentée (205).

L’inactivité physique entraine une perte des capacités fonctionnelles, à l’inverse, la formation d’endurance cardiorespiratoire joue un rôle majeur sur l’optimisation des capacités fonctionnelles et diminue le risque de maladies cardiovasculaires, de maladies chroniques et de mortalité toute cause confondues chez les deux sexes enfants, adolescents, adultes et sujets âgées (206).

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3.9. Le stress :

 Définition :

Le stress peut se définir comme une réponse de l’organisme à des contraintes de l’environnement.

 La Relation entre le stress et la cardiopathie ischémique :

La présence de facteurs de stress psychosociaux est associée à un risque accru d'infarctus aigu du myocarde, aussi bien pour le stress intermittent ou permanent, pour le stress à la maison ou au travail, et pour le stress financier ou émotionnel. Le stress en général est un facteur de risque cardiovasculaire indépendant de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique et des variations géographiques (223).

Le stress prolongé non contrôlé aboutit à l’épuisement physique et psychologique, (224) et il est responsable en milieu professionnel du syndrome de burn out (225). Il a une valeur prédictive d’événements coronaires, comme il est précurseur de la sévérité de l’atteinte coronaire, de complications, de rechutes et de pronostic défavorable (226) (227).

Dans l’étude MILIS (228), les incidents initiateurs d’un syndrome coronarien aigu reconnus sont :

*Un choc psycho-émotionnel dans 18 % des cas.

*Un effort physique modéré dans 14 % des cas.

*Un effort très pénible dans 9 % des cas.

*Un repas très copieux dans 7 % des cas.

Les facteurs émotionnels influencent toutes les modalités de réaction au stress par l’intermédiaire des voies nerveuses et humorales.

Des études, incluant au total plus de 30 000 patients, ont mis en évidence une relation entre les stress psycho-émotionnels, les facteurs psychologiques et les décès d’origine coronarienne (229) (230).

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3.10. La dépression :

 Définition :

Trouble de l’humeur caractérisé par une tristesse pathologique fixe et durable accompagné de faible estime de soi, d’une incapacité à ressentir des émotions positives, de désintérêt et d’une inactivité psychique. Il peut être associé à l’anxiété et à l’insomnie.

 La Relation entre la dépression et la cardiopathie

ischémique :

Une méta-analyse regroupant 11 études de cohortes a montré que chez les patients initialement en bonne santé, le risque relatif pour le développement de la maladie coronarienne chez les sujets déprimés était de 1,64 (243). Pour une autre méta-analyse regroupant 54 études observationnelles la dépression est corrélé à un risque significativement élevé d’infarctus de myocarde de mortalité cardiovasculaire et de mortalité toutes causes (244).

Une méta-analyse actuelle suggère que la dépression est indépendamment associée à un risque significativement accru de maladie coronarienne et d’infarctus de myocarde (245).

Il a été estimé que plus de 20% de patient diagnostiqué avec une maladie coronarienne souffrent également de dépression clinique (246). La dépression post-infarctus de myocarde multiplie par 2 à 2,5 le risque d’événements cardiovasculaires récurrents et de mortalité (247), elle est associée à l’augmentation d’événements cardiaque (OR : 1,59), de la mortalité cardiovasculaire (OR : 2,71) et de la mortalité toutes causes (2,25) (248), comme elle diminue la survie à 2ans chez les patients atteints de maladie coronarienne stable (249).

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