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Chapitre 6 : Résultats des analyses multiniveaux

6.2 Inégalités de genre dans les municipalités mexicaines et appartenance ethnique : Effets

6.2.1 L’influence de l’ISDH sur les violences

La comparaison de scénarios est une bonne stratégie pour illustrer l’influence de l’ISDH sur la violence conjugale. Ainsi, plusieurs scénarios de comparaison sont proposés pour mettre en lumière les probabilités de subir de la violence conjugale. Pour toutes les formes de violence (les six modèles), nous comparons les femmes cumulant tous les facteurs de risque aggravant cette violence spécifique selon qu’elles habitent dans une municipalité ayant un niveau d’égalité homme-femme faible, moyen et élevé (voir tableau synthèse 6.1). Par exemple, pour la violence émotionnelle sévère (ligne 1 du tableau 6.1), ces femmes ont les caractéristiques suivantes : elles habitent dans une municipalité ayant un ISDH moyen, ont entre 35 et 44 ans, une scolarité de niveau élémentaire ou moins, elles se trouvent dans un couple dans lequel aucun des deux partenaires ne parle une langue autochtone, vivent en union de fait, elles sont âgées de 5 ans ou plus que leur conjoint, ce dernier a une scolarité de 5 ans ou plus qu’elle, les femmes travaillent mais leur conjoint ne travaille pas, en couple depuis 3 à 10 ans, elle jouit de peu d’autonomie, c’est uniquement l’homme qui prend les décisions, les deux partenaires ont vécu de la violence physique de la part de leur famille d’origine.

Les femmes ayant ce profil auront la probabilité suivante d’avoir subit de la violence émotionnelle sévère :

Ŷ=0,0084+0,219(0,7653)+(-0,0643) +0,0421+0,057+0,0366+0,1767+0,0394+0,062=0,5255 Ŷ =0,5255 (Risque de violence pour une femme ayant tous les facteurs aggravants de la violence émotionnelle sévère et qui habite dans une municipalité avec un ISDH moyen). ISDH moyen= 0,7653

Ŷ =0,4696 (Risque de violence pour une femme ayant tous les facteurs aggravants de la violence émotionnelle sévère et qui habite dans une municipalité avec un ISDH faible) ISDH faible=0,51

Ŷ =0,5660 (Risque de violence pour une femme ayant tous les facteurs aggravants de la violence émotionnelle sévère et qui habite dans une municipalité avec un ISDH élevé) ISDH élevé=0,95

À titre de comparaison, rappelons que 13% des femmes en général ont affirmé avoir vécu de la violence émotionnelle sévère. Or, ce chiffre est beaucoup plus élevé dans le groupe des femmes ayant tous les facteurs aggravants et tenant compte de l’ISDH. Plus précisément, si la femme cumule tous les facteurs de risque et habite dans une municipalité avec un ISDH faible le pourcentage de violence émotionnelle sévère est de 47%, il est de 53% dans une municipalité avec un ISDH moyen, et de 57% si elle habite dans une municipalité ayant un ISDH élevé.

En utilisant la même méthode de calcul, nous avons estimé le risque de subir chaque type de violence parmi les femmes cumulant tous les facteurs de risque plausibles (spécifique pour chaque forme de violence).

Bien que moins de 1% des femmes en général ont vécu de la violence physique sévère, ce chiffre augmente à un peu moins de 5% dans le groupe des femmes cumulant tous le facteurs aggravants et qui habite dans une municipalité ayant un ISDH faible. Si la femme habite dans une municipalité avec un ISDH moyen le pourcentage de violence physique sévère est de près de 5% et si elle habite dans une municipalité ayant un ISDH élevé le pourcentage de ce type de violence est de plus de 5%.

Pour ce qui est de la violence sexuelle, 6% des femmes en général rapportent avoir vécu ce type de violence, tandis que ce chiffre augmente à près de 10% dans le groupe des femmes ayant tous les facteurs aggravants et qui habitent dans une municipalité ayant un ISDH faible. Si la femme habite dans une municipalité avec un ISDH moyen le pourcentage de violence sexuelle est de 12% et si elle habite dans une municipalité ayant un ISDH élevé le pourcentage de ce type de violence est près de 14%.

Les données montrent que 11% des femmes en général ont vécu de la violence économique, tandis que ce chiffre augmente à 34% dans le groupe des femmes ayant les facteurs aggravants et qui habitent dans une municipalité ayant un ISDH faible. Si la femme habite dans une municipalité avec un ISDH moyen le pourcentage de violence économique augmente à 37% et si elle habite dans une municipalité ayant un ISDH élevé le pourcentage de ce type de violence atteint 40%.

Pour ce qui est de la violence émotionnelle moins sévère, ce sont 30% des femmes en général qui ont vécu cette forme de violence, tandis que ce chiffre augmente à 33% dans le groupe des femmes présentant les facteurs aggravants et qui habitent dans une municipalité ayant un ISDH faible. Si la femme habite dans une municipalité avec un ISDH moyen, le pourcentage

de violence émotionnelle moins sévère est de près de 45% et si elle habite dans une municipalité ayant un ISDH élevé, le pourcentage de ce type de violence atteint 55%.

Finalement, pour le cas de la violence physique moins sévère, ce sont près de 10% des femmes en général qui vivent cette forme de violence, tandis que ce chiffre augmente à 34% dans le groupe des femmes ayant les facteurs aggravants et qui habitent dans une municipalité ayant un ISDH faible. Si la femme habite dans une municipalité avec un ISDH moyen, le pourcentage de violence physique moins sévère est de près de 36% et si elle habite dans une municipalité ayant un ISDH élevé, le pourcentage de ce type de violence est de 38%

Tableau synthèse 6.1 du risque de subir chaque type de violence parmi les femmes cumulant tous les facteurs de risque, selon le niveau d’ISDH de leur municipalité de résidence

General ISDH faible ISDH moyen ISDH élevé Violence émotionnelle sévère ,1331 0,4696 0,5255 0,5660 Violence physique sévère ,0084 ,0457 0,049 0,0507 Violence sexuelle ,0575 0,1001 0,1241 0,1414 Violence économique ,1132 0,3406 0,3737 0,3975 Violence émotionnelle moins sévère ,2961 0,3259 0,4545 0,5476 Violence physique moins sévère ,0989 0,3376 0,3638 0,3827

Source : Tableau comparatif des violences, modèle 3

6.2.2 L’influence de l’appartenance ethnique des femmes sur la violence conjugale