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INSTRUMENTS D’URBANISME

V.1 L’IMPACT DES OUTILS DE PLANIFICATION URBAINE SUR L’ÉVOLUTION DE BATNA

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V.1 L’IMPACT DES OUTILS DE PLANIFICATION URBAINE SUR L’ÉVOLUTION DE BATNA

À partir de l’indépendance, et comme dans toutes les villes algériennes, la ville de Batna s’est dotée d’une panoplie d’instruments de planification urbaine, dans le but d’orienter sa croissance afin d’assurer un développement cohérent.

Or ces objectifs n’ont pas abouti pour diverses raisons tels que : le manque de rigueur dans l’application, le manque de contrôle et de bien évidemment l’absence de la volonté de bien faire !

À titre d’exemple, le programme Aurès de 1968, gelé avant terme, avait pour but le développement des quartiers spontanés. La ville est restée dans une période de non plan, de 1968 à 1978, jusqu’au premier PUD établi en 1974, approuvé en 1978, établi par la caisse algérienne d’aménagement du territoire (C.A.D.A.T) avait pour objectifs d’organiser l’espace, de maitriser le phénomène d’extension, de développement urbain et de définir les zones d’extension de la ville afin d’assurer un développement harmonieux, a été complété ensuite par un plan de modernisation urbain.1 Et même, en remontant plus loin, Batna au temps du plan de Constantine de 1958 n’avait bénéficié que d’une esquisse établie à la hâte, pendant que la plupart des villes algériennes ont été dotées de plans d’urbanisme. (BAHLOUL, A, 1988 p174).

L’agglomération a atteint sa saturation en 1985 et un nouveau PUD a été élaboré afin d’orienter l’évolution rapide de la ville, avec une urbanisation bloquée au Nord-est par la zone militaire, la zone industrielle et au Sud par les montagnes.

La ville commença à se développer selon des axes préférentiels telles que : Route de Tazoult, Route de Biskra, Route de Merouana et Hamla.

C’est alors qu’un nouveau plan voit le jour sous une forme innovante, un plan directeur d’aménagement urbain. Certains PDAU ont été établis pour le territoire d'une seule commune et d'autres sous forme de groupement de communes comme le fut celui d’avril 1994 du groupement de commune de Batna (05 communes). Celui-ci a proposé entre autres le développement des quatre communes satellites pour soulager la pression sur l’agglomération chef-lieu de wilaya.

Vint ensuite un PDAU de la commune de Batna, approuvé en 1998.

Le dernier PDAU, est une révision, cette fois, d’un groupe de sept communes (Batna, Fesdis, Tazoult, Oued Chaaba, Seriana, Djerma, Ayoune El Assafir) lancé en 2005.

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À cette époque, une ville pouvait en effet bénéficier d’un PMU, alors que le PUD était en cours d’élaboration

151 Ceci dit, la reconstitution des étapes de planification de Batna, se distingue forcément en deux périodes différentes selon les stratégies de l’état et les acteurs de l’urbain. En effet de 1962 à la fin des années 80, avec une planification urbaine publique dans un état à économie dirigée et planifiée et de 1990 à aujourd’hui, avec l’émergence des investissements privés dans la production de la ville.

V.1.1 LES PLANS DURBANISMES PENDANT LÉCONOMIE DIRIGÉE

Durant cette première période post-indépendante, les pouvoirs publics algériens et entre autres ceux de Batna n’ont pas considéré la ville comme une priorité, tous les développements se sont faits en l’absence d’un véritable plan d’urbanisme ou de stratégie particulière telle que la réalisation de certains équipements comme la zone industrielle en 1971.

À la fin des années 70, et devant l’ampleur de l’exode rurale massive , les problèmes urbains, la faible production de logements et d’équipements, des solutions ont été envisagées. La réalisation de larges programmes de logements, coopératives, lotissements et l’institution de Zones d’Habitat Urbain Nouvelles (ZHUN) composées de grands ensembles d’habitats collectifs sur les réserves foncières communales situées en périphérie.

Ces ZHUN, financées par le budget de l’État dans le cadre des programmes d’équipement, sont en fait des outils d’urbanisme opérationnels une procédure technique et administrative ayant pour objectif la construction de logements collectifs et leurs équipements d’accompagnement face à une croissance démographique assez forte et à une demande sociale en logements et équipements de plus en plus importantes.

Le résultat de la production des ZHUN, (ZHUN1 : 1220 logts, ZHUN2 : 1498 logts) a été plus au moins positif en soulageant la ville de la pression et des expansions informelles, et négative caractérisé par de grandes faiblesses, tels une mauvaise liaison d’intégration avec le centre-ville, des ruptures entre les différentes ZHUN et le sous-équipé. Ces ZHUN étaient décevantes sur le plan esthétique, technique et architectural (une succession d’immeubles collectifs à 4 ou 5 niveaux dont une monotonie des éléments architecturaux) suivies d’une dégradation rapide et de délabrement des immeubles (Photo VI-1).

Ces ZHUN ont été de grandes consommatrices du foncier entre 1974 et 1990, le moteur principal de l’urbanisation sous l’initiative des pouvoirs publics et par conséquent un des facteurs nodaux de l’étalement urbain.

De toute évidence, le plan (PUD) 1978 s’est révélé peu efficace malgré la création des différents instruments complémentaires pour pallier à ses lacunes.

C’est la raison qui a amené les autorités locales à instaurer le nouvel PUD en 1985 qui a porté uniquement sur des approfondissements du périmètre d'extension.

Pendant cette période les réserves foncières communales (RFC) ont servi de principal propulseur de l’urbanisation dans le cadre de programmes publics, de constructions individuelles et cela par l’intermédiaire des coopératives immobilières et des constructions individuelles isolées. (BAHLOUL, A, 1988, P. 181)

152 C’est dans cette optique que la ville s’est développée et s’est étalée aujourd’hui. Des couloirs d'urbanisation sont apparus menaçant les localités limitrophes de conurbation.

V.1.2 LES PLANS DE L’ALGÉRIE PENDANT LÉCONOMIE DE MARCHÉ

C’est là où l’État s’est désengagé en tant qu’opérateur économique. Voilà un grand virage vers le libéralisme1 ! La loi 90 relative à l’aménagement et l’urbanisme et la loi d’orientation foncière ont instauré de nouveaux instruments d’aménagement et d’urbanisme ; SNAT , SRAT , PDAU et POS ... instruments dont l’objet est d’édicter les règles générales visant à organiser dans le cadre d’une économie des sols, la production des terrains urbanisables, établissement d’équilibre entre l’habitat, l’agriculture et l’industrie ainsi que la préservation de l’environnement naturelle des paysages et du patrimoine historique....

V.1.2.1 LE SCHÉMA NATIONAL DE LAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (SNAT)

Le territoire national est ainsi couvert par un schéma national de l’aménagement du territoire SNAT créé en 2005, approuvé par la loi n°10-02 du 29 juin 2010, pour une période de 20 ans et qui fera l’objet d’évaluation périodique et d’une actualisation tous les 5 ans.

Trouver une stratégie urbaine pour assurer un développement durable du territoire national et une stratégie pour la distribution équitable des ressources et assurer un équilibre territorial à travers le pays, tels sont les principaux objectifs du SNAT.

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Comme il a été expliqué dans le chapitre précédant.

153 Réaliser l’équité territoriale

LE SNAT 2025

Vers un territoire durable

Créer les dynamiques du rééquilibrage territorial

Créer les conditions de l’attractivité et la compétitivité des territoires

PAT6 : le freinage de la littoralisation et l’équilibre du littoral

PAT 7 : l’Option Hauts Palataux PAT 8 : l’Option développement

du Sud

PAT9 : la délocalisation industrielle et administrative

PAT10 : un système urbain

hiérarchisé et articulé

PAT 11 : la modernisation et le

maillage des infrastructures de travaux publics, de transport, de logistique et de communication

PAT 12 : la métropolisation

PAT13 : les pôles de

compétitivité et d’excellence, « POC »

PAT14 : Les nouveaux espaces

de croissances : les 14 régions-programmes

PAT 15 : le développement local PAT16 : l’ouverture des territoires à l’international

PAT 17 : le Maghreb