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Chapitre 1/ Les architectes : entre historicité et renouveau identitaire

1.1. L’identité d’un corps professionnel et ses mutations

La profession d’architecte a fait l’objet de recherches régulières à partir des années 1970 en France. Les travaux recensés traitent de l’organisation de la profession, du travail, des compétences, des relations entre ses membres, et des mutations identitaires. Ils brossent un ensemble de portraits et de systèmes d’acteurs, utile pour appréhender le groupe professionnel dans son hétérogénéité. Les architectes sont analysés en action au prisme de dynamiques politiques et institutionnelles, sociales et économiques. Leurs identités sont décryptées et mises en perspective avec l’évolution de la structure professionnelle, qui a fait l’objet d’études statistiques en séries depuis la fin des années 1990. Les mutations identitaires sont éclairées à partir des données quantitatives, et incarnées par des témoignages contemporains des professionnels au sujet de la démographie du groupe, des traits réglementaires transnationaux, du renouvellement dans l’organisation du travail, des marchés classiques et alternatifs, et des compétences renouvelées au prisme de l’international.

Des recherches foisonnantes l’on retiendra principalement celles relatives aux architectes, plus que celles qui les abordent en actions, dans la perspective d’exposer les caractéristiques identitaires du corps professionnel et ses mutations. L’analyse des transformations des identités professionnelles est une constante parmi les travaux. François Marquart & Christian Montlibert décrivent les modifications des conditions d’actions de la profession libérale soumise à d’importantes pressions économiques80. Ils montrent les tensions entre une identité héritée d’une histoire ancienne, et les conditions de travail quotidiennes en constante évolution, marquées par une division du travail et une concurrence accrues. L’identité des architectes se fonde selon eux sur trois principes : un système libéral, une formation professionnelle, et un système de valeurs.

Le système libéral repose sur l’« indépendance ». L’architecte est indépendant de l’entrepreneur et du client : « L’architecte n’est pas un mandataire » et fait preuve de fermeté morale pour ne pas se laisser tenter par les affaires. Comme c’est le cas pour l’avocat et le médecin, le démarchage commercial lui est interdit. Le système libéral s’appuie également sur la « confiance » mutuelle entre l’architecte et son client. Construire engage le professionnel, au-delà de ses compétences techniques, « à loger des êtres humains en fonction de leurs convenances particulières, de leurs

besoins familiaux, de leurs ressources pécuniaires ; construire c’est leur assurer le cadre essentiel de leur existence ; c’est tenir compte de leur personnalité81 ». Enfin le système libéral s’établit sur la

« responsabilité ». L’architecte est responsable de ses actes, son assurance professionnelle rendue obligatoire depuis 1943 garantit ses services au client.

80

Marquart François, Montlibert Christian, « Division du travail et concurrence en architecture », Revue française de

sociologie, vol. 113, 1970. Les sociologues définissent le rôle des architectes à la fin des années 1960 en recueillant les

réactions des « intéressés à ces changements ». Ils ont mené cinquante entretiens non directifs auprès d’architectes et d’une diversité d’acteurs (promoteurs, fonctionnaires du Ministère de l’Equipement, ingénieurs de bureaux d’études…). 81

De Saint-Chamas Roger, Bordeneuve Jacques, L’Architecte, Paris, Les Editions Sociales Françaises, 1957, p. 204, cité par les auteurs

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La formation professionnelle met en place un diplôme d’architecte à la fin du XIXème siècle. Les écoles des Beaux-arts et les écoles régionales forment les étudiants dans une relation de maître à disciple. Le maître était perçu comme un démiurge, « comme l’architecte l’entendait être dans la société » et dans l’organisation de sa pratique professionnelle. Les auteurs soulignent l’articulation entre le système de formation et la construction d’une identité professionnelle collective : ce système « visait

avant tout, à transmettre, au-delà même des apprentissages spécifiques, un système de valeurs, une idéologie82 ».

Le système de valeurs des architectes est décrit comme « un univers charismatique ». Il se caractérise par une « motivation affective » : les architectes possèdent une vocation, une passion, la foi, un don, et se désintéressent des aspects financiers. Dans l’univers charismatique, la connaissance des techniques n’est pas primordiale, ce qui compte sont les dimensions artistique et sociale. Dans la dimension sociale, la connaissance de la société est indispensable pour exercer. Les architectes se doivent de comprendre la société dans laquelle s’inscrivent leurs activités, et de pressentir ses évolutions pour adapter leurs productions aux besoins sociétaux. Ils détiennent une capacité d’adaptation qui confère une légitimité sociétale à la profession.

1968, année de l’enquête, annonce une série de changements du « système traditionnel83 » et

s’avère un moment privilégié pour mettre en lumière « l’opposition entre les nouvelles formes

d’exercice de la profession conditionnées par les développements technologiques et par les déterminations économiques et l’attachement à un idéal de l’artiste, à une conception individualiste de la fonction directement liée à l’idéologie charismatique de cette profession84 ».

Les pratiques des architectes s’ajustent dans un équilibre entre des attachements identitaires - à l’idéal artistique, à se prémunir de la tentation des affaires, à un désir de placer l’humain au cœur des activités - et une nécessaire insertion sur des marchés technologiques et compétitifs. Malgré la diversification des activités de construction et les spécialisations des membres des équipes de maîtrise d’œuvre, ils demeurent les garants de la synthèse architecturale, les principaux responsables de la création. Ainsi, malgré la division du travail architectural montrée par François Marquart et Christian De Montlibert, les architectes sont responsables de la production finale, ils garantissent la qualité de leurs actes.

La métamorphose des architectes au prisme de l’ère capitaliste est le thème central de recherches menées par un collectif de chercheurs sous la direction de Raymonde Moulin. Leurs travaux montrent comment les architectes résistent et s’adaptent à la société post industrielle, aux contraintes issues, les unes du marché, les autres de la technique85. Au travers d’une mise en perspective historique de l’organisation de la profession et de la discipline, l’on comprend les mises en relations entre, d’une part, une identité sociale ancienne issue de l’Académie royale86, des grands

82

Marquart François, Montlibert Christian, op. cit., p. 376 83

Ibidem. p. 371 84

Ibidem., p. 385 85

Moulin Raymonde [et al.], Les Architectes. Métamorphose d’une profession libérale, Paris, Calmann-Lévy, 1973 86

« […] l’Académie, suprême autorité pédagogique, a tendu à obtenir le monopole de l’enseignement de l’architecture et de

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prix de Rome87, d’une hiérarchie de l’architecture88, et d’autre part, une identité professionnelle moderne construite sur le progrès de l’industrialisation, les concurrences avec les ingénieurs (et autres métiers de la construction), et la perte de commanditaires traditionnels de l’architecture. La dominance de discours désenchantés sur leur rôle est interprétée par l’idée d’un repositionnement professionnel constant entre un système de valeurs, des changements de conditions de travail, de structures de production, et des positions sociales malmenées : « Prisonniers

d’un système de valeurs hérité et confrontés à l’alternative de la fonctionnarisation ou de l’entreprise, les architectes utilisent leur idéologie professionnaliste pour éviter ce qui apparaîtrait à la majorité d’entre eux, et compte tenu de leurs origines sociales, comme un déclassement, pour justifier les positions acquises et maintenir les prébendes, finalement pour déguiser les intérêts privés en intérêt général89 ». La recherche du collectif est novatrice car elle aborde le groupe professionnel dans sa

diversité, décrivant « l’univers des architectes » comme « une profession atomisée », et présentant un « éventail » d’activités plus ou moins valorisées dans le monde des architectes. De nombreux chercheurs des générations suivantes s’en inspireront.

C’est le cas de Guy Tapie, pour qui « L’analyse sociologique d’un groupe professionnel particulier ne

vise pas seulement la connaissance d’un groupe en soi mais aussi celle des mécanismes de production sociale et de division du travail en œuvre dans une société90 ». Au travers de sa thèse, il montre les

transformations de la profession et la diversification des activités professionnelles. Au sein de la fonction traditionnelle de maîtrise d’œuvre, de nouvelles activités apparaissent dans les années 1970 en lien avec « la révolution des techniques » : l’informatisation des systèmes de travail permet la création de nouveaux postes de dessinateurs projeteur, graphistes, et chargés d’inventaires numériques. Les avancées technologiques modifient les pratiques : nouveaux outils, nouvelles manière de concevoir, échanges de données, travail en réseau substituent d’anciens supports de production et de conception. L’analyse des compétences des architectes en action révèle « le

fondement de leur professionnalité, leurs nouveaux modes d’actions comme l’abandon difficile de visions gratifiantes de leur rôle91 ».

La segmentation des activités d’architecture participe à l’idée de mutation de l’identité du groupe professionnel : « L’identité collective des architectes est mise en question et le dilemme identitaire est

à double niveau. En premier lieu, la parcellisation des marchés interroge leur capacité à agir dans tous les domaines de conception de la production du cadre bâti, attitude niant en partie la spécialisation des agences et des individus. (…) En second lieu, certaines formes d’organisation

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« L’Académie royale de peinture et de sculpture avait été chargée, en 1664, de désigner, après un concours, les artistes

qui obtiendraient une pension du roi et seraient envoyés à Rome pour étudier les chefs-d’œuvre de l’art. Les lauréats du prix d’architecture vont acquérir à Rome une connaissance concrète des monuments antiques et, à l’origine, il était prévu que les œuvres accomplies pendant leur séjour romain seraient la propriété du roi. » p. 24

88

Les chercheurs distinguent l’architecture mineure, ou populaire, abandonnée aux entrepreneurs et aux maçons, et la grande architecture savante que la fondation de l’Académie a contribué à instaurer.

89

Moulin Raymonde [et al.], op. cit. p. 35-36 90

Tapie Guy, Les architectes à l’épreuve de nouvelles conditions d’exercice, Thèse : Sociologie, Université de Bordeaux, 2000 91

Ibidem. p.101 : « Pour des agences d’architecture, la compétence est collective. Elle s’ancre dans les interactions du

collectif de travail de l’agence et de ses partenaires (clients, partenaires de la construction, concurrents), sources privilégiées d’élaboration d’une culture d’agence »

44 s’avèrent en décalage avec l’une des dimensions historiques du modèle professionnel antérieur, la contradiction entre la force culturelle du travail de l’architecte et sa compromission avec l’efficacité productiviste92 ». Guy Tapie donne à voir l’adaptation des professionnels au travers de différents

rôles, tantôt coordinateur, opérateur-médiateur, assistant à la maîtrise d’ouvrage, programmiste, concepteur. Ses conclusions s’adressent directement à l’identité du groupe : « Si la profession est en

train de réaliser la révolution des pratiques, elle a à faire une révolution identitaire. (…) Aujourd’hui, un pluralisme identitaire éclot sous l’effet du nombre et de la diversité des systèmes d’action dans lesquels l’architecte est engagé. S’affirme alors une distance plus grande entre identité sociale et identité au travail car ce que le modèle professionnel unifie et confond, le modèle des compétences le dénoue partiellement »93. Les mécanismes de mutations identitaires ne sont pas neufs, et à chaque

fois, les professionnels devancent les transformations des conditions d’actions, s’y adaptent, ou restent sur leurs anciennes habitudes. Au moment où l’informatique remplace les tables à dessin, tous ne prennent pas le pas de l’informatisation des systèmes de travail (notamment les générations les plus âgées). En plus de l’informatisation des années 1990, la révolution des techniques peut s’observer à l’échelle mondiale au travers des échanges d’informations.

Olivier Chadoin considère l’identité professionnelle comme une variable en jeu dans la négociation avec les autres professions intervenantes dans la construction. Dans « Être architecte, les vertus de l’indétermination94 », il saisit la profession en action en croisant la sociologie des professions et du travail pour développer une sociologie du travail professionnel. Il rappelle les fondements de la profession et de son identité : « Les architectes sont une profession au sens « classique » donné à

cette notion. La définition de leur groupe repose sur : (1) une spécialisation du savoir entraînant une détermination précise et autonome des règles de l’activité ; (2) une formation intellectuelle longue et de niveau supérieur qui suppose l’existence d’écoles et de formations dûment reconnues ; (3) la présence de barrières à l’entrée pour ceux qui ne remplissent pas les conditions précédemment énoncées95 ».

Il fait l’hypothèse que la détention du titre professionnel favorise la capacité des architectes à s’adapter aux mutations : « la capacité des architectes à demeurer et à s’imposer comme profession

dans le monde de la construction est moins vue comme le résultat de leur action que comme celui d’une négociation qui toujours engage ou entame leur identité professionnelle. (…) loin d’une « déprofessionnalisation » ou d’une « mutation d’identité » on observe chez les architectes une grande faculté d’adaptation liée au capital symbolique attaché à leur titre96 ». Le décalage entre les

représentations collectives accordées au titre, et les véritables évolutions structurelles du groupe professionnel, est bénéfique aux architectes, qui disposent d’une confiance et d’une aura particulière. L’auteur conclut qu’il n’y a ni mutation, ni effondrement du groupe professionnel,

92 Ibidem., p. 173 93 Ibidem., p. 519 94

Chadoin Olivier, Être architecte, les vertus de l’indétermination. De la sociologie d’une profession à la sociologie du travail

professionnel, Presses Univ. Limoges, 2007

95

Ibidem., p. 20 96

45 « mais comme pour d’autres groupes sociaux, une combinaison de changements et de fragilités sur fond de permanence historique d’une forme symbolique : celle de la profession97 ».

Au cœur des pratiques professionnelles, Véronique Biau questionne la dimension de « consécration » de la production architecturale et de ses auteurs. Pour approcher des « positionnements stratégiques

des architectes98 », elle décrit deux couples d’opposition caractéristiques des comportements. D’une

part il y a ceux qui veulent faire connaître leur production pour la publication et démarcher des clients. À l’opposé d’autres souhaitent réduire au minimum ces tâches, et concentrer tout leur temps à la conception. Pour certains architectes, la reconnaissance provient du client, la confiance accordée entraîne un renouvellement de la commande. Pour les autres, la reconnaissance passe par celle des pairs, l’obtention de prix, le fait de montrer une tendance de référence.

L’auteure montre que la presse architecturale « tend à publier des architectes déjà connus et donc à

renforcer les décalages entre un groupe réduit d’architectes médiatiques et la majorité des professionnels qui ne paraissent dans les revues que de manière accidentelle, voire jamais99 ». Elle

observe une dualité entre les « architectes-stars de la commande publique » et les « architectes

d’affaires », dualité attachée à l’éthique professionnelle qui « continue à se définir en fonction de l’opposition entre l’architecture comme production et l’architecture comme œuvre100 ». Les efforts « d’auto-promotion » font tendre les architectes vers l’un ou l’autre pôle. Ils semblent pris dans une

hiérarchisation symbolique organisée par une « carrière canonique ». Elle s’élabore dans une

« progression symbolique de l’architecte », concerne les élites dans un processus favorisé, si ce n’est

déterminé, par l’État. Tutelle de l’enseignement, organisateur de concours, de labels, ses institutions et les administrations territoriales contrôlent le système des concours, donnent les conditions de production d’une architecture critique. Ainsi, Véronique Biau se demande, alors que la profession «

se range si spontanément sous l’étiquette de « profession libérale », si les instances publiques ne sont pas en passe de se substituer aux instances de la profession pour désigner les élites professionnelles101 ».

Carine Ollivier déplace le point de vue et analyse une profession voisine en mal de consécration, celle des architectes d’intérieur. Sous l’angle de leurs modes d’existence institutionnels, elle retrace le cheminement et les luttes pour la construction d’une profession, son acceptation et sa reconnaissance par l’État. Les Ordres professionnels, les lieux de formation, les entités publiques et professionnelles du bâtiment sont mis en relations au fil des investigations. Les intérêts de promotion des uns ou de protection des autres font état des limites infranchissables, de tabous, de non-dits, de hiérarchies symboliques attribués aux titres et aux aires de compétences. Carine Ollivier compare régulièrement le statut des architectes d’intérieur avec celui des architectes d’État : « les

architectes d’intérieur sont en lutte depuis la fin des années 1970 avec les architectes, à qui l’État veut les associer, et qui représentent non seulement un effectif de près de trois fois supérieur à celui des

97

Ibidem. p. 371 98

Biau Véronique, « Stratégies de positionnement et trajectoires d’architectes », Sociétés contemporaines, 1998 99 Ibidem. p. 17 100 Ibidem. p. 23 101 Ibidem., p. 24

46 architectes d’intérieur mais qui bénéficient en outre de la reconnaissance officielle de leur profession102 ». Ses travaux questionnent plus largement l’apparition de professions connexes entre

État, marchés, professions et public. Le rôle de la formation professionnelle, des instituts de qualifications, des labels apparaissent primordiaux dans leur construction.

Florent Champy rend compte d’une analyse synthétique de la profession : ses activités, en particulier de maîtrise d’œuvre, son histoire avant et après mai 1968103, son enseignement et l’apprentissage de valeurs professionnelles, ses liens avec l’État et des institutions. Bien qu’il se concentre sur les architectes concepteurs exerçant la maîtrise d’œuvre, l’auteur exprime plusieurs fois l’hétérogénéité de la profession en France et en Europe, il pose la question de la spécificité de l’intervention de l’architecte, se demandant si elle est technique, sociale, esthétique, urbanistique, ou de coordination de l’ensemble des aspects. La diversité sonne selon lui comme une menace pour la profession :

« L’architecture n’a pas réussi à se constituer en discipline autonome jouissant d’une forte reconnaissance. (…) Les faiblesses de la profession s’expliquent en grande partie par son échec à faire reconnaître une identité professionnelle spécifique, clairement identifiable, qui justifierait de la protéger des concurrences extérieures. Enfin, si l’État ne s’est pas doté d’une politique cohérente et suivie de l’architecture, en dépit des enjeux considérables qui lui auraient été associés, c’est qu’il lui aurait fallu disposer d’une doctrine qui guide et légitime son intervention104 ». Pour Florent Champy,

la diversité quasi-infinie des profils, des compétences, des pratiques et des marchés est une menace signe d’un déclin, alors qu’elle apparaît pour d’autres comme une richesse.

Bernard Haumont105 et son équipe traquent la diversité de l’organisation du travail à une autre échelle, en Europe. Ils identifient quatre « grands modèles régionaux106 » d’organisation des

fonctions d’architecture et de maîtrise d’œuvre : « Un modèle latin, qui correspondrait à des

systèmes d’action caractérisés par des relations de coopération concurrentielle entre les acteurs de la maîtrise d’œuvre. » Ce système s’observe en France et en Italie, il se compose de petites structures

spécialisées entretenant des coopérations instables ; « Un modèle anglo-saxon, qui correspondrait à

des systèmes d’action caractérisés par des relations d’intégration fonctionnelle entre les acteurs de la maîtrise d’œuvre. » Typique au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, ce système dispose d’une variété de

compétences intégrées à de petites ou grandes structures, flexibles dans leurs réponses à tout type

102

François Pierre, Ollivier Carine, « Chapitre 6. Naissance et survie d’une institution », in Vie et mort des institutions marchandes, Presses de Sciences Po, 2011, (« Académique »), p. 212

103

L’histoire de mai 1968 est mise en lumière par Violleau Jean-Louis, Les Architectes et Mai 68, Recherche, (« Focales »), Paris, 2005

104

Champy Florent, op. cit.

105

Sur les thématiques de la diversification professionnelle des métiers de l’architecture et de leur internationalisation, Bernard Haumont a été le coordinateur scientifique du programme Euro-Conception développé par le Plan Construction et Architecture (1991-93), et un des fondateurs en 1998 de RAMAU (Réseau Architecture et Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme). Bernard Haumont occupe une place à part, tant par le rôle joué dans l’organisation des travaux, que de leur diversité et qualité. Le programme Euro-Conception, financé à la fin des années 1990 par le Plan Urbanisme Construction et Architecture (PUCA), le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et le Ministère de l’Équipement des transports et du logement, est fondateur. Il réunit des chercheurs européens qui réalisent un état des lieux des pratiques architecturales en Europe et des systèmes d’acteurs de la chaîne de production du cadre bâti. Quatre séminaires, sous l’appellation « L’élaboration des projets architecturaux et urbains en Europe » donnent lieu à une série d’ouvrages. 106

Haumont Bernard, Biau Véronique, Godier Patrice, « Les segmentations de maîtrise d’œuvre : Esquisse européenne », in L’élaboration des projets architecturaux et urbains en Europe, vol. 2, PUCA, Paris, 1997