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L’histoire de la naissance et du développement des villes de la zone d’étude

développement économique et les changements paysagers à la zone d’Ha Long

3.6. La croissance démographique et l’urbanisation

3.6.1. L’histoire de la naissance et du développement des villes de la zone d’étude

Il y a des milliers d’années, les Vietnamiens de la préhistoire s’installaient dans la province de Quang Ninh et ils ont créé les civilisations de Soi Nhu (il y a d’environ 8000 à 10 000 ans) et de Ha Long (il y a d’environ 3000 à 5000 ans). Ils sont considérés comme le peuple indigène – une division du peuple vietnamien préhistorique. La plupart des ethnies minoritaires de la province de Quang Ninh sont originaires du Nord. Leurs ancêtres ont migré dans le but de défricher de nouveaux territoires, notamment à travers la construction des digues et des polders afin de gagner du terrain pour cultiver et élever. Certains d’eux se sont installés le long des rivières, au bord de la mer et à la montagne pour vivre de la pêche.

Très tôt dans l’histoire, les centres urbains de Quang Ninh se sont créés avec différentes caractéristiques. Parmi eux, le district insulaire de Van Don a été créé en premier et associé au développement du port de commerce Van Don, suivi par la création des autres villes comme celle de Quang Yen (municipalité administrative), celle de Mong Cai – Van Ninh (porte frontalière). Pendant un long laps de temps, le processus d’urbanisation de la province de Quang Ninh s’est effectué très lentement.

Figure 3.28. Village au bord de la mer à Hongay en 1906

Page | 119 Les grands centres urbains de Quang Ninh ne prospèrent véritablement qu’à partir de 1864, lorsque les Français ont envahi et exploité le Vietnam colonial. En 1874, la dynastie de Nguyen a ouvert le port d’Hongay aux navires de commerce international. De fait, les activités commerciales sont devenues nombreuses et diversifiées, les centres se sont ainsi agrandis. Ces derniers étaient pourtant petits et dispersés. Ils se situaient principalement près de certains estuaires fluviaux ou des zones de commerce frontalier. Leur économie de marché n’était toujours pas développée. Leur population était nombreuse mais leurs habitants n’étaient pas encore devenus de vrais citadins.

En raison de son importante position géopolitique et de sa grande réserve de charbon renommée Indochine, le port minier de Quang Ninh a été occupé par les troupes françaises en 1883, justement après l’invasion de Hanoi. Le 26 août 1884, la dynastie Nguyen a signé une concession minière d’une durée de 100 ans avec un capitaliste français s’appellant Bavier Chauffour pour l’exploitation des mines d’Hongay – Cam Pha. En mars 1887, le gouvernement général d’Indochine a reconnu la légitimité de cette concession et Bavier Chauffour comme propriétaire des mines d’Hongay – Cam Pha avec une superficie de 21 932 ha. Peu après, Chauffour et des autres capitalistes français ont créé la Société française des charbonnages du Tonkin - SFCT – la société charbonnière la plus grande à Quang Ninh. Les autres entreprises charbonnières françaises ont été ensuite créées comme celle de Dong Trieu, Bac Ky, Ke Bao… Il y avait aussi celles des capitalistes vietnamiens mais elles étaient de petite ampleur.

Figure 3.29. Vue générale de Hongay en 1905

Source : Collection P. Dufresne Afin de mieux gouverner et exploiter les mines, la colonie française a construit des infrastructures urbaines et un appareil administratif complet. Le développement de l’industrie charbonnière a conduit à la création des autres industries auxiliaires en faveur des charbonnages et des charbonniers telles que les centrales, les usines de tri (les triages),

Page | 120 les centres mécaniques de réparation des moyens de transport, les outils d’extraction, les systèmes de transport, les voies de communication, les ports, les hôpitaux, les écoles, les ouvriers résidents, les stades, les théâtres...

Les systèmes de transport ont été promptement développés. Concernant le transport routier, plusieurs sentiers ont été réhabilités et étendus pour se transformer en routes nationales comme les autoroutes 18A, 10A, 4B. La longueur totale des routes goudronnées construites pendant cette période est d’environ 122 km. Concernant le transport maritime, beaucoup de quais et ports, ainsi que les systèmes de signalisation maritime (les phares et les balises) ont été construits par les Français. De 1885 à 1929, ces derniers ont également réparé les 3 grands ports (Hon Gai, Van Hoa et Cua Ong) de même que plusieurs petits ports (Mui Chua, Quang Yen).

Basés sur la création des zones industrielles charbonnières, les nœuds de transport commercial et les centres administratifs ont rassemblés de plus en plus la population, ce qui a abouti à la fondation de 4 zones urbaines principales : celle d’Hongay – Cam Pha, de Quang Yen, de Uong Bi et de Mong Cai.

Les Français ont recruté des milliers de coolies de plusieurs provinces, dont la plupart sont venus du Nord. Ce recrutement a remarquablement contribué à la croissance démographique de la province de Quang Ninh (Comité populaire de la Province de Quang Ninh, 2001). A l’époque, Hongay – Cam Pha était la plus grande zone d’extraction de charbon, d’où se trouvaient un grand nombre de mineurs et de centres industriels au service de l’exploitation du charbon. La Société française des charbonnages du Tonkin (SFCT), dont le siège était à Hon Gai et Cam Pha, était la plus grande entreprise charbonnière de l’Indochine installée à Quang Ninh. Le nombre de mineurs qui y travaillaient était relativement élevé. Selon des statistiques, en 1939, 23 200 sur un nombre total de 39 500 coolies à Quang Ninh ont travaillé dans les mines de deux zones Hongay – Cam Pha. Dans les années 1920, il y avait environ 800 Chinois et 7 000 Annamites qui ont travaillé dans les mines d’Hongay. Ces mines ont aussi créé des emplois permettant de nourrir environ 40 000 indigènes (Juliette, 1923). En 1930, environ 370 mineurs européens et 45 700 mineurs asiatiques ont travaillé dans les charbonnages. Jusqu’en 1939, environ 271 mineurs européens et 49 200 mineurs asiatiques ont travaillé dans les mines de l’Indochine, dont 25 000 mineurs ont travaillé pour la SFCT8. Avant la guerre, dans les années 1940, le nombre de coolies9 travaillant dans les mines de Quang Ninh s’est toujours maintenu à environ 40 000 mineurs. Après la guerre, en 1947, seulement environ 10 000 mineurs sont restés travailler dans les charbonnages appartenant aux Français (Jean, 1948). La plupart d’entre eux étaient de pauvres paysans qui devaient quitter leur campagne pour travailler dans les mines en tant que coolies. Gourou (1965), dans son livre sur les paysans du delta tonkinois ont indiqué que :

« …Le travail dans les mines attire beaucoup de paysans. On compte dans  les diverses mines du Tonkin de 40 000‐50 000 coolies qui sont recrutés dans le  delta, dont 60% de Nam Dinh et Thai Binh, les provinces de Ha Nam, Ninh Binh,  Hung Yen, Hai Duong contribuent respectivement pour 4,5%, 3,5%, 2,5% et 2,5%  8 Voir http://belleindochine.free.fr/CharbonnagesDuTonkin.htm

9 Les francais considèrent les mineurs qui doivent travailler dans les conditions misérables comme les coolies

Page | 121 à l’effectif total de la population minière. Donc, ces sept provinces constituent au  total  à  peu  près  82%  de  l’effectif  des  mineurs.  Les  autres  ouvriers  sont  soit  recrutés sur place dans la province de Quang Yen, parmi des Annamites qui y sont  définitivement  fixés,  ou  même  parmi  des  Man,  soit  des  chinois,  ouvriers  mécaniciens ou employés à des travaux de force, soit des Annamites du Ha Tinh  (Annam). Les gens de cette province sont assez nombreux dans les charbonnages,  tandis  que  les  coolies  originaires  du  Thanh  Hoa  ou  du  Nghe  An  sont  rares.  Les  ouvriers du HA Tinh sont spécialisés dans des travails souterrains… » 

Source : Gourou (1965) Dans la ville de Cam Pha, la zone urbaine située sous le pied des grands charbonnages s’appelait « la mine de Cam Pha ». Le triage et le port de Cua Ong s’appelaient « le port de Cam Pha ». Dans le nord de Cam Pha se trouvaient aussi les mines et le centre urbain de Mong Duong. Dans la ville d’Hongay se situaient les mines de Ha Lam, de Ha Tou, de Cao Xanh (mine de charbon de Nagotna). Les habitants vivaient principalement dans les intra-muros. Les propriétaires des mines habitaient les zones hautes, confortables et bien aérées, alors que les coolies se « mêlaient » dans les camps ou les chantiers. A l’époque, seul un petit marché situé sous le pied de la montagne Bai Tho se trouvait dans la ville. Le commerce s’effectuait au marché et dans les villes Ben Tau, Thuong Mai, Thu Ky…

Figure 3.30. Ville d’Ha Long en 1915

Source : Collection d’Albert Kahn À ce moment-là, quelques restaurants, services de bateaux touristiques, ports à vocation touristique destinés à la visite de la baie sont apparus à Bai Chay. Ce site est progressivement devenu un lieu de repos et de loisirs fréquenté par les dignitaires français et les propriétaires des mines.

Page | 122 En général, les Français ont posé la première pierre de la formation des centres urbains de Ha Long – Cam Pha, en commençant par l’exploitation du charbon et le développement des infrastructures en faveur de cette industrie. Alors que, la formation de ces centres urbains n’était certainement pas deu au développement économique des indigènes. Les infrastructures urbaines ont servi à exploiter les ressources naturelles et à subvenir aux besoins des Français et de la classe des propriétaires terriens. Après la Seconde Guerre mondiale, l’exploitation charbonnière était en forte baisse ; le nombre de bateaux circulant / stationnant dans les ports de même que celui de transport de marchandises ont drastiquement diminué. Le développement des centres urbains a ainsi chuté, l’industrie ayant connu une stagnation.

Après la conclusion des accords de Genève en 1954, les Français sont obligés de se retirer de la province d’Hai Ninh. La production charbonnière a été peu à peu redressée et élargie. Les usines auxiliaires de la production charbonnière, les systèmes ferroviaires, les routes des mines, les centres mécaniques ont été progressivement construits à Hongay et à Cam Pha. Fin 1955, l’industrie charbonnière a été restituée et normalisée avec le rendement annuel de 87 000 tonnes. Pendant les périodes suivantes, de 1961 à 1965, l’industrie charbonnière a été mécanisée, les industries auxiliaires telles que le transport ferroviaire et maritime, quant à elles, ont été restaurées et renouvelées. A cette période, le Gouvernement et l’industrie charbonnière ont investi dans la construction des habitats de cantonnements dans les communes d’Hongay, de Cam Pha et des immeubles de l’agglomération à Pho Moi (Hongay), à Coc 2 (Cam Pha) répondant aux besoins de logements des mineurs. Dans les années 1960, plusieurs usines ont été bâties comme l’usine mécanique de Quang Ninh, l’entreprise associée agro-alimentaire de Quang Ninh, la briqueterie de Gieng Day... Certains hôpitaux, centres commerciaux et de services ont été également reconstruits.

Le redressement et l’expansion de l’industrie charbonnière ont attiré des milliers de personnes venant de partout dans le pays, ceux qui voulaient y travailler pour gagner leur vie. Selon les recensements, dans les périodes 1960-1974 et 1975-1979, il y avait respectivement 6 766 et 133 000 habitants des autres provinces qui sont venus s’installer à Quang Ninh (Comité populaire de la Province de Quang Ninh, 2001). Les raisons principales de cette migration étaient la mobilisation des ressources humaines, le recrutement, la construction de nouvelles zones économiques (85%) et les raisons familiales (moins de 15%). Les immigrants sont essentiellement venus de la ville de Hai Phong, de l’ancienne province de Hai Hung (actuellement Hai Duong et Hung Yen), de la province de Thai Binh, de l’ancienne province de Ha Nam Ninh (actuellement Ha Nam, et Nam Dinh et Ninh Binh) et de l’ancienne province Ha Bac (actuellement Bac Ninh et Bac Giang). A ces immigrants, se sont ajoutés des indigènes, qui ont tous contribué à la croissance économique locale et qui ont créé des conditions préalables visant à impulser la vague d’urbanisation dans les périodes suivantes. Dans la période 1984-1989, la province de Quang Ninh a accueilli 28 864 immigrants, alors que le nombre de migrants a atteint 30 889 personnes (Comité populaire de la Province de Quang Ninh, 2001). Durant les périodes suivantes, ces flux migratoires se sont poursuivis naturellement : les habitants de la province de Quang Ninh se sont installés dans les grandes villes ayant de meilleures conditions économique comme Hanoi, Hai Phong, Ho Chi Minh ville, Dong Nai, Vung Tau. Pendant que les habitants des régions rurales comme Thai Binh, Nam Dinh, Hai Duong, Hung Yen, Thanh Hoa, Nghe An, Ha Tinh se sont déplacés dans les centres urabains de Quang Ninh pour chercher les emplois et les meilleures opportunités de développement économique.

Page | 123 Jusqu’au début des années 1980, à cause des séquelles des guerres contre les Etats-Unis et la Chine, ainsi que de l’embargo économique, les centres urbains de Quang Ninh ont été développés de manière très lente, l’industrie a été en stagnation, la production s’est contractée, la population a dû faire face à beaucoup de difficultés.

Après l’adoptation de la politique de Rénovation (Doi Moi) en 1986, l’économie de marché locale a connu un essor. Le visage urbain a bien changé, le taux de croissance économique annuel moyen était supérieur à 9%/an dans la période 1986-2000 (Comité populaire de la Province de Quang Ninh, 2001). L’industrie, les services et le commerce ont maintenu la croissance à un rythme élevé. Les infrastructures de transport, l’électricité, la distribution de l’eau ont tous bénéficié des investissements de construction. Grâce au développement économique, la croissance urbaine s’est accumulée rapidement. Les centres de commerce, les restaurants et les hôtels ont poussé comme des champignons après la pluie. Particulièrement, depuis les années 2000, de nouvelles zones urbaines ont été créées près de la baie de Cua Luc, de la baie d’Ha Long et de Bai Tu Long. L’accélération rapide de l’urbanisation exige alors une restructuration rapide de l’économie et du travail, ainsi qu’un prompt développement de l’industrie, des services et des réseaux d’infrastructures urbaines.

Malgré un tel essor du développement industriel et économique de Quang Ninh durant les périodes suivantes, nous n’arrivons pas à trouver des études abordant la migration et l’immigration à Quang Ninh. Nous n’arrivons p as non plus à trouver des études concernant les flux migratoires à Ha Long – Cam Pha. C’était pour cette raison que, dans l’enquête sociale menée en 2012, nous avons fusionné les réponses de chacun des enquêtés sur l’origine de sa famille, la raison du déplacement et la période du déplacement. Selon les résultats de l’enquête :

- Il y a 263 enquêtés parmi 558 enquêtés, soit 47,13% sont venus de l’extérieur de la zone d’étude. À Ha Long et Cam Pha, la plupart de la population est venue de l’extérieur (Figure 3.31a). Alors que, la majorité de la population à Hoanh Bo est venue des communes locales. 100% des enquêtés à Tan Dan, Dong Lam, Dong Son, Ky Thuong, Hoa Binh (Hoanh Bo) et Cam Hai (Cam Pha) sont des indigènes. Cependant, tous les enquêtés à Mong Duong sont venues de l’extérieur.

- Les personnes non-locales venaient de plusieurs lieux comme Hai Duong, Thai Binh, Nam Dinh, Bac Ninh, Hai Phong… Parmi eux, on peut distinguer Hai Duong et Thai Binh qui possèdent des taux d’immigrants élevés (8,78% et 8,96%). Les autres lieux tels que Nam Dinh, Bac Ninh, Hai Phong, Quang Ninh, Thai Nguyen, Ninh Binh, Thanh Hoa, Nghe An, ... occupent 29,57%. Parmi trois unités administratives, Ha Long et Cam Pha ont plus d’immigrants que Hoanh Bo (Figure 3.31b).

- Il y a plusieurs raisons au déplacement des immigrants : la raison familiale, la raison professionnelle et d’autres raisons. Parmi elles, la raison professionnelle et la raison familiale comptent 28,49% et 14,52%. En général, la raison professionnelle est très évoquée dans la zone d’étude. Dans les communes de Mong Duong, Cam Trung et Ha Khanh, il y a de nombreux immigrants qui sont venus avec comme motivation de chercher un meilleur travail (Figure 3.32a).

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Figure 3.31. Lieu d’origine de l’enquêté en général (a) et spécifique (b)

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Figure 3.32. Motivations du déplacement des habitants en général (a) et en raison professionnelle (b)

Page | 126 - Pour la raison professionnelle, les immigrants travaillaient surtout dans l’industrie du charbonnage (10,57%), de l’autre industrie (2,51%) et dans l’autre domaine comme l’enseignant, la médecine... Il y a un grand nombre des mineurs qui travaillent à Mong Duong, Cam Trung et Ha Lam (Figure 3.32b et Tableau 3.22).

Tableau 3.22. Motivations professionnelles du déplacement

Valeurs Nombre % Histogramme Non concerné 399 71,51 % Autre 86 15,41 %

Charbonnage 59 10,57 % Autre industrie 14 2,51 %

Source : l’enquête sociale en 2012 - D’après le contexte historique, on pourrait diviser en quatre périodes les migrations dont celle d’avant 1975, de 1975 à 1986, de 1987 à 1999 et de 2000 jusqu’à aujourd’hui. Parmi celles-ci, la période d’avant 1975 (13,26%) et de 2000 (13,08%) concernent de nombreux immigrants (Tableau 3.23).

Tableau 3.23. Périodes du déplacement

Valeurs Nombre % Histogramme 1976-1986 59 10,57 %

Avant 1975 74 13,26 %

Non concerné 296 53,05 % 2000 au présent 73 13,08 %

1987-1999 56 10,04 %

Source : l’enquête sociale en 2012 Selon le tableau 3.24, avant 1975, la plupart des immigrants se sont installés dans la province de Quang Ninh pour travailler dans l’industrie charbonnière et dans des autres industries. Le nombre de mineurs était supérieur au nombre total des travailleurs dans les autres secteurs comme professeur, médecin… Depuis l’année 1976, le nombre d’immigrants qui s’y sont installés pour d’autres raisons était supérieur à celui de ceux qui sont venus pour travailler dans les entreprises charbonnières. Depuis l’année 2000 jusqu’à maintenant, le nombre de mineurs est supérieur à celui de la période 1976 – 1999, car les besoins en personnel augmentent en fonction du développement de l’exploitation du charbon. Ainsi, dans n’importe quelle période, l’industrie en général et l’exploitation charbonnière en particulier jouent toujours un rôle important dans l’impulsion du processus d’urbanisation, à travers le fait d’attirer les travailleurs vers la zone de travail qui est notre zone d’étude.

D’après les données statistiques, le revenu moyen des habitants à Quang Ninh a connu une augmentation remarquable et il est actuellement à un niveau élevé par rapport à celui des provinces du delta du fleuve Rouge telles que Nam Dinh, Thai Binh, Ha Nam… (figure 3.33). C’est la raison pour laquelle Quang Ninh devient une destination attrayante

Page | 127 pour des habitants du delta du fleuve Rouge qui ont envie de trouver du travail afin d’augmenter leurs revenus.

Tableau 3.24. Relation entre l’année du déplacement et la raison du déplacement Autre Autre industries Charbonnages Non concerné Total

1976-1986 23 5 9 22 59 1987-1999 18 3 13 22 56 2000 au present 27 2 17 27 73 Avant 1975 18 4 20 32 74 Non concernant 0 0 0 296 296 Total 86 14 59 399 558

Source : l’enquête sociale en 2012

Figure 3.33. Comparaison du revenu des habitants à Quang Ninh avec celui du delta du fleuve Rouge et du Viet Nam

Source : Comité populaire de la Province de Quang Ninh (2013) Notre enquête sociale effectuée en 2012 a montré que le développement industriel et l’urbanisation ont affecté positivement l’économie de la zone d’Ha Long, en créant plus d’emplois et en attirant beaucoup de main-d’œuvre de l’extérieur. 76,16% des répondants ont déclaré que le développement industriel et l’urbanisation ont provoqué l’immigration et la croissance démographique. 23,84% ont dit le contraire. 100% des enquêtés à Dong Lam, Ky Thuong (Hoanh Bo) et Cong Hoa (Cam Pha) qui sont les communes rurales les plus pauvres ont déclaré que ces deux processus ci-dessus n’ont pas causé l’immigration et la croissance démorgraphique. À l’inverse, seulement 1,43% des répondants qui se trouvent à

1.306 Bắc Ninh 1.646 Hải Dương Hải Phòng 1.694 Quảng Ninh 1.787 Hưng Yên +29% 1.199 Việt Nam Ninh Bình 1.387 1.202 Thái Bình Vĩnh Phúc 1.129 1.232 Hà Nam Nam Định 1.150 1.237 Hà Nội 2.013

Revenu par habitant, 2010

Selon le prix réel, million VND/ mois

20% le plus haut par rapport à 20% le plus bas Fois 8,9 8,1 8,0 7,3 6,0 5,7 6,3 7,0 5,9 5,9 5,8 9,2

Page | 128 Son Duong, Thong Nhat, Le Loi (Hoanh Bo), Dai Yen et Viet Hung (Ha Long) ont exprimé que le développement industriel et l’urbanisation ont provoqué l’exode rural.

De fait, la création et le développement des centres urbains dans la région d’Ha Long – Cam Pha ont véritablement commencé depuis la colonisation française. Les activités d’exploitation charbonnière effectuées par les français ont attiré les travailleurs venant de plusieurs endroits, ce qui a contribué à la naissance des premiers groupes de la population urbaine. L’exploitation charbonnière a, en même temps, conduit au développement des industries auxiliaires, des infrastructures urbaines comme la construction des infrastructures de transport, des ports, des logements… ce qui a créé des conditions préalables pour le développement d’un centre urbain et industriel. Cependant, jusqu’au début des années 1980, le processus d’urbanisation s’est produit lentement à cause des séquelles de la guerre et de l’embargo économique. Depuis le Doi Moi (1986), notamment à partir des années 2000, une forte urbanisation a entraîné le changement du visage urbain à orientation industrielle, commerciale et touristique.

Figure 3.34. Impact de l’industrialisation et l’urbanisation sur l’immigration