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L’emploi intérimaire

Dans le document Monitoring socio-économique 2013 (Page 118-123)

CLASSE DE CONTRAT, TITRES-SERVICES ET INTERIM

B. Selon l’histoire migratoire

III. L’emploi intérimaire

L’analyse de l’emploi intérimaire par le biais des données issues de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale est construite sur deux éléments principaux qui sous-estiment l’ampleur du travail intérimaire en Belgique si on la compare aux données fournies par Federgon (fédération représentant, entre autres, les entreprises actives dans le secteur du travail intérimaire). D’une part, l’emploi intérimaire est calculé sur base de la moyenne trimestrielle du nombre d’intérimaires au dernier jour de chaque trimestre. D’autre part, une personne ne sera pas reconnue comme intérimaire si elle effectue une autre prestation comme indépendant ou aidant même si son activité de salarié intérimaire est principale. Il faut également prendre en considération que le total de l’emploi salarié comprend l’emploi dans le secteur public où l’engagement de travailleurs intérimaires est impossible.

A. Selon l’origine

Un peu moins de 100.000 personnes en moyenne par trimestre ont été intérimaires en Belgique pendant l’année 2008. Plus de la moitié de ces intérimaires sont Belges, nés belges de parents nés belges mais comme l’indique le graphique ci-dessus, ils ne sont que 2% de cette origine à travailler dans ce type d’emploi, ceci représente la plus petite proportion de travailleurs selon l’origine par rapport à l’emploi salarié global. Notons qu’il y a relativement peu de différences entre les hommes et les femmes dans cette classe d’origine. Il faut garder à l’esprit que ce taux ne révèle que la proportion de travailleurs intérimaires dans la population salariée totale pour chaque origine. Il n’est donc pas à mettre en parallèle avec le taux d’emploi. En atteste les taux

119 homologues masculins. Cette configuration est quelque peu inédite car on observe que toutes les autres origines affichent généralement un taux de participation masculin au travail intérimaire supérieur à celui des femmes. Le paroxysme de cet écart du point de vue du genre selon l’origine peut être pointé chez les personnes d’origine africaines hors Maghreb puisqu’il passe du simple au double (6,3% de participation chez les femmes contre 12,6% chez les hommes). On notera également que, avec les personnes d’origine belge, les personnes d’origine européenne (UE14 et UE12) et asiatique sont celles qui s’inscrivent le moins, comparativement, dans le travail intérimaire. Leur taux de participation au travail intérimaire de ces groupes d’origine est toujours inférieur à 6%, quel que soit le genre considéré.

La ventilation par classes d’âge présentée dans le graphique suivant, nous montre que les intérimaires d’origine belge sont davantage concentrés dans les catégories d’âge les plus jeunes que les autres grands groupes d’origine. Précisément, nous observons que 32,5% des intérimaires d’origine belge ont entre 20 et 24 ans, ce pourcentage est le plus important parmi les origines examinées. En revanche, pour les classes d’âge suivantes et ce, jusque la catégorie 35-39 ans comprise, les personnes d’origine belge sont moins représentées par rapport aux autres origines. Cela ne veut pas dire qu’il y a moins de personnes d’origine belge dans le secteur de l’intérim que de personnes d’autres origines pour les tranches d’âge 25-29, 30-34, et 35-39 ans, mais plutôt que les personnes d’origine belge de ces tranches d’âge sont, proportionnellement moins présentes dans ce secteur que les autres origines. Si l’on considère souvent que le travail intérimaire peut être une étape de départ dans une trajectoire professionnelle, les observations tirées ci-dessus nous amènent à penser que cette première étape fonctionne mieux ou davantage pour les personnes d’origine belge que pour les autres origines.

On notera également la particularité observée pour les personnes originaires d’un pays africain hors Maghreb qui affichent une courbe en décalage de 5 ans. On observe plus ou moins le même type de courbe que pour les autres origines sur l’ensemble des tranches d’âges mais cette participation semble se faire de manière décalée ou plus tard dans le temps.

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On notera enfin que les taux de participation de toutes les origines dans les classes d’âge élevées s’harmonisent et se contractent vers des taux relativement faibles.

B. Selon l’histoire migratoire

On remarque très clairement sur le graphique ci-dessus que les personnes belges, nées belges de parents nés belges sont relativement peu présentes sur le marché de l’emploi intérimaire, avec un taux de participation dans ce segment de l’emploi inférieur à 2%. Il n’est pas abusif d’affirmer que les personnes européennes ou d’origine européenne présentes en Belgique depuis un certain nombre d’années suivent de près ce premier profil ou celui des personnes « sans histoire migratoire ». En effet, ce même graphique nous montre que les enfants belges nés belges de parents nés européens, les Européens nés en Belgique, les Européens qui ont obtenu la nationalité belge depuis plus de 5 ans et les Européens inscrits au Registre national depuis plus de 5 ans ont des taux de participation, certes supérieurs au premier groupe décrit, mais qui restent inférieurs à la barre des 3% quel que soit le genre considéré. Par contre, les Belges nés belges dont les parents sont nés non-européens ou avec une nationalité actuelle européenne, les non-Européens qui depuis plus de 5 ans ont obtenu la nationalité belge ou sont inscrits au Registre national et les Européens qui ont obtenu la nationalité belge depuis peu ou ceux inscrits récemment au Registre national démontrent une plus grande participation au marché de l’emploi intérimaire avec des taux compris entre 3,6% et 6,5% pour les hommes et des taux toujours proches des 4,0% chez les femmes.

121 Du point de vue du genre, nous observons d’ailleurs que les filles de parents porteurs d’une nationalité européenne, les femmes non européennes inscrites au Registre national depuis plus de 5 ans ou les européennes inscrites au Registre national depuis peu sont significativement moins présentes sur le marché du travail intérimaire que leurs homologues masculins (respectivement 1,6, 2,4 et 2,2 points de pourcentage en moins que le taux des hommes des mêmes profils). Enfin, on soulignera que les trois plus haut taux de participation sont toujours liés à une histoire migratoire non-européenne. Il s’agit des Belges nés belges dont les parents ont toujours une nationalité européenne, les Européens nés en Belgique et les non-Européens récemment inscrits au Registre national (9% pour les hommes et 7% pour les femmes en moyenne). Notons que les non-Européens récemment inscrits tirent la moyenne masculine vers le haut et affichent également le plus grand écart de participation du point de vue du genre. Cet écart met en exergue ce qui est observé dans la plupart des profils d’histoire migratoire : à deux exceptions près, les femmes sont moins présentes que les hommes dans l’emploi intérimaire. L’hypothèse avancée est que le travail intérimaire est plus souvent un travail ouvrier (où deux ouvriers sur trois sont des hommes, tous types de contrats confondus) dans des secteurs plus souvent éloignés du non-marchand (secteur où les femmes sont surreprésentées). En même temps, les hommes avec une histoire migratoire non-européenne sont certainement moins souvent qualifiés (et des qualifications moins souvent reconnues) que les autres profils d’histoire migratoire.

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Éléments clés du Chapitre 4.4 : le régime de travail L’origine

• Chez les personnes d’origine belge, 86% des hommes avec un contrat de travail sont occupés à temps plein tandis que 48% des femmes le sont sous le régime de l’emploi (ou des emplois) à temps partiel. Si on excepte la situation des femmes d’origine Nord-américaines, toutes origines confondues, les femmes travaillent sous des contrats à temps partiel dans une proportion allant de 42 à 52%.

• Les personnes employées à temps partiel avec une origine hors UE-27 se retrouvent plus souvent dans un emploi à temps partiel court (45% maximum d’un équivalent temps plein) et moins souvent dans emploi à temps partiel long (de 46 à 95% d’un équivalent temps plein) que les personnes d’origine belge ou de l’UE-27.

• Une femme à temps partiel sur deux d’origine belge vit sous le statut familial « mariée depuis plus de 5 ans avec enfant ». Ce statut familial est encore plus présent chez les personnes originaires d’un pays candidat à l’UE puisque ce rapport est de deux sur trois femmes à temps partiel. Les femmes salariées qui travaillent à temps plein sont plus souvent dans les catégories de statut familial « isolée », « enfant », « mariée depuis moins de 5 ans sans enfant » ou « non mariée sans enfant » que les femmes occupées à temps partiel. Pour un certain nombre d’origines, dont l’origine belge, les proportions dans ces statuts passent généralement du simple au plus du double entre les femmes qui travaillent à temps partiel et celles qui travaillent à temps plein.

• En ce qui concerne les familles monoparentales, en comparaison au statut « marié depuis plus de 5 ans avec enfant(s) », toutes origines confondues, on constate chez les femmes une baisse du taux de participation au travail à temps partiel en même temps qu’une hausse chez les hommes. La moyenne est de 11,5 points de pourcentages de baisse chez les femmes et 6,9% de hausse chez les hommes.

L’historique migratoire

• Tous les profils migratoires oscillent, environs entre 64% et 70% de salariés à temps plein et entre 24% et 31% de salariés à temps partiel sauf pour la catégorie des étrangers non-européens inscrits au Registre national depuis 5 ans ou moins. Ces derniers sont 57% à être salariés à temps plein et 31% occupés dans des emplois ou un emploi à temps partiel.

• Les Belges, nés belges de parents nés belges salariés à temps partiel sont les moins concentrés, dans ce que nous avons appelé le temps partiel court (45% maximum d’un équivalent temps plein) puisqu’ils sont seulement 6,9% à y être présents. A l’autre extrême de ce constat, les profils d’histoire migratoire comme les non-Européens inscrits au Registre national y sont présents à raison de respectivement 23,8% et 29,6% pour ceux inscrits depuis plus de 5 ans et moins de 5 ans.

123 Carrefour de la Sécurité Sociale comme salariées d’un ou plusieurs emplois lors de l’année 2008 (situation au 31 décembre)59. Nous allons analyser ici cet ensemble de personnes, essentiellement sous les angles de l’origine et des deux régimes principaux de travail que sont le temps plein et le temps partiel. A côté des deux régimes classiques, et afin de respecter la classification construite dans le datawarehouse, le régime « spécial » a été sauvegardé dans les premiers tableaux. Ce régime concerne le travail par intermittence (c’est-à-dire certains travaux temporaires et intérimaires), le travail effectué par du personnel domestique et le travail saisonnier. A noter que d’après nos recoupements de variables, sept personnes sur huit dans ce régime travaillaient à temps plein ou cumulaient des contrats à temps partiel qui, cumulés, étaient l’équivalent d’un temps plein à au moins 95%.

Les tableaux suivants nous renseignent sur le poids de chaque régime (temps plein, partiel et spécial) en valeur absolue, on peut également y distinguer une ventilation par genre dans chacun des régimes.

Ces tableaux se déclinent par origine ou groupe d’origines. Cette décomposition s’est construite dans cette section selon le poids démographique de ces origines. C’est ainsi que le groupe des personnes d’origine belge, UE-14 et maghrébine constituent des groupes totalement distincts. A ces trois premiers grands groupes s’ajoute un dernier qui rassemble les personnes originaires de l’UE-12, des pays candidats à l’UE, d’un autre Européen, d’un autre pays africain (Afrique hors Maghreb) ou d’Asie. Ces origines ont été réunies car elles constituent un groupe relativement homogène en termes de poids démographique. Les deux origines Sud/Centre-américaine et Nord-américaine ne sont pas illustrées en détail mais seront présentes en fin de première analyse et dans la partie qui se focalise sur le régime de travail à temps partiel. Enfin, les personnes originaires d’Océanie ne sont pas reprises dans l’analyse car elles représentent un nombre très faible d’individus.

Le graphique 60 présente les personnes d’origine belge (c’est-à-dire, pour rappel, en 2008, les Belges de l’année considérée, nés avec la nationalité belge dont les deux parents sont Belges à la naissance). Ils sont la catégorie la plus importante puisqu’ils constituent plus de deux tiers de l’ensemble des individus salariés de 18 à 60 ans.

59 Les personnes qui ont eu un contrat de travail mais qui ne l’ont pas presté effectivement ont été retirées de l’effectif.

Il s’agit de prestations constituées de jours de vacances et/ou de jours assimilés. Pour de plus amples explications, voir la documentation relative au datawarehouse de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale.

Dans le document Monitoring socio-économique 2013 (Page 118-123)