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c) L’«Ateneo Femenino » de La Paz et les réseaux féministes

Origines

Cette organisation fut fondée en avril 1923 par l’initiative de celle qui allait être sa Directrice pendant plusieurs périodes et années : María Luisa Sánchez Bustamante de Urioste (voir annexe A n°10). Elle fut fondée en tant que section féminine d’un centre intellectuel d’hommes déjà existant à La Paz, « l’Ateneo de la Juventud ».

Vosotras, compañeras de periodismo, habéis abogado con el arma de la realidad a esos espíritus carcomidos por el pesimismo; hoy en el terreno cultural flambea la bandera de la victoria, bajo cuyos pliegues se halla grabado el nombre de Feminiflor. Un nuevo sol alumbra el huerto florido, sol que refleja la perseverancia y vivifica los capullos que entreabren sus pétalos a las actividades de la vida.

Ideal Femenino se asocia al júbilo de Feminiflor y sus redactoras os envían palabras vehementes de

felicitación, y al formular prosperidad por sus hermanas repiten: Luchemos hasta vencer y morir gloriosas impulsadas por las palabras de un célebre escritor que dice: “Donde no hay combate no hay victoria.”

Ana Rosa Tornero A.

Directora de Ideal Femenino. » Dans Feminiflor n°22, 25 mai 1923, Oruro, Hemeroteca de la Universidad Mayor de San Andrés, La Paz – Bolivie.

Le numéro 22 de la revue Feminiflor (mai 1923) nous rapporte l’événement ainsi : « “Ateneo de la Juventud”

Dans cet important centre culturel de La Paz, vient de se fonder une section spéciale féminine qui tend à cultiver les arts.

Dignement présidé par Madame Bustamante Urioste, ce centre d’esprits selects a donné un pas de plus vers le progrès féminin ; entouré d’une ambiance intellectuelle de grande valeur, qui sera un stimulant pour contribuer à son progrès, on ne peut attendre que des jours remplis de véritables triomphes pour « l’Ateneo de la Juventud » qui élèveront le statut de la femme bolivienne.

Feminiflor qui ne peut pas être indifférente à rien qui signifie évolution et progrès dans les sphères féminines, a le plaisir d’envoyer à « l’Ateneo de la Juventud » à travers de Madame Bustamante, ses chaleureuses félicitations en leur augurant un brillant succès dans leur travail innovateur. »33

Cependant, « l’Ateneo Femenino » se constitua comme une organisation totalement autonome et indépendante de son centre d’origine. Les hommes n’avaient aucun pouvoir de décision sur celui-ci, et l’orientation féministe de cette organisation fut visible et claire depuis ses origines. María Luisa Sánchez Bustamante raconte s’être inspirée d’une organisation de femmes au Chili pour la création de l’« Ateneo ». Elle se souvient de sa création ainsi:

« Je vais vous expliquer les origines de sa fondation. J’habitai au Chili pendant longtemps et je vis que les femmes travaillaient beaucoup pour leur pays et pour leur culture, pendant qu’ici, celle qui apprenait quelque chose restait à la maison.

Je suis venue avec l’idée de fonder une institution de femmes similaire au « Club de Señoras de Santiago » au Chili qui était très beau à l’époque ; mais bien sûr là bas il y a des fortunes immenses, alors qu’ici on est très pauvres…

Je rencontrai quelques amis qui avaient crée l’«Ateneo de la Juventud » deux ans auparavant pendant que j’étais en voyage. Cette institution me plus bien et nous convînmes que je fonderai l’« Ateneo Femenino », mais bien sûr, ils voulurent s’immiscer dans notre « Ateneo », et étant donnée que je suis essentiellement féministe je leur

33 « El Ateneo de la Juventud.

En este importante centro cultural de La Paz, acaba de fundarse una sección especial femenina, tendiente a cultivar las artes.

Dignamente presididas por la señora Bustamante Urioste este núcleo de selectos espíritus, ha dado un paso más en el progreso femenino; rodeadas de un ambiente intelectual de gran valía, que sabrá darles estímulo, y contribuir a su progreso, es de esperar que llegue para Ateneo de la Juventud, días de verdaderos triunfos, que elevarán a la mujer boliviana.

Feminiflor que no puede ser indiferente a nada de lo que signifique evolución y adelanto en las esferas

femeninas, se complace en enviar en la persona de la señora Bustamante al Ateneo de la Juventud, su calurosa felicitación augurándoles brillante éxito en su innovadora tarea. » Dans Feminiflor n°22, mai 1923, Oruro. Hemeroteca de la Universidad Mayor de San Andrés, La Paz – Bolivie.

dis que non ; qu’on allait faire un pacte pour collaborer entre nous mais que les hommes n’interviendraient pas dans nos affaires. Je ne voulais pas que les hommes s’en mêlent –non pas parce que je sois ennemie d’eux – au contraire – j’ai eu de très bons amis et jamais les hommes ne m’ont nui – mais j’avais déjà expérimenté la discrimination envers les femmes de la part d’eux antérieurement, c’est-à-dire, je ne pouvais pas accepter cette intrusion. Je créai un dicton un peu drôle qui disait : « Laissez-nous les femmes écrire des sottises, ne nous censurez pas. » Dans notre « Ateneo » on fit de la culture et surtout du féminisme ; la première chose qu’on voulut furent les droits civils et puis les droits politiques. La première institution en Bolivie qui se mit à demander les droits politiques fut l’« Ateneo ». Et les garçons –qui étaient tellement en retard- nous sifflaient en disant « Ces folles, veulent être députés ». Je n’ai jamais été député jusqu’à maintenant, pas parce que je ne l’ai pas voulu mais parce que j’ai toujours été dans les partis de l’opposition, et bien sûr, ils ne gagnent jamais ; mais je me suis bien portée candidate. »34

L’« Ateneo Femenino » fut l’organisation de plus longue durée de vie parmi toutes les autres. On sait qu’au début des années 1980 elle était toujours en activité. C’est-à-dire qu’elle fonctionna pour plus de 60 ans, dont 28 furent dirigés par sa fondatrice María Luisa Sánchez Bustamante. Il fut donc une exception entre les associations féministes qui existèrent tout au long de la période qui va de 1920 à 1952, qui avaient une durée de vie assez éphémère. Ce fut également le premier

34 « Le voy a explicar los orígenes de su fundación. Yo viví en Chile mucho tiempo y vi que las

mujeres trabajaban mucho por su país y su cultura, mientras que acá la que aprendía algo se quedaba en su casa.

Yo vine con la idea de fundar una institución de mujeres al estilo del Club de Señoras de Santiago de Chile que era muy hermoso en ese tiempo, claro que allá hay fortunas inmensas, acá somos tan pobres…

Me encontré con unos amigos que habían creado el Ateneo de la Juventud hacia dos años mientras yo estaba de viaje. Me gustó esta institución y convinimos en que yo fundaría el Ateneo Femenino, pero claro, ellos se quisieron meter a nuestro Ateneo, y como yo soy esencialmente feminista, les dije que no; que haríamos un pacto de colaborarnos pero los hombres no intervendrían en nuestros asuntos. Yo no quería que se metan los hombres – no porque era enemiga de ellos – al contrario – yo he tenido grandes amigos y nunca los hombres me han hecho daño alguno - pero anteriormente había tenido la experiencia de la discriminación hacia las mujeres por parte de ellos o sea que NO podía aceptar esa intromisión. Yo creé un dicho un poco chistoso que decía: “Déjenos escribir a las mujeres disparates, no nos censuren.”

En nuestro Ateneo hicimos cultura y sobretodo feminismo; lo primero que quisimos fueron los derechos civiles y luego los políticos. La primera institución en Bolivia que se atrevió a reclamar los derechos políticos fue el Ateneo. Y los muchachos – tan atrasados que eran – nos silbaban diciendo “Estas locas, habían querido ser diputadas”. Yo hasta ahora no he sido diputada, no porque no haya querido, sino que siempre estuve en partidos de oposición, y claro, nunca salen; pero si he candidateado. » Entretien réalisé à María Luisa Sánchez Bustamante par Mariana Baptista Alvarez à La Paz, en 1979 et inclus dans l’article « Evolución de la mujer boliviana en los últimos 50 años » dans l’édition « Bodas de Oro » du journal Ultima Hora, avril 1979.

Centre qui organisa une campagne constante pour l’obtention des droits civils et politiques des femmes.

L’« Ateneo Femenino » publia deux revues : Eco Femenino de septembre 1923 à la fin de 1925, et Indice qui fut éditée à partir de décembre 1927 et qui atteignit seulement 3 numéros. La plupart des informations qu’on possède sur cette organisation datent des années 1920 puisqu’elles nous ont été procurées à travers ces revues. La publication de la revue Eco Femenino fut annoncée en septembre 1923 dans la revue Aspiración annonçant des objectifs communs entre les deux revues :

« “Eco Femenino”

Organe de l’« Ateneo Femenino », dont l’apparition s’annonce pour les jours qui suivent, sera dirigé par Mlle Ana Rosa Tornero. On ne doute pas qu’avec le nouveau collègue féminin on sera liés par des sentiments identiques de progrès et d’idéaux élevés, qui tendent à une fin primordiale et urgente : l’union et l’harmonie de la famille bolivienne.

Aspiración félicite avec effusion l’« Ateneo Femenino » à travers de sa digne et distinguée représentante, Madame M. Luisa B. de Urioste, pour cette innovation dans son enthousiaste travail pour le bien de la culture féminine. »35

Le fait qu’une grande partie des membres qui composaient le « Centro Ideal Femenino » et qui administraient la revue Aspiración soient également membres fondateurs de l’« Ateneo Femenino » renforçait l’union et les liens entre ces deux organisations.

L’ « Ateneo Femenino » avait été formé comme une organisation féministe, mais aussi comme une organisation sociale dont les objectifs étaient le « progrès social ». Pour atteindre ce progrès social, l’amélioration de l’éducation des femmes, la protection de leur travail et l’obtention de ses droits civils et politiques étaient des objectifs primordiaux.

35 « “Eco Femenino”.

Órgano del “Ateneo Femenino”, cuya aparición se anuncia para estos días y que será dirigido por la Srta. Ana Rosa Tornero. No dudamos que con el nuevo colega femenino, nos ligará idénticos sentimientos de progreso e ideales elevados, que tiendan a un fin primordial e inaplazable: la unión y armonía de la familia boliviana.

Aspiración felicita efusivamente al “Ateneo Femenino” en su digna representante la distinguida Sra.

M. Luisa B. de Urioste, por ésta innovación en su entusiasta labor en bien de la cultura femenina. » Dans Aspiración, n°1, septembre 1923, La Paz. Centro de Informaciôn y Desarrollo de la Mujer (CIDEM), La Paz – Bolivie.

Objectifs

L’« Ateneo Femenino » était régit par statuts dont on connaît uniquement le chapitre premier qui traite des fins de l’association. Elle se présente comme une organisation intellectuelle et artistique avec des objectifs sociaux, dont le principal était l’amélioration de la condition civile et juridique des femmes, ainsi que leur développement culturel et protection de leur travail. Elle annonce dans le même sens les projets qu’elle prétend entreprendre pour atteindre ses fins :

« Statuts

De l’ « Ateneo Femenino » de La Paz Chapitre 1

Fins de la société

1°.- Est organisé dans la ville de La Paz dans le mois d’avril 1923, une société féminine autonome avec des fins intellectuelles, artistiques et de bien public, elle admettra dans son sein l’étude de tous les problèmes sociaux et particulièrement ceux qui concernent la femme dans sa condition civile et juridique.

2°.- La société travaillera pour l’amélioration culturelle féminine dans les diverses sphères sociales ; elle encouragera le réveil, développement et perfectionnement des intelligences ; elle protègera le professionnalisme et travail des femmes.

3°.- Cette société aura comme nom « ATENEO FEMENINO » et en elle toutes les femmes boliviennes et étrangères trouveront la liberté de développer leurs idées. De même, ses portes seront ouvertes à toutes les sociétés qui travaillent pour le progrès du bien public ; elles recevront collaboration morale et effective et pourront avoir des délégués formant partie de la Direction, en qualité de membres du Conseil.

4°.- Pour atteindre le meilleur succès de ses fins, l’association soutiendra, avec ses propres moyens une « Bibliothèque Publique », une « Caisse de Fonds et de Secours » pour la femme professionnelle et intellectuelle, la publication de revues et annales, elle organisera des conférences et des concours féminins et pour enfants, des cours d’éducation complémentaire, etc., etc. »36

36 « Estatutos

del “Ateneo Femenino” de La Paz. Capitulo I.

Fines de la sociedad.

1º.- Se organiza en la ciudad de La Paz, en el mes de abril de 1928, una sociedad femenina autónoma con fines intelectuales, artísticos y de bien público, dará cabida en su seno al estudio de todos los problemas sociales y en especial a los que atañen a la mujer en su condición civil y jurídica.

2.º- La sociedad trabajará por el mejoramiento cultural femenino en las distintas esferas sociales; fomentará el despertar, desarrollo y perfeccionamiento de las inteligencias; protegerá el profesionalismo y trabajo de la mujer.

Il est intéressant de noter que l’association se présente d’abord comme une organisation sociale aux fins de « progrès social ». Englobée dans celles-ci se trouve la condition des femmes de toutes les classes sociales. Ainsi, l’« Ateneo Femenino » montre bien que c’est une organisation dont les inquiétudes concernent non seulement les femmes mais l’ensemble de la société : leurs objectifs vont au delà de l’obtention des droits civils et politiques des femmes. Ceci s’inscrit dans le sens que donnent ces femmes au féminisme qu’elles revendiquent : il inclut des inquiétudes sociales pour le progrès de la patrie dans son ensemble dans lequel les femmes devaient jouer un rôle prépondérant. En vue d’essayer de donner une définition du féminisme que proclamaient les femmes boliviennes, on analysera plus en détail leurs projets sociaux ultérieurement.

Les membres37

Les membres de l’« Ateneo Femenino » avaient différents statuts selon le rôle qu’elles jouaient dans l’organisation. Ainsi, il y avait 4 catégories d’associées : les membres honoraires, les membres actifs, les correspondantes et les membres passifs. Les membres honoraires étaient directement nommés par la Direction qui prenait en compte le travail de notoriété dans le domaine scientifique, didactique, littéraire, artistique ou humanitaire des personnes proposées à cette nomination. L’on connaît uniquement deux personnes qui avaient ce statut: la célèbre poétesse uruguayenne Juana de Ibarbourou nommée membre honoraire en mai 192538 (voir annexe C n°2) et María Luisa Sánchez Bustamante, nommée présidente honoraire de l’organisation en

3.º- Esta sociedad se llamará ATENEO FEMENINO y en ella encontrarán libertad para desarrollar sus ideas todas las mujeres bolivianas y extranjeras. Así mismo, estarán abiertas sus puertas para las sociedad que laboren por el progreso público, las que recibirán colaboración moral y efectiva y las que podrán tener delegados, que formen parte del directorio, en calidad de Miembros de su Consejo. 4.º- Para llegar al mejor éxito de sus fines, la asociación sostendrá, por cuenta propia una “Biblioteca Pública”, una “Caja de Fondos y Auxilio” para la mujer profesional e intelectual, la publicación de revistas y anales, propiciará conferencias, concursos femeninos e infantiles, cursos de educación complementaria, etc., etc. » Dans Indice n°3, s.d.,1928. Collection privée de Martha Nardín Rivas, belle-fille de María Luisa Sánchez Bustamante.

37 Indice n°1, décembre 1927, La Paz. Centro de Informaciôn y Desarrollo de la Mujer (CIDEM), La

Paz – Bolivie.

38 Eco Femenino n°13, mai 1925, La Paz. Hemeroteca de la Universidad Mayor de San Andrés, La Paz

juillet 1925 lors du renouvellement de la Direction où Rosa Infante (voir annexe A n°11), fut élue la nouvelle présidente39.

Pour être associée active, correspondante ou passive il fallait qu’un membre de la Direction ou du Conseil présente par écrit dans l’une des réunions, le nom et prénom de la candidate ainsi que sa biographie, indiquant le type d’activité intellectuelle ou sociale qu’elle réalisait, ainsi que la profession ou les titres qu’elle avait. Pour devenir associée active il fallait présenter une thèse d’admission qui devait être lue dans l’une des sessions publiques de l’« Ateneo » ou publiée dans la revue de celui-ci. Ainsi, par exemple Ana Rosa Vázquez (voir annexe A n°9) présenta sa thèse d’admission en octobre 1923. Elle portait sur la nécessité de réaliser un Congrès féminin international à l’occasion des fêtes du centenaire de la Bolivie en 192540.

Les associées passives étaient les personnes qui souhaitaient collaborer avec l’« Ateneo Femenino ». Leur admission n’était pas conditionnée à la présentation d’une thèse, mais elles n’avaient pas les mêmes privilèges que les associées actives. Les associées passives pouvaient participer aux Assemblées plénières et aux sessions de la Direction, où elles avaient le droit de vote mais elles n’avaient pas le droit de discussion ni le droit de pouvoir être élues aux charges de la Direction.

Les associées correspondantes avaient surtout une fonction de publicité des revues et des publications du centre. Toutes les associées actives qui se trouvaient hors de La Paz ou hors du pays pouvaient être des associées correspondantes. Leur rôle était de représenter l’« Ateneo Femenino » et de le mettre en contact avec les différentes sociétés féminines boliviennes et étrangères. Elles devaient envoyer des articles et des renseignements pour les publications et le travail de l’association. La Direction devait nommer toutes les associées correspondantes dans toutes les villes importantes du monde et devait prendre soin de maintenir une communication constante avec chacune d’entre elles.

Lorsque la Direction considérait qu’il était convenable de recevoir dans son sein de manière occasionnelle des littéraires, des scientifiques, des artistes, etc., hommes ou femmes, il organisait des sessions extraordinaires à l’honneur de ces personnes, en leur attribuant le titre d’« hôtes honoraires ». Par exemple, une session extraordinaire

39 Eco Femenino n°14, juillet 1925, La Paz. Hemeroteca de la Universidad Mayor de San Andrés, La

Paz – Bolivie.

40 Eco Femenino n°2, octobre 1923, La Paz. Hemeroteca de la Universidad Mayor de San Andrés, La

eut lieu à l’honneur de María Lía Suárez, déléguée du « Consejo Nacional de Mujeres de la Argentina » (« Conseil National de Femmes d’Argentine ») en mai 1925. Cette dernière promit d’être l’intermédiaire pour le rapprochement des femmes boliviennes et argentines41. L’écrivain espagnol Francisco Villaespesa fut également nommé « hôte honoraire » en session extraordinaire en juillet 1925 lorsqu’il se trouvait en visite dans le pays42.

De 1923 à 1927 les membres actifs, correspondants et passifs étaient obligés à payer des frais de mensualité et d’admission. A partir de 1927, en remplacement de ces frais les membres devaient avoir une action dans la « Caisse de Fonds et de Secours ». À défaut d’avoir rempli cette condition, les femmes ne pouvaient pas avoir le statut d’associées du centre.

L’appartenance politique, sociale ou religieuse n’était pas prise en compte pour être acceptée ou être appelée au sein de l’« Ateneo » en tant que membre active, passive ou encore correspondante.

Cependant, dans la pratique l’« Ateneo Femenino » était uniquement composé de femmes des classes moyennes et élevées de la société. Les restrictions pour y accéder telles que la rédaction d’une thèse d’admission ainsi que les frais d’admission, les mensualités à payer et plus tard, la possession d’une action dans la « Caisse de Fonds et de Secours », limitaient l’accès à celles qui avaient reçue pour le moins une éducation secondaire et qui avaient les moyens financiers pour payer ces frais.

Les membres qui formèrent partie de l’ « Ateneo Femenino » dans ses débuts en 1923 furent43 : María Luisa Sánchez Bustamante de Urioste (voir annexe A n°10), Irene

Gutierrez V. M., Elodia Baldivia de Ligerón (voir annexe A nº12), Carmen Guillermina Dalens, Enriqueta Castillo Nava, Enriqueta C. de Luna O., Isabel Calvo, Raquel Carmona (voir annexe A n°58), María Cristina Sotomayor, Stael Gómes, Elvira Benguria A. (voir annexe A n°13), Sally Gutierrez V.M., Sofía Berdecio, Carmen Sánchez Bustamante C. (voir annexe A n°14), Alicia Belmont, Elena Alvarez D., T. Granier, Lindaura Paz Campero, Arminda Aparicio S., Eduviges G. v. de