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a) Journalisme au féminin

La première et principale activité des associations féministes des années 1920 fut la publication de revues féminines – féministes qui leur servaient de porte-parole pour faire connaître non seulement leurs expressions artistiques et intellectuelles à travers la publication de poèmes, de contes, d’essais historiques, etc., mais aussi leurs idées en relation à divers thèmes concernant la condition des femmes : leur éducation, le rôle qu’elles devaient jouer dans la société et dans le pays, l’obtention de ses droits civils et politiques, le féminisme en Bolivie et ailleurs, le travail des femmes, etc. Ces revues étaient donc un moyen de s’exprimer et de faire connaître à la société leurs inquiétudes et leurs demandes en tant que femmes qui avaient pris conscience de la place qu’elles devaient avoir dans la société et dans le pays. Par la rédaction, édition et publication de ces revues ces femmes accédaient à un domaine qui leur avait été interdit auparavant: le journalisme.

Les premières publications destinées aux femmes en Bolivie surgirent dans la deuxième moitié du XIXe siècle. La première d’entre elles fut Mistura para el bello sexo, apparue à Sucre en 1873, destinée aux « femmes de la classe cultivée », à savoir, au nombre réduit des femmes des classes élevées de l’époque qui savaient lire et écrire. L’autre publication de ce type apparue à la même époque, fut El Jardincito de María, qui devint plus tard El Semanario Católico, publiée par les prêtres Bernardo González et V. Roqui, et dirigée par Modesta Sanjinés (voir annexe A n°26) de 1874 à 1876. Ces publications étaient cependant dirigées ou rédigées par des hommes. Il fallut attendre la fin du XIXe siècle pour que des revues destinées aux femmes et dirigées par elles apparaissent. La première de ces revues fut El Album, apparue à Sucre en 1889. Elle fut dirigée par Carolina Jaimes Freyre (voir annexe A n°27), mère du poète bolivien Ricardo Jaimes Freyre. Il s’agissait d’une revue destinée aux femmes des classes élevées de la société de Sucre de l’époque. Ce fut la première revue féminine à traiter de la nécessité d’améliorer l’éducation des femmes dans le pays et participa aux débats intellectuels de l’époque sur ce sujet. Une autre revue de ce type, fut La Rosa en circulation à Cochabamba entre 1895 et 1897. Ces revues furent les premières revues féminines à être dirigées par des femmes et destinées aux femmes ; elles furent ainsi les prédécesseurs des revues féminines –

féministes qui surgirent dans les années 1920 dans le cadre de l’émergence du mouvement féministe.

Feminiflor

La publication

La première de ces revues fut Feminiflor (voir annexe C n°7) du « Centro Artístico e Intelectual de Señoritas de Oruro », publiée à partir de 1921. Comme on l’a vu auparavant, cette revue fut le moyen par lequel les membres de cette association féminine commencèrent à exprimer leur prise de conscience selon laquelle les femmes devaient jouer un rôle primordial dans la société et par conséquent dans le pays. Toutes leurs réflexions sur la condition et la situation des femmes boliviennes furent exprimées dans cette revue. Ainsi s’en souvient sa rédactrice en chef Bethsabé Salmón Fariñas (voir annexe A n°4) de Beltrán:

« Feminiflor surgit au sein du « Centro Artístico e Intelectual de Señoritas de Oruro » qui fut fondé à Oruro aux environs de 1921 par l’initiative de Laura de La Rosa, admirable amie. Les membres de cette organisation, nous sentîmes la nécessité de compter sur un véhicule de presse propre pour divulguer nos inquiétudes civiques et culturelles pour lutter pour la cause de la femme. Et, sans aucune expérience et sans beaucoup de prolégomènes, nous nous mîmes à écrire et à publier.

On était une coopérative animée de gamines. Chacune faisait ce qu’elle pouvait. Souligner des informations d’importance pour les femmes. Choisir des vers. Applaudir certaines mesures. Commenter des problèmes et proposer des solutions. Critiquer ce qui nous paraissait indésirable. Donner place aussi aux distractions et à la bonne humeur. Fournir des renseignements utiles pour la vie de la maison. Et, bien sûr, mendier des avertissements et inventer des concours pour attirer le public. On travailla beaucoup, mais on s’amusa encore plus avec les efforts de notre jeunesse et de notre aventure. »75

75 « Feminiflor surgió en el seno del Centro Artístico e Intelectual de Señoritas que la iniciativa de

Laura de La Rosa, admirable amiga, fundó en Oruro allá por 1921. Sentimos las socias la necesidad de contar con un vehículo de prensa propio para divulgar nuestras inquietudes cívicas y culturales y para luchar por la causa de la mujer. Y, sin ninguna experiencia ni muchos prolegómenos, nos echamos a escribir y a publicar.

Era una bulliciosa cooperativa de chiquillas. Cada una hizo lo que pudo. Destacar noticias de importancia para las mujeres. Escoger versos. Aplaudir ciertas medidas. Comentar problemas, proponer soluciones. Criticar lo que nos parecía indeseable. Dar paso también al entretenimiento y al buen humor. Brindar datos útiles para la vida del hogar. Y, por supuesto, mendigar avisos e inventar concursos para atraer al público. Trabajamos mucho pero disfrutamos todavía mucho más en los afanes de nuestra juventud y aventura. » Discours de Bethsabé Salmón Fariñas de Beltrán lors de l’hommage rendu aux fondatrices de Feminiflor par le Cercle de Femmes Journalistes de La Paz en 1977, et publié dans BELTRAN Luis Ramiro (comp.), “Feminiflor” Un hito en el periodismo femenino de Bolivia”, CIMCA, Círculo de Mujeres Periodistas, CIDEM, (n.d.).

Le premier numéro de la revue fut publié en mai 1921 autour d’une ambiance d’enthousiasme au sein des femmes qui voyaient le produit de leurs efforts et réflexions voir la lumière du jour pour la première fois. L’enthousiasme de cette journée perdura chez Bethsabé Salmón (voir annexe A n°4) qui se souvenait de cet évènement ainsi :

« Plus d’un demi-siècle est déjà passé depuis lors, mais je me souviens encore vivement de ce matin ensoleillé et joyeux dans lequel sortit notre premier numéro. Nous arrivâmes comme des abeilles pour nous poser sur les meubles de l’imprimerie Teller, en contemplant remplies de joie comment nos articles passaient du papier à une forme tangible. Tâchées de noir et impatientes mais pleines de joie, nous fêtâmes et nous allions donner l’édition aux crieurs de journaux, lorsque nos copains et petits amis envahirent l’atelier. Habillés avec des vestes obscures et des pantalons clairs, ils nous surprirent en s’offrant comme des vendeurs de la revue. Ils se lancèrent dans les rues de ce Oruro doré en criant : “Feminiflor ! Feminiflor d’aujourd’hui !”

La ville s’étonna de voir les jeunes garçons de l’élite vendant des revues, et plus encore, de voir de garçons servant de crieurs de journaux pour une revue de femmes. Cependant, par curiosité ou par sympathie, les acheteurs épuisèrent cette première édition en quelques heures, en payant à 20 centimes l’exemplaire. Imaginez-vous notre émotion ? »76

Feminiflor se publiait mensuellement, mais pas de manière complètement régulière puisqu’il y avait quelques mois où la revue n’était pas publiée. Au début, la revue fut financée par les jeunes femmes, membres du Centre Artistique et Intellectuel d’Oruro. Ensuite, elle se maintenait avec la vente des avertissements :

« Au début nous payâmes toutes une petite cotisation. Ensuite celui qui nous maintenait et convertit notre idéal en réalité fut le commerce d’Oruro qui nous reçut avec les bras ouverts ; jamais un avertissement ne manqua. Les avertissements couvraient le prix du journal, parfois nous avons de l’argent en plus. »77

76 « Ha pasado más de medio siglo desde entonces, pero todavía recuerdo vívidamente aquella mañana

de sol y alegría en que salió nuestro primer número. Caímos como abejas sobre los chivaletes de la imprenta Teller, contemplando con alborozo cómo nuestros artículos pasaban del papel a la forma tangible. Tiznadas y ansiosas pero llenas de gozo, festejamos a punto de entregar la edición a los canillitas cuando invadieron el taller amigos y enamorados nuestros. Uniformados con sacos oscuros y pantalones claros, nos sorprendieron brindándose a la revista como suplementeros. Y se lanzaron a las calles de aquel dorado Oruro voceando: “¡Feminiflor! ¡Feminiflor de hoy díaaa!”

La ciudad se asombró de ver a los jóvenes “pitucos” vendiendo revistas y, más aún, de ver a varones sirviendo de canillitas a una revista de mujeres. Sin embargo, por curiosidad o por simpatía, los compradores agotaron esa primera edición en pocas horas, pagando a veinte centavos el ejemplar. ¿Se imaginan nuestra emoción? » Idem.

77 « Nos acuotamos al principio todas con pequeñas sumas. Después quien nos mantuvo e hizo que

La revue fut publiée pendant trois ans, de 1921 à 1923 ce qui déjà était un temps assez long pour la plupart des revues de l’époque qui avaient le plus souvent des vies éphémères. La revue eut donc un relatif succès qui lui permit d’avoir une durée de vie relativement longue.

D’après les souvenirs de Bethsabé Salmón, 500 exemplaires de la revue étaient tirés au début, et 1.500 au bout de trois ans78, ce qui représente un chiffre énorme puisque le tirage le plus élevé à l’époque était de 1000 exemplaires pour le journal El Diario, du parti Libéral fondé en 190479. Les chiffres donnés par Bethsabé Salmón doivent

donc être nuancés. Dans le meilleurs des cas, il est probable, qu’une centaine d’exemplaires aient été publiés au début, et quelques centaines au bout de trois ans.

Être femme journaliste : critiques et accueil

D’après les souvenirs des rédactrices de Feminiflor, la revue reçut un accueil favorable de la part du public et de la société en général.

C’est ce qu’affirme Laura Graciela de La Rosa Torres :

« La collaboration, l’accueil que nous offrit le public… On pensait qu’il pourrait y avoir de la collaboration d’un nombre très réduit de personnes, n’est-ce pas ? Mais non, tout le monde contribua à ce qu’on continue, à ce que la femme accède au domaine du journalisme et à d’autres domaines, à ce qu’elle ne soit pas uniquement soumise à ses caprices et aux choses féminines. Beaucoup de personnes comprirent, que sans cesser d’être féminines, on pouvait embrasser d’autres domaines. »80

nunca nos hizo fallar un aviso. Los avisos cubrían el importe del periódico, a veces nos sobraba algún dinero. » Témoignage tiré de la transcription d’un entretien vidéo avec Bethsabé Salmón par Eva Urquidi, filmé et édité par Miriam Ernst et Miguel Cusicanqui à Quito - Equateur à la fin des années 1980. La transcription partielle de l’entretien fut réalisée par C. de Vega Magalí et FLORES Bedregal Teresa, et incluse sous le titre de « Con el periodismo en las venas. Testimonio de la jefe de redacción Bethsabé Salmón de Beltrán », dans l’ouvrage de BELTRAN Luis Ramiro (comp.), “Feminiflor” Un

hito en el periodismo femenino de Bolivia”, CIMCA, Círculo de Mujeres Periodistas, CIDEM, (n.d.). 78 Idem.

79 CRESPO R. Alberto, « El periodismo boliviano de los años 20 », dans BELTRAN Luis Ramiro

(comp.), “Feminiflor” Un hito en el periodismo femenino de Bolivia”, CIMCA, Círculo de Mujeres Periodistas, CIDEM, (n.d.).

80 « La colaboración, la acogida que nos brindó el público… Pensábamos que podía haber colaboración

de alguno que otro, pero como un anís ¿no? Pero, todo el mundo contribuyó a que siguiéramos adelante, a que la mujer accediera al campo periodístico y a otros campos, a que ella no se someta solamente a sus caprichos y a las cosas femeninas. Muchos comprendieron que, sin dejar de ser femenina, una podía abarcar otros campos. » Entretien réalisé avec Laura Graciela de la Rosa Torres à Cochabamba – Bolivie en 1987 par Sandra Aliaga Bruch, et inclus sous le titre de « “Eramos audaces” Testimonio de la Directora Laura G. de La Rosa Torres » dans l’ouvrage de BELTRAN Luis Ramiro

Le journalisme était, comme l’exprime Laura Graciela de La Rosa, un domaine nouveau pour les femmes. Quelques revues publiées et dirigées par des femmes étaient apparues à la fin du XIXe siècle, comme on l’a vu, mais il s’agissait d’un

phénomène exceptionnel. Les rédactrices de Feminiflor accédaient ainsi dans un domaine dévolu exclusivement aux hommes, et par conséquent des critiques pouvaient être attendues, surtout en relation à une potentielle « masculinisation » des femmes accédant aux espaces professionnels des hommes. C’est pour se défendre de ce type de critiques que Laura Graciela de La Rosa affirme que « …sans cesser d’être féminines, on pouvait embrasser d’autres domaines ».

Les souvenirs de Bethsabé Salmón sont similaires à ceux de sa collègue quant aux critiques et à l’accueil du public:

« -Est-ce qu’il y eut des réactions adverses envers la revue ?

- Quelques unes, très peu de choses. Presque tous la lisaient avec beaucoup de sympathie. Toutes les rédactrices étaient un peu moins âgées que moi, des gamines qui inspiraient de la sympathie, de l’intérêt, et je crois que c’était pour cela que les gens nous aidaient beaucoup avec ce qu’ils pouvaient. »81

Cependant, lorsqu’on lit les articles qu’elles rédigèrent à cette époque sur son travail en tant que journalistes, on voit qu’elles semblaient moins optimistes à l’époque vis-à- vis des critiques et de l’accueil du public, que dans leurs souvenirs plus de 50 ans plus tard. Ainsi, dans le numéro spécial d’anniversaire de deux ans de la revue, Bethsabé Salmón s’exprime ainsi:

« Rares sont ceux qui donnent du mérite, ceux qui comprennent au moins l’intention de notre effort ; la plupart sont indifférents ou hostiles à nos buts, mais est-ce que ces esprits intransigeants et myopes savent au moins pourquoi ?... Est-ce qu’on fait du mal à souhaiter pour la femme de notre patrie une amélioration morale et intellectuelle ? Nos tendances ne s’acheminent-elles pas vers un bien être commun,

(comp.), “Feminiflor” Un hito en el periodismo femenino de Bolivia”, CIMCA, Círculo de Mujeres Periodistas, CIDEM, (n.d.).

81 « - Hubo reacciones adversas a la revista?

– Alguna que otra, muy poca cosa. Casi todos la leían con mucha simpatía. Todas las redactoras eran algo menores que yo, chiquillas que inspiraban simpatía, interés, y creo por eso nos ayudaban mucho en lo que podían. » Témoignage tiré de la transcription d’un entretien vidéo avec Bethsabé Salmón par Eva Urquidi, filmé et édité par Miriam Ernst et Miguel Cusicanqui à Quito - Equateur à la fin des années 1980. La transcription partielle de l’entretien fut réalisée par C. de Vega Magalí et FLORES Bedregal Teresa, et incluse sous le titre de « Con el periodismo en las venas. Testimonio de la jefe de redacción Bethsabé Salmón de Beltrán », dans l’ouvrage de BELTRAN Luis Ramiro (comp.), “Feminiflor” Un hito en el periodismo femenino de Bolivia”, CIMCA, Círculo de Mujeres Periodistas, CIDEM, (n.d.).

vers une morale supérieure ? Une femme qui ait gagné en culture et éducation, ne mérite pas à cause de cela, ses parents, époux et enfants ? N’est-il pas bien pour l’homme même, ce progrès ? Et avec tout, on ne s’inquiète pas trop que les masses ne nous comprennent pas, le nombre s’annule en face de la qualité, et l’avis sain et le conseil mûr nous suffisent, ceux que les véritables valeurs intellectuelles veuillent nous donner pour nous redresser lorsque notre sentier sera faux, ou nous donner de la lumière quand elle manquera, avec cet aide, et surtout avec notre foi dont les vœux sont renouvelés aujourd’hui comme on l’a fait hier et comme on le fera dans d’autres jours comme celui-là, nous continuerons à monter la montagne malgré nos détracteurs et peu importent les incrédules. »82

Il semble que la revue reçut un certain nombre de critiques n’ayant pas donc eu un accueil aussi favorable comme le laissent imaginer les souvenirs marqués d’optimisme de ces rédactrices. Le fait de voir des jeunes femmes accéder à un champ qui leur avait été interdit auparavant ne pouvait pas aller sans critiques à la fois des journalistes hommes et de la société.

Parmi les critiques à l’encontre de Feminiflor, nous avons connaissance d’une seule de la part d’un homme caché sous le pseudonyme de « Caballero Quijano » qui publia un article dans un journal d’Oruro, El Quijote, soulignant de manière moqueuse les fautes d’orthographe et de grammaire des rédactrices de la revue Feminiflor. Ces dernières s’en défendirent très bien, dans le numéro 16 de la revue, à travers plusieurs articles servant à expliquer les raisons, souvent typographiques de ces erreurs, et à donner des leçons d’orthographe et de grammaire pour montrer qu’elles maîtrisaient très bien la langue espagnole.

82 « Pocos, contados son los que dan mérito, los que comprenden la intención al menos de nuestro

esfuerzo; los más son indiferentes u hostiles a nuestros propósitos, pero, ¿saben siquiera acaso esos espíritus intransigentes y miopes por qué?... ¿Hacemos mal tal vez en anhelar para la mujer de esta nuestra patria un mejoramiento moral e intelectual? Nuestras tendencias no se encaminan a un bienestar común, a un elevamiento moral superior? Una mujer que haya ganado en cultura y educación, desmerecerá por ello a sus padres, esposos e hijos? No será bien para el hombre mismo este progreso? Y con todo, no nos preocupa demasiado el que las masas nos comprendan, el número se anula ante la calidad y nos basta la opinión sana y el consejo maduro que verdaderos valores intelectuales quieran darnos para enderezar cuando nuestra senda esté errada o darnos luz cuando nos falte ella, con esa ayuda y más que todo con nuestra fe cuyos votos renovamos hoy como lo hicimos ayer y lo haremos en otros días como éste, seguiremos ascendiendo cuesta arriba la montaña pese a nuestros detractores y no importe a los incrédulos. » Feminiflor, n°22, mai 1923, Oruro. Hemeroteca de la Universidad Mayor de San Andrés, La Paz – Bolivie.

Contenu

La revue avait un format tabloïd au début et demi - tabloïd ensuite, et le numéro de pages augmenta avec le temps83. En général la moyenne de pages était une vingtaine, à l’exception de l’édition spéciale pour l’anniversaire de deux ans de la revue, qui comptait 64 pages (Feminiflor n°22, mai 1923). La revue se publiait en noir et blanc avec des photographies et des illustrations. La couverture comportait des renseignements sur les responsables de la revue, le numéro et la date.

Comme on l’a déjà signalé antérieurement, la Directrice de la revue était Laura Graciela de La Rosa Torres (voir annexe A n°5), la Rédactrice en chef était Bethsabé Salmón Fariñas (voir annexe A n°4) et l’Administratrice était Nelly López Rosse (voir annexe A n°3).

Feminiflor couvrait un champ de sujets assez vaste comme on peut le voir dans le tableau A84 (voir aussi l’annexe C n°8 pour le sommaire détaillé de chacun des numéros de la revue). En ce qui concerne les thèmes généraux, l’on constate que l’Histoire et la Littérature sont les disciplines sur lesquelles il y avait le plus d’articles, avec 15 et 36 articles respectivement au total, sur 6 exemplaires étudiés. En effet, la revue Feminiflor pouvait être considérée comme une revue littéraire où les membres du Centre Artistique et Intellectuel d’Oruro, ainsi que les écrivains et écrivaines boliviens ou étrangers, parfois célèbres, de l’époque publiaient leurs poèmes, leurs contes, leurs essais littéraires, qui occupaient une place très importante dans le contenu de la revue. Des poèmes de poètes ou poétesses célèbres étaient également choisis et publiés par les rédactrices.

La plupart de ces travaux littéraires étaient fortement influencés par le courant romantique : la nature était toujours évoquée pour exprimer les sentiments et les émotions de l’être humain.