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Cette méthode classique en psychologie sociale dans l’analyse des représentations sociales, est issue de la théorie des graphes (Degenne & Vergès, 1973; Flament, 1962). Sur les analyses présentes dans ce travail, elles sont utilisées sur un matériel de questionnaire (évocations hiérarchisées) mais également les contenus textuels. L’objectif de cette méthode est de faire ressortir les relations de cooccurrence qu’entretiennent les formes entre elles. Pour cela l’unité utilisée pour un questionnaire est un répondant alors que l’unité utilisée pour un texte sera un segment de texte (chap 5.2.4). Dans une visée textuelle, nous utilisons le corpus segmenté, lemmatisé et exempt de ponctuation (chap 5.2.4). Les graphes de similitude vont mettre en relation des sommets (forme, ou réponse) par des arrêtes (lien) valuées par le nombre de présences des deux termes au sein d’un même questionnaire ou segment.

La modélisation de cette structure voit le nombre de liens évoluer comme le « carré du nombre de sommets » (Flament & Rouquette, 2003, p. 88). Cette affluence d’information devient problématique sur le traitement d’un grand nombre de réponses afin de synthétiser ces informations l’emploi de l’arbre maximum sera privilégié.

Cette technique consiste en la suppression du lien le plus faible dans chaque clique (boucle de 3 sommets), en cas d’égalité c’est le lien pointant vers le sommet de plus faible fréquence qui est éliminé. Afin d’illustrer cela, nous prendrons comme exemple une sélection de mots dans le réquisitoire du tribunal des flagrants délires du 28 septembre 1982 (Desproges, 1982).

Dans l’exemple posé ici les formes étudiées et leur fréquence sont : rire (11), tout (8), question (4), monde (4). Les indices sur les arrêtes représentent le nombre de ST contenant les deux formes. Le processus permettant à partir de l’arbre complet (illustration 14) d’obtenir l’arbre maximum (illustration 15) est le suivant :

 Dans la clique tout, rire, question, le segment le plus faible est tout-question (effectif 1), il est exclu.

 dans la clique rire-question-monde, le segment le plus faible est question-monde, il est exclu  dans la clique rire-tout-monde, les segments monde-tout et monde-rire sont de même poids,

c’est celui relié au terme le plus fréquent qui est conservé (rire 11)

Les présentations des graphiques du chaitre 6.2 emploieront un code couleur légendé sur chaque image. Nous avons assigné à chaque catégorie une couleur en fonction de sa position sur le tableau prototypique. Rappelés par la légende présente en illustration 15, nous projetons donc sur les éléments de la case de la zone du noyau la couleur rouge, pour les éléments contrastés le bleu, pour les éléments de première périphérie le violet et ceux de seconde périphérie le vert.

Illustration 14: graphe complet des formes tout, rire, question et monde

Illustration 15: arbre maximum sur les formes tout, rire, question et monde

Sur les annexes, nous avons repris les graphes de similitude en conservant les mêmes coordonnées que celles proposées dans le corps de cette thèse, en effectuant une coloration représentant les proportions d’évaluations positives et négatives des catégories.

Pour attribuer ces scores, nous avons additionné pour chaque catégorie (de chaque objet) les évaluations en fonction de leur polarité (très négatives avec négatives, et très positives avec positives), puis nous avons calculé le pourcentage que représente chacun de ces scores sur les évaluations non neutres59. Les deux scores ainsi obtenus sont donc complémentaires et symbolisé par la légende en illustration 16, les éléments catégorisés comme neutres restant en noir.

Au-delà des réponses au questionnaire, nous avons également utilisé cette modélisation lors de l’étude de textes portant sur le numérique éducatif (chap 6.1). En effet, nous avons privilégié cette méthode dans l’exploration des classes proposées par les CHD. Dans cet outil, seules les formes présentes dans les profils sont utilisées pour constituer le graphe, le segment de texte constituant le périmètre de mesure des cooccurrences. Nous attirons l’attention des lecteurs sur la complémentarité des deux outils. Si la présentation des dendrogrammes et des profils met en avant les formes les plus significatives (chi2 de liaison forme/classe), l’analyse de similitude, en modélisant les liens, privilégie l’effectif de la forme dans la classe, permettant de rendre aux formes à la fréquence importante (mais peu significative) leur rôle organisateur.

59 Après identification des catégories avec un fort taux d’évaluation neutre, il apparaît soit une quasi unanimité sur une polarité soit une répartition identique entre les deux polarités.

Illustration 16: code couleur d'appartenance à une cellule du tableau prototypique

6 Résultats

6 Résultats...94 6.1 Le contexte social des TICE...96 6.1.1 Le discours institutionnel...96 6.1.1.1 Le corpus...96 6.1.1.2 La classification...98 6.1.1.2.1 Les partenariats...100 6.1.1.2.2 Les intentions...109 6.1.1.3 Les temps verbaux...115 6.1.1.4 Synthèse...117 6.1.2 Le discours de la presse...119 6.1.2.1 De la requête (trop) large au corpus délimité...120 6.1.2.2 La classification...129 6.1.2.2.1 Les discours annexes...131 6.1.2.2.2 Les discours sur l’enseignement supérieur...133 6.1.2.2.3 Les discours sur le numérique dans l’éducatif...135 6.1.2.3 Les temps verbaux...144 6.1.2.4 La synthèse...146 6.1.3 Le corpus de la concertation sur le numérique éducatif...148 6.1.3.1 l'organisation de la concertation...148 6.1.3.2 La constitution du corpus...148 6.1.3.3 Les résultats de l'analyse...149 6.1.3.3.1 La distribution des salons dans les classes...151 6.1.3.3.2 Les résultats de la CHD...151 6.1.3.3.2.1 Le discours gestion de projet...152 6.1.3.3.2.2 Les discours sur les outils...156 6.1.3.3.3 Les temps verbaux...161 6.1.3.3.4 Synthèse des thématiques dans la concertation sur le numérique éducatif.. .162 6.1.4 Croisement des corpus, permanences et différences...162 6.2 L’inscription de l’ENT dans la pensée enseignante...166 6.2.1 Description de la population...166 6.2.1.1 Les personnes...166 6.2.2 La catégorisation des données :...169 6.2.2.1 Exploration des données brutes...170 6.2.2.1.1 ENT et métier d’enseignant...171 6.2.2.1.2 Communication et information dans le métier d’enseignant...172 6.2.2.2 Exploration d’une catégorisation multiple...175 6.2.2.2.1 ENT et métier d’enseignant...176 6.2.2.2.2 Communication et information dans le métier d’enseignant...176 6.2.3 Les attitudes...178 6.2.4 Les représentations...179 6.2.4.1 À la recherche des contenus des représentations...180 6.2.4.1.1 L’environnement numérique de travail...180 6.2.4.1.1.1 Le tableau prototypique...180 6.2.4.1.1.2 Analyse de similitude...183 6.2.4.1.2 Le métier d'enseignant...186 6.2.4.1.2.1 Le tableau prototypique...186 6.2.4.1.2.2 Analyse de similitude...189 6.2.4.1.3 La communication dans le métier d’enseignant...193

6.2.4.1.3.1 le tableau prototypique...193 6.2.4.1.3.2 L’analyse de similitude...197 6.2.4.1.4 L’information dans le métier d’enseignant...202 6.2.4.1.4.1 Le tableau prototypique...203 6.2.4.1.4.2 L’analyse de similitude...206 6.2.4.1.5 Interaction des quatre objets...210 6.2.4.1.5.1 Première approche : les zones du noyau...211 6.2.4.1.5.2 Étude globale : les périphéries...215 6.2.4.1.5.3 Fusion de graphe de similitudes...217 6.2.4.2 Classification hiérarchique descendante...220 6.2.4.2.1 L’environnement numérique de travail...220 6.2.4.2.1.1 Les prises de positions à travers les classes...220 6.2.4.2.1.2 Les liens entre classes...224 6.2.4.2.2 Le métier d’enseignant...226 6.2.4.2.2.1 Les prises de position à travers les classes...226 6.2.4.2.2.2 Les liens entre classes...229 6.2.4.2.3 La communication dans le métier d’enseignant...230 6.2.4.2.3.1 Les prises de position à travers les classes...230 6.2.4.2.3.2 Les liens entre classes...233 6.2.4.2.4 L’information dans le métier d’enseignant...234 6.2.4.2.4.1 Les prises de position à travers les classes...234 6.2.4.2.4.2 Les liens entre classes...238 6.2.4.3 Prises de position inter-objet...239 6.2.4.3.1 Évaluatif vs Fonctionnel...239 6.2.4.3.2 Par classe...241 6.2.4.3.2.1 Les fonctionnels conceptuels...242 6.2.4.3.2.2 Les fonctionnels procéduriers...242 6.2.4.3.2.3 Les évaluatifs positifs...243 6.2.4.3.2.4 Les évaluatifs négatifs...243 6.2.4.3.3 Variables illustratives...244

Notre étude s’articulera en deux phases complémentaires. Le premier temps sera consacré à l’étude du contexte social des TICE, par l’analyse de corpus textuels portant sur ce sujet. Le second temps portera sur la construction mentale d’un objet TICE dans la pensée enseignante.

6.1 Le contexte social des TICE

Au-delà des prescriptions institutionnelles et de la logique académique, les objets TICE sont un sujet interrogé par la société. Ainsi, les représentations de ces artefacts par les enseignants ne peuvent être interprétées sans la prise en compte de ces éléments. Afin d’explorer ce champ dans les parties suivantes, nous proposerons une étude des discours véhiculés par la presse (chap 6.1.1), des textes politiques (chapitre 6.1.2) et enfin nous ferons l’étude des contributions du forum porté par la concertation sur le numérique éducatif de 2012 (chapitre 6.1.3). Ce travail portera exclusivement sur des discours (institutionnels, presse, forum). Notre démarche d’analyse sur ces données s’inscrit dans une vision inductive. Cette posture nous amènera à proposer une étude de ces matériaux à l’aide d’outils lexicométriques. Nous chercherons donc à dégager les structures et univers stables des corpus proposés. Ces méthodes quantitatives nous permettront de nous «élever par une méthode explicitement formulée des faits aux lois qui les régissent » (Benzécri, 1977, p. 10).