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L’Allergie :

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Première partie : L’asthme atopique :

I. L’atopie :

En 1923, Coca et Cooke proposent de réunir sous un même terme les manifestations cliniques d’allergie : ils choisissent le terme d’atopie du grec a (privatif) et topos (lieu). C’est la tendance héréditaire à avoir des réactions allergiques. Classiquement l’atopie se définit comme une prédisposition à développer une réponse IgE vis-à-vis des allergènes environnementaux qui ne provoquent aucune réaction chez les sujets ne présentant pas d’atopie (Magnan and Vervloet. 2000). Elle est caractérisée par l’activation des lymphocytes T qui induisent une production anormalement élevée d’anticorps IgE et l’activation des éosinophiles. Le diagnostic de l’atopie est habituellement fait sur base de la positivité des tests cutanés aux pneumallergènes les plus courants (pollens, acariens, phanères d’animaux). Parfois l’atopie est assimilée à l’élévation du taux d’IgE circulante indépendamment de leur réactivité aux allergènes de l’environnement. Cette sensibilisation lorsqu’elle survient, peut rester asymptomatique ou créer les conditions de survenue d’une affection atopique : l’asthme, l’allergie, la dermatite atopique, la rhinite allergique. Elle est bien évidemment liée à l’exposition aux pneumallergènes et tant qu’il n’y a pas d’exposition il n’y a pas moyen de mettre en évidence le terrain atopique même chez des sujets à risque

II. L’Allergie :

Le mot "allergie" vient du grec et signifie "réaction différente". En effet, les allergiques ne réagissent pas comme les autres. Dans l'allergie, l'organisme se trompe de cible, au lieu de se défendre contre un danger réel, il réagit de manière exagérée à des substances qui pour la plupart des gens sont tout à fait inoffensives : pollen, poussière, animaux, aliments. Ce qui est appelé réaction d’hypersensibilité initiée par un mécanisme immunologique dont le médiateur peut être immunoglobulinique (IgE ou IgG) ou cellulaire (lymphocytes) (Stazi et al. 2002), (“Respiratory health hazards in agriculture” 1998).

II.1.Allergène :

Les allergènes, sont en général des molécules protéiques ayant des fonctions biologiques données de petite taille <70 kD faiblement hydrophobes chargées négativemen, (“Respiratory

4 health hazards in agriculture” 1998), (Chapman et al. 2007). Ce sont des antigènes stimulant une hypersensibilité à mécanisme immunologique qui réagissent avec des anticorps IgE ou IgG (Rancé and Bidat 2000). La dénomination binomiale de chaque allergène est bien codifiée et correspond aux lettres de l’appellation taxonomique, c’est-à-dire scientifique et universelle, de la plante ou de l’animal. Ce nom scientifique comprend toujours deux termes, il s’écrit en latin et en italique, le premier terme est le nom de genre et prend une majuscule le second est le nom d’espèce. Les composants allergéniques utilisent les 3ères lettres du nom de genre, et la 1re lettre du nom de l’espèce, suivi d’un chiffre : 1 pour l’allergène majeur, puis 2, 3, 4 pour les autres allergènes.

Par exemple pour les acariens :

- Dermatophagoïdes pteronyssinus, l’allergène majeur est : Der p 1 - Dermatophagoïdes farinae : Der f 1

Pour le chat :

- Felis domesticus : Fel d 1

o Les pneumallergènes : Ils pénètrent dans l'organisme par voie respiratoire. Ils sont inhalés en petites quantités dans l’air ambiant, ils sont eux qui sont le plus souvent impliqués dans l’asthme atopique, en particulier les allergènes domestiques, que l’on a l’intérieur des habitations : acariens de la poussière de maison (qui nichent dans les tissus d’ameublement et la literie), blattes, poils d’animaux : chien, chat…squames et plumes d’animaux, certaines moisissures comme Alternaria, mais également les allergènes extérieurs avec les pollens citons notamment ceux des graminées et des arbres : bouleau, cyprès et herbacées (Dr michèle).

o Les allergènes professionnels : plus de 250 substances ont été incriminées dans la survenue d’asthmes professionnels, les plus fréquents : farine de blé (boulanger), latex (personnel médical et paramédical), iso cyanates (peintres), colophane (soudeur), persulfates (coiffeuses), poussière de bois (menuiserie).

o Les trophallergènes : ils pénètrent par voie digestive. Ce sont les allergènes alimentaires, responsables d’asthme notamment dans l’enfance. Ils sont présents dans les aliments. Certains aliments sont des pseudoallergènes, car ils produisent des symptômes simulant l'allergie du fait de leur richesse en histamine, substance déclenchant les troubles de l’allergie.

5 o Les allergènes de contact : qui provoquent une réaction quand ils sont en contact avec la

peau.

o Les allergènes médicamenteux : sont contenus dans les médicaments, utilisés en application locale, absorbés par la bouche (certains antibiotiques) ou injectés (iode) (Magnan et al. 2001).

II.2.Les hypersensibilités :

L’hypersensibilité correspond à l’apparition de symptômes ou de signes objectivement reproductibles, provoqués par l’exposition à un stimulus précis et à une dose tolérée par des sujets normaux (“Respiratory health hazards in agriculture” 1998). Il est possible de classer les réactions allergiques en 4 grands types en utilisant la classification de Gell et Combs in(Rajan 2003). Ces différentes réactions allergiques se distinguent par le temps d'apparition de leurs symptômes et par la nature des principaux éléments immunitaires en jeu, soit les anticorps ou les lymphocytes :

o Hypersensibilité de type I : des allergies de ce type commencent à se faire sentir presque immédiatement après le contact avec l'allergène. Les effets de l'allergie disparaissent habituellement environ une demi-heure après l'exposition à l'allergène. L'allergie est déclenchée lorsque les molécules de l'allergène se fixent aux anticorps IgE attachés à la membrane des mastocytes et des basophiles ce qui libère un flot d'histamine et de sérotonine qui provoque une réaction inflammatoire locale ou généralisée. L'anaphylaxie et l'atopie appartiennent au type I d'hypersensibilité. Un choc anaphylactique est la manifestation la plus violente d'une allergie survenant quelques instants après l'entrée dans le corps d'un allergène auquel le corps a été déjà sensibilisé. Les allergies alimentaires sont des hypersensibilités de type I.

o Hypersensibilité de type II : dans les allergies de ce type, appelées aussi cytotoxiques, une cellule est attaquée par des anticorps pouvant aboutir à sa destruction ou sa cytolyse, de une à trois heures après l'exposition à l'antigène. Ces réactions se déclenchent lors d'une transfusion sanguine à la suite par exemple, d'une incompatibilité sanguine (ou d'une incompatibilité de type rhésus entre la mère et le fœtus) ou lors de maladies auto-immunes. Ce type de réaction aboutit à l’activation du complément et à

6 la formation d’un complexe moléculaire appelé «complexe d’attaque membranaire». Ce mécanisme n’est pas souvent impliqué dans les réactions allergiques au sens strict.

o Hypersensibilité de type III : dans ce type d'hypersensibilité, appelée aussi hypersensibilité semi-retardée ou à complexes immuns, de grandes quantités de complexes antigène-anticorps sont formées et ne peuvent pas être éliminées d'une région précise. Il se produit alors une réaction inflammatoire intense provoquant de graves lésions aux tissus. La maladie du poumon du fermier (, maladie des éleveurs d’oiseaux, la maladie des champignonnistes, maladies rénales (glomérulonéphrites) et des affections auto-immunes (lupus érythémateux disséminé où le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus). Ces complexes immuns solubles et circulants sont normalement éliminés par l’organisme. S’ils sont en quantité trop importante, l’élimination est insuffisante et ces complexes se déposent dans les parois des vaisseaux et dans les glomérules du rein. Certains médicaments (comme la pénicilline) sont capables d’induire une telle réaction de type III.

o Hypersensibilité de type IV : l’hypersensibilité, appelée aussi hypersensibilité retardées, apparait plus de 12 heures après le contact avec l'antigène et persistent longtemps (de un à trois jours). Il s'agit des réactions produites par les lymphocytes T et non par des anticorps. On retrouve ce phénomène dans les dermites ou eczémas de contact provoqués par des contacts répétés avec des substances antigéniques. Ce type de réaction peut toucher n'importe quel sujet, sans qu'il existe un quelconque terrain allergique. Ces substances, après s'être attachées aux protéines du soi sont perçues comme étrangères et sont attaquées par les cellules immunitaires. L'eczéma de contact est une réaction allergique due aux cosmétiques, aux produits ménagers de nettoyage, aux matières synthétiques, aux métaux.

4 Tableau.1 : Classification de Gell et Coombs(Pichler et al. 2010).

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