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L’étude des Trios (des familles) :

Dans le document Le profil génétique de l’asthme atopique (Page 196-200)

CHAPTRE 4 : DISCUSSION

I.3. L’étude des Trios (des familles) :

160 et à l’exposition précoce au fumé de cigarette qui n’ont montré aucune association avec les génotypes AA,AB et BB du polymorphisme RsaI-in2.

I.3. L’étude des Trios (des familles) :

Nos résultats montrent que 75% des patients enrôlés dans cette étude ont des antécédents familiaux d’asthme. Nos résultats rejoignent les travaux réalisés sur l’agrégation et la ségrégation familiale de l’asthme décrite par Sennertus en 1650 (Wiener et al. 1936). Et suivie par deux autres grandes études, l’une mené en 1916 (Cooke and Veer 1916) et l'autre en 1924 (Spain and Cooke 1924) qui suggèrent que l’héritage de l’asthme et des maladies atopiques se fait selon une transmission autosomique dominante dont les résultats étaient comme suit : 48,4% pour la première étude et 58,4% pour la deuxième.

Concernant le sexe, nos résultats ont montré une incidence accrue de l'asthme atopique chez les femmes. En effet selon des études récentes, la probabilité de développer un asthme est d'environ 10,5% plus élevée chez les femmes que chez les hommes (Choi 2011). Selon certains auteurs, il existe une influence potentielle des hormones sexuelles féminines sur la fonction immunitaire comme nous l’avons expliqué auparavant (Vasiadi et al. 2006), (Melgert et al. 2007), (Choi 2011) et (Kynyk et al. 2011).

En outre, de nombreux facteurs de risque environnementaux sont impliqués dans l’étiologie de l’asthme, nous évoquons souvent la pollution extérieure dans la survenue des crises d'asthme, mais plus souvent, l'environnement intérieur est encore plus responsable.

Pour le type d’habitat, une différence significative a été observée, nous avons remarqué que 66.66% des asthmatiques vivent dans des logements insalubres (des bidons ville constituée de plusieurs rangées de baraques construites en parpaing et coiffées de tôles proches des égouts auxquels s'ajoute l'humidité) contre 33.33% qui vivent dans des appartements bien entretenus. Nos résultats rejoignent ceux menés par de James Krieger et al qui suggèrent que les mauvaises conditions de logement sont associées à un large éventail de problème de santé, y compris les infections respiratoires, l'asthme, l'empoisonnement au plomb, d'intoxications, d'allergies et les troubles mentaux (Krieger and Higgins 2002).

L'augmentation de la prévalence de l'asthme et de l'atopie au cours de ces dernières années est probablement due en grande partie à la modification des facteurs de l'environnement parmi lesquels figurent les allergènes domestiques avec une augmentation de l'exposition au tabagisme

Chapitre 4 : Discussion

161 passif, fumée de cheminée, allergènes comme les acariens, moisissures, poils d'animaux, plantes d'intérieur. Dans la présente étude, nous nous sommes particulièrement intéressées aux acariens (Dermatophagoïdes) et à l’Alternaria qui ont présenté une association significative avec l’apparition de l’asthme chez les enfants. Les Acariens étaient présents dans les habitats de 83.33 % des patients à cause des matelas remplis de laine de mouton qui représente un véritable foyer pour les acariens présents dans leurs maisons et aux quelle ils ne peuvent s'en passer, car ces derniers représentent une des traditions ancestrales conservées à ce jour en Algérie (Milián and Díaz 2004). Et à l’Alternaria auquel 58.33% de nos patients étaient sensibilisés et cela revient à la nature agricole de la ville Constantine qui dispose ainsi de plusieurs oueds ce qui favorise la reproduction de l’Alternaria tout en émettant des spores dans l’atmosphère qui se dispersent dans l’air. Une fois inhalées, ces spores déclenchent les symptômes allergiques et des crises d’asthme (Bush and Prochnau 2004).

Les maladies atopiques ont également pris part dans l’étude familiale dont nous avons remarqué que beaucoup de personnes atteintes de l’eczéma, de la rhinite allergique ont une histoire familiale d'atopie (Berke et al. 2012). Les résultats du Tableau.24 révèlent que la survenue de l'eczéma atopique est souvent liée à une histoire familiale. Selon l’étude de Tennstedt et al publié en 2015, 50 à 70 % des enfants atteints d'eczéma atopique ont un parent du premier degré (père, mère) qui en a été lui-même atteint (Tennstedt et al. 2015). De même pour la rhinite allergique dont nous avons remarqué que les enfants ayant au moins un parent qui a fait une rhinite allergique sont plus susceptibles à la développer au cours de leur vie (Lack 2001).

Par la suite nous avons évalué l'association génétique entre le polymorphisme C-590 T promoteur du gène de l'IL-4, le polymorphisme de l’intron 2 du gène qui code pour la chaîne beta du FcɛRI et la survenue des maladies atopique chez les parents et leurs enfants.

Dans ce volé, nous avons commencé d’abord par l’étude de la distribution des différents génotypes du polymorphisme -590 C/T chez les parents et les enfants. Nos résultats révèlent que parmi les 12 familles nous avons 9 familles dont l’un des deux parents est asthmatique et qu’il n’y a aucune différence significative entre les fréquences alléliques et génotypiques qui étaient similaires entre les parents et les enfants.

Pareillement à l’eczéma dont nous avons remarqué que 10/12 parents et 11/12 enfants ont fait de l’eczéma durant leur vie et que la distribution des génotypes et des allèles du polymorphisme -590 C/T était semblable dans les deux groupes étudiés (enfants vs. parents). Alors

Chapitre 4 : Discussion

162 que pour la rhinite allergique seulement 8/12 parents et 7/12 enfants étaient atteints et les génotypes CC, CT, TT et les allèles C et T étaient distribués avec les mêmes proportions dans les deux groupes d’étude comme le montre le tableau.32. Il est à noter, que malgré le non-signification de nos résultats à cause du nombre restreint de notre échantillon dû à la haute sélection de la population étudiée, pris d’une seule ville de l’Est Algérien (Constantine), la proportion du génotype TT ainsi que l’allèle T était plus abondante chez les enfants et les parents asthmatiques qui ont déjà fait de l’eczéma et la rhinite allergique durant leur vie (Tableau.31 et 32). Ces constatations rejoignent ceux de Noguchi et al qui suggèrent que l'allèle T du polymorphisme de l'IL-4 position -590 C/T est un facteur prédictif dans le développement de l'atopie chez les familles japonaises (Noguchi et al. 1998b). Et complètement en désaccord avec les données publiées par Rigoli et al qui n’ont trouvé aucune association entre le polymorphisme -590 C/T du promoteur du gène codant pour l’IL-4 et de l’atopie (Kawashima et al. 1998).

De surcroît, et pour plus de précision et une meilleure visibilité de l’élément important sur lequel notre étude est basée qui est l’asthme, nous avons étudié le statut parental de l'asthme pour connaître l’origine de l’allèle muté T soit paternelle ou maternelle. Nos données pour le génotype CT vs. TT n’ont également montré aucune différence significative ce qui signifie que la distribution des génotypes était pareille chez les enfants et leurs pères. Tandis que pour les génotypes CC vs. TT et TT vs. CT+CC, nos résultats ont montré une différence significative dont nous avons remarqué que l’allèle muté T supposant +responsable de l’asthme n’est pas d’origine paternelle, bien que les pères qui portent le génotype TT sont eux-mêmes des asthmatiques, mais quand on compare la fréquence génotypique des enfants asthmatiques et leurs pères nous constatons d’amblé que l’allèle n’est pas hérité des pères.

Par ailleurs, quand nous avons comparé les génotypes des mères et celui de leurs enfants nous n’avons trouvé aucune différence significative entre la distribution des différents génotypes du polymorphisme -590 C/T entre les mamans et les enfants. Il est à noter que 7/12 des mères soit 8/12 des enfants portent le génotype TT ce qui nous a conduits à penser que l’allèle T pourrait être d’origine maternelle. Ces résultats rejoignent ceux de(Rosenwasser et al. 1995b) et (Miyake et al. 2013).

Par la suite, nous avons recherché la différence entre le mode de transmission maternelle et paternelle le SNP de l'intron 2 du gène FcɛRI-β chez les familles présentant une prédisposition à l’atopie. Nos données indiquent que le génotype BB pourrait être un facteur de prédisposition à l’eczéma et à la rhinite allergique, car la fréquence du génotype BB chez les enfants et leurs parents

Chapitre 4 : Discussion

163 ayant été atteints par l’eczéma et la rhinite allergique était plus importante comparativement aux génotypes AA et AB (Shirakawa et al. 1996).

Cependant pour l’asthme, nous avons remarqué que les génotypes AA, AB, BB du polymorphisme RsaI-in2 étaient distribués d’une façon uniforme. Ceci signifie que l’allèle B n’est pas responsable de l’apparition de l’asthme. Nos résultats concordent avec ceux de nombreux auteurs (Castro et al. 1998a), (Fukao et al. 1996) et en désaccord avec les résultats de (Chen et al. 2000) ainsi que ceux de (Sharma et al. 2004).

Par ailleurs nous avons étudié la distribution des génotypes AA, AB et BB chez les pères, les mères et leurs enfants, nos données révèlent que la distribution des génotypes (AA, AB, BB) et des allèles (A et B) du polymorphisme RsaI-int2 du gène de FcɛRI-β, était homogène entre les pères, les mères et les enfants. Les résultats obtenus n’ont pas confirmé si asthme est préférentiellement hérité du père ou bien de la mère ce qui est en opposition avec ce qui a été trouvé dans des études antérieures (Cookson et al. 1992). Ces constatations restent à être confirmées sur un échantillon plus important d’autant plus que l’effet de l’héritage de l’allèle B maternel sur la maladie atopique est plutôt controversé.

Dans le document Le profil génétique de l’asthme atopique (Page 196-200)