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2. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

2.1 L’activité physique

Dans cet essai, la nouvelle évaluation terminale a été créée dans le but de remplacer celle traditionnellement en place depuis plusieurs années au département d’éducation physique du Cégep Édouard-Montpetit, c’est-à-dire le test de course navette de 20 mètres. L’hypothèse, lors de la conception de cette nouvelle stratégie d’évaluation, était que les tâches pédagogiques demandées favoriseraient la prise en charge autonome et la motivation à la pratique d’activité physique par les étudiantes et par les étudiants. L’irritant au test de course navette de 20 mètres était que cet outil d’évaluation ne répondait pas nécessairement à la compétence relative à cette notion de prise en charge de la pratique d’activité physique. L’évaluation d’un résultat final plutôt qu’une démarche n’était tout simplement pas en adéquation avec la compétence du cours et à l’enseignement dans une APC. Il a été mentionné précédemment dans la problématique qu’une étudiante ou qu’un étudiant ayant déjà un bon résultat au test cardiorespiratoire en début de session pouvait ne pas démontrer sa prise en charge de la pratique de l’activité physique et réussir facilement à atteindre les plus hauts standards au test de course à la fin de la session. Ainsi donc, cette étudiante ou cet étudiant n’a aucunement démontré sa capacité à se charger de sa pratique d’activité physique, mais reçoit la meilleure pondération à ce test acquiesçant de l’atteinte de la compétence finale du cours. Comme le suggèrent Leriche et Walzack (2014), l’évaluation de la condition physique par des tests cardiovasculaires devrait être un moyen ou un outil parmi d’autres pour que les étudiantes ou les étudiants réalisent une réflexion personnelle sur leur santé. En comparant ces deux stratégies d’évaluation, la triangulation des données est en faveur de l’évaluation terminale conçue dans le cadre de cet essai, la confirmant comme étant le

moyen d’évaluation le plus approprié pour démontrer la capacité à se charger de sa pratique d’activités physiques.

Énoncées précédemment, les dernières données scientifiques indiquent que les adultes ont un comportement sédentaire en moyenne de 9,6 heures par jour (Santé Canada, 2018). À ce propos, les résultats de cet essai démontrent que l’évaluation terminale encourage les étudiantes et les étudiants à être actif. Les résultats de cet essai présentent que 89 % des étudiantes et des étudiants affirment que l’évaluation terminale leur a permis d’apprendre et d’expérimenter le fait d’être actif dans une perspective de santé. En plus, 91 % des étudiantes et des étudiants affirment que le cours d’éducation physique de l’ensemble 3 leur a permis d’acquérir des compétences leur permettant de faire de meilleurs choix à l’égard de leurs habitudes de vie. Finalement, la triangulation des données corrobore ces affirmations. Les résultats sont aussi en cohérence avec la littérature qui affirme que la pratique fréquente d’activités physiques améliore les déterminants de la condition physique, mais aussi les habitudes de vie (Gouvernement du Québec, 2011; Organisation mondiale de la santé, 2018; Société canadienne de physiologie de l’exercice, 2016).

La littérature affirme que dans la société actuelle, il est plus important que jamais de mobiliser les individus à être régulièrement actifs et moins sédentaire (Gouvernement du Québec, 2019; Santé Canada, 2018). Le milieu scolaire par les cours d’éducation physique est tout indiqué pour sensibiliser et promouvoir les saines habitudes de vie (Gouvernement du Québec, 2011). C’est pour cette raison que l’évaluation terminale proposée comme stratégie d’évaluation permet aux étudiantes et aux étudiants de vivre des expériences diversifiées,

amusantes, valorisantes et adaptées à leurs goûts, besoins, capacités afin de développer leur persévérance à un mode de vie physiquement actif. C’est exactement ce qui ressort de cette présente étude puisqu’unanimement (100 %), les étudiantes et étudiants ont affirmé que leur cours d’éducation physique de cette session explique leur meilleur niveau d’activité physique.

En lien avec ces données positives, l’encouragement d’une pratique d’activité physique obligatoire sous forme de devoir actif à l’aide de l’application mobile a eu des impacts. Ces données vont dans le même sens que l’étude présentée par Claxton et Wells (2009) qui démontre que les devoirs pratiques en éducation physique influencent le niveau de pratique d’activités physiques hebdomadairement. Néanmoins, l’analyse des données de l’échantillon des étudiantes et des étudiants suggère que cette stratégie de devoir actif est efficace, mais, elle est exigeante pour celles et ceux qui ne font pas ou peu d’activités physiques dans leur quotidien.

La triangulation des données démontre que les devoirs actifs hors cours sont favorables à l’augmentation de la pratique d’activité physique. Dans cette évaluation terminale, le suivi à l’aide de l’application Runkeeper, était la méthode utilisée pour arriver à authentifier la pratique réelle d’activité physique par l’étudiante ou l’étudiant. Les résultats de l’étude récente de Surprenant (2018) affirment qu’il y a une plus grande validité des données recueillies par l’application numérique, comparée aux données rapportées à la main par les étudiantes ou les étudiants. Ce présent essai ne portait pas sur cet aspect unique, mais peut rendre compte de cette pratique pédagogique. À cet égard, les étudiantes et les étudiants (67,5 %) affirment que l’utilisation de l’application mobile les a aidés à rester actifs et motivés. Ils ont aimé observer les activités physiques réalisées dans l’application mobile et leur progression au courant de

la session. La triangulation des résultats de cet essai confirme, tout comme celle de Surprenant (2018), qu’un outil techno pédagogique est une façon intéressante pour l’enseignante ou l’enseignant de pouvoir authentifier et valider si cette pratique est réelle. En revanche, les données provenant de cette présente étude soulignent les limites de cet outil techno pédagogique. Les résultats manifestent que l’utilisation d’une application comme celle proposée n’est pas exclue d’une potentielle tricherie par les étudiantes ou les étudiants. De plus, la triangulation des sources confirme que la plupart des étudiantes et des étudiants possèdent un téléphone cellulaire, mais qu’une autre option de suivi équitable doit être présentée en cas de situation inverse.