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Chapitre 3 Méthodologie

3.3 La méthodologie privilégiée pour cette recherche

3.3.4 L’évaluation des élèves

Afin de mieux comprendre les liens entre les pratiques des enseignantes et les connaissances phonographiques et de la norme orthographique de leurs élèves, ceux-ci réalisent deux tâches en écriture à deux reprises durant l’année. Ces tâches sont réalisées en début et en fin d’année scolaire (T1 et T2), pour tous les élèves en même temps, en matinée, de façon à ce que tous les élèves soient soumis aux tâches dans les conditions les plus semblables possible. Il s’agit de données secondaires, puisqu’elles ont été recueillies dans le cadre de la recherche initiale de Morin et Montésinos-Gelet (FQRSC, 2008). Les élèves ont également été soumis à deux tâches en lecture. Nous n’avons pas pu les utiliser, car elles plafonnaient. Du coup, nos analyses portent uniquement sur l’écriture. Ces deux tâches consistent en une tâche de production de mots en temps limité (3 minutes) et une production de texte en temps limité (10 minutes). Ces tâches sont limitées dans le temps, car dans le cadre de la recherche initiale, les chercheuses s’intéressaient aux composantes graphomotrices de l’acte d’écrire, donc la fluidité et la motricité étaient évaluées. Nous ne nous intéressons pas à ces deux aspects dans le cadre de cette thèse. Nous analysons les correspondances phonographiques de même que la norme orthographique.

3.3.4.1 La tâche de production de mots

La tâche de production de mots comporte vingt mots au total. Les mots ont été sélectionnés dans le cadre de la recherche initiale en fonction de leur fréquence et du nombre de syllabes. Cette tâche a été validée dans l’une des classes. Dans un premier temps, les élèves sont invités à observer et à tenter de mémoriser la forme orthographique de chacun des mots, qui sont présentés séparément sur une affiche. Chaque affiche est accompagnée d’une illustration. Les affiches ne sont montrées que quelques secondes aux élèves. Par la suite, ceux-ci reçoivent des feuilles sur lesquelles se retrouvent uniquement les illustrations, dans le même ordre que celui utilisé précédemment et ils doivent écrire le plus de mots possible en trois minutes. Pour cette tâche, le score est établi en fonction des correspondances graphèmes- phonèmes et de la norme orthographique. Chacune des correspondances correctement établie dans les mots obtient un point pour un total allant de soixante-et-onze points (liste de mots proposés à l’automne) à soixante-treize points (liste de mots proposés au printemps). Le nombre de phonèmes n’est pas le même au printemps et à l’automne puisque seule la norme orthographique était analysée dans la recherche initiale. Il n’était pas prévu de compter le nombre de correspondances graphophonétiques. À propos de la norme orthographique, un point est accordé pour chacun des mots correctement orthographié, pour un total de vingt points. Pour la tâche de production de mots, l’accord inter-juges réalisé est de 100%.

3.3.4.2 La tâche de production de textes

La tâche de production de texte ne comporte pas les mêmes exigences pour les élèves de première et de deuxième année. En effet, les habiletés de scripteurs ne sont pas les mêmes au début de la première année et en deuxième année du primaire. Ce qui amène un choix de tâches différentes. En première année, une brève histoire est lue à voix haute (sans illustrations) par l’assistante de recherche. À la suite de la lecture, l’assistante récapitule l’histoire oralement avec les élèves et ceux-ci doivent décrire les personnages selon les caractéristiques mentionnées dans l’histoire. Les élèves disposent de dix minutes pour réaliser

la tâche. La limitation du temps est imputable au fait que cette cueillette de données servait également à analyser les composantes graphomotrices dans la recherche initiale.

En deuxième année, l’histoire diffère de celle lue aux élèves de première année. Les élèves doivent en faire un résumé et disposent également de dix minutes pour réaliser la tâche. Dans les deux cas, les élèves écrivent sur des cartons blancs à l’aide de feutre. L’utilisation de feutre évite que certains élèves trop préoccupés par leur calligraphie ne passent leur temps à effacer et par le fait même, ne se centrent pas sur la tâche demandée.

Les analyses des textes portent uniquement sur la norme orthographique. Chaque mot correctement orthographié obtient un point. Un score est établi en fonction du nombre de mots correctement orthographiés sur le nombre total de mots produits. Un pourcentage est ainsi obtenu. L’accord inter-juges obtenu pour cette tâche, puisqu’elle est beaucoup plus complexe que la tâche de production de mots, notamment à cause des interprétations possibles des différents mots écrits par les élèves dans un contexte de production de textes, est de 85%.

3.3.4.3 Les résultats des élèves aux différentes épreuves

Pour documenter la progression des élèves, la différence entre les résultats obtenus au T1 et au T2 est établie. Les performances sont également considérées. En effet, l’hétérogénéité des performances en début d’année peut faire en sorte que la seule prise en compte de la progression désavantage les élèves plus forts qui obtiennent déjà des scores élevés en début d’année. Ce faisant, leur progression parait moindre dans les tâches. Des moyennes de classe, de progression et de performance en fin d’année sont calculées pour chacune des tâches. Des analyses à mesures répétées et des tests post hoc Bonferronni sont réalisées.