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Vers l’étude de variables individuelles

– Conclusion générale –

Section 2. Limites et voies de recherche

2. Vers l’étude de variables individuelles

L’Evaluative Space Grid pourrait également servir de support à l’étude de diverses variables individuelles.

Tout d’abord, elle pourrait être utilisée pour identifier des consommateurs présentant une tendance chronique à l’ambivalence. En effet, Ito et Cacioppo (2005) ont démontré que les individus diffèrent dans la manière dont ils évaluent la positivité et la négativité d’un stimulus et que ces différences individuelles sont stables dans le temps. En d’autres termes, certaines personnes font l’objet d’une positivité ou d’une négativité dispositionnelle liée à un biais individuel du processus évaluatif : en moyenne elles évaluent plus positivement (resp. négativement) que les autres les stimuli positifs (resp. négatifs). Norris et ses collègues (2011) ont confirmé l’existence de ces différences individuelles dans le cadre de diverses tâches de jugements rapportées sur des Evaluative Space Grids. De la même manière, nous pensons que certaines personnes ont des difficultés récurrentes à intégrer les éléments positifs et négatifs qui composent leurs évaluations et sont confrontées plus souvent que les autres à des réactions ambivalentes. L’Evaluative Space Grid pourrait être utilisée pour identifier ces personnes en effectuant des mesures répétées à partir de stimuli normés. L’objectif serait alors de repérer les individus qui ont tendance à situer leurs évaluations dans le coin supérieur droit de la grille de Larsen. Des actions de

communication spécifiques pourraient être envisagées pour aider ces personnes à résoudre leur ambivalence en ciblant les freins qui entravent leur persuasion.

Enfin, nous avons postulé dans le paragraphe précédant que les individus éprouvaient le besoin de résoudre leurs contradictions, mais ce besoin apparaît très marqué culturellement. Pour illustration, l’héritage des penseurs grecs incite les Occidentaux à résoudre leurs contradictions : la loi aristotélicienne de la « liberté de contradiction » stipule qu’une chose n’est pas identique à son contraire et celle du « tiers exclu » précise que toute proposition est soit vraie soit fausse. Au contraire, la pensée dialectique orientale accepte les contradictions et va jusqu’à considérer qu’elles sont nécessaires à l’émergence de la vérité (Nisbett & al., 2001). Ces différences culturelles offrent des pistes de recherche intéressantes pour l’étude de l’ambivalence en général, mais également en ce qui concerne l’utilisation d’un outil tel que l’Evaluative Space Grid qui suppose d’accepter de rapporter des réactions contradictoires. On peut ainsi imaginer que les Orientaux s’approprieraient plus facilement ce nouvel outil que les Occidentaux, et qu’il permettrait de prédire plus efficacement leurs comportements de consommation.

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