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Si l'on consulte les dispositions juridiques, Orientations, projets, activités pour l'école maternelle, J'élève mon enfant, Bonheur, une des formes de relation parmi les plus présentées consiste en une protection des adultes et une subordination des enfants. Cela renvoit à une acception du terme infant qui rassemblait dans le sud-ouest les individus rattachés à une maisonnée, dépendants d'une maison, subordonnés dans une famille, notamment les valets, servantes, et réfère à un principe de justice domestique. Cette hiérarchie ne se fonde pas d'abord sur l'âge mais sur la situation de dépendance, sur la tradition ; elle va de soi et suppose responsabilité et bienveillance des uns, respect et subordination des autres. L'action requise des adultes à l'égard des enfants est ici de protéger, d'éduquer et de diriger. L'attitude attendue des enfants vis-à-vis des adultes est d'accepter cette autorité protectrice, de se plier à leur directives avisées. Cette conception est fréquemment mobilisée quand l'enfant est situé dans sa famille, dans sa relation avec ses père et mère, et par extension vis-à-vis de tout adulte, comme en témoignent la législation, le manuel des parents et celui des instituteurs. On va s'y arrêter successivement, pour montrer la présence de ce principe d'action dans le répertoire parental comme dans le répertoire enseignant.

Un être à protéger et éduquer pour la loi : une conception de l'enfant qui s'impose aux parents et aux enseignants

Dans les textes juridiques, parmi d'autres types de relation, on rencontre une formulation très explicite et très claire de cette forme de relation entre les adultes et les enfants, de cette conception de l'enfant comme être à protéger, à éduquer, comme infant rattaché à un responsable dans une relation de tutelle : 94"Le mineur, quant à sa personne, doit être sous une autorité qui sera chargée non seulement de le guider, mais de l’élever et de l’éduquer. Le mineur quant à l’exercice de ses droits, principalement de ses droits patrimoniaux sera incapable. L’incapacité qui le frappera sera une incapacité d’exercice, à caractère général : il ne pourra faire lui-même d’actes juridiques : ceux-ci seront passés pour son compte par un représentant légal. Le principe de l’incapacité générale ne vaut toutefois que pour les mineurs dépourvus de discernement. Pour les autres, l’incapacité comporte (...) certains tempéraments, la période de minorité étant de ce fait, loin d’être homogène”95. Le mineur ne peut accomplir que certains actes pour lesquels il lui est reconnu une “capacité naturelle”, c’est-à-dire la conscience de ses actes, et les cas où “la loi ou l’usage autorise les mineurs à agir eux -mêmes”96.

Le Code civil donne aux pères et mères le rôle essentiel dans l’organisation des incapacités du mineur et de l’interdit, considérant qu' "il reste sous leur autorité jusqu’à sa majorité ou son émancipation”(art. 371-1, Code civil).

De manière très explicite dans la loi, les parents sont désignés pour protéger et éduquer l’enfant : “l’autorité appartient aux père et mère pour protéger l’enfant dans sa santé, sa sécurité et sa moralité. Ils ont à cet égard droit et devoir de garde, de surveillance et d’éducation” (art. 371-2, Code civil), “qui pourra mieux le faire que ceux qui sont liés à lui par le sang et l’affection, ont connaissance de ses antécédents, de ses

94Tous les paragraphes concernant l'enfant dans le Droit s'appuient sur le travail de Patricia Le Roux, Le processus d'individualisation de l'enfant à travers la protection des mineurs en danger, mémoire de maîtrise, Rennes II, 1993.

95A. Weil et F. Terré, Droit Civil : les personnes, la famille, les incapacités, “Précis Dalloz”.

96“L’administrateur légal représentera le mineur dans tous les actes civils, sauf les cas dans lesquels la loi ou l’usage autorise les mineurs à agir eux-mêmes”(art.389-3 du Code civil).

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comportements?”(739, Droit Civil97). Soulignons que l'autorité conférée aux père et mère sur leur enfant se limite à une fonction de protection et d'éducation. L'ancienne notion de toute puissance paternelle s’est renversée en devenant autorité parentale : l’optique s’est transformée au profit de l’enfant, de sa protection et de son intérêt. Et l'on est bien ici dans l'idée d'un être dépendant à protéger.

Cette manière d'appréhender l'enfant comme incapable et les parents comme responsables est bien sûr la référence obligée sur le sol français en tant que loi. Mais sa présence dans les textes législatifs signale aussi son existence comme référence ordinaire pour les citoyens de notre époque, et en particulier ceux qui ont des enfants ou qui ont charge de les instruire. Cette conception se retrouve d'ailleurs massivement dans le manuel parental et dans l'ouvrage des instituteurs.

L'infant dans le répertoire des parents

C’est bien sûr l'infant, au sens de dépendant d'une maisonnée, qui est l'une des conceptions principales du manuel de L. Pernoud, J’élève mon enfant. Le schéma théorique d'un foyer dont l'organisation s'appuierait uniquement sur un principe de justice domestique a été dressé plus haut : un groupe qui vise le bonheur de chacun par des relations chaleureuses, proches, qui prennent en compte chaque personnalité. La hiérarchie entre adultes et enfants bien que discrète, va de soi et confère aux adultes une responsabilité quant à la sécurité et à l'éducation de leurs enfants. Ceux-ci n'ont qu'à se subordonner à l'instance protectrice et éducatrice des parents.

Plusieurs aspects de ce modèle se retrouvent à la lecture de l'ouvrage destiné aux parents : l'idée de communauté heureuse, la valorisation de la qualité des rapports prenant en compte les singularités des individus, l'accent porté sur la responsabilité des parents quant à la sécurité et l'éducation de leurs enfants, l'évidence de leur autorité, l'aménagement et les objets conseillés, signalent cette logique d'action domestique dans l'organisation familiale.

L'image proposée du groupe familial dans J'élève mon enfant correspond directement à cette conception : "La vraie famille c'est un foyer, un point de rencontre chaleureux où chacun est content de se retrouver devant le repas, symbole de réunion" (p.474.). Cette notion et l'importance de relations chaleureuses et particularisées entre parents et enfants traversent tout l'ouvrage : "Il faut de (l'initiative et de l'imagination) pour élever des enfants. Il faut en plus bien les connaître. Et qui donc connaît mieux vos enfants que vous même? Qui peut mieux savoir ce qui leur est nécessaire, et comment il faut le faire accepter ; qui peut connaître parfaitement les circonstances de votre vie qui expliquent certains comportements, et votre caractère et celui de votre enfant, et son état de santé et le vôtre, tous ces éléments qui créent les situations"(p.451).

Les parents doivent agir avec chaque enfant selon ses particularités car “Chaque bébé a sa personnalité” 98. "Votre enfant ne ressemble à aucun autre" est d'ailleurs le titre d'une partie du livre de L. Pernoud. La particularisation de l’enfant y est soulignée pour inciter l'instauration d'une relation qui la prenne en compte :“en guise de conclusion, votre enfant ne ressemble à aucun autre. (...) Sur cette base (de l’hérédité), tous les événements, toutes les circonstances de la vie de l’enfant viennent se conjuguer peu à peu pour former une personnalité (...) Il n’y a pas un fait, pas un décor, pas une circonstance qui ne contribuera à former la personnalité de l’enfant.” 99 ; “c’est vraiment entre 2 ans et demi et 3 ans qu’un enfant réalise qu’il est une personne au même titre que celles qui l’entourent. Ainsi peut-on dire qu’à 3 ans l’enfant sait : qu’il est un garçon ou une fille, que les garçons sont différents des filles, qu’il est votre enfant et non celui du voisin, qu’il a des cheveux noirs et des yeux bleus. Il connaît son nom et le répète. Il sait qu’il est une personne distincte de vous, de son père. Deux mots le prouvent : le “je” dont il use, le “non” dont il abuse. (...) Il y a trois ans à peine, il était un nourrisson qui n’avait pas plus conscience d’exister que n’en a un objet, qui ne se distinguait pas de vous, qui ignorait que la main qu’il contemplait fût la sienne, qui mordait son pied comme si c’eût été un objet, et lorsqu’il entendait une personne

98Pernoud, op. cit, p.350.

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prononcer son nom, il était à cent lieues de réaliser qu’il s’agissait de lui-même” 100. Les indications destinées aux parents soulignent la singularité de chaque enfant et veulent susciter des relations particularisées.

La proximité des rapports est également souvent préconisée, et ce pour la sécurité qu'elle procurerait à l'enfant : "que recherchent-ils tous? Votre présence pour les réconforter, l'assurance qu'ils peuvent compter sur vous pour affronter la nouveauté. C'est cela, leur sécurité" (p.474). La qualité des relations est largement traitée dans J'élève mon enfant sous l'expression de "sécurité affective" : cette appellation désigne tout autant les sentiments filiaux que l'attention, la chaleur, la disponibilité que doivent témoigner les parents à l'égard de leurs enfants. Il est imputé à l'enfant un besoin de sécurité "physique et psychologique". Dans le manuel, c'est d'ailleurs ce "besoin" qui est invoqué pour fonder la domination des parents.

L'autorité se justifie en effet par la protection de l’enfant. On retrouve tant dans J’élève mon enfant que dans Bonheur l'idée portée par la loi ; l’enfant aurait besoin de limites, qui ne doivent pas être arbitraires mais servir à le protéger physiquement et mentalement : “Sûr : c’est l’un des mots clé de l’enfance. Lorsqu’il se sent en sécurité, l’enfant est confiant, heureux, hardi à tous les âges.” 101 ; “Mais qu'est-ce au juste que l’autorité? Savoir ce qui est utile pour le bien de l’enfant au physique comme au moral, être décidé à imposer sa volonté lorsqu’elle est juste.” 102 ; “Les lois édictées doivent servir à les rassurer, à les défendre d’eux-mêmes et de l’extérieur.” (Bonheur)103 ; “Établir des règles strictes, ne nous fâcher très fort que rarement et pour des actes relatifs à leur santé et à leur équilibre.” (Bonheur)104. Pour les parents, la relation prônée par les spécialistes s’oppose au pouvoir absolu : “Le premier défaut de l’autorité est d’abuser

100Pernoud, op. cit, p.406

101Pernoud, op. cit., p.377

102Pernoud, op. cit., p.472

103Patricia Delahaie-Pouderoux, art.cit, Bonheur, p.19

du pouvoir que les parents ont sur leurs enfants au nom d’une pseudo mauvaise nature à mater, d’un dressage à effectuer”105(Bonheur).

Les instructions détaillées concernant la manière d'encadrer les enfants préconisent une autorité bienveillante, évitant l'usage de la force : “L'autorité ne se distribue pas à coup de gifles, ni d’éclats de voix.” (Pernoud)106, “On ne maltraite jamais un enfant, physiquement ou moralement, pour son bien. Aucun enfant ne mérite de mauvais traitements. Qui aime bien, ne châtie pas! Il protège et il aime, avant tout.” (Bonheur)107. “La fessée est un aveu d’impuissance. Elle signifie que notre autorité n’a pas su convaincre, il a fallu contraindre. Rien dans la fessée n’est éducatif.” (Bonheur)

108. L'attitude favorable et respectueuse des parents pour les enfants ne s’oppose pas à leur hiérarchie naturelle, indiscutable. Les consignes des textes à l’adresse des parents ne mentionnent guère leur domination sur l’enfant, elle semble aller de soi : “Pour faire autorité auprès des enfants, il faut qu’ils nous sentent inébranlables et capables de devenir très autoritaires s’il le faut.” (Bonheur)109.

Les principes d'action envisagés se traduisent aussi dans les objets, les agencements préconisés. L'aménagement requis pour l'enfant est peu détaillé dans ce livre ; la stabilité et la richesse du cadre sont cependant souhaitées. "Ce qui lui est nécessaire, c'est un milieu stable, stimulant, affectueux. (...) Stimulant car il prend peu à peu conscience de lui grâce aux expériences qu'il fait sur les objets, il faut donc qu'on lui en procure"(p.409).

Au chapitre "il joue", Laurence Pernoud insiste sur l'importance du jeu en tant qu'activité de l'enfant ("Pour l'enfant, jouer c'est faire travailler son esprit et exercer ses forces", p.100) et valorise des objets et activités ordinaires de la vie quotidienne : "rien qu'en participant avec vous à votre vie à la maison votre enfant va s'éveiller, s'épanouir.

105Patricia Delahaie-Pouderoux, art.cit, Bonheur, p.16.

106Pernoud, op. cit., p473

107Patricia Delahaie-Pouderoux, art.cit, Bonheur, p.16

108Patricia Delahaie-Pouderoux, art.cit, Bonheur, p.21

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Quand il vient avec vous au marché, ou vous voit faire la cuisine, il découvre tout : les fruits, les légumes, les fleurs, leurs couleurs différentes, leurs formes, leurs odeurs. (...) Quelle meilleure leçon de choses. (...) emboiter, déboîter, visser, dévisser. Tous ces gestes qui rendent adroit et donnent la notion de grandeur, il pourra s'y habituer en empilant une série de casseroles, mettant ensemble cuillères et fourchettes, etc. En un mot tout est apprentissage dans les gestes que vous faites et qu'il répétera rien qu'en vous imitant. La vie de tous les jours lui apporte donc déjà beaucoup"(p.120). Cette idée de l'apprentissage par imprégnation quotidienne s'appuie sur le principe domestique.

Le matériel et les activités prônés pour les jeunes enfants dans leurs foyers renvoient aussi à cette logique. A 2 ans 1/2 - 3 ans, "C'est l'âge où les enfants imitent vraiment les parents : conduire une voiture, téléphoner, partir en voyage, faire la dînette, le ménage ou le marché et promener la poupée, dans une jolie voiture. Pour prendre de l'exercice, ils aiment le tricycle, le cheval à bascule, et, quand ils sont fatigués : regarder un livre d'images, pétrir de la pâte à modeler, gribouiller avec des feutres". A trois ans, "c'est l'âge de l'imagination et des panoplies. Avec une trousse, elle joue à l'infirmière, fait des piqûres à sa poupée ou lui prend sa température, joue à la marchande dans une épicerie (...). Les livres les intéressent de plus en plus. Mais la poupée pour elle et les petites voitures pour lui restent en faveur". A quatre ans, "maintenant, comme les grands, ils montent à bicyclette, roulent très vite sur une patinette, jouent au ballon, font des jeux de patience : lotos, puzzle, jeux de construction. Ils font de la peinture ou des piquages car ils deviennent très adroits ; ils écoutent des disques, regardent des livres"(p.107). Outre ces jeux d'imitation, ces activités quotidiennes, l'auteur insiste sur le fait que l'enfant peut jouer avec n'importe quel objet : "mais l'enfant ne joue pas qu'avec des jeux : un carton vide, une cuillère en bois, un bout de ficelle ou un ruban de couleur peuvent l'occuper des heures durant. Inventorier le contenu d'un tiroir, imiter la personne qui fait le ménage, simplement regarder les passants dans la rue, sont autant d'occupations appréciées"p. 108. Ces conseils sur le matériel d'activité de l'enfant peuvent se relier à la conception de l'enfant comme infant, au sens cité : il partage le même lieu et les mêmes activités que les autres membres du foyer. Cette participation à la vie quotidienne est

même source d'apprentissage, la plupart des activités préconisées relèvent de tâches ordinaires du foyer, pratiquées réellement ou en imitation par l'enfant. Outre certains jouets, le manuel préconise un bon nombre d'objets pour l'enfant, véritables matériels des activités quotidiennes ou jeux d'imitation. Cette conception suppose que l'enfant accède aux objets usuels et puissent en disposer. L'apprentissage et le choix des jeux proposés par Laurence Pernoud se fondent largement sur les objets et activités usuels et renvoient par là à une forme de fonctionnement domestique.

La définition de l'enfant comme individu dépendant de ses parents est très prégnante dans la caractérisation des relations entre enfants et parents dans J'élève mon enfant et Bonheur. Rappelons qu'elle se fonde plus sur le lien de dépendance entre enfants et adultes que sur la différence d'âge. Cette conception des relations entre parents et enfants parait très ancienne, elle est contenue dans le terme infant. Elle perdure dans le sens ordinaire comme en témoigne J'élève mon enfant. L'expression "être l'enfant de..." usitée quelque soit l'âge de la personne considérée le signale également. Cette conception est aussi bien présente pour les instituteurs d'école maternelle.

L'infant dans le répertoire des instituteurs

Rappelons le modèle théorique de l'organisation des relations dans une classe maternelle fondée sur un principe de justice domestique : une communauté chaleureuse, hiérarchisée comme une chaîne de dépendance personnelle. Les relations entre les individus sont particularisées, proches et confiantes. Chacun est pris en compte dans sa singularité. L'enfant est défini comme infant, personne insérée dans une maisonnée dans un rapport de dépendance : il faut le protéger, l'éduquer, le diriger. L'apprentissage vise l'éducation globale, l'épanouissement à travers des activités ordinaires, rattachées à la vie extérieure et croisant différentes disciplines. L'espace est personnalisé, chaleureux pour favoriser des relations proches et cordiales. Des objets familiers aux enfants les incitent à l'action, dont on suppose qu'elle permet la construction de l'intelligence. Cette logique privilégiant la qualité des relations, exclut la sélection et l'évaluation scolaire. Si l'on s'inscrit dans cette logique d'action, la domination des instituteurs sur les élèves s'inspire du rapport

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parents-enfants : on attend que les enseignants veillent à la sécurité des élèves dont ils sont responsables, les traitent avec douceur. On escompte que les enfants acceptent et suivent les consignes que les enseignants donnent pour les protéger ou les éduquer.

Autant dire d'emblée que ce schéma théorique se retrouve largement dans les textes destinés aux instituteurs d'école maternelle. Tant dans les lois françaises, circulaires et décrets, que dans Orientations, projets, activités pour l'école maternelle, plusieurs aspects de ce modèle sont repérables. La doctrine forgée pour les enseignants réfère, notamment à une conception de l'organisation de la classe fondée sur le principe domestique. Comme on va le voir en détail ci-dessous, le manuel présente plusieurs aspects de ce principe d'action : un souci de la qualité des relations, prenant en compte chaque personnalité, l'accent mis sur l'éducation globale, sur l'épanouissement de l'élève, une hiérarchie implicite, la valorisation des activités domestiques comme méthodes pédagogiques. On verra que les directives concernant l'organisation de l'espace traduisent aussi cette conception. Enfin, un détour vers les origines de l'école maternelle éclairera la prégnance de cette référence pour les instituteurs.

Si l'on considère les directives officielles en vigueur, l’organisation de la classe maternelle doit calquer certains aspects des liens domestiques en instaurant des relations personnalisées. La personne de l’enfant, dans sa globalité, resituée dans son milieu social constitue la référence. Dès la circulaire de 1977, l'enfant est mis au centre de la pédagogie. Au fil des textes du ministère de l’Education Nationale se développe le thème de la qualité de la relation instituteur-enfants fondée sur la proximité et la particularisation.

Le décret n°90-788 du 6 septembre 1991 110 situe “l’enfant au centre du système éducatif”. Tout ce texte est d’ailleurs construit autour de l’enfant (description de son activité, de son développement, de ses “besoins”) et insiste sur la nécessité de s'adapter à chacun d'eux : “les dispositions pédagogiques mises en oeuvre dans chaque cycle

doivent prendre en compte les difficultés propres et les rythmes d’apprentissage de chaque enfant” 111.

Dans la circulaire de 1986 "Orientations pour l'école maternelle", l'existence et la reconnaissance de différences entre enfants sont posées : “Ces disparités (d’acquisition) tiennent au fait que les cheminements individuels vers tel ou tel savoir peuvent différer d’un enfant à l’autre, en fonction des caractéristiques personnelles ou de l’histoire de