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Poursuivons la reconstitution des deux répertoires des principes d'action, des conceptions de l'enfant et de son traitement pour les parents d'une part, et les instituteurs d'autre part. Les textes législatifs et prescriptifs destinés aux parents et aux enseignants d'école maternelle présentent des caractéristiques attachées à différents principes de justice domestique, civique, d'inspiration et d'efficacité, les principes marchand et d'opinion ne s'y rencontrent pas.

Deux autres registres se trouvent par divers traits dans les prescriptions destinées aux parents et aux instituteurs ; l'ordre naturel et l'amour constituent des références fortes pour penser le jeune enfant et sa prise en charge.

Dans ce chapitre, on va investiguer d'abord dans les manuels destinés aux parents et aux instituteurs le registre de la nature (caractérisé aussi comme registre de la violence, de la force). Une nature enfantine est fréquemment postulée, que ce soit dans la législation, dans Orientations, projets, activités pour l'école maternelle, ou J'élève mon enfant..

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Dans le droit

Le Droit français définit l'enfant sur le critère biologique de l'âge, ce qui renvoit directement à cette conception de l'enfant en tant que nature. C'est le cas aussi de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, mais la formulation laisse apparaître tout l'arbitraire du seuil d'âge choisi et sa variabilité : "Un enfant s'entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable".

De plus, le souci de protection qui entoure l'enfant dans la législation, et en particulier sa sécurité physique, le ramène à un être inférieur, incapable de se défendre, voire de survivre seul, et revient par là à une conception biologique de l'enfant comme "petit".

Dans le manuel des parents

Nous avons indiqué dans la grille théorique que le registre de la nature ne peut définir complètement un foyer, certains de ses aspects seulement peuvent s'y appuyer. L'enfant est un corps en développement, un être inachevé, à humaniser, voire à dresser. Son infériorité découle de son inachèvement biologique. Le rapport de force entre adultes et enfants est naturel.

Si elle n'y est pas présentée dans ces termes, cette perspective est privilégiée dans J'élève mon enfant. : elle apparait dès le sommaire, dans les titres et les sous-titres. Sa présence se confirme à la lecture de l'ouvrage : l'enfant est référé à son âge physique, à son stade de développement. Les changements qu'il connait s'inscrivent dans l'ordre de la nature. Il faut le prendre en compte en tant que corps et veiller à sa santé, à sa sécurité. Les termes "besoins", "capacités" qui reviennent tout du long de J'élève mon enfant relèvent de cette conception naturaliste. C'est l'enfant comme être inachevé et aussi l'enfant comme produit génétique que Laurence Pernoud présente aux parents. Cette conception implique un ordre naturel entre adulte et enfant : l'enfant est naturellement inférieur à l'adulte. Ce dernier peut recourir à la contrainte physique pour faire valoir cet ordre. Les conseils destinés aux parents, relatifs à l'aménagement, aux choix des jeux et des activités portent

aussi cette vision de l'enfant comme corps. Ces différents points seront développés successivement.

Les titres témoignent d'un contenu appréhendant largement l'enfant comme corps. Le chapitre 1 "un enfant dans votre vie" expose notamment "le bien-être de votre enfant", "pour suivre la croissance". Le chapitre 2 s'intitule "bien nourrir votre enfant". Le chapitre 3 "la vie d'un enfant" s'intéresse encore largement au corps et développe "le sommeil", "les repas", "les sorties", "attention aux jouets dangereux", "la sécurité en voiture".

La partie "Attention danger" envisage tous les risques encourus par le corps de l'enfant dans la maison et en dehors, depuis les brûlures, jusqu'à l'empoisonnement par des plantes. "De plus en plus autonome" décrit une autonomie physique : "l'enfant apprend à manger seul, à s'habiller seul", "l'apprentissage de la propreté". Le chapitre 4 détaille toutes les maladies d'abcès à zona : "la santé de A à Z".

Le chapitre 5 diffère de prime abord : "le petit monde de votre enfant" "raconte ce qui se passe dans la tête et le coeur de l'enfant". L. Pernoud précise qu' "il ne parle ni de biberons, ni de couches, ni de varicelles". On peut y lire cependant une présentation du développement psychomoteur, détaillé et illustré ; l'auteur décrit les capacités motrices, sensorielles, de langage, de propreté, les besoins de nourriture et de sommeil à chaque âge.

Si le dernier chapitre est plus disparate (depuis les jumeaux jusqu'au bilinguisme), l'enfant est appréhendé largement comme corps dans tout cet ouvrage de référence pour les parents.

Dans J'élève mon enfant, l'âge est le critère de développement, les stades définis par les psychologues sont des étapes incontournables de la croissance : "Plus les années passeront, plus vous connaîtrez votre enfant et plus vous remarquerez qu'il passe d'une étape à une autre. Les passages n'ont pas toujours lieu exactement aux dates prévues, mais ils ne peuvent être absents. (p.423)" ; "Chaque étape apporte à l'enfant un nouveau don. (p.416)".

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La notion de période sensible, empruntée à Montessori, est reprise plusieurs fois pour indiquer une étape d'acquisition : "Lorsque vous sentirez que votre enfant a atteint la période sensible du langage, vous lui parlerez souvent et clairement ; vous lui répondrez avec patience. (p.399)" ; "A 2 ans, 2 ans et demi, il a une période de sensibilité à la musique. (p.402)".

Tant les caractéristiques de l'enfant que leurs changements s'inscrivent dans le cours naturel de son développement physique : "On n'enseigne pas à marcher à un enfant. Il a une merveilleuse monitrice qui vaut tous les appareils du monde : la nature. (p.388)" ; "Les progrès qu'accomplit son oreille sont sensibles à la manière dont il imite la phrase de l'adulte. (p.402)" ; "Laisser l'enfant s'épanouir, ne pas entraver sa croissance...(p.454)" ; "Laissez votre enfant suivre son rythme (...) C'est ainsi qu'il se développera, et qu'il s'épanouira. En éducation, on croit souvent que tout progrès est le résultat d'un effort, ou des enfants, ou des parents. On ne compte pas assez sur le temps, et sur la nature. Or, dans chaque enfant, lentement, au fil des années, naturellement tout un travail de maturation se fait : maturation physiologique, intellectuelle et affective. (p.456)" ; "les acquisitions sont progressives. (...)cet ordre est le même pour tous les enfants du monde, quelque soit leur race. (p.369)"."

La préoccupation de l'auteur sur la santé et la sécurité indique aussi l'importance de l'enfant comme corps. Ainsi, à propos de l'école, les inconvénients peuvent être physiques : "Imposer cette fatigue à un enfant qui n'est pas très résistant, c'est aller au-devant de nouveaux ennuis de santé. (p.436)" ; "ce qu'il faut, c'est institué un régime de liberté surveillée : mettre l'enfant à l'abri des dangers (barrières aux escaliers, barricades aux fenêtres, caches aux prises de courant...). -p.391" .

La notion de sécurité comprend d'abord l'intégrité physique de l'enfant : "Donner la sécurité à un enfant, c'est bien sûr lui donner à boire et à manger, s'assurer qu'il est à l'abri du froid, de la maladie, etc. La sécurité matérielle est indispensable à la survie. (p.474)".

Les termes de "capacité" et de "besoin", répétés dans tout l'ouvrage, indiquent cette acception biologique de l'enfant. Ces termes issus de la biologie ont été empruntés et transportés aussi par la psychologie. Par exemple, face aux colères d'un enfant, les premières questions amenées par Laurence Pernoud sont "dort-il suffisamment? L'école n'est-elle pas trop fatigante? (p.471)".

En creux du développement des capacités qu'énonce l'auteur, ce sont les incapacités de l'enfant que l'on peut saisir, son infériorité. L'enfant est présenté comme un petit être inachevé. Par exemple :"Il dit non parce qu'il voudrait pouvoir décider lui-même de ce qu'il va faire, pour le faire sans aide, par exemple décider que c'est l'heure du bain et de se déshabiller seul. Or, il ne peut pas encore y arriver, sa maman doit l'aider. (...) Or il a encore grand besoin de sa maman. (p.412)".

L. Pernoud présente aussi l'enfant comme un produit génétique : "chacun d'eux arrive au monde déjà nanti d'un gros bagage : l'héritage de deux familles. (...) C'est peu à peu qu'on découvre que l'enfant tient tel trait de sa mère, tel autre de son père, quand il ne ramène pas au jour des particularités familiales très lointaines. Ainsi l'hérédité dessine-t-elle déjà à grands traits un caractère tant physique que moral. (p.441)". Et son bagage génétique prévaut dans ce qu'il devient : "Ne perdez pas votre sang-froid si l'on vous dit que votre enfant a du génie. Gardez précieusement cette révélation pour vous. N'en dites rien à vos amis ; qu'ils fassent la découverte eux-mêmes. (p.468)"

Cependant, Laurence Pernoud affirme clairement son opposition à la hiérarchie naturelle : "l'autorité est bien différente de l'autoritarisme, qui lui est une volonté déterminée de ne jamais céder à l'enfant, même s'il a raison. Cette notion : "l'enfant doit obéir par principe parce qu'il est petit" ne peut amener qu'à la révolte justifiée de l'enfant, et un jour, dès qu'il pourra, à sa fuite. (p.472)."

Quoique la première éducation se rapproche d'un dressage : "il y a une époque où celui-ci subit l'autorité sans comprendre : s'il éloigne brusquement sa main de la prise de

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courant lorsque vous le grondez, c'est uniquement parce qu'il a confiance en vous. (p.391)".

L'auteur ne renonce pas à la force : "cela dit, une punition, si elle est juste, voire une fessée si elle est méritée, n'ont jamais traumatisée un enfant. (...) elles assainiront parfois mieux l'atmosphère que ces situations indéfinissables qui culpabilisent et les parents et les enfants parce que la sanction n'a pas été immédiate. (p.473)".

L'aménagement et l'équipement du foyer ne font pas l'objet d'un développement systématique. Mais des indications sont fournies à ce propos au fil de l'ouvrage, indications qui considèrent souvent l'enfant comme corps.

Les parents doivent anticiper et remédier aux dangers de l'espace, des objets. Les conseils pour l'organisation des pièces du logement concernent essentiellement la prévention des accidents domestiques. Les dangers sont énumérés : "la casserole dont la queue est tournée vers l'extérieur, l'oreiller ou l'édredon sur le lit du bébé, la fenêtre sans barreaux ni grillage (etc. p.63)" . Les dispositions adéquates à prendre sont exposées et résumées :"laisser l'enfant jouer avec des objets inoffensifs, mais mettre hors d'atteinte tout ce qui peut lui nuire. (p.66)".

L'aménagement doit permettre de répondre aux besoins de l'enfant en terme de propreté, de sommeil, de mouvement. Ainsi les instructions pour l'installation de la chambre insistent sur l'aspect hygiéniste : "je ne vous ferai pas l'injure de vous expliquer qu'une chambre saine c'est avant tout une chambre propre, et qu'il faut ôter la poussière autour du nouveau-né. Bien sûr. Mais les microbes et la maladie n'arrivent pas que de la saleté. Peuvent les amener les animaux, les personnes, les objets. (p.61)". Les autres conseils concernant la chambre concernent l'enfant en tant que corps : "Une chambre saine, c'est aussi : une chambre où il y a peu de bruits (...), une chambre chauffée le jour à 20° (...), une chambre régulièrement aérée...-p.62".

Si l'agencement doit assurer la sécurité physique de l'enfant, il doit répondre cependant à son besoin d'action :"Dans une pièce sans objets et sans meubles, l'enfant ne peut rien abîmer, mais son intelligence sommeille, ses muscles aussi. (...) Ce qu'il faut, c'est

instituer un régime de liberté surveillée : mettre l'enfant à l'abri des dangers (barrières aux escaliers, barricades aux fenêtres, caches aux prises de courant ; les meubles fragiles à l'abri des coups, et les bibelots préférés et produits dangereux dans les placards) et puis laissez l'enfant s'ébattre dans un coin, que celuici soit grand ou petit. -p.391".

Autre indice de l'appréhension de l'enfant comme corps dans J'élève mon enfant : l'équipement présenté comporte une armoire à pharmacie et deux pages sont consacrées à son installation, son contenu, sa gestion.

En bref, l'aménagement et l'équipement du foyer préconisés par Laurence Pernoud visent d'abord la sécurité physique de l'enfant. "La sécurité matérielle est indispensable à la survie", affirme-t-elle page 474.

Les autres conseils de J'élève mon enfant à ce propos concernent le choix des jeux et des activités.

L'enfant est proche de la nature : à trois ans, "il aime soigner un animal familier : chat, chien, oiseau, poisson. -p.428".

Les matériels ne sont pas présentés comme instruments d'apprentissage mais comme accompagnement de la croissance : par exemple, à 2 ans, "il touche à tout, court partout, fait du bruit, déménage, transporte. Alors pour satisfaire ces nouveaux intérêts, donnez-lui un âne à roulettes, un train en bois (...). Et pour les moments de calme, donnez donnez-lui de quoi exercer son adresse : oeufs et tonneaux gigogne et "boîte à lettres", jouet en forme de boîte, dont le couvercle est percé de trous de différentes formes (...) -p.105".

Les choix des jouets s'appuient sur des besoins organiques, non pas qu'ils visent à accélérer les acquisitions, à entraîner des capacités, mais juste à répondre aux compétences du moment : "Pour prendre de l'exercice, ils aiment le tricycle, le cheval à bascule, et, quand ils sont fatigués : regarder un livre d'images, pétrir de la pâte à modeler, gribouiller avec des feutres, exercer leur adresse avec des boulons gigogne ou un champignon démontable. -p.106". A 4 ans, "maintenant comme des grands, ils montent à bicyclette, roulent très vite sur une patinette, jouent au ballon qu'ils savent

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lancer, font des jeux de patience... -p.106". Les acquisitions successives s'inscrivent ici dans la croissance naturelle et des instruments spécifiques ne paraissent pas indispensables.

Le jouet n'est guère appréhendé sous son aspect éducatif. Par contre, un long développement met en garde les parents contre les jouets dangereux "Devant le grand nombre d'accidents dus aux jouets, certaines normes de sécurité ont été récemment adoptées par les fabricants de jouets... -p.108". Même nounours est un danger potentiel : "si un jour votre enfant tousse sans raison apparente, rappelez-vous que les jouets en peluche sont des nids à poussière et peuvent être cause d'allergie -p.108". En matière de choix de jeux et d'activités, c'est la conception de l'enfant comme corps qui prévaut : ils doivent accompagner son développement organique et préserver sa santé et sa sécurité physique.

Dans J'élève mon enfant, une approche naturaliste de l'organisation du foyer est présentée aux parents à côté d'autres logiques. Elle est très présente comme en témoigne le sommaire, dans lesquels les titres et sous-titres abordent l'enfant essentiellement en tant que corps : besoins physiologiques, maladies, développement physique, etc. Dans tout l'ouvrage, l'enfant est référé à son âge, à son stade de développement. Les changements de l'enfant s'inscrivent dans l'ordre de la nature. Les parents sont amenés à le prendre en compte en tant que corps, à veiller à sa santé, à sa sécurité, à répondre à ses "besoins", à jauger ses "capacités". L'enfant est un produit génétique, en cours de maturation. Inachevé, il ne peut être qu'inférieur à l'adulte. Ces capacités limitées de compréhension autorisent l'usage de la contrainte. Les parents sont engagés à penser l'aménagement, le choix du matériel en se référant d'abord à l'enfant en tant que corps.

Dans le manuel des instituteurs

Rappelons que dans le registre de l'ordre naturel, l’enfant est pensé comme un être non terminé ou une bête, naturellement inférieur à l'adulte. Le rôle de ce dernier est alors de diriger ces incapables, d'humaniser ces petits, et ce par des relations de contrainte tant psychologique que physique.

Dans les textes officiels et dans le manuel destiné aux enseignants, cette conception est manifeste. Dans les directives ministérielles, l'âge est spécifié comme critère d'accueil et de tri en niveaux. La connaissance de l'enfant valorise la physiologie et les notions de croissance et de besoin fréquemment mobilisées en témoignent. Cette perspective est reprise dans les indications de Pierre, Terrieux et Babin qui soulignent la nécessité de prendre en compte le corps de l'enfant. Celle-ci apparaît aussi par la présence et les attributions des agents de service que rappellent les auteurs. Cette logique apparait aussi dans les conseils d'organisation de l'espace. Enfin, les connaissances savantes mobilisées par les auteurs portent cette idée de l'enfant comme corps. On s'arrêtera sur le chapitre qui veut transmettre aux instituteurs d'école maternelle une "connaissance de l'enfant" et consacré pour moitié aux neurosciences et pour moitié à la psychologie. On verra que cette première référence réduit l'écolier à un corps, et que cette vision n'est pas absente de la deuxième. Le développement aborde ces aspects successivement.

Remarquons déjà que l'élève est largement défini par le critère biologique de l'âge. Le manuel présente l'âge comme critère d'entrée à l'école maternelle : "Actuellement, la priorité est donnée à l'accueil des enfants de 3 ans quand leurs parents le souhaitent. Dans les écoles où cet objectif est atteint, on porte l'effort sur l'accueil des enfants de 2 ans. - p.14". C'est aussi le critère du tri entre les trois niveaux de l'école maternelle : la petite section reçoit les 2-3 ans, la moyenne section les 4 ans, et la grande section accueille les 5 ans.

L'appréhension de l'enfant comme corps se révèle dans la circulaire de 1986 qui stipule qu' "il s'agit de leur assurer, avec l'aide du personnel de service, les soins que réclame leur âge. (...) La connaissance du développement et des acquis de l'enfant à l'âge préélémentaire concerne les points suivants : les caractéristiques de la croissance, (...) l'importance des rythmes physiologiques, de l'hygiène et du bienêtre physique (...) -p.26".

Un paragraphe suivant souligne "l'importance des rythmes physiologiques, de l'hygiène et du bien-être" : "Ils ont besoin d'un nombre important d'heures de repos. (...) Le maître

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connait l'influence du bruit excessif sur le système nerveux, les besoins de sommeil et les conditions favorables à l'endormissement, ainsi que les rapports que l'enfant entretient avec la nourriture. (...) L'hygiène et le bien-être physique conditionnent la santé de l'enfant. A cet égard sont pris en considération l'espace disponible, l'éclairage, la disposition du mobilier par rapport aux sources de lumière, le degré de chaleur, le nécessaire renouvellement de l'air, les besoins en eau, en nourriture, la non-toxicité des objets et des matériels. Le maître doit apprendre à prévenir les accidents, ainsi que la conduite à tenir en cas de blessure ou d'accident ; il doit savoir satisfaire les besoins de mouvement, de cri et de jeu. -p.27". Ici différentes facettes de la nature de l'enfant sont envisagées : un système physiologique qui nécessite du repos, du calme, de l'air, telle lumière, telle chaleur, telle alimentation, un organisme qui peut s'empoisonner, se blesser, une entité biologique qui a des besoins à satisfaire.

En fait, dans Orientations-projets-activités pour l'école maternelle, c'est tout l'enfant qui est conçu comme un corps, dans un développement physiologique ; c'est le biologique, la nature qui détermine les caractéristiques des jeunes enfants, leurs "besoins" à chaque âge, leurs évolutions.

Les notions de "croissance" et de "besoins" reviennent d'ailleurs régulièrement dans la circulaire de 1986 et dans Orientations-projets-activités pour l'école maternelle et témoignent de cette conception naturaliste.

La circulaire de 1986 conclue notamment : "L'école maternelle accueille les enfants au moment où ils connaissent une croissance particulièrement rapide. -p.29". Et cette perspective se lit tout au long de ce texte officiel. Au paragraphe "les caractéristiques de la croissance" de cette circulaire, on peut lire "La croissance de l'enfant est alors rapide et irrégulière (...).Interviennent aussi les variations de son état de santé (...). Diverses fonctions fondamentales apparaissent généralement dans le même ordre pour tous les enfants, mais la vitesse d'acquisition des capacités n'est pas forcément la même pour