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Chapitre 2 : Modélisation de l’architecture de pilotage des chaînes logistiques

2.1 Introduction

2.1.2 Hiérarchisation ... 57

2.2 Pilotage des réseaux d’entreprises : concepts fondamentaux et structuration... 58

2.2.1 Définitions du pilotage et des centres de décision ... 58

2.2.2 Typologie des informations, supports à la décision ... 60

2.2.3 La temporalité dans le pilotage : la planification à horizon glissant ... 62

2.3 Modélisation de l’architecture de pilotage des réseaux d’entreprises ... 65

2.3.1 Concept et notations ... 65

2.3.2 Architecture de pilotage multi-niveaux... 66

2.3.3 Généralisation à un réseau d’entreprises ... 67

2.4 Les types d’architecture de pilotage... 69

2.4.1 Le pilotage distribué : une approche pragmatique ... 70

2.4.2 Le pilotage centralisé : une approche idéale ... 72

2.4.3 Le pilotage mixte : une approche consensuelle... 74

2.4.4 Comparaison rapide des trois types d’architecture de pilotage... 76

2.5 Conclusion du chapitre... 76

2 Modélisation de l’architecture de pilotage des chaînes

logistiques

2.1 Introduction

Dans ce chapitre, nous nous attachons à définir les fonctions de pilotage en nous appuyant sur

les notions de système décisionnel, de système d’information et de planification à horizon

glissant (§ 2.2), puis nous développons une modélisation des architectures de pilotage (§ 2.3)

et présentons trois grandes familles de pilotage (§ 2.4).

Dans le premier chapitre (§ 1.4.3) l’état de l’art en matière de pilotage de chaînes logistiques

révélait deux approches de pilotage diamétralement opposées : le pilotage distribué et le

pilotage centralisé (Ganeshan et al., 1999). Ces deux approches sont ici plus longuement

analysées. Puis nous introduisons une approche hybride (pilotage mixte) qui vise un

compromis entre les avantages des approches précédentes : l’optimisation des performances

de la chaîne et l’obtention d’une certaine autonomie locale.

On retrouve cette inspiration dans certains travaux, Ouzizi et al. (2005) notamment, mais à un

niveau décisionnel stratégique ; en effet, ces auteurs s’intéressent aux décisions d’ouverture

de sites de production, plutôt qu’à la planification des activités de ces ressources. Nous serons

également amenés à proposer une approche hybride pour aborder, au chapitre 5, le cas d’une

entreprise appartenant à plusieurs chaînes logistiques.

Une telle typologie de pilotage a plutôt valeur de référence et ne répond pas nécessairement à

une pratique réelle. Sur le terrain, les chaînes logistiques sont par nature distribuées,

s’agissant de réseaux d’entités ou d’entreprises géographiquement distinctes. De plus, les

entreprises sont des entités juridiquement et économiquement indépendantes, résultant

d’évolutions historiques et stratégiques dans le marché concurrentiel. Dans ces conditions,

peu d’information circule entre entreprises et généralement une entreprise ne dialogue

qu’avec ses clients et fournisseurs directs. Par conséquent, aucune entité ne possède

l’ensemble des informations requises par une approche centralisée de pilotage. C’est pour cela

que le pilotage centralisé demeure plutôt un cas d’école, sauf toutefois s’il s’agit d’une chaîne

logistique interne à une compagnie multi-sites. Néanmoins, le fonctionnement de certaines

chaînes tend vers une situation de pilotage centralisé, par exemple lorsqu’un donneur d’ordres

important impose à tous les partenaires de la chaîne d’utiliser un système d’information

commun. Dans ce cas, un premier pas est déjà franchi vers un pilotage centralisé, puisque

toutes les informations sont déjà centralisées à travers une même base de données.

Dans cette thèse, le pilotage centralisé sert principalement à donner, sous certaines

hypothèses, la meilleure solution d’un problème de planification : il sert de référentiel. Ce

travail cherche en effet avant tout à comparer différents concepts de pilotage.

Notre approche considère par ailleurs un processus décisionnel multi-niveaux. Par rapport au

MRP2 qui constitue, avec une phase de planification puis une phase d’ordonnancement, une

pratique classique de planification dans les entreprises, nous nous intéressons aux

architectures décisionnelles multi-niveaux sans rupture de modélisation d’un niveau à l’autre,

qui procèdent par désagrégation pour affiner la macro-planification d’un niveau supérieur

(global) au niveau inférieur (local). Cette approche, itérative et récursive, permet d’utiliser le

même modèle à différents niveaux, mais avec un paramétrage de plus en plus fin

(Lecompte-Alix, 2001).

Chapitre 2 : Modélisation de l’architecture de pilotage des chaînes logistiques 57

Avant d’aborder la modélisation du système de pilotage, nous rappelons au préalable quelques

concepts fondamentaux concernant l’organisation et la structure d’un système complexe :

d’une part l’approche systémique et d’autre part la notion de hiérarchisation.

2.1.1 Approche systémique

La systémique postule que tout système tire ses fonctions de l’interrelation de composants

distincts (ou sous-systèmes), ces sous-systèmes pouvant être à leur tour et récursivement

décomposés en sous-systèmes correspondant à un niveau d’analyse plus fin. Ceci s’applique

en effet dans le domaine de la gestion d’entreprise, où l’organisation du système à piloter est

décomposable en sous-systèmes de plus en plus élémentaires (Pujo et Kieffer, 2002), dont les

interrelations sont décrits au moyen de flux : flux de matière, d’information, monétaires, etc.

L’architecture de pilotage du système de production, elle-même hiérarchisée, est à l’image du

système piloté.

2.1.2 Hiérarchisation

Pour piloter un système complexe de production, le système de décision est décomposé en

sous-systèmes, organisés en centres de décision. Cette décomposition est généralement

effectuée :

- par fonctions (approvisionnement, production, commercial, …),

- par niveaux de globalité et horizon des décisions, ce qui pour une fonction donnée

correspond à une organisation hiérarchique du système de décision.

Ainsi, l’organisation du pilotage d’un système de production complexe répond-elle aux

principes de la commande hiérarchisée, telle que pratiquée par les automaticiens. La figure

2.1 illustre ce type d’organisation, s’agissant de piloter une usine composée de deux ateliers

(sous-systèmes opérants n°1 et n°2).

Centre de décision n°1 Centre de décision n°2 Centre de décision n°3 Sous-système opérant n°1 Sous-système opérant n°2 Cadres de décision (objectifs et contraintes) Comptes-rendus de gestion Niveau de décision (N-1) Niveau de décision (N)

Figure 2.1 : Pilotage hiérarchisé d’un système de production

(Pujo et Kieffer, 2002)

Dans un système de décision hiérarchisé, les centres de décision du niveau le plus proche du

système opérant pilotent chacun une partie de ce dernier. Ils rendent compte de leur mission

au centre de décision de niveau immédiatement supérieur, qui les coordonne entre eux. La

coordination s’exprime par l’émission par le centre de décision coordinateur d’un cadre de

poursuivre et un jeu de contraintes à respecter. C’est tout l’intérêt d’un système de pilotage

multi-niveaux que de procurer à un centre de décision supérieur une vue agrégée du système à

piloter (un réseau d’entreprises par exemple), lui permettant de coordonner les différentes

sous-parties sans devoir connaître le détail de leur activité.

2.2 Pilotage des réseaux d’entreprises : concepts fondamentaux