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Interactivité dans la mise en oeuvre d’activités

3. L’enseignement des langues étrangères

3.2 Mise en oeuvre et interprétation

3.2.3 Interactivité dans la mise en oeuvre d’activités

S’il est important d’identifier les différences conceptuelles entre tâche et exercice pédagogique dans l’apprentissage par la tâche et de formaliser les recommandations pour la création de ressources pédagogiques qui en découlent, il est également du ressort des recherches en didactique de s’intéresser aux résultats dans la classe de langue. Tel est l’objectif de l’analyse des interactions autour du TBI dans la suite des travaux du projet iTILT (Whyte, 2013c; Whyte, Cutrim Schmid & Tableau 15 : Aspects organisationnels et techniques autour du TBI en classe de langues

CONSIDÉRATIONSPRATIQUES

1 Le rapport entre le temps de préparation pour l'enseignant et l'exploitation en classe est raisonnable 2 Les ressources sont dotées d'informations complémentaires qui permettent à d'autres enseignants

d'appréhender rapidement les activités proposées (niveau et objectifs visés, mis en œuvre d'activités) 3 Seules des ressources libres de droits figurent dans les documents proposés

4 Le fonctionnement technique est assuré (téléchargement, liens, éléments interactifs)

5 Le niveau technologique des ressources est compatible avec les conditions techniques dans la classe (ex. connectivité, matériel informatique, ressources numériques)

6 Des alternatives sans apport technologique sont proposées en cas de panne technique

7 L'utilisation du TBI apporte une valeur ajoutée claire aux activités proposées ; il n'est pas possible de mettre en place toutes les activités sans TBI

Beauchamp, 2014a, 2014b). Dans le tableau 16 les quatre niveaux d’interactivité retenus pour classer les interactions de classe sont explicités :

Ce classement permet de rendre compte de tout l’éventail de situations d’interaction, allant de l’exercice pédagogique de répétition, qui relève du comportementalisme, à la tâche de

communication, réaliste et constructiviste, en passant par les stades intermédiaires de

l’exercice pédagogique, qui correspond encore aux critères décrits plus haut et de la simulation qui, elle, tend plus vers la tâche.

Dans nos travaux actuels nous nous intéressons aux enseignants français et allemands qui se servent du TBI pour l’anglais langue étrangère dans l’enseignement scolaire. Nous examinons les vidéos d’exemples de pratique choisies par les onze praticiens du projet iTILT en France et en Allemagne travaillant dans l’enseignement primaire et secondaire, à savoir

• quatre professeurs des écoles, toutes françaises ;

• trois enseignants de niveau collège, dont deux en France ; • quatre enseignants de niveau lycée, deux dans chaque pays. Tableau 16 : Dimensions d’interactivité dans quatre types d’activités

INTERACTIVITÉ AUTOUR DU TBI

ACTIVITÉ maîtrise contexte participation

répétition sélection préalable d’éléments

de L2 absence de contextualisation production et répétition avec rétroaction corrective sur la forme

exercice choix d’éléments de la L2 limité contextualisation limitée gestion par l’enseignant

simulation plus grand choix d’éléments de

la L2 jeu de rôle influence des apprenants sur le déroulement

communication production spontanée véritable échange entre

Au total nous avons examiné 54 clips vidéo des huit enseignants français et trois allemands tirés d’enregistrements de classe sur une année scolaire à environ quatre mois d’écart. Le corpus comprend 33 vidéos françaises et 21 allemandes, réparties de façon plus ou moins égales sur les trois niveaux scolaires. Chaque vidéo a fait l’objet d’un double codage selon la grille d’analyse indiquée dans le tableau 16. Les résultats sont présentés dans le tableau 17 :

Le premier résultat de cette analyse est le constat d’une fréquence plus élevée d’activités de répétition (41%) et d’exercices (33%) que de simulation ou de communication (respectivement 9% et 17%) : les enseignants affichent une préférence nette pour les activités qui impliquent un niveau d’interactivité moins élevé. On note très peu d’activités de simulation. Ces préférences restent stables au cours du projet ; il n’y a pas d’évolution dans le temps, si ce n’est que la tendance à prôner les exercices de répétition s’accentue légèrement au détriment de l’exercice et de la simulation. Lorsque les enseignants français sont comparés avec leurs homologues allemands, il apparaît que ces derniers ont une utilisation plus équilibrée du TBI dans les différents types d’activités, alors que les activités mises en place par les français sont bien plus souvent des exercices et des répétitions (84% au total). Ce phénomène s’explique en partie par les différences Tableau 17 : Types d’activité choisis par enseignants français et allemands

RÉPÉTITION EXERCICE SIMULATION COMMUNICATION TOTAL

N % N % N % N % N

Evolution dans le temps

Enregistrement no. 1 7 27% 11 42% 4 15% 4 15% 26

Enregistrement no. 2 11 39% 11 39% 1 4% 5 18% 28

France et Allemagne

Enseignants français 13 39% 15 45% 3 9% 2 6% 33

Enseignants allemands 5 24% 7 33% 2 10% 7 33% 21

Activités par niveau scolaire

Primaire 11 73% 3 20% 1 7% 0 0% 15

Collège 3 15% 12 60% 1 5% 4 20% 20

Lycée 4 21% 7 37% 3 16% 5 26% 19

de niveau scolaire dans les deux pays : la moitié du groupe français est composée d’enseignants du primaire, qui affichent une préférence pour ce type d’interactivité. La dernière partie du tableau 17 présente la répartition des vidéos selon le niveau scolaire, avec le pourcentage de chaque type d’activité par niveau (ex. 11 des 15, ou 73% des vidéos du primaire montrent une activité de répétition). Au collège, ce sont les exercices qui arrivent en première position (60%), alors qu’au lycée on trouve une répartition de types d’activité plus équilibrée. Les activités de communication sont limitées aux enseignants du secondaire, au rythme d’une sur quatre (26%) au lycée et une sur cinq (20%) au collège.

La présentation de ces mêmes résultats est transposée dans le tableau 18 afin de mesurer la proportion des exemples de chaque type d’activité dans le corpus qui est reflétée par chaque niveau scolaire.

Dans le tableau 18 il apparaît par exemple que 11 des 18 ou 61% des exemples de répétition proviennent du primaire, contre 17% pour le collège et 22% pour le lycée. Ces calculs montrent que la fréquence élevée d’activités de répétition dans le corpus de manière générale (tableau 17) est expliquée en partie par les préférences des enseignants du primaire, qui ont produit presque les deux tiers de toutes les activités de ce type dans le corpus (61%). De même, la préférence des enseignants de collège pour l’exercice est confirmée : ils fournissent 55% de tous les exemples de ce type. Enfin le tableau 18 permet de souligner le fait que seuls les enseignants du secondaire mettent en place des activités de communication (44% au collège, 56% au lycée).

Tableau 18 : Proportion de types d’activité par niveau scolaire

PRIMAIRE COLLÈGE LYCÉE TOTAL

N % N % N % N

Proportion des types d’activités par niveau

Répétition 11 61% 3 17% 4 22% 18

Exercice 3 14% 12 55% 7 32% 22

Simulation 1 20% 1 20% 3 60% 5

Communication 0 0% 4 44% 5 56% 9