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INTÉRÊT DES IMAGES SATELLITAIRES DANS L’ÉTUDE DE LA DÉGRADATION ET DE L’ENSABLEMENT DES ZONES ARIDES ET

CHAPITRE V : TÉLÉDÉTECTION ET CARTOGRAPHIE DE L’OCCUPATION DU SOL DE LA WILAYA DE NAÂMA

5.2. INTÉRÊT DES IMAGES SATELLITAIRES DANS L’ÉTUDE DE LA DÉGRADATION ET DE L’ENSABLEMENT DES ZONES ARIDES ET

SEMI-ARIDES

La télédétection permet l’acquisition à distance de scènes terrestres, à partir desquelles on peut extraire les objets d’intérêt. Ceci exige non seulement la maîtrise du processus de télédétection, mais aussi l’interaction entre le rayonnement électromagnétique incident et les objets. La portion, réfléchie de ce rayonnement et modifiée par l’atmosphère constitue l’entrée de base des systèmes de télédétection opérant dans les bandes spectrales allant du visible à l’infrarouge. Les paramètres techniques de certains systèmes de télédétection sont donnés dans le tableau 35 (BENSAID A., 1997).

Face aux problèmes de l’érosion éolienne et de la régression de la végétation steppique qui se manifestent ces dernières années, l’Algérie a depuis les années de 1970 entrepris des actions de lutte et des stratégies réglementaires visant à endiguer et faire face aux effets néfastes de ces problèmes. A cet effet, plusieurs organismes (ANPN, ANAT, HCDS, INRA, BNEDER, CDRS,…) se sont mobilisés pour consolider les plans d’action et de prévention engagés par l’état. Malgré les efforts déployés par ces organismes étatiques et privés et les nombreuses études réalisées dans la plus part des régions touchées par la désertification, ces études restent insuffisantes et ne permettent pas à ces organismes de connaître de façon rationnelle et globale les conséquences de cette désertification. Il est à noter que ces travaux ont été réalisés en se basant principalement sur des observations de terrain et sur des traitements de photo-interprétation sur des photographies aériennes. Or ces méthodes classiques sont coûteuses, fastidieuses et les plus exigeantes en temps, surtout lorsqu’il s’agit de surfaces de grande dimension. De plus, elles sont effectuées d’une manière ponctuelle ce qui nécessite des procédures mathématiques (interpolation) afin d’obtenir une information zonale. Toutefois, ces interpolations engendrent des informations incertaines qui ne peuvent être levées que par un renforcement d’observations et de mesures de terrain. Ces travaux de terrain restent toutefois indispensables pour deux raisons :

- les variables mesurées par avion ou par satellite doivent être calibrées et vérifiées sur le terrain, notamment l’occupation du sol, la mutation dynamique des paysages, le cortège floristique, le recouvrement de la végétation, etc.

Les photographies aériennes peuvent être utilisées pour l'étude et la représentation de divers paramètres d'un milieu naturel notamment la carte d'occupation du sol. Ces dernières constituent une référence de grande valeur, mais en raison de leur coût élevé, dû essentiellement au nombre des photographies que demande l'étude de vastes territoires, cette technique n'est pas appropriée pour des études de suivi régulier notamment sur les parcours steppiques.

Dans les études d’aménagement et de lutte contre les différents phénomènes naturels, la vision synoptique et l’information multi échelle sont indispensables pour appréhender ces phénomènes et plus particulièrement l’érosion éolienne. Ce phénomène ne connaît pas de frontière et doit être combattu à la source. Dans le domaine de la cartographie des ressources naturelles et le suivi de l’extension spatiale de l’ensablement, la télédétection est une technique importante et nécessaire vu les caractéristiques des satellites d’observation de la terre notamment l’acquisition des informations homogènes avec une résolution spatiale et multi-spectrale sur de vastes entendues, le format numérique des données et leur répétitivité. Les images satellitaires constituent un outil important dont il faut tenir compte dans le cadre de la planification et de la gestion harmonieuse des travaux concernant l’érosion éolienne. Selon POUCHIN T., (2001) les images sont descriptives et elles apportent une information visuelle beaucoup plus importante par rapport à l’homme. L’aspect multi-spectral des données de télédétection offre un atout crucial dans la caractérisation des objets dans une large bande spectrale. Quant à l’aspect multi-résolution le passage d’une échelle fine à une échelle plus petite est tout à fait possible. De cette façon on peut décrire n’importe quel problème, d’ordre naturel ou artificiel, selon les besoins exprimés soit par la nature du phénomène à étudier (étude à l’échelle régionale) soit par le manque de documents cartographiques et thématiques à une échelle imposée par les décideurs en vue d’un aménagement local. A cet égard, la télédétection permet :

- de dégrossir la recherche des secteurs dégradés (parcours steppiques et terrains agricoles ensablés) en donnant une vue synoptique d’un territoire qu’on veut analyser et aménager;

Chapitre V : Télédétection et cartographie de l’occupation du sol de la wilaya de Naâma.

- de comparer dans l’espace et dans le temps les différentes mutations des unités constituant les différents paysages de la région d’étude;

- de localiser les zones où la régénération est possible et les zones où il faut intervenir en urgence pour limiter et atténuer les dégâts;

- d’obtenir des informations concernant des zones isolées ou inaccessibles (la bande frontalière avec le Maroc);

- d’évaluer l’impact des décisions de gestion des ressources.

En outre la télédétection est une source d’information incontournable dans l’étude de l’extension de l’ensablement. Même les SIG sont incapables de fournir des données exogènes. En effet, il y a plusieurs raisons qui militent pour que l'image de télédétection soit une composante intégrale d'un SIG, en particulier , l'absence de cette composante a provoqué une dichotomie apparente entre les producteurs des données spatiales et les utilisateurs des SIG. En effet, ces derniers n'ont pas les outils qui les rendent producteurs de connaissance spatiale. Les images de télédétection sont toujours analysées via une interprétation concernant le positionnement des objets et leur nature. Le processus d'interprétation, qu'il soit visuel ou automatique, transforme les données contenues dans l'image en éléments d'information attachés à une localisation géographique, d'où la possibilité d'intégrer ces éléments dans un SIG. Ce pas permet, donc, d'utiliser les données de la télédétection dans un processus de gestion des ressources en les combinant avec des données pluri-thématiques et multi-sources. C'est dans cette intégration des données que le potentiel de développement des applications de télédétection est le plus important.

En fin, d’après l’étude de BARDINET C., (1994) le choix d’un système de télédétection est crucial, il dépend :

- dela résolution au sol du pixel;

- du nombre et de l’intervalle des bandes spectrales;

- du cycle d’enregistrement de données disponibles diurnes, nocturnes, multi-saisons;

Tableau 35 : Les caractéristiques des satellites Landsat et Terra.

Landsat (MSS) Landsat (TM) Landsat 7 (ETM+) ASTER

PAYS USA USA USA NASA + MITI

DATE DE

LANCEMENT 1972 1984 15 Avril 1999 Décembre 1999

ALTITUDE 705 km 705 km 705 km

CAPTEURS MSS TM ETM+ (VNIR, SWIR, TIR).

TYPE Radiomètre à

balayage

Radiomètre à

balayage Radiomètre à balayage

Radiomètre imageur multi-spectrale

1 [0.52-0.60 µm] 2 [0.63-0.69 µm] 3N [0.78-0.86µm] VNIR 3B [0.78-0.86µm] 4 [1.60-1.70µm] 5 [2.145-2.185µm] 6 [2.185-2.225µm] 7 [2.235-2.285µm] 8 [2.295-2.365µm] SWIR 9 [2.360-2.340µm] 10 [8.125-8.475µm] 11 [8.475-8.825µm] 12 [8.925-9.275µm] 13 [10.25-10.95µm] BANDES SPECTRALES MSS-1 [0.5 – 0.6 µm] MSS-2 [ 0.6 –0.7 µm] MSS-3 [0.7– 0.8 µm] MSS-4 [0.8–0.11 µm] 1.[0.45-0.52 µm] 2.[0.52-0.60 µm] 3.[0.63-0.69 µm] 4.[0.76-0.90 µm] 5.[1.55-1.75 µm] 6.[10.4-12.5 µm] 7.[2.08-2.35 µm] 1.[0.45-0.52 µm] 2.[0.52-0.60 µm] 3.[0.63-0.69 µm] 4.[0.76-0.90 µm] 5.[1.55-1.75 µm] 6.[10.4-12.5 µm] 7.[2.08-2.35 µm] Pan [0.52-0.90 µm] TIR 14 [10.95-11.65µm] RESOLUTION SPATIALE 80x80 m 30 ×30 m Bande 6 : 120 × 120 m 30 × 30 m Bande 6 : 120 × 120 m Panchro : 15 × 15 m VNIR : 15 × 15 m SWIR : 30 × 30 m TIR : 90 × 90 m DIMENTION D’UNE SCENE 185 × 172 km 185 × 172 km 185 × 172 km 60 × 60 km STEREOSCOP

IE NON Non Oui Oui

FREQUENSE

DE PASSAGE 16 jours 16 jours 16 jours 16 jours

VOCATION Végétation et occupation du sol. Végétation et occupation du sol. Végétation, occupation du sol et cartographie.

Végétation, occupation du sol et cartographie. PARTICULAR ITE Grande variété spectrale. Grande variété

spectrale. Acquisition de ⋍ 650scène /jour, observation en arrière et au nadir.

Chapitre V : Télédétection et cartographie de l’occupation du sol de la wilaya de Naâma.

5.3. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DES ÉTUDES DE DÉGRADATION EN RÉGION