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STATION AINSEFRA

1.2.1.6. Changement climatique : analyse et synthèse

9.52 1 (%) Nombre de mois sec

(%) Nombre de mois sec

Période (1978-2001) Période SELTZER (1913-1938) STATION AINSEFRA 33.33 6 14.29 6 8.33 5 9.52 5 12.50 4 23.81 4 12.50 3 9.52 3 20.83 2 33.33 2 12.50 1 9.52 1 (%) Nombre de mois sec

(%) Nombre de mois sec

Période (1978-2001) Période SELTZER (1913-1938)

STATION AINSEFRA

Tableau 10 : Pourcentages de successions de mois secs durant la saison humide (Novembre à avril) à Ainsefra pour les deux périodes.

1.2.1.6. Changement climatique : analyse et synthèse

Dans le passé, notre planète a subi des changements climatiques importants au cours des périodes de glaciations du quaternaire. Ces changements sont liés principalement à des facteurs astronomiques notamment :

- «l’obliquité de l’axe des pôles par rapport au plan de l’orbite terrestre varie

cycliquement de 3° sur une durée d’environ 40 000 ans. Cette variation engendre, des pôles jusqu’aux latitudes moyennes, des saisons d’autant plus contrastées que l’obliquité est importante,

- l’excentricité de l’orbite terrestre varie périodiquement sur 100 000 ans. Bien

entendu, la partie d’orbite à parcourir loin du soleil est importante. A ce moment là,

l’insolation moyenne annuelle décroît» (VIGNEAU, 2000) in : (LOUBIER J.C.,

2004).

Aux phases glaciaires de l’Europe correspondent en méditerranée et en Afrique du nord des phases inter-pluviales chaudes et sèches, parfois arides. Des noms locaux ont été donnés aux divisions du quaternaire du Maroc de la méditerranée et de l’Europe occidentale (BOUABDALLAH H., 1991) (Cf. Figure 8).

Pouvons-nous accepter que les périodes de sécheresse enregistrées ces dernières années soient directement liées aux changements climatiques par l’augmentation des gaz à effet de serre ou seulement la continuité de la fluctuation non régulière du climat ? Si cela est vrai comment

Chapitre I : Présentation de la zone d’étude.

peut-on expliquer les sécheresses qui apparaissaient avant l’ère industrielle où la teneur en gaz à effet de serre de l’atmosphère était nettement plus faible qu’actuellement.

Il vrai que toute la communauté scientifique prévoit une augmentation inexorable de la température au cours des cent prochaines années. Le Groupement Intergouvernemental d’Etude du Climat (GIEC) a proposé une augmentation de température entre +1.5° et +5.8° sur la base des modélisations numériques et en fonction des différents scénarii retenus (LOUBIER J.C., 2004). Cependant, aucun modèle numérique, même les Modèles Généraux du Climat (GCM), n’a été présenté qui permette de mettre en relation l’évolution de la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre avec la périodicité des sècheresses qui ont frappé le Sahel et les zones arides du Maghreb et d’autres régions dans le monde. Le caractère global de ces modèles ne permet pas de déceler les phénomènes qui se manifestent sur des zones plus restreintes. Les meilleurs modèles utilisent une cellule de 1° ce qui correspond à une zone de dimension (12345 km2) à l’équateur. Alors qu’en réalité à l’intérieur le climat peut varier considérablement. Nous avons vu au cours de ce chapitre que la pluviométrie est variable pour les deux stations (Mécheria et Naâma) distantes de seulement 33 km.

Malgré ces changements climatiques importants, l’être humain a pu résister et continuer d’exister. Cela n’empêche pas de dire que les changements climatiques engendrent des conditions socio-économiques très grave s sur la population mondiale et plus précisément celles qui habitent les régions vulnérables (Zones arides et désertiques). La steppe des hautes plaines sud Oranaises n’échappe pas à ce constat. Dans cette zone l’analyse climatique effectuée sur les régions de Mécheria et de Ainsefra a révélé des fluctuations entre périodes humides et sèches épisodiques et surtout les périodes sèches qui ont débuté à partir de 1970. Depuis 1970, à Mécheria 83% des années ont enregistré des valeurs de précipitation inférieures à la valeur moyenne annuelle durant la période de 1913 à 1938. Ces fluctuations climatiques qui existaient de tout temps et ne peuvent pas donner une explication à elles seules à la progression de la dégradation du sol qui se manifeste par l’avancée du sable sur les terrains de parcours et agricoles de la wilaya. La végétation steppique (et en particulier l’alfa) est tout à fait adaptée à la sécheresse, mais avec les mutations socio-économiques qu’a connu la région ainsi que les conditions récentes d’exploitation des parcours, une telle fluctuation entraîne un déséquilibre durant la quelle la demande en fourrage dépasse largement les

employées sans discernement, sont certainement les causes principales des progrès de la dégradation des terres. «C’est l’homme qui crée le désert, le climat n’est qu’une circonstance

favorable», disait LE HOUEROU H.N., (1959).

Cependant, il est vrai de dire que le climat a seulement favorisé l’extension de la dégradation dans ces zones déjà fragilisées suite aux différentes actions destructrices de l’homme. D’ailleurs cette constatation est confirmée par le travail de SHERBROOKE W.C. et PAYLORE P. (1973) : «Short term weather patterns induced by uncertain rainfall and followed by cyclic droughts from which marginal areas may not recover if subjected to

continued attempts at intensive use in a dry year or succession of dry years ».

Une étude dendroclimatique sur des cernes de deux cents cèdres réalisée dans la région ouest Marocaine a montré que le Maghreb n’était pas à l’abri des longues sécheresses persistantes qu’a connu le Sahel (ROGNON P., 1996). Cette étude a mis en évidence que la sécheresse a varié énormément :

- deux sécheresses accentuées mais isolées ont été révélées au cours du XVème siècle, - une sécheresse de longue durée a été enregistrée sur la période (1520-1552) au cours

du XVIème siècle,

- pendant le XVII siècle vingt sept sécheresses ont été enregistrées. Ces sécheresses ont été de courte de durée (un an à deux ans).

Plus récemment la France a connu deux épisodes climatiques. Une période chaude est enregistrée entre le XIème siècle et XIIIème siècle suivi d’une période froide au cours du XVIIIème siècle. Selon (LOUBIER J.C., 2004) cette dernière période est appelée « le petit age glaciaire où l’on a vu découper le vin à la hache en place de grève».

L’apparition de ces sécheresses avant la naissance de la révolution industrielle témoigne que ce phénomène est beaucoup plus lié aux facteurs astronomiques et que l’augmentation du CO2

Chapitre I : Présentation de la zone d’étude.

Source : (BOUABDALLAH H., 1991)

Figure 8 : Nouvelle proposition chronologique du quaternaire