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mise en valeur (ha)Périmètre

3.2.5. Genèse de nouvelles accumulations sableuses et barrage vert

Suite aux sécheresses qui ont débuté au Sahel en 1968 et au Maghreb à partir des années 1970, les autorités ont décidé de planter un grand barrage vert sur une bande de 1000 km de long et d’environ 20 km de large allant de la frontière Marocaine à la frontière Tunisienne. Le champ d’intervention du barrage vert est constitué par la zone présaharienne comprise entre 300 mm au nord et 200 mm au sud (Cf. figure 31). Le but recherché par les autorités était de faire face et d’enrayer l’avancée du sable sur les terres steppiques septentrionales et les infrastructures socio-économiques.

Chapitre III : Dégradation et ensablement du sol et de la végétation dans la plaine sud Oranaise.

Barrage vert

Chotts et Sebkhas Massifs montagneux Plaines et bassins int érieurs

Annaba Alger Oran Tlemcen 0 100 200 km Barrage vert Chotts et Sebkhas Massifs montagneux Plaines et bassins int érieurs

Annaba Alger Oran Tlemcen 0 100 200 km Source : (BENSAID S., 1995)

Figure 31 : Limite du barrage vert.

D’après BALLAIS J. T., (1994) l’opération du barrage vert lancée en 1972 par l’Algérie est inspirée du modèle appliqué par les soviétiques et les chinois. Ce modèle consiste en un projet élaboré dans les années 1950 pour encercler le grand désert du Gobi par une ceinture verte afin d’arrêter le sable.

A l’époque les autorités algériennes croyaient que le mouvement de sable du Sahara algérien suivait le même modèle que celui appliqué au Sahel où le mouvement dynamique éolien du sable tende en année sèche à envahir certaines parties de la steppe arborée en raison de l’efficacité des alizés du nord-est. Or, au niveau de l’Atlas saharien, la situation diffère complètement et ce sont les vents d’ouest qui sont les plus efficaces. Selon MAINGUET M., (1995) en dehors des zones limitées entre 0 et 25 degrés dans les deux hémisphères terrestres et dans les zones polaires la circulation est d’ouest.

pendant les saisons. De même, l’étude réalisée par CALLOT Y. (1987) a révélé la direction du nord- nord-ouest (N 336°).

Ceci montre les erreurs commises par les responsables et l’absence de vison scientifique dans des projets de grande envergure. Ainsi, la mise en place du barrage vert est basée uniquement sur une vision technocratique et l’aspect scientifique a été mis à l’écart (BALLAIS J. T., 1994).

Le barrage vert est conçu au départ comme une opération de reboisement, de plantations fourragères et de mis en défens des parcours, de travaux de fixation des dunes et de développement de l’arboriculture. Les reboisements sont en majorité de Pin d’Alep (Pinus Halepensis) et accessoirement d’eucalyptus avec de rares cyprès.

Dans cette étude le barrage vert a été choisi comme un critère de repère dans le temps et dans l’espace. Un repère dont on connaît que la majeure partie a été effectuée entre 1972 et 1980. Dans la plaine sud Oranaise le barrage vert se trouve sur des terrains plats ou de faible pente, le long de la route nationale (RN6) et autour des agglomérations comme une ceinture verte de protection. Il se présente en une série de bosquets implantés sur l’un des bords de la route avec une largeur ne dépassant pas les 100 mètres à l’exception du barrage vert au nord-est de Mécheria qui a une dimension assez grande (3 km de longueur et 1.3 km de largeur). Les blocs de la dalle calcaire laissés sur places témoignent des travaux de routage de la dalle au moment du reboisement.

Actuellement le barrage vert se trouve dans une phase de dégradation très avancée. Victimes de la sécheresse, du surpâturage, de la chenille processionnaire, les arbres n’ont pas pu survivre. En effet, BENSAID S., (1995) a estimé le taux de réussite du barrage vert dans toute la steppe Algérienne à 45%.

Suite aux travaux de terrain effectués au mois de mai de l’année 2001, 2002, 2003 et le mois de décembre 2004 par l’équipe du professeur Remaoun, nous avons relevé la mise en place de nouvelles aires sableuses (nappage, barkhane, voile sableux) à l’intérieur même du barrage vert. A mi-chemin entre Naâma et Ainsefra dans la localité dite Mekalis, une portion de 500 m2 se trouvait complètement submergée sous le sable. De même, il existe des cordons barkhanoïdes tout au long de la route d’El Biod jusqu’au premier contrefort de l’Atlas

Chapitre III : Dégradation et ensablement du sol et de la végétation dans la plaine sud Oranaise.

saharien (djebel Aissa). Ces accumulations sont récentes et postérieures à la date du lancement de l’opération du reboisement.

Afin d’avoir une idée sur l’évolution de la dynamique de l’ensablement, nous avons procédé à une analyse des documents cartographiques et numériques avant et après le barrage vert. Les documents anciens (cartes topographiques au 1/200000, carte géologique au 1/500000) montrent l’existence de certaines aires sableuses et de champs barkhaniques sur les bordures du Chott Chergui, à l’extrémité nord-ouest du djebel Antar, sur les bords sud-est de sebkhat Naâma et sur le piémont nord-ouest du djebel Morhad. De même, au sud du djebel Gaaloul et au flanc nord-ouest de djebel Mekter situé au sud-ouest de Ainsefra. Toutefois, aucune accumulation sableuse n’est signalée dans ces documents le long des axes routiers et dans les espaces steppiques. Même dans les images MSS de Landsat de 1972 ces accumulations n’apparaissent pas.

CHAPITRE IV : DYNAMIQUE ÉOLIENNE DANS LES STATIONS DE MÉCHERIA