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Les institutions

Dans le document recherches sociologiques (Page 56-75)

DES RELATIONS ENTRE GROUPES LINGUISTIQUES Un modèle d'analyse

III. Les institutions

En nous référant à l'analyse institutionnelle de René Lourau (1969; 1970), nous pouvons décomposer une institu-tion en trois niveaux : l'institué, l'instituant et l'institution-nalisé, qui analysés dialectiquement s'inscrire comme des outils d'analyse des contradictions sociales. Cette analyse nous per-met de faire une distinction entre l'ensemble des valeurs qui caractérisent un groupe donné (les institués), ceux qui les créent ou les pratiquent (les instituants), et ce qui en est leurs produits (les institutionnalisés). Venons-en à la défini-tion de ces trois composantes des institudéfini-tions.

Une institution, c'est d'abord un institué, c'est-à-dire un

«ordre» pré-établi, un ensemble de valeurs, de modèles qui guident la socialisation. Cet ensemble normatif paraît univer-sel, parce qu'il désigne des objectifs, des finalités, des fonc-tions qui sont reconnus universellement comme légitimes, voire indispensables dans une société donnée. L'institué définit, dans l'abstrait, le moment de l'universalité de l'institution ou celui de sa fonctionnalité idéologique. Considéré comme un donné, il ressemble aux exigences fonctionnelles de la société, telles qu'elles sont définies par Talcott Parsons.

La «Nation », par exemple, est un institué, une norme uni-verselle, propre à notre société. Elle a une fonctionnalité, c'est-à-dire qu'elle signifie la satisfaction d'un certain nombre de besoins primaires et dérivés. Elle fonctionne selon cer-taines règles et tout un cortège de modèles de comportement lui sont associés; elle est une norme légitime, qu'on retrouve partout dans nos sociétés industrielles.

L'institution, c'est non seulement une forme culturelle, qu'une analyse de type fonctionnaliste peut appréhender, mais c'est aussi une forme sociale instituante. Instituer, c'est créer, fonder, rompre avec un ordre ancien pour en créer un autre, mais c'est aussi pratiquer cet ordre ancien. En pratiquant l'ordre existant, les acteurs sociaux continuent de l'instituer.

Une institution, c'est donc aussi un instituant: elle implique une production ou une reproduction d'un institué. Mais la plu-ralité d'objectifs ou d'intérêts particuliers des diverses caté-gories englobées dans un système social nie l'universalité de l'institué. Les particularités de statuts font que les normes

universelles sont du domaine de l'imaginaire en face des inté-rêts concrets des différentes catégories sociales engagées dans une action commune. L'instituant définit, selon René Lourau,

« le moment de particularité» de l'institution, puisque, même au niveau de l'Etat ou du Pouvoir, les objectifs officiels recou-vrent en fait une pluralité d'objectifs particuliers.

Si nous reprenons l'exemple de 'la « Nation », nous pouvons dire qu'elle est aussi un instituant, c'est-à-dire des groupes qui pratiquent ses normes et son système de valeurs, qui repro-duisent ainsi l'institué et continuent de l'instituer. Ce sont, par exemple, pour la Nation belge, les cléricaux et les anti-cléricaux, les progressistes et les conservateurs, la bourgeoisie et la classe ouvrière, les fédéralistes et les unitaristes, les Flamands, les Wallons et les Bruxellois. Ces groupes nient l'universalité de la norme «Nation », parce qu'ils ont des modèles d'action qui leur sont propres et ne peuvent donc imaginer cette norme de façon identique. L'analyse action-naliste, telle qu'elle a été élaborée par Alain Touraine (1965), en tant qu'elle est une analyse des mouvements sociaux et de leur action créatrice, semble bien indiquée pour appréhender ce « moment de particularité» de nos institutions.

Enfin, une institution, c'est aussi le résultat d'un rapport dialectique entre institué et instituant, c'est-à-dire une forme sociale visible, dotée d'une organisation juridique et matérielle singulière, et qui est indispensable dans la mesure où on veut que se réalise concrètement l'institué. L'institutionnalisé se constitue par l'action de l'instituant sur et contre l'institué.

Au niveau de !'analysemorphologique, l'institutionnalisé est, selon René Lourau, «le moment de singularité» de l'insti-tution.

Dans le cas de la «Nation », l'institutionnalisé, c'est, par exemple, l'Etat belge, c'est-à-dire un ensemble singulier, occu-pant nécessairement un espace bien délimité et le mettant en valeur, organisé de corps constitués et d'instances officielles servant à son administration.

Par rapport à l'analyse fonctionnelle, l'apport essentiel de l'analyse institutionnelle est, à notre avis, d'avoir montré que le concept d'institution ne servait pas qu'à désigner des cristal-lisations de l'immuable ou des comportements stables, perma-nents, fixes et contraignants. C'était privilégier le consensus,

et sous-estimer la négativité, c'est-à-dire «les oppositions objectives et subjectives qui ne peuvent manquer de naître entre les finalités de l'institution (sa «fonction» officielle) et le poids de la réalité matérielle» (Lourau, 1970 : 129).

De plus, nous pensons qu'un modèle d'analyse pour l'étude des relations entre groupes linguistiques, basé sur la connais-sance des institutions, est particulièrement bien approprié à la Belgique, ce pays qui a toujours résolu ses problèmes com-munautaires à force de lois, c'est-à-dire d'institutionnalisés.

IV. Analyse institutionnelle et segmentarité

Nous affirmons, par hypothèse, qu'une société homogène est une société dans laquelle les institués, les instituants et les institutionnalisés des institutions de base des différentes catégories sociales sont identiques. Dans la figure l, nous schématisons le cas d'une telle société qui serait composée de trois catégories sociales ayant les mêmes institués, les mêmes instituants et les mêmes institutionnalisés. Notons que l'exis-tence de ces catégories sociales est du domaine du présupposé théorique car, comme nous l'avons souligné précédemment, une société homogène est une société qui se décompose immédiate-ment en individus, sans former des groupes spéciaux à l'inté-rieur de celle-ci.

Par institutions de base, nous entendons la parenté, l'éduca-tion, la religion, le travail, la propriété et certaines formes de solidarité. Nous les appelons institutions de base, parce qu'elles sont contraignantes et que bon nombre d'autres institutions leurs sont associées et peuvent s'y rattacher. Ainsi, par exem-ple, à l'institution de base «parenté », peuvent se rattacher les institutions de ménage, d'héritage, de célibat, de divorce, de veuvage, d'adultère, de polygamie, de rôles du père ou de la mère, etc., c'est-à-dire des formes distinctes de groupement social, de modèle de comportement ou de système de .valeurs.

Dès qu'un des instituants ou des institutionnalisés d'une des institutions de base de cette société se différencie dans deux catégories sociales, nous parlerons de société hétérogène ou de société plurale.

Figure 1 Figure 2 Une société homogène Une société hétérogène

Caté- Insti- Caté-

Insti-go ries tution gories tution

sociales sociales

Insti- Insti- Institu- Inst.i- Insti-

Insbitu-tué tuant tionnalisé tué tuant tionnalisé

Cat. A Ct ~ Y Cat. A Ct ~1 Y

Cat. B Ct ~ Y Cat. B Ct ~2 Y

Cat. C Ct ~ Y Cat. C Ct ~3 Y

Nous affirmons qu'une société hétérogène est une société dans laquelle:

les institués et les institutionnalisés des institutions de base sont identiques pour les diverses catégories sociales de cette société,

les instituants d'une ou de plusieurs institutions de base se différencient de par leur forme sociale.

Dans la figure 2, nous schématisons le cas d'une telle société, qui serait composée de trois catégories sociales ayant les mêmes institués et les mêmes institutionnalisés, mais se différenciant au niveau de leur rôle d'instituant, soit qu'elles nient cette institution tout en la subissant, soit qu'elles la pratiquent tout en la niant.

De même, nous affirmons qu'une société plurale est une société dans laquelle :

- les institués des institutions de base sont identiques pour les diverses catégories sociales de cette société,

les instituants et les institutionnalisés d'une ou de plusieurs institutions de base se différencient de par leur forme sociale.

Dans la figure 3, nous schématisons le cas d'une telle société, qui serait toujours composée de trois catégories socia-les ayant le même modèle de valeur (l'institué), mais se dif-férenciant au niveau de l'expression morphologique de ce modèle de valeur (l'institutionnalisé), différenciation qui résulte de la diversité et de la capacité instituante de ces catégories sociales.

Figure 3 Figure 4 Une société plurale Trois sociétés distinctes

Caté- InsU- Caté-

InsU-gories tutlon gories tution

sociales sociales

Insfi- Inati- Institu- Instî- InsU-

Inscitu-tut! tuant tîonnalisé tué tuant tionnalisé

Cat. A a ~1 YI Cat. A al (31 YI

Cat. B a (32 Y2 Cat. B a2 (32 Y2

Cat. C a (33 y3 Cat. C aa (33 Y3

Enfin, nous parlerons de sociétés distinctes, lorsqu'une ou plusieurs institutions de base de deux ou plusieurs catégories sociales diffèrent au niveau de l'institué, de l'instituant et de l'institutionnalisé. Dans la figure 4, nous schématisons le cas de telles sociétés, l'une étant formée par la catégorie A, la seconde par la catégorie B et la troisième par la catégorie C.

L'existence d'un modèle de valeurs commun à plusieurs caté-gories sociales semble être un critère indispensable pour pou-voir parler d'une seule société. C'est parce que le comporte-ment des acteurs sociaux est modelé sur les valeurs fonda-mentales de la société que l'on peut parler d'une masse d'hommes comme d'une «société ». «Sans un fond de valeurs communes à un groupe d'individus, affirme Robert Merton, il peut y avoir des relations sociales, des échanges désordonnés entre les hommes, mais pas de société» (1965 : 177).

Jusqu'à présent, nous avons considéré ces trois types de sociétés comme distincts et séparés, mais un peu de réflexion montre qu'ils forment un continuum, dont les sociétés homo-gènes et les sociétés plurales occupent les extrémités.

D'un côté en effet, une société peut être plus ou moins hétérogène, comme elle peut être plus ou moins plurale. Une société dont une seule des institutions de base est (re)produite différemment par deux instituants seulement est moins hété-rogène qu'une société dans laquelle toutes les institutions de base sont reproduites différemment par de nombreux insti-tuants. Le degré d'hétérogénéité est donc fonction du nombre des institutions de base qui se différencient au niveau de la

« particularité» et du nombre des instituants qui (re)produi-sent différemment ces institutions de base.

De même, le degré de pluralisme est fonction du nombre des institutions de base qui se différencient au niveau de la

« particularité» et de la «singularité », et du nombre des catégories sociales qui définissent différemment ce «moment de singularité» des institutions. A une extrémité, on trouve des sociétés hautement plurales, qui ne sont intégrées que par une ou quelques institutions contrôlées par le groupe domi-nant; à l'autre extrémité, on trouve des sociétés dans les-quelles toutes les institutions de base sont communes aux différentes collectivités, sauf, par exemple, l'institution reli-gieuse ou l'institution familiale.

D'un autre côté, nous avons déjà suggéré que la segrnen-tarité est une variable dont la présence ou l'absence dans une société donnée est relative. Il ne s'agit donc pas d'une variable dichotomique, mais d'une variable continue, qui va de l'assimi-lation totale (société homogène) au conflit (société plurale), en passant par l'intégration normative, grâce à des institutions différenciées, mais qui n'en sont pas moins spécialisées fonc-tionnellement, complémentaires et dépendantes les unes des autres (société hétérogène).

Si les études qui portent sur l'intégration des sociétés hété-rogènes sont relativement nombreuses (cfr. par exemple, les travaux de T. Parsons et R. Merton), il n'en va pas de même sur l'intégration des sociétés plurales, auxquelles on associe généralement le caractère ségrégatif, le manque de cohésion sociale. Certains auteurs n'hésitent même pas à affirmer que le concept de pluralisme est synonyme de «verzuiling» (Van De Kerkhove, 1971 : 92). Il est donc généralement utilisé pour caractériser une société dans laquelle les «gaps» culturels et sociaux entre les catégories composantes sont tellement nom-breux et profonds, qu'on peut, à la limite seulement, parler d'une seule société, d'un seul système social. Nous pensons cependant qu'il y a continuum entre société hétérogène et société plurale. En effet, dans la mesure où tous les conflits durables finissent par se traduire par une tendance à l'insti-tutionnalisation, si, dans les sociétés hétérogènes, les multiples groupes instituants sont des nœuds de tendances opposées, il semble évident que des oppositions devront se manifester un

jour ou l'autre au niveau de l'institutionnalisé. Ce qui veut dire que, sans intervention directe de l'Etat, en laissant faire la régulation démocratique, les sociétés hétérogènes risquent de se transformer en sociétés plurales, dans la mesure où les groupes sont capables d'instituer et si des processus d'unifor-misation de la structure sociale ne jouent pas ou ne jouent que faiblement. Ne serait-ce pas le cas pour la Belgique, où des instituants flamands parviennent à obtenir le transfert de Louvain-francophone à Ottignies et le dédoublement de l'Uni-versité Libre de Bruxelles, c'est-à-dire à obtenir des institu-tionnalisés spécifiques aux communautés en présence, lorsque le gouvernement décide de « geler» les problèmes communau-taires et d'instaurer une e trève linguistique », c'est-à-dire d'intervenir le plus rarement possible dans les relations entre groupes linguistiques?

Parler d'un langage, c'est parler d'un institutionnalisé, c'est-à-dire d'une application singulière, circonstancielle et déter-minée d'une forme de solidarité. C'est en effet un lieu commun que d'affirmer que le langage s'est formé au sein de la société, plus exactement le jour où des hommes ont éprouvé le besoin de communiquer entre eux. II est donc le résultat d'un rapport dialectique entre les locuteurs ou «hommes voulant entrer en contact », et de ce fait créateurs ou reproducteurs de langage, et la valeur «communication» qui manifeste un certain désir de solidarité. «Les langues, comme l'affirme Joshua Fishman, reflètent plus qu'elles ne créent les normes de la vie socio-culturelle» (1971: 105). On doit considérer la langue, non comme une institution de base, mais comme une institution dérivée de l'institution de base «forme de solidarité », dans son «moment de singularité ».

Nous dirons que, lorsque deux catégories sociales se diffé-rencient par la langue, toute autre chose restant égale, ces catégories sont entrées dans un processus de pluralisation, même si la société intégrante reste hétérogène. La langue n'étant pas une institution de base, on ne peut en effet pas encore parler de société plurale. Cette distinction nous paraît importante, car elle met en évidence l'existence possible de sociétés hétérogènes en voie de pluralisation. Plus générale-ment, nous affirmons qu'une société est en voie de pluralisation dès qu'une de ses institutions dérivées est (re)produite par

des catégories sociales distinctes et que cette (re)production se manifeste par une forme sociale visible qui est spécifique à chacune de ces catégories.

V. Les facteurs du pluralisme

Si nous considérons le pluralisme comme une variable dépendante, nous pouvons nous demander quels sont les fac-teurs qui rendent une société plus ou moins plurale ; autre-ment dit, quels sont les facteurs qui agissent sur la diversifi-cation des instituants et des institués des institutions de base?

Nous analyserons successivement quelques-uns des facteurs démographiques, sociaux, économiques et culturels.

A. Les facteurs démographiques

Après les travaux de Pierre van den Berghe (1967) et Marie Haug (1967), nous pouvons affirmer que le degré de pluralisme qui existe dans une société donnée est fonction directe de l'étendue géographique du pays, de la taille de la population, du nombre absolu de catégories sociales, de leur grandeur relative et en particulier de la grandeur numérique de la ou des catégories dominées par rapport à la ou aux caté-gories dominantes, et de la concentration géographique de ces catégories à l'intérieur du pays. De plus, le degré de plura-lisme est fonction inverse du taux de densité de la population et du degré d'urbanisation du pays (3).

Du point de vue d'une sociologie des relations entre groupes linguistiques, nous constatons que seules, dans le cas de la Belgique, la grandeur numérique relative des catégories domi-nées par rapport à la catégorie dominante, et la concentration géographique des collectivités favorisent le degré de plura-lisme. Il semble évident que la dispersion d'un groupe dans un ou plusieurs autres groupes peut le réduire à une impuissance relative et que sa capacité de créer des institutions spécifiques

(3) Marie Haug (1967), lors d'une analyse du degré de pluralisme social et culturel qui porte sur 114 pays, a constaté que, parmi les facteurs démographiques, l'étendue géographique du pays et son degré d'urbanisation ont le plus d'impact sur le degré de pluralisme. Plus un pays est grand, plus est élevé le degré de pluralisme. Moins un pays est urbanisé, plus est élevé le degré de pluralisme.

peut être beaucoup plus grande si ce groupe, même minorisé, est concentré dans une région déterminée. Soulignons que c'est grâce au mouvement flamand, «d'ailleurs radicalisé par l'attitude wallonne elle-même », attitude «caractérisée par le 'refus de -tout bilinguisme franco-néerlandais» (Meynaud, Ladrière, Perin, 1965: 93), que la législation linguistique de 1873 (date de l'introduction du néerlandais dans la justice en Flandre) à nos jours, a permis de localiser les quatre col-lectivités, flamande, wallonne, bruxelloise et allemande, dans leur territoire respectif, et de dégager ainsi quatre régions distinctes en fait et en droit.

Dans la mesure où les acteurs sociaux sont plongés dans un climat anxiogène, dû au fait, par exemple, qu'ils se sentent minorisés numériquement, ces acteurs sociaux auront ten-dance à rompre avec l'ordre ancien, cause de leur anxiété, pour en créer un autre plus spécifique, et de là plus apaisant.

La grandeur numérique relativement faible de la Wallonie par rapport à la Flandre, et de Bruxelles par rapport aux deux autres collectivités entraîne un réflexe de conservation des collectivités minorisées, et permet ainsi la création d'insti-tutionnalisés spécifiques à ces collectivités.

Une autre caractéristique démographique, le taux d'accrois-sement soit de la population globale, soit des différentes col-lectivités, semble déterminer moins le degré de pluralisme que son évolution qualitative. Ainsi, si Marie Haug n'a pas décou-vert de relations significatives entre le degré de pluralisme et le taux d'accroissement de la population globale, Pierre van den Berghe a mis en évidence la distinction entre un pluralisme transitoire, qui existe dans les pays où les groupes ethniques s'assimilent rapidement au groupe dominant, c'est-à-dire où les rapports numériques entre les catégories changent en peu de temps, et un pluralisme stable, caractéristique de la Belgique où les rapports numériques entre les collectivités restent inchangés ou n'évoluent que très lentement.

En 1965, la population de la région de langue néerlandaise représentait 55,52

%

de la population totale belge, celle de Wallonie 32,73

70,

celle de Bruxelles-Capitale 11,22

70

et celle de la région de langue alemande 0,63

%.

En 1969, ces chiffres étaient respectivement de 55,93

70

pour la Flandre, 32,32

%

pour la Wallonie, 11,11 % pour Bruxelles-Capitale et 0,64 0/0

pour la region de langue allemande (4). Si les habitants de la région flamande, par rapport à ceux des régions wal-lonne et bruxelloise ont un taux d'accroissement net légère.

ment plus élevé, il n'en reste pas moins que le nombre de Belges d'expression flamande qui deviennent francophones est plus élevé que le contraire. Bruxelles est généralement consi-dérée, par une certaine élite flamande, comme un des centres de francisation de la Belgique. Mais ne serait-il pas tout aussi naturel que les Wallons la considèrent comme un centre de e bruxellisation s ? En 1968, par exemple, sur 28.093 per-sonnes venues habiter à Bruxelles, 14.491 provenaient de Flan-dre et 13.602 de Wallonie (5). Le résultat de ces tendances opposées (plus forte natalité en Flandre, mais plus forte pro-portion aussi de néerlandophones qui deviennent francopho-nes) est une stabilité relative dans les proportions entre

ment plus élevé, il n'en reste pas moins que le nombre de Belges d'expression flamande qui deviennent francophones est plus élevé que le contraire. Bruxelles est généralement consi-dérée, par une certaine élite flamande, comme un des centres de francisation de la Belgique. Mais ne serait-il pas tout aussi naturel que les Wallons la considèrent comme un centre de e bruxellisation s ? En 1968, par exemple, sur 28.093 per-sonnes venues habiter à Bruxelles, 14.491 provenaient de Flan-dre et 13.602 de Wallonie (5). Le résultat de ces tendances opposées (plus forte natalité en Flandre, mais plus forte pro-portion aussi de néerlandophones qui deviennent francopho-nes) est une stabilité relative dans les proportions entre

Dans le document recherches sociologiques (Page 56-75)