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INFLUENCES MÉTHODOLOGIQUES : LE RAPPORT À LA CLINIQUE

La méthodologie des sciences sociales n'est pas réductible au choix des techniques de recueil et d'analyse du matériel. Dans la mesure où elle doit permettre la validation des hypothèses ou des présupposés d'une recherche, elle doit nécessairement être cohérente avec ses postulats théoriques et s’insérer dans le processus de la construction de l’objet de recherche. Il importe donc de distinguer la méthodologie des méthodes qui sont employées dans une recherche : " [alors que] le terme de méthodologie renvoie aux liens entre la théorie de la réalité sociale et la méthode qu'une étude utilise pour rendre compte d'un aspect de la réalité, le terme de méthode renvoie aux techniques de recueil et d'analyse de données " (Gerhardt, 1988). En ce sens, la notion de “clinique” et son utilisation dans les sciences sociales s’inscrit dans une démarche de construction d’objet et d’objectifs assignés à une recherche.

Ce chapitre vise principalement à situer le cadre théorique de la méthodologie.

Les solutions méthologiques spécifiques adoptées lors des différentes recherches sont présentées à propos de chaque recherche.

Les travaux de Adorno et coll., et de Herdt font explicitement référence à la

"clinique" et à la "psychologie clinique". Dans ces différents travaux, le terme est cependant utilisé dans des perspectives différentes qu'il convient maintenant d'examiner.

THE AUTHORITARIAN PERSONALITY

Dans The Authoritarian Personality et les Studies on Prejudice les auteurs ont inscrit explicitement leur projet dans une perspective de changement social.

L'antisémitisme a été décrit comme une "maladie sociale" que "des chercheurs en sciences sociales peuvent étudier comme des biologistes ou des médecins pour élaborer des moyens plus efficaces afin de prévenir ou de réduire la virulence de la prochaine explosion." (P.A. Préambule, p. V). Le choix d'avoir traité le problème des préjugés raciaux et religieux en termes psychologiques a été justifié par les editors de la série des Studies on Prejudice comme devant permettre leur éradication, celle-ci reposant sur une éducation fondée sur des données scientifiques. Il s'agissait enfin, une fois connus les ressorts psychologiques de la sensibilité psychologique à la propagande fasciste et antisémite de tenter

“d'immuniser” les individus contre celle-ci. La visée pratique du travail a été explicitée dès les premières pages de La Personnalité Autoritaire. Celui-ci peut être conçu comme une forme d'intervention dans le champ social visant à favoriser des changements en profondeur parmi la population générale. Le changement a été exprimé ici à l'aide de la métaphore du traitement d'une maladie et comme le produit d'une éducation bien informée.

L'ensemble de l'ouvrage a été considéré par S. Flowerman comme une

"investigation clinique" au même titre que les deux autres ouvrages sur l'aspect subjectif qui ne contiennent pas l'appareil de sondages et de questionnaires fermés de The Authoritarian Personality (Flowerman, 1951, p. 2). Les données cliniques qui sont contenues dans The Authoritarian Personality présentent selon cet auteur, des limites. D'une part, les aspects socio-psychologiques et sociologiques de l'autoritarisme n'ont pas été développés et d'autre part, ces

“données cliniques” ne peuvent fournir que des hypothèses de travail qui doivent être complétées et contrôlées par des enquêtes et des sondages quantitatifs, traités statistiquement. Dans l’ouvrage, les données cliniques et qualitatives sont complétées par les données quantitatives qui traitent d'autres niveaux d'approche des phénomènes étudiés, et contrôlées par celles-ci. La construction de l’objet global résulte de l’articulation entre les approches qualitatives et quantitatives qui traitent chacune à leur façon d’un niveau d’approche.

Si l'on s'en tient exclusivement à l'ouvrage lui-même, le chapitre élaboré sous la responsabilité de Else Frenkel-Brunswik est le seul à revendiquer la caractéristique de “clinique”. Il comporte deux sections, l'une sur "la personnalité révélée au moyen des entretiens cliniques" et l'autre qui repose sur l’utilisation des tests projectifs. La clinique est donc caractérisée dans ce chapitre, par le recours à des méthodes qualitatives de recueil des données.

Les entretiens cliniques ont été réalisés par des psychologues professionnels dont plus de la moitié d'entre eux avaient une formation ou une orientation psychanalytique, les autres, une orientation psycho-sociale ou en “psychologie académique”. La variété des orientations théoriques des interviewers laissait présupposer une certaine hétérogénéité dans le recueil des entretiens. Ce qui était souhaité par les investigateurs principaux. Ceux-ci avaient en outre décidé que les femmes seraient interviewées par des femmes et les hommes par des hommes. Les personnes interviewées, ayant déjà rempli des échelles

d'attitude et des questionnaires, il fut décidé que les personnes qui avaient obtenu un score élevé aux échelles d'autoritarisme seraient interrogées par des

"Chrétiens nés aux États-Unis" (American born Gentiles). On note donc ici un principe de l'orientation clinique : la reconnaissance de l'influence exercée par l'interviewer sur l’interviewé et sa prise en compte raisonnée lors du recueil des entretiens .

Une marge de manoeuvre importante fut laissée aux interviewers pour la formulation des questions explicites aux interviewés. Le guide d'entretien standardisé contenait les "questions implicites" c'est à dire les questions que se posent les chercheurs. Les enquêteurs pouvaient ensuite adapter le style des questions en fonction de la situation d'entretien. Ce qui leur laissa une certaine marge de manoeuvre et permit aux personnes interrogées de produire des entretiens singuliers à l'intérieur du cadre. "D'un coté, il fallait donner à la personne interrogée autant de liberté que possible pour favoriser l'expression spontanée de ses attitudes et de ses besoins. Le guide d'entretien avait donc été construit pour interférer le moins possible avec la direction choisie et qui devait être soutenue. Le matériel obtenu dans ces conditions, tout en étant contenu dans un cadre général, est caractérisé, d'autre part, par une forte dose d'originalité et de tonalité personnelle.

Seule une présentation de ces données sous forme d'étude de cas peut rendre compte de leur singularité" (p. 325). Ces données furent par la suite codées et quantifiées en vue de leur traitement. On note ici l'importance accordée d’une part, à l'hétérogénéité et à la singularité des entretiens individuels et d’autre part, la nécessité reconnue au traitement standardisé de ces données singulières.

Le guide d'entretien contenait une série de thèmes qui devaient faire l'objet d'explorations détaillées. L'activité professionnelle, les revenus, la religion, la famille d'origine, l'enfance, la sexualité, les relations sociales, l'école, la politique, et les relations aux minorités et à la "race".

Seuls les thèmes suivants ont fait l'objet d'analyses détaillées dans le chapitre

"clinique": les parents, l'enfance et la famille; la sexualité, la société et le self;

l'organisation dynamique et cognitive de la personnalité. Les auteurs mettent ici en oeuvre une définition restrictive du champ de la clinique. Les autres thèmes présents dans le guide d’entretien n'entrent pas dans le champ de “la psychologie clinique”. Ils ont été traités par Adorno dans le chapitre intitulé

"Approches qualitatives de l'idéologie".

Ainsi les mêmes entretiens ont fait l'objet d'analyses diversifiées portant sur des

thématiques différentes. Le clivage opéré entre "l'approche de la personnalité au moyen des entretiens cliniques" et les "approches qualitatives de l'idéologie"

soulève le problème majeur de la possibilité - ou de l'impossibilité - d'une approche unifiée en psychologie clinique pouvant inclure l'expérience familiale et psychologique ainsi que l'expérience sociale et ses soubassements ou investissements affectifs et symboliques. Les méthodes de la psychologie clinique peuvent donc être utilisées pour recueillir du matériel sur les aspects subjectifs de l'idéologie et sur les investissements dans le champ social.

On se trouve donc face à des "investigations cliniques" qui sont caractérisées par :

(1) l'utilisation de méthodes d'entretiens ouverts et semi-structurés conduits à l'aide d'un guide d'entretien standardisé mais laissant la place à l'exploration singulière de la personne;

(2) la reconnaissance, l'acceptation et l'utilisation raisonnée de l'influence exercée par les interviewers sur la qualité de la relation établie avec les personnes interrogées et conséquemment sur leur capacité à extérioriser verbalement des propos pouvant parfois être considérés comme socialement non-valorisés (l'hostilité et l'agressivité notamment);

(3) l'exploration des aspects psycho-affectifs et de l'expérience familiale et des aspects idéologiques et psycho-sociaux de l'expérience des personnes.

Cependant, dans The Authoritarian Personality, les aspects idéologiques et psycho-sociaux de l'expérience ont fait l'objet d'un traitement séparé.

(4) La dimension "thérapeutique" de la clinique (recherche clinique élaborée à partir d'une situation d'intervention) n'est présente que dans Anti-Semitism and Emotional Disorder (Ackerman, Jahoda, 1950) sous forme d'analyse secondaire de matériel clinique. Il a été demandé à des psychanalystes de rapporter des cas cliniques pouvant aider à la compréhension des aspects psychodynamiques de l'antisémitisme. Le matériel recueilli, en l'absence de contrôle des choix opérés par les psychanalystes interrogés, a été ensuite traité secondairement par les chercheurs. Le recueil de données en situation clinique d’intervention thérapeutique est donc dissocié de son traitement en vue de la production de connaissances.

L'ensemble de ces travaux illustre bien comment la démarche clinique, parfois associée à une théorisation inspirée de la psychanalyse a été mise au service d'une démarche de recherche, en dehors d'un travail d'intervention clinique ou en relation avec celui-ci. En outre, ainsi que nous l'avons noté au début de cette

section, c'est l'ensemble du projet lui-même qui au delà de l'objectif de la production de connaissances et d'une théorie, est porteur d'une visée de changement social.

INTIMATE COMMUNICATIONS

Ce type de démarche a été conceptualisé plus récemment dans l'ouvrage écrit conjointement par Gilbert Herdt et Robert Stoller (un anthropologue et un psychanalyste) intitulé Intimate Communications (Herdt, Stoller, 1990) qui poursuit et précise les prémisses de Guardians of the Flutes .

L'élaboration du concept d'"ethnographie clinique" et des conséquences théoriques et méthodologiques du recours à la "clinique" semblent avoir été rendues plus possibles dans le contexte scientifique de la confrontation entre l'anthropologie et la psychanalyse qui exclut d'entrée de jeu la question de l'homogénéité des données recueillies en se centrant sur leur singularité : "Ce livre étudie les significations personnelles et l'expérience privée de personnes situées dans leur contexte afin de mieux comprendre leur culture. C'est une sorte d'étude de cas que nous appelons ethnographie clinique." (p. 1).

Pour ces deux auteurs, le recours à et l'élaboration du concept d'"ethnographie clinique" répond aux nécessités internes liées à la construction de leur objet et sur la recherche des méthodes les plus pertinentes pour traiter celui-ci. "Nous utiliserons des données recueillies au moyen d'entretiens interpersonnels pour montrer que c'est seulement grâce au dialogue, aux communications interpersonnelles et intimes que les principaux points d'intérêt d'une étude sur la place du genre (gender) et de l'érotique dans la culture peuvent être découverts." (p. viii). La forme adoptée dans la construction du livre : un dialogue entre Herdt et Stoller, contribue à illustrer la spécificité de la méthode. Les chercheurs eux-mêmes participent à un dialogue interpersonnel dans lequel ils confrontent leurs deux points de vue sur le recueil du matériel.

L'“ethnographie clinique” est définie comme :

"Pour reconnaître la dimension clinique du travail de terrain, nous suggérons le terme d'"ethnographie clinique" défini comme une variété et comme forme plus précise d'observation participante. (....) Les ethnographies cliniques sont constituées de rapports qui étudient la subjectivité du chercheur et des personnes qui l'informent. Pour comprendre les systèmes de signification, les motivations les plus privées et les fantasmes des gens, on a besoin de récits des indigènes considérés comme des individus et non simplement comme des porte-parole de leur culture."

(Herdt, Stoller, 1990, p. 29).

Les auteurs précisent la différence qu'ils introduisent dans leur approche

clinique par rapport à la clinique :

"Le dictionnaire définit le terme de clinique comme : ce qui implique ou dépend de l'observation directe du patient vivant; observable par observation clinique ; fondé sur l'observation ; qui applique des méthodes objectives ou standardisées (comme l'entretien ou des tests d'intelligence ou de personnalité) en vue de la description, l'évaluation et la modification du comportement humain. La connotation diagnostique et thérapeutique - de la clinique - n'est pas comprise dans l'ethnographie clinique." (Herdt, Stoller, 1990, p. 29).

"Clinique représente notre intérêt pour les processus suivants : communication intime, significations subjectives de soi, des autres, des idées culturelles et des institutions, de l'identité et des états de conscience modelés par la culture. La dimension subjective a nécessité les compétences spécifiques que les psychiatres, les analystes, les psychologues cliniciens et les travailleurs sociaux utilisent pour recueillir des informations fiables. Avec les Sambia de Nouvelle-Guinée notre travail n'est pas thérapeutique (même si les gens se sont sentis mieux du fait d'avoir été en mesure de parler en toute confiance). Nous avons fait des entretiens cliniques adaptés au langage et à la culture des Sambia. (Herdt, Stoller, 1990, p. 30).

Le choix de la méthode clinique ainsi définie par Herdt et Stoller implique en outre de prendre en compte la subjectivité de l'anthropologue :

"Ce que l'observateur ressent et comment il est ressenti par ceux qu'il observe fait partie de la recherche et ne constitue pas une interférence qui doit être évacuée de la méthodologie de la recherche." (Herdt, Stoller, 1990, p. IX).

"Dans l'étude du comportement humain, l'instrument principal n'est pas le laboratoire, ni l'équipement, ni les échantillons aléatoires, ni les animaux ni les ordinateurs, mais bien le chercheur quel qu'il soit - ethnographe, psychologue, psychanalyste, sociologue. Il est donc nécessaire d'en savoir au moins autant sur le chercheur que sur les personnes qui font l'objet de l'investigation." (Herdt, Stoller, 1990, p. 6)

Cette méthode implique en outre la dimension temporelle : "Le temps et des observations répétées sont un outil merveilleux. Parfois, c'est seulement après des années d’observations que l'on peut obtenir des données." (Herdt, Stoller, p. 31).

Le recours à la méthode clinique implique la construction d'un cadre dans lequel les interactions peuvent se dérouler. Ce cadre occupe une place au sein de la culture locale dont les effets, sur celle-ci sont à prendre en compte.

"Dans ma maison au village, j'ai créé une ambiance pour la réflexion privée et la discussion, une expérience sans précédent que les Sambia n'avaient jamais imaginé et qui a permis des communications et des élucidations (insights) extraordinaires."

(Herdt, Stoller, 1990, p. 89).

L'organisation d'une forme particulière de communication interpersonnelle a été inscrite dans les modes de communication dominants de la culture des Sambia qui comporte trois registres de discours : le public, le secret et le privé.

Herdt reconnaît, non sans humour, avoir créé un quatrième registre de discours: les propos qui lui ont été tenus dans sa case (Herdt, Stoller, 1990, p.

98).

Cependant :

"L'institutionnalisation des registres public/privé/secret dans la vie des Sambia, qui est renforcée par des normes et des tabous constitue en même temps un obstacle au libre-échange d'informations entre individus, ainsi qu'à l'entretien ethnographique et donc, un phénomène qu'il est intéressant d'étudier de plein droit." (Herdt, Stoller, 1990, p. 98).

La construction de ce dispositif de communication interpersonnelle n'est pas restée sans effet. Herdt considère qu'il a contribué à modifier les clivages entre les trois registres traditionnels de la communication chez les Sambia.

L'ethnographie clinique de Herdt et Stoller (qui est très fortement inspirée par les travaux de Georges Devereux (1980) repose donc sur le choix d'étudier la subjectivité dans une culture indigène. Ce choix principal implique la prise en compte de la subjectivité et de la position de l'anthropologue dans le contexte dans lequel il intervient. Le recueil des données inter-subjectives repose sur la construction d'un cadre qui prend place dans la culture locale, à l'intérieur des modes de communication traditionnels et qui introduit de facto un changement, une "perturbation" (Devereux, 1980) dans les modes de communication existant et conséquemment dans les relations intra-subjectives, interpersonnelles et sociales de cette culture. Tout en se démarquant du modèle de la clinique conçue comme intervention, les auteurs reconnaissent que leur démarche de recherche a constitué une forme d'intervention qui a produit des effets dont ils n'évaluent pas la portée. Il s'agit d'une part, de la reconnaissance du fait que les personnes interrogées se sont "senties mieux" après ces entretiens réalisés dans un climat de confiance et, d'autre part, de la reconnaissance que ce dispositif aurait modifié les divisions traditionnelles des modes de communication et de relation : soit des changements individuels et des changements dans la structure des modes de communication inscrits la culture.

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Dans cette introduction, je viens de montrer, en m'appuyant sur trois exemples empruntés à l'histoire des sciences humaines que la réalisation d'un projet global de recherche qui vise à apporter des connaissances dans trois registres -ou niveaux d'analyse - : le niveau de l'idéologie -ou de la culture, le niveau des pratiques (les pratiques éducatives ou les pratiques rituelles) et la subjectivité des individus qui participent des deux précédents registres, reposait sur la construction de dispositifs de recherche impliquant des recueils de données à ces différents niveaux, utilisant des méthodes de recueil et de traitement différentes et adaptées à leurs objets. La mise en place de ces dispositifs de recueil et de traitement des données ainsi que, lorsque c'est le cas, la restitution des connaissances élaborées à la collectivité et aux personnes qui les ont produites, provoque de manière raisonnée ou de manière inattendue des effets de changement. C'est en ce sens que même si, l'intention clinique du changement thérapeutique ne se situe pas au coeur de ces projets et n'en constitue pas le fondement comme dans la recherche clinique en psychologie clinique et en psychopathologie (Bourguignon, 1982, Revault d'Allonnes et al.

1989, Bourguignon, Bydlowsky, 1995) la "simple" proposition de recherche impliquant une situation de parole interpersonnelle dans un cadre construit dans ce but, produit des effets. La prise en compte de ces effets de changement ou des obstacles et des résistances qui peuvent apparaître à la réalisation de ce

"simple" projet dans l'objet de recherche et qui peuvent ainsi être interprétées autrement que comme des biais méthodologiques relève d'une décision scientifique de premier ordre.

La discussion de ces projets de recherche fait apparaître les liens intrinsèques entre le volet théorique de la construction de l'objet de recherche qui balise le champ de la recherche et en définit les contours et les limites et la méthodologie qui est mise en oeuvre pour répondre aux problèmes posés en hypothèse. Les contraintes liés aux caractéristiques du terrain, et les obstacles et les résistances rencontrés lors du déroulement du projet, apportent des informations supplémentaires qu'il importe de pouvoir intégrer dans le matériel constitué. Les méthodologues quantitativistes définissent trois ordres de "biais" : les biais liés au thème de la recherche, les biais liés aux instruments utilisés et aux enquêteurs, et les biais liés au choix et aux caractéristiques des répondants (Turner, Martin, 1984). Plutôt que de considérer les effets produits par le thème de la recherche, les instruments, le chercheur et les répondants comme des biais négatifs, il apparaît pertinent de considérer comme des éléments qui contribuent à la construction de l'objet et à la production et

l'interprétation des données.