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6. Résultats

6.2. Comparaison inter-cluster

6.2.3. Indices d'intensité des scores

Taffe, Tonge, Gray & Einfeld (2008) proposent d'enrichir l'analyse des moyennes en s'intéressant aux niveaux d'intensité auxquels les items ont été cotés, autrement dit à la

proportion d'items cotés positivement (score 2), en émergence (score 1) ou "négativement" (score 0). En effet, une même moyenne à une sous-échelle peut avoir été obtenue à partir de scores différents en termes d'intensité.

Indices d’intensité des scores toute dimension confondue

La figure 34 présente les indices d’intensité des scores des cluster 2 et 3 ainsi que de l’individu 1, toute dimension confondue.

Figure 34. Indices d'intensité des scores (toutes dimensions confondues)

Les participants du cluster 3 manifestent le plus grand pourcentage de comportements critiques (70% des comportements qu’ils ont manifestés étaient des comportements critiques). Le participant 1 manifeste le plus faible pourcentage de comportements critiques et, logiquement, le plus grand pourcentage de comportements non critiques. Le cluster 2 manifeste plus de comportements critiques que le participant 1 , cependant le pourcentage de comportements critiques manifestés par les membres du cluster 2 reste inférieur au pourcentage de comportements critiques manifestés par les membres du cluster 3. C’est l’individu 1 qui manifeste le plus de comportements « en émergence » (score 1).

Indices d’intensité des scores par dimension

Les figures suivantes montrent les indices d’intensité des scores des cluster 2 et 3 ainsi que du participant 1, une dimension après l’autre.

0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0

cluster 3

cluster 2

Participant 1

• Dimension du soi différencié

Figure 35. Indice d'intensité des scores (soi différencié)

Les participants du cluster 3 ont manifesté dans 50% des items le comportement critique attendu contre seulement 10% chez les participants du cluster 2 et aucun chez le participant 1. Le score 1 n’était pas cotable dans cette dimension, d’où le fait qu’il n’apparaît pas.

• Dimension du soi organisé

Figure 36. Indice d'intensité des scores (soi organisé)

Les participants du cluster 2 ont manifesté presque autant de comportements critiques que ceux du cluster 3. Ils ont manifesté peu de comportements non critiques, mais deux fois plus que ceux du cluster 3. La différence entre le participant 1 et les participants des deux clusters est en revanche importante, avec 72% de comportements non critiques et 9.1% de comportements critiques manifestés. Par contre, il manifeste presque autant de comportements en émergence que les participants des deux clusters.

0 20 40 60 80 100 120

cluster 3 cluster 2 participant 1

score "2" Score "0" 0 20 40 60 80 100 120

cluster 3 cluster 2 participant 1

• Dimension du soi agent

Figure 37. Indice d'intensité des scores (soi agent)

On observe dans cette dimension une grande différence entre les clusters au niveau de la manifestation des comportements critiques. 67.5% des participants du cluster 3 ont manifesté des comportements critiques, contre 21.6% au sein du cluster 2 et 9.1% chez le participant 1. Logiquement, ces mêmes participants ont manifesté trois à quatre fois plus de comportements non critiques (entre 50.5 et 63.6%) que ceux du cluster 3.

Dimension du soi situé

Figure 38. Indice d'intensité des scores (soi situé)

Les performances des participants sont également très contrastées dans cette dimension ; ceux du cluster 3 y manifestent le plus fort pourcentage (87.4%) de comportements critiques toutes dimensions confondues, contre un peu plus de la moitié pour ceux du cluster 2 (56,1%) et aucun chez le participant 1. Ce dernier manifeste deux fois plus de comportements non critiques (75%) que les participants du cluster 2 (30%).

0 20 40 60 80 100 120

cluster 3 cluster 2 participant 1

score "2" score 1 score "0"

0 20 40 60 80 100 120

cluster 3 cluster 2 participant 1

Dimension du soi animé

Figure 39. Indice d'intensité des scores (soi animé)

Dans cette dimension, le même pourcentage de comportements critiques est manifesté par le participant 1 et par les membres du cluster 2. C’est d’ailleurs la dimension dans laquelle le participant 1 manifeste le plus de comportements critiques. Les participants du cluster 3 en manifestent presque le double (65%). Il n’y a pas non plus de grande différence dans la manifestation des comportements non critiques entre le participant 1 et le cluster 2.

Que retenir ?

• Les individus du cluster 3 manifestent de manière globale environ deux fois plus de comportements critiques que ceux du cluster 2, et sept fois plus que le participant 1. La proportion de comportements non critiques manifestés respectivement par les membres des deux clusters et par le participant 1 est inversément proportionnelle au pourcentage de comportements critiques qu'ils manifestent.

• C'est dans la dimension du soi différencié que le plus faible pourcentage de comportements critiques est manifesté.

• C’est dans la dimension du soi agent que les membres du cluster 2 et du cluster 3 manifestent le plus de comportements non critiques (après la dimension du soi différencié).

• On peut observer que c’est dans la dimension du soi animé que les individus des clusters 2 et 3 obtiennent le pourcentage d’items scorés « 1 » le plus élevé, alors que c’est dans cette dimension que le participant 1 manifeste le plus de comportements critiques.

• L’élément commun aux trois sous-groupes est la faiblesse des performances dans la dimension du soi différencié.

Les résultats de ces comparaisons inter-cluster permettent de confirmer les hypothèses H1 et H2 de cette recherche, basées sur le modèle de Saulus :

0 20 40 60 80 100 120

cluster 3 cluster 2 participant 1

ü H1. Plusieurs sous-groupes sont différenciables au sein des enfants polyhandicapés à partir de leurs manifestations de conscience écologique de soi. En effet, l'analyse de cluster a permis de discriminer trois sous-groupes au sein de l'échantillon.

ü H2. Ces sous-groupes se distinguent par le niveau de complexité des manifestations de conscience écologique de soi. En effet, les résultats obtenus permettent de constater que les sous-groupes se distinguent les uns des autres par :

- leur niveau de scores moyens

- la dispersion de leurs scores selon les dimensions - le niveau de complexité des comportements manifestés

- la (les) dimension(s) dans laquelle (lesquelles) ils performent le mieux Le prochain sous-chapitre vise à vérifier l’hypothèse H3, portant sur l’hétérogénéité des manifestations de CES au sein des sous-groupes.