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Impacts de la transmission d’informations portant sur des lots de produits

découplage d’un maillon d’une chaîne logistique

A. Impacts de la transmission d’informations portant sur des lots de produits

Un maillon d’une chaîne logistique est lié dans sa production par rapport à deux types d’informations :

- Les informations sur la production à livrer transmises par le maillon aval (son client).

- Les informations sur les commandes de composants émises en direction du maillon amont (son fournisseur).

1. Le type de demande et de production dépend du

mode d’enlèvement

Les enlèvements de produits finis peuvent avoir lieu à l’unitaire ou par lot, ce qui a des conséquences fortes sur les réquisitions envoyées et sur les possibilités de production. Des enlèvements à l’unitaire ne signifient pas que les moteurs sont envoyés un par un mais que les emballages permettent de mixer les références de moteur expédiées, ce qui est le cas chez Toyota et serait nécessaire dans le cas de Renault si l’encyclage des moteurs a lieu chez le fournisseur, à l’usine de fabrication des moteurs et non plus dans l’usine d’assemblage des véhicules.

a) Enlèvements unitaires

Le lotissement est lié à la nature des emballages utilisés lors du transport du fournisseur au client, qui dépend elle-même du degré et de la localisation de différenciation des produits.

Le principe de la différenciation retardée est mis en œuvre depuis plusieurs années dans de nombreuses industries. Il consiste à préciser que les opérations de différenciation ou de personnalisation des produits doivent être effectuées le plus en aval possible du processus de production, la standardisation et la modularité des

Nous nous intéressons à la localisation de la différenciation des produits. Le produit considéré dans ce paragraphe est le moteur, et non pas le produit fini c’est-à-dire le véhicule.

Si la différenciation des moteurs est retardée chez le client industriel, les moteurs livrés par le fournisseur à son client sont tous identiques et peuvent être transportés dans les mêmes emballages. Ces emballages sont alors multi-références. Les composants à l’origine de la différenciation devront être montés sur les moteurs chez le client, soit en rajoutant quelques postes sur la ligne d’assemblage du véhicule soit sur une ligne spécifique qui emmène les moteurs au poste de la ligne d’assemblage où ils doivent être montés sur les véhicules.

Si le point de pénétration de commande est loin, le fournisseur peut produire à la commande sans stock de sécurité. Par contre, si le point de pénétration de commande est trop proche, le client passe des commandes de reconstitution de stock.

Dans de nombreux cas, il n’est pas possible de retarder la différenciation des produits jusque chez le client industriel final, par exemple à cause de l’organisation de la production en place. Elle a alors lieu lors de la fabrication des produits, chez le fournisseur. Renault inscrit sa fabrication de moteurs dans cette configuration.

b) Enlèvements en lot : conséquences sur la demande et la production

Si la différenciation des moteurs a lieu chez le fournisseur, ces moteurs vont avoir des caractéristiques physiques différentes qui obligent à les transporter dans des emballages spécifiques adaptés à leur morphologie, qui sont donc mono-référence. Comme un emballage en partie vide n’est pas économiquement intéressant, le fournisseur expédie à son client des emballages pleins d’une même et unique référence de produit.

Comme le client reçoit inévitablement des emballages pleins, il envoie des informations à son client portant sur des réquisitions de lots de moteurs, afin d’assurer la disponibilité de la bonne quantité de produits au moment de l’expédition. La taille des lots commandés est équivalente au contenu des emballages.

Le fournisseur produisant exactement ce qui a été demandé dans les informations transmises se trouve obligé de fabriquer les produits par lots, alors qu’il n’existe aucune contrainte organisationnelle de son côté, notamment de temps ou de coût de lancement des références en production qui forcerait au lotissement. Le fournisseur lance en production des rafales de produits, la taille de la rafale correspondant au nombre de produits transportables dans un emballage en l’absence de coût de lancement ou d’un multiple de ce nombre dans le cas contraire. Il s’agit du mécanisme que l’on retrouve au niveau des usines de fabrication des moteurs de Renault.

Des lotissements au niveau des réquisitions et de la production peuvent être nécessaires pour des raisons de transport, mais aussi à cause de contraintes organisationnelles.

2. Le type de demande et de production dépend des

contraintes organisationnelles de l’unité de production

Nous avons observé un lotissement similaire entre la fabrication des moteurs et la fabrication des carters. Les carters sont produits par des fournisseurs internes Renault (dans des usines Renault), ils sont ensuite montés sur les moteurs lors de leur assemblage au niveau de l’usine de mécanique. Les carters sont différenciés lors de leur fabrication, par contre leur diversité est relativement faible. Ainsi, si l’on prend l’exemple d’un moteur produit à l’usine de Cléon, la diversité des moteurs est de 19 alors que celle des carters est uniquement de 3. Les carters sont livrés dans des emballages de 24 unités au poste de travail de la ligne d’assemblage des moteurs où ils sont montés. Ces emballages sont volumineux et la place au poste de travail est très limitée, si bien qu’un emballage doit être intégralement consommé avant de passer à l’emballage suivant. Cette contrainte organisationnelle entraîne des commandes de carters par lots de 24.

Nous procédons à une analyse similaire à celle menée à cause des contraintes de livraison. Les informations transmises portent alors sur des lots entre le maillon considéré (l’usine de fabrication des moteurs) et son maillon amont (le fournisseur de carters).

Certaines contraintes techniques, comme une place limitée aux abords d’un poste de travail utilisant des composants encombrants, peuvent conduire à une programmation de la production du maillon considéré en une succession de séquences de lots. La différence avec la situation précédente (cas de la livraison) est que ces lots ne portent pas nécessairement sur le même produit, mais sur des produits partageant tous une même caractéristique comme celle de comporter un même composant (dans notre exemple, un même carter est utilisé par plusieurs moteurs différents).

Ce lotissement est un peu plus complexe. D’une part, il implique de devoir transmettre des informations au fournisseur concernant des lots de carters à livrer. Mais d’autre part il entraîne la création d’un second lotissement au niveau du processus de fabrication de l’usine de fabrication des moteurs, qui n’est pas homogène puisque le lot ainsi créé comporte des produits différents. Dans l’exemple industriel étudié, des lots de 24 moteurs sont lancés au niveau de la fabrication, ces 24 moteurs partageant tous le même carter. Comme les moteurs doivent également être produits par lots de 6 moteurs identiques, alors nous obtenons des séquences de 4 lots de 6 moteurs identiques, les quatre lots de 6 devant partager le même carter.

Ces lotissements engendrent la création d’un décyclage dont nous allons voir la définition et la justification.

B. Le lotissement à l’origine de la création de