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Imitation et interventions globales

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 129-132)

V. DISCUSSION

3. Place de l’imitation dans les programmes de prise en charge

3.1. Imitation et interventions globales

3.1.1. Programmes d’intervention à référence comportementale

Les programmes d’intervention à référence comportementale impliquent un travail systématique sur les capacités cognitives, sociales et psychomotrices. Il s’agit de programmes précoces et intensifs visant à améliorer l’évolution des enfants avec autisme en développant de nouvelles stratégies pour modifier des comportements problématiques (Baghdadli, 2007).

L’Applied Behavior Aalysis (ABA) est l’une des méthodes utilisées dans les programmes à référence comportementale. Les principes de cette méthode ont pour but l’amélioration des comportements sociaux. Selon Baghdadli (2007), les programmes d’intervention à référence comportementale ont chacun leur spécificité. Ils ont aussi des caractéristiques communes telles que : leur focalisation sur les même domaines de compétences. En effet, ces programmes

prennent en compte : le renforcement des réponses, la communication réceptive, la communication expressive, l’autonomie, l’habileté de jeu et l’imitation.

Dans le programme Lovaas (1988), développé par Leaf et McEachin (2006), l’imitation est l’une des premières compétences à enseigner dans l’enseignement pat essais distincts multiples9. L’imitation s’enseigne après « la coopération ». Elle est intégrée dans les sections « Imitation avec des cubes », « Jouer », « Imitation verbale ». Elle est généralement évoquée dans la compréhension de consignes.

Le programme de « l’imitation non verbale » comprend 13 étapes (annexe 11). Ces étapes doivent conduire l’enfant à apprendre à imiter les actions des autres, à développer la prise de conscience de l’environnement, à établir la coopération et l’attention et à créer une relation positive entre l’enfant et son enseignent. Ce programme est suivi par celui de « l’imitation avec des cubes » qui comprend 9 étapes d’enseignement (annexe 11). Il s’agit d’un enseignement réalisé avec tout type de matériel de construction. L’enfant doit reproduire en face de lui un modèle présenté sur une copie ou une figure.

L’imitation dans le programme d’enseignement par essais distincts multiples est utilisée comme un moyen d’apprentissage des comportements de coopération et de collaboration. Elle est généralement utilisée dans l’enseignement de la section « compréhension des consignes ». Elle a pour objectif de développer les capacités de l’enfant à participer avec l’enseignant dans les différentes tâches qu’il propose. Toutefois, l’imitation, dans l’Intervention Comportementale Intensive, est considérée comme une base du « modelage », c'est-à-dire elle représente une forme d’aide et de guidance qui permet à l’enfant d’obtenir facilement du renforcement.

3.1.2. Programmes d’intervention à référence développementale

Le programme TEACCH est l’un des programmes d’interventions qui se caractérise par un aspect « développemental ». Faisant appel à l’Analyse Appliquée du Comportement, ce programme se fonde sur un enseignement structuré sur le plan spatial et temporal dans lequel les environnements sont organisés au moyen d’informations visuelles claires et concrètes (Baghdadli, 2007). L’objectif à long terme de ce programme est de favoriser un fonctionnement optimal afin de permettre à l’enfant avec autisme de s’intégrer, à l’avenir, dans le milieu social.

Les intervenants et les parents doivent mettre l’accent sur l’apprentissage des performances

9L’enseignement par essais distincts multiples est une méthode spécifique utilisée pour optimiser l’apprentissage. Elle implique de : décomposer la compétence à enseigner en petits fragments, d’enseigner un fragment jusqu'à sa maitrise, d’utiliser des méthodes de renforcement, de proposer des aides et de les estomper graduellement (Leaf, McEachin, 2006).

cognitives ainsi que sur le développement de l’autonomie. L’environnement doit donc être modifié en fonction des particularités du fonctionnement de l’enfant avec autisme.

Schopler, Lansing, Waters (2001) ont proposé un programme d’enseignement, universellement connu, destiné aux parents et aux intervenants auprès des enfants avec autisme.

Dérivé de la méthode TEACCH, ce programme propose des protocoles d’enseignement individualisés, modelé en fonction du milieu familial, éducatif ou scolaire de l’enfant. Les objectifs d’enseignement ainsi que les domaines fonctionnels d’intervention sont au nombre de dix (imitation, perception, motricité générale et fine, coordination œil-main, performances cognitives, performances verbales, autonomie, sociabilité, comportement). Les activités sont ordonnées selon leur niveau de développement et les degrés de difficultés. Les auteurs (Schopler, Lansing, Waters, 2001) ont proposé une variété d’exercice en rapport avec le développement de l’imitation (annexe 12). Ces exercices doivent être enseignés en fonction du niveau et de l’âge du développement de l’enfant (de 0 à 12mois, de 12 à 24 mois, de 24 à 36 mois, de 36 à 48 mois et de 48 à 60 mois), en portant un intérêt particulier aux aptitudes nécessaires à l’acquisition du langage. Schopler et al.,(2001) soulignent dans ce sens : « l’absence du développement du langage est souvent due à une faiblesse des capacités d’imitation de l’enfant. Comme la parole comporte les mouvements des lèvres et de la langue, il sera souvent utile de s’atteler d’abord à l’imitation des aptitudes de motricité générale et fine, de manière à enseigner à l’enfant les opérations fondamentales que comporte l’imitation ». L’enseignement de l’imitation dans le programme TEACCH se focalise donc sur le développement des compétences préverbales et verbales.

Bien que les activités respectent les niveaux développementaux de chaque enfant, elles ne prennent pas en considération les séquences du développement de l’imitation chez les enfants sans trouble du développement. Toutefois, nous constatons que ce programme d’enseignement ne se base pas essentiellement sur les principales fonctions de l’imitation (communication, apprentissage et conscience de soi et de l’autre), mais aussi les différentes formes de l’imitation (imitation spontanée, provoquée, différée, reconnaissance d’être imité, etc.).

Le modèle de Denver est un modèle d’intervention adressé à des enfants de 24 à 60 mois. Il part du principe que le jeu est le premier support d’apprentissage des compétences sociales, communicatives, émotionnelles et cognitives. Il se centre sur le développement de la fonction symbolique et de la communication à travers l’apprentissage de gestes, de signes et de mots (Rogers et Dawson, 2013).

L’apprentissage de l’imitation, dans ce modèle, se fait en parallèle avec l’enseignement des compétences de jeu. Rogers & Dawson, 2013 estiment que les jeunes enfants atteints d’autisme

sont capable d’apprendre à imiter un large éventail de comportements, et ce, dans une variété de domaines, à savoir ; l’imitation bucco-faciale, l’imitation gestuelle ou l’imitation vocale. Cet apprentissage ciblé, doit donc avoir comme objectif, de développer les modalités de communication non verbale chez les enfants avec autisme qu’il s’agisse de gestes conventionnels, de l’usage du pointer, des tours de rôles ou de l’attention conjointe. Ces mêmes auteurs se sont appuyés dans l’élaboration du programme d’imitation sur une série d’étapes d’apprentissage issues de la science comportementale et suivant les séquences du développement typique des compétences imitatives. Les actions avec objets s’effectuent tout au long des séances d’intervention. L’usage d’objet en double exemplaire permet, selon les auteurs, de construire une reproduction automatique et rapide en réponse aux modèles. Il fournit également un stimulus efficace pour que l’enfant observe l’imitation de ses propres et reproduise les actions proposées par l’intervenant. L’objectif principal d’une intervention sur l’imitation dans l’ESDM est de favoriser le développement de la communication non verbale (l’imitation de gestes, de la position du corps ; de la mimique faciale et des expressions émotionnelles). Tous ces éléments offrent à l’enfant des opportunités de développer le jeu fonctionnel et le jeu de faire semblant à travers l’imitation.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 129-132)