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Trouble du Spectre de l’Autisme : définition, classifications et symptomatologie

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 54-58)

I. REVUE DE LA LITTERATURE

2. Autisme : imitation et communication non verbale

2.1. Trouble du Spectre de l’Autisme : définition, classifications et symptomatologie

Le trouble autistique, communément appelé « autisme », est un trouble neuro-développemental qui altère le développement de l’enfant dans différents domaines.

Dans le DSM-IV, l’autisme ainsi que le syndrome d’Asperger, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif de l’enfance et le trouble envahissant du développement non spécifié, font partie de la catégorie : Trouble Envahissant du Développement (TED). Cependant, le DSM-V propose une nouvelle catégorie qui remplace celle des TED.

Dans cette nouvelle classification, une seule catégorie diagnostique est utilisée pour définir l’autisme, celle de Trouble du Spectre Autistique (TSA). En effet, le TSA est définie comme un trouble qui se caractérise essentiellement, par une altération dans deux domaines principaux : le domaine de la communication sociale (verbale et non verbale), et le domaine du comportement.

Le diagnostic des TSA est basé sur l’observation clinique du comportement de l’enfant. Le praticien doit prendre en considération la présence d’un tableau clinique suivant les critères diagnostiques du DSM-V :

A. Déficits persistants dans le domaine de la communication et des interactions sociales, dans de multiples contextes, comme en témoignent les trois critères ci-dessous, à l'heure actuelle ou par le passé (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) :

1. Déficits dans la réciprocité socio-émotionnelle, allant, par exemple d'une anomalie dans l'approche sociale et une incapacité à mener une conversation réciproque ; à une restriction dans le partage des intérêts, des émotions ou des affects ; à une incapacité à initier et répondre aux interactions sociales.

2. Déficits dans les comportements de communication non verbale utilisés dans les interactions sociales, allant, par exemple, d'un manque d'intégration de la communication verbale et non verbale ; à des anomalies dans le contact oculaire et le langage corporel ou des déficits dans la compréhension et l'utilisation des gestes ; à une totale absence d'expressions faciales et de communication non verbale.

3. Déficits dans le développement, le maintien et la compréhension des relations sociales, allant, par exemple, de difficultés à ajuster son comportement pour s'adapter à des contextes sociaux variés ; à des difficultés à partager un jeu imaginatif ou à se faire des amis ; à une absence d'intérêt pour les pairs.

Spécifier le degré de sévérité actuel:

Le degré de sévérité est basé sur les déficits de la communication sociale et le caractère restreint et répétitif des comportements (voir table 2).

B. Caractère restreint et répétitifs des comportements, intérêts ou activités, comme en témoigne la présence d'au moins deux des critères ci-dessous, à l'heure actuelle ou par le passé (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) :

1. Mouvements, utilisation des objets, ou discours stéréotypé ou répétitif (par exemple, stéréotypies motrices simples, alignement de jouets ou rotation d'objets, écholalies, langage idiosyncratique).

2. Recherche d'immuabilité, adhésion inflexible à des routines, ou comportements verbaux ou non verbaux ritualisés (par exemple, détresse extrême lors de changements mineurs, difficultés au moment des transitions, patterns de pensée rigides, rituels au moment de l'accueil, besoin de prendre le même chemin ou manger la même nourriture chaque jour).

3. Intérêts / obsessions extrêmement restreints, dont l'intensité ou l'objet a un caractère anormal (par exemple fort attachement ou préoccupation pour des objets inhabituels, intérêts excessivement circonscrits ou persévératifs)

4. Hyper- ou hypo-réactivité aux stimuli sensoriels, ou intérêts sensoriels inhabituels (indifférence à la douleur / la chaleur, réaction aversive à des bruits ou à des textures, tendance à sentir ou toucher des objets de manière excessive, fascination visuelle pour des stimuli visuels de type lumières ou mouvements).

Spécifier le degré de sévérité actuel:

Le degré de sévérité est basé sur les déficits de la communication sociale et le caractère restreint et répétitif des comportements.

C. Les symptômes doivent être présents dès les premières années de vie (mais ils peuvent ne pas se manifester avant que les demandes sociales n'excèdent les capacités limitées, ou être masqués par des stratégies apprises plus tard dans la vie).

D. Les symptômes provoquent une altération significative dans le domaine social, professionnel, ou autre aire importante du fonctionnement.

E. Ces perturbations ne sont pas mieux expliquées par la déficience intellectuelle ou par un retard de développement global. La déficience intellectuelle et le trouble du spectre autistique coexistent fréquemment ; pour faire un diagnostic de comorbidité entre trouble du spectre

autistique et déficience intellectuelle, la communication sociale doit être inférieure à ce qui est attendu eu égard au niveau cognitif global.

Dans cette classification, l’altération des interactions sociales et celle de la communication sont regroupées sous l’expression « communication sociale ».

Il faut noter que le diagnostic de trouble du spectre autistique doit être donné aux sujets qui avaient un diagnostic établi en DSM-IV de trouble autistique, syndrome d'Asperger, ou trouble envahissant du développement non spécifié. Les sujets qui ont des déficits marqués dans le domaine de la communication sociale, mais qui ne remplissent pas par ailleurs les critères de trouble du spectre autistique, doivent bénéficier d'une évaluation pour un trouble de la communication sociale (pragmatique).

Spécifier si :

Avec ou sans déficience intellectuelle associée Avec ou sans trouble du langage associé

Associé à une maladie, un syndrome génétique ou un facteur environnemental connu (Cotation : utiliser un (des) code(s) additionnel(s) pour identifier la maladie ou le syndrome génétique)

Avec catatonie (se référer aux critères pour la catatonie associée à un autre trouble mental) (Cotation : utiliser le code additionnel 293.89[F06.1] catatonie associée à un trouble du spectre autistique pour indiquer la présence d'une catatonie comorbide).

La notion du TSA réfère aux différents niveaux de sévérité de l’atteinte et de l’intensité des symptômes. Cette notion évoque également la variation de la nature et la qualité de soutien requis par l’individu et dans son fonctionnement quotidien (figure 2).

Figure.2 : Sévérité du TSA et déficience intellectuelle selon les critères diagnostiques du DSM-V Figure 2 : Sévérité du TSA et déficience intellectuelle selon les critères diagnostiques du DSM-V

Procédure de formulation du diagnostic

Pour un trouble du spectre autistique associé à une maladie, un syndrome génétique ou un facteur environnemental connu, ou un autre trouble neuro développemental, mental ou de comportement, coter trouble du spectre autistique associé à (nom de la maladie, du trouble, ou du facteur). La sévérité doit être cotée en tant que niveau de support requis pour chacun des deux domaines psychopathologiques, cf. table 2 (par exemple "requiert un support très conséquent pour les déficits de la communication sociale et un support conséquent pour les comportements restreints et répétitifs").

La spécification "avec déficience intellectuelle associée" ou "sans déficience intellectuelle associée" doit être notée ensuite. La spécification concernant le trouble du langage doit être cotée ensuite et, en cas de trouble du langage, le niveau actuel de langage doit être précisé (par exemple

"avec un trouble du langage associé - absence de mots intelligibles", ou "avec un trouble du langage associé - langage par phrases"). Si la catatonie est présente, coter à part "catatonie associée à un trouble du spectre autistique").

Spécifications

Les marqueurs de la sévérité peuvent être utilisés pour décrire succinctement les symptômes actuels (qui peuvent être inférieurs au niveau 1), en se rappelant que la sévérité est susceptible de varier selon les contextes et de fluctuer au cours du temps. La sévérité des difficultés de communication sociale et des comportements restreints, répétitifs, doit être cotée séparément. Les niveaux de sévérité ne doivent pas être utilisés pour déterminer le type d'accompagnement et de prise en charge; ces derniers ne peuvent être discutés qu'au niveau individuel en prenant en compte les priorités et les objectifs personnels.

En ce qui concerne la spécification "avec ou sans déficience intellectuelle associée", il est nécessaire de connaître le profil intellectuel (souvent hétérogène) d'un enfant ou d'un adulte avec trouble du spectre autistique afin d'interpréter ses caractéristiques diagnostiques. Une évaluation séparée des habiletés verbales et non verbale (par exemple utilisant des tests non verbaux et non chronométrés pour évaluer les points forts potentiels de sujets ayant un langage limité) est nécessaire.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 54-58)