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Entrainement

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III. METHODOLOGIE

3. Procédure

3.2. Entrainement

Nous avons ensuite évalué les apprentissages par imitation en calculant les âges développementaux dans le domaine de l’imitation au moyen du PEP-3, et plus particulièrement l’âge développemental dans le sous-test de performances : Imitation Oculo- Motrice (IOM). Le but de cette procédure était de compléter les résultats obtenus à l’échelle d’imitation et d’évaluer les capacités des enfants à apprendre des actions par imitation sur demande.

L’utilisation du PEP-3 nous a permis aussi de calculer les âges développementaux dans le domaine de la communication. Cet instrument nous a permit d’avoir une indication importante sur le niveau de communication des enfants évalués. Dans le Profil-Psycho-Educatif-3, ces âges incluent les sous tests de performance suivants : « la cognition verbale et préverbale », « le langage expressif » et « le langage réceptif » (annexe 5).

Le degré de sévérité du trouble autistique a ensuite été évalué au moyen du CARS avant la passation du protocole d’entrainement à l’imitation (tableau 3). L’objectif de cette démarche était de vérifier si l’intervention sur les compétences imitatives permet de diminuer le degré de sévérité du trouble du spectre de l’autisme.

3.2.Entrainement

Afin d’améliorer les niveaux d’imitation des enfants, nous avons construit un protocole basé sur les séquences développementales de l’imitation chez le jeune bébé (Nadel, 2011). Nous nous sommes également appuyés au moment de la construction et de la passation du protocole sur les principes du Modèle de Denver pour Jeunes Enfants avec autisme (l’ESDM) présenté plus haut.

3.2.1. Construction du protocole

Nous avons établi un plan de progression suivant le modèle présenté dans le tableau5. Pour chaque séquence développementale, nous avons proposé des exercices alternés entre l’imitateur (enfant) et le modèle (expérimentatrice). L’objectif de ces exercices était d’augmenter le répertoire d’actions et de gestes des enfants, et ce, quelque soit leurs niveaux d’imitation et de motricité. De ce fait, nous avons divisé notre protocole en deux niveaux8 :

8 Pour plus de détails, le lecteur pourra se référer au protocole d’entrainement figurant en annexe 6 de la thèse.

Le premier niveau comporte les séquences développementales suivantes :

1. Imitation de mouvements faciaux: tels que ouvrir et fermer la bouche, tirer la langue, fermer les yeux, etc.).

2. Imitation de mouvements corporels : cette partie comporte deux séquences partiels : - la séquence d’imitation de mouvements corporels inscrits déjà dans le répertoire de

l’enfant (incluant les stéréotypies : se balancer, battre les mains, sauter sur place, hausser les épaules)

- la séquence d’imitation de mouvements corporels impliquant une trajectoire, d’abord sur le corps (se toucher la tête, applaudir, se tapoter les épaules, faire au revoir, etc.), puis sur l’espace physique environnant (taper les mains sur la table, se tenir sur un pied, appuyer sur une sonnette, etc.).

Nous avons introduit, après la section d’imitation de mouvements corporels, une section d’imitation d’action avec des objets. Cette partie comporte :

- Imitation des actions familières avec des objets courants : comme se servir de la cuillère, de la brosse à dent ou du peigne par imitation ;

- Imitation d’actions familières avec des objets nouveaux, (c'est-à-dire des objets que l’enfant n’a pas l’habitude d’utiliser) tels que : utiliser des ciseaux par imitation ou taper sur un tambour par imitation ;

- Imitation d’actions non familières avec des objets courants, (c'est-à-dire des actions que l’enfant ne les a jamais réaliser en utilisant des objets habituels), tels que : prendre un livre et le mettre sur la tête, mettre un chapeau derrière de dos ou prendre deux tasses et les mettre sur chaque épaule.

- Imitation d’actions non familières avec des objets nouveaux : l’enfant sera amené dans cette sous partie à imiter des actions qui ne font pas partie de son répertoire moteur en utilisant des objets inhabituels, par exemple : prendre des jumelles et les mettre à coté des oreilles, accrocher des pinces à linges sur ses vêtements ou prendre deux anneaux et les mettre sur les yeux.

Cette partie comporte également des séquences d’enchainement d’actions, et ce, dans le but d’entrainer les enfants à mémoriser et à reproduire une succession de mouvements réalisés par le modèle. Nous avons donc proposé des exercices de :

- Séquences d’enchainement d’actions familières : tels que enlever et mettre son chapeau par imitation, dévisser une bouteille et faire semblant de verser puis boire, etc.

- Séquences d’enchainement d’actions non familières :tels que prendre une tasse, la mettre dans un anneau puis prendre une boule de pate à modeler et la mettre dans la tasse.

- Séquences d’enchainement d’actions familières et non familières : par exemple mettre un stylo sur la tête puis prendre un chapeau et le mettre sur la tête, ou découper du papier avec des ciseaux puis prendre le peigne et se brosse les cheveux.

En ce qui concerne le deuxième niveau, les exercices ont été essentiellement centrés sur l’imitation de:

- Gestes significatifs et plus précisément les gestes conventionnels (Bravo, oui, non, au revoir, à moi, etc.) ;

- Gestes non significatifs tels que : se tapoter les joues, mains ouvertes contre le nez, etc.

- Actions concrètes : apprendre à l’enfant des actions ayant une finalité fonctionnelle sur l’environnement physique, comme trier des formes par imitation, enlever et mettre son mentaux par imitation ou bien copier une ligne horizontale ou verticale par imitation ; - Imitation des actions symboliques : les exercices ont porté sur les activités de jeu de faire

emblant et du jeu symbolique (faire semblant de verser puis boire de l’eau par imitation, faire manger une poupée par imitation ou simuler un accident avec deux voiture par imitation).

Tableau 5: Séquences développementales de l'imitation chez le jeune enfant

Age Séquence développementale

0-3 mois Imitation de mouvements faciaux puis corporels 3-6 mois Imitation de gestes

6-12 mois Imitation d’actions familières avec les objets usuels

12 – 16 mois Imitation d’actions familières avec des objets nouveaux sans usage

déterminé

16- 21 mois l’imitation d’actions familières avec des objets habituellement réservé

pour un autre usage

18- 24 mois Imitation d’actions concrètes et d’actions symboliques

21 – 24 mois Imitation d’actions ou de gestes significatifs

24 – 30 mois Imitation d’actions ou de gestes non significatifs

30 – 36 mois Imitation est de plus en plus difficile en fonction du monde de

séquences qu’elle comporte.

Au delà de 36 mois Imitation est plus facile à réaliser en directe qu’en différé

3.2.2. Administration du protocole

Rappelons que le but de cette intervention focalisée était d’améliorer le niveau des conduites imitatives en présentant une succession d’exercices aux enfants. Afin d’éviter toutes sortes d’inattention ou de distraction, les exercices étaient réalisés dans un espace calme et qui ne contenait pas d’objets attractifs, sonores ou bruyants. Tous les objets étaient en double exemplaire ; l’enfant devait donc posséder le même objet que celui de l’expérimentatrice.

L’utilisation d’objets en double exemplaire nous a permis de développer des reproductions automatiques et rapides en synchronie avec le modèle.

Chaque enfant a bénéficié de 20 séances d’entrainement étalées sur deux périodes de un mois : de avril à mai 2013, puis de avril à mai 2014. L’évaluation des performances de l’enfant ayant été entrainé obéit à une cotation allant de 0 à 2. Ainsi, et à titre d’exemple le protocole prévoit, entre autres taches d’entrainement l’action de fermer les yeux. Cette dernière serait cotée selon la procédure suivante :

- Si l’enfant est capable de réaliser la tache proposée, c'est-à-dire sans aucune aide, on lui accorde une note de 2 (imitation réussie) ;

- Si l’enfant n’arrive pas à reproduire l’action, on utilise la procédure des aides et des guidances, en lui prenant et en déplaçant les mains jusqu’à ses yeux. On répète à plusieurs reprises l’exercice, en réduisant au fur et à mesure les guidances physiques jusqu'à ce qu’il ferme les yeux sans notre aide. Dans ce cas, on lui accorde une note de 1 (imitation avec aide) ;

- Si l’enfant, après une longue démonstration, n’arrivait toujours pas à réaliser l’action, on lui attribuait une note de 0 (Echec). Dans ce dernier cas les exercices échoués sont à nouveau présentés à l’enfant dans les séances qui suivaient.

Cette procédure de cotation a été appliquée à l’ensemble des enfants quelques leurs niveaux.

Dans le cas ou les enfants se désintéressaient ou n’arrivaient pas collaborer avec l’enseignant, des récompenses ou des renforçateurs leur sont présentés. Ces renforçateurs de types primaires (aliments) ou secondaires (objets ou activités préférées par les enfants) avaient pour objectif d’attirer l’attention des enfants afin de les encourager à imiter les actions réalisées par l’expérimentatrice.

Précisons que pour les enfants ayant un bon niveau de fonctionnement, la durée de passation du protocole a été plus courte que celle avec les enfants présentant un bas niveau cognitif.

Certains enfants avaient déjà acquis et généralisé le principe de l’imitation gestuelle, c'est-à-dire ils arrivaient à reproduire tous les gestes effectués par les adultes.

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